Essai Renault Scenic électrique 2024 : enfin une bonne voiture électrique française !
Par Didier Pulicani - Publié le
Et si 2024 était enfin l'année de la voiture électrique familiale et populaire ? Le Renault Scenic E-Tech propose en effet un excellent rapport prix/autonomie pour une famille à la recherche de son premier véhicule électrique.
Alors, que vaut la Voiture de l'Année 2024 au quotidien et sur les longs trajets ? Qu'en est-il de la connectivité ? Et de l'autonomie ? Notre réponse dans cet essai XXL du nouveau Renault Scenic E-Tech 100% électrique !
Ces dernières années, le segment des SUV électriques généralistes étaient largement dominé par le groupe Volkswagen (ID4, ID5, Enyaq) et Tesla (Model Y), mais en 2024, le marché s'étoffe largement !
Peugeot e3008, Ford Explorer, Fisker Ocean, BMW iX1, Mini Countryman, Volvo EX30... il commence y avoir du monde, même si dans le lot, les formats sont en fait très disparates.
Avec un véhicule de seulement 4,47m, le Scenic E-Tech est plutôt comparable à un Kia Niro et autre Hyundai Kona qu'à un Model Y ou un ID4 qui mesure 25 à 30cm supplémentaires ! La prouesse de Renault a d'ailleurs été de proposer l'un des plus gros volumes de la catégorie dans un espace plutôt contenu, faisant ici du Scenic un véhicule idéal pour la ville, comme pour l'autoroute.
Le design du Scenic E-Tech est une réussite, l'oeuvre du designer français Gilles Vidal, papa des anciens 3008/5008, d'où ce petit air de famille qui agace un peu les équipes marketing de Renault lorsqu'on leur fait la remarque.
Pour autant, quelque soit la finition (Techno, Iconic, ou Esprit Alpine), le style de la voiture semble faire l'unanimité dans la presse. Tantôt sportive, avec ses effets de faux carbone, ses nervures sur les flancs et la grande lame à l'avant, tantôt berline surélevée, avec ses passages de roue façon baroudeur et sa garde au sol plutôt honnête pour le segment.
Les équipes chargée du style extérieur se sont même amusées à caser des formes de losange un peu partout sur la carrosserie, un clin d'oeil au logo qui trône fièrement sur cette calandre au look de GTI, surtout ici avec ce style damier rouge et noir du plus bel effet.
On aime aussi beaucoup les couleurs, que ce soit cette peinture écarlate emblématique de la marque (bien qu'assez courante) en passant par ce gris mat de la version Esprit Alpine, plus discret mais tout aussi agréable à l'oeil et au touche -oui, j'aime toucher les voitures.
Avec 4,47m de long, le Scenic est donc 27 cm plus long qu'une Megane E-Tech, de quoi loger 4 passagers de façon bien plus confortable, surtout au niveau des bagages.
Les roues ont été poussées aux extrémités, ce qui permet d'obtenir un empattement de 2,785, un record pour une telle longueur. L'espace à bord en est ainsi le principal bénéficiaire, comme on le verra après.
En ville, on apprécie d'avoir un véhicule compact, et avec son rayon de braquage de 10,9 m, notre Scenic se faufile facilement dans les ruelles et les places de parking.
La garde au sol est correcte (14,5cm) tout comme la hauteur (seulement 1,57 m), ce qui pourrait laisser imaginer une belle efficience, d'autant que le poids est vraiment contenu, avec 1 747 à 1 872 kg contre 2100Kg pour le e3008 !
En réalité, le fameux Cx (coefficient de pénétration dans l'air) grimpe à 0,30, ce qui explique sans doute les consommations assez élevées que nous avons obtenues sur autoroute (voir plus bas). L'avant très torturé n'y est sans doute pas étranger...
Enfin, les jantes sont relativement aérodynamiques, même si leur tailles (19" de série, 20" en option) n'aide pas non plus à conserver les précieux kWh ! Décidément...
On se consolera avec un design plutôt original, même si les modèles alliage diamantées 20"
A l'avant, Renault embarque beaucoup de technologies, avec radars, caméras et de quoi obtenir une conduite semi-autonome plutôt convenable, ainsi qu'une excellente caméra à 360 degrés.
En revanche, l'agencement du moteur, de la Pompe à chaleur et des différents élements (onduleur etc.) groupés sur la hauteur rendent l'intégration d'un frunk assez compliquée. Contrairement à BMW dont les capots sont souvent vides, ici, on se dit ici que Renault a préféré conserver l'espace pour le coffre.
Enfin, si la Pompe à Chaleur est bien de série -vraiment super, surtout à la montagne- on se dit que le haut de gamme aurait pu bénéficier de feux matrix LED, même en option, car la technologie existe chez Renault, qui le propose pourtant dans l'Austral.
A l'arrière, le Scenic offre bien un coffre à ouverture électrique mais pas d'accès avec le pied, pourtant si pratique dans les familiales.
Le constructeur se rattrape avec une caméra de recul de série et surtout un essuie-glace bien pratique quand il pleut (on a pu l'expérimenter) d'autant qu'il viendra essuyer la vitre derrière laquelle se trouve la caméra du rétroviseur numérique (en option).
C'est la bonne surprise de ce Scenic : le coffre est vraiment profond, avec un volume généreux de 545 litres. C'est autant qu'un ID.4 qui mesure pourtant 30cm de plus ! Certes, Tesla fait mieux, avec un frunk immense, mais le véhicule est beaucoup plus massif.
Le seuil est en revanche assez haut et Renault propose (en option) un accessoire permettant d'avoir un vrai plancher plat, une fois les sièges repliés.
Signalons aussi la présence d'un grand sous-coffre permettant d'y loger ses câbles de recharge T2. J'aime beaucoup ce coffre tout en profondeur qui permet de caser des valises en rang d'oignon sur la hauteur, sans trop de problème -les taxis vont adorer.
Durant les essais presse, je demande souvent l'accès à l'application mobile, histoire de voir si le programme est en phase avec le reste du véhicule -ici, très technologique.
Malheureusement, comme pour le Megane, pas de clef sur smartphone, l'application est toujours aussi chiche en fonctionnalités.
D'après les ingénieurs Renault, avec qui j'ai pu discuter, la fonction arrive, mais pas tout de suite. Il faudra attendre la plateforme technique suivants, qui sera disponible avec la R5. Autre mauvaise nouvelle, les premiers Scenic vendus ne sera pas
Pour terminer sur les ouvrants, les poignées rétractables (reprises de la Megane) restent une bonne idée sur le papier, mais en pratique, la gymnastique imposée est pénible : même si la voiture est ouverte, elles vont se rétracter au bout de quelques dizaines de secondes, vous obligeant à venir la chercher avec le doigt d'une façon peu orthodoxe... Et si vous avez le malheur de rester autour de la voiture, cette dernière va passer son temps à s'ouvrir et se fermer... une blague !
Avec plus de 87 kWh net sur la version à grande autonomie, le Scenic propose entre 10 et 15 kWh de plus que la concurrence, y compris Tesla ! Une grosse batterie, donc, habituellement réservée aux SUV haut de gamme.
Forcément, l'autonomie WLTP est énorme, jusqu'à 620 km soit mieux qu'un Tesla Model Y Grande Autonomie, qui propose 70 km de moins ! La version 60 kWh dépasse tout juste les 420 km, ce qui peut s'avérer suffisant pour un usage urbain ou mixte et ponctuellement pour les vacances, mais à titre personnel, je préfère les grosses batteries pour une raison simple : en 2024, il est encore difficile de savoir si son lieu de destination (hôtel, vacances, amis...) proposera de la charge une fois sur place. La perspective de pouvoir
En pratique, on peut tabler sur 320 à 350Km sur autoroute, la consommation étant assez élevée par rapport à Tesla -on tournait autour de 23/24 kWh/100Km stabilisé à 130Km/h durant notre essai. En ville, la voiture devrait pouvoir approcher les 500 à 550Km sans trop de souci.
Fort de son expérience avec la Zoé, Renault propose une innovation de taille : la conception par modules remplaçables permet de ne pas changer le pack entier en cas de problème ou de dégradation de la batterie. A terme, ces accumulateurs seront d'ailleurs presque totalement recyclables, un système vertueux à l'heure où les matières premières ne font qu'augmenter et se raréfier.
Après une Megane décidément très lente à charger, Renault progresse sur le Scenic, avec une meilleure courbe, et quelques innovations.
Avec 150kW de puissance, le Scenic est dans la moyenne basse du segment, la concurrence oscille entre 170 et 250kW, et sous les 30mn pour récupérer 80%. Hyundai/Kia fait même mieux, avec 18mn seulement grâce à une architecture 800V, mais seulement sur les Ioniq 5/6 et EV6/EV9.
Bonne nouvelle, la mise en température pour une charge optimale passe de 35 à 20 degrés, ce qui est donc plus rapide et surtout, moins gourmand en énergie en hiver. Reste que le 15-80% demande 37mn, c'est long, trop long pour ne pas attendre sur la voiture après une pause café.
Avec une architecture toujours en 400V, Renault se montre donc assez conservateur, y compris sur la charge accélérée. Par défaut, le Scenic accepte seulement 7 kW en AC (courant alternatif) et l'option 22kW si pratique est facturée beaucoup trop cher (environ 2000€) pour que ça vaille vraiment le coup.
Enfin, le chargeur proposé en option est toujours maqué avec GreenUp, ces prises de Legrand qui embarquent un petit aimant permettant de débloquer artificiellement la puissance de 8 à 16A. Je vous conseille plutôt d'acheter un chargeur 16A non bridé (comme celui-ci que je recommande souvent)
Signalons enfin la compatibilité prochaine du
Comme la Megane, avec laquelle le Scenic partager la même plateforme, notre gros bébé embarque deux motorisations :
Pas de 4x4 pour nos amis suisses et montagnards, mais vu les dimensions du véhicule, l'intégration d'un second moteur ou d'un tunnel de transmission semble compliquée. Chez les helvêtes, 45% des véhicules vendus sont quatre roues motrices, et c'est également le cas dans les pays nordiques où Renault pourrait en faire les frais.
Nous n'avons pu essayer que le gros moteur, tout à fait dimensionné pour le gabarit et le poids du véhicule. L'ESP intervient plus tôt que sur la Megane, ce qui rend le patinage plus rare malgré le fait qu'il s'agisse d'une traction.
La conduite est très agréable, on ne sent absolument pas le poids de l'engin, qui frise pourtant les 2 tonnes. Sur autoroute, les reprises sont franches, sauf au départ arrêté : le 0 à 50Km/h est même plutôt lent, pas de coup de pied aux fesses comme chez la concurrence.
Sur les petites routes, il y a un léger roulis, avec des suspensions typées confort, non pilotées (contrairement à Volkswagen). Ce n'est clairement pas une sportive, et vous n'avez pas d'étoiles dans les yeux comme chez BMW ou Tesla, mais après tout, qui s'en soucie sur une familiale ? Le véhicule est plutôt agréable sur les bitumes mal entretenus mais aura tendance à sauter un peu du train arrière sur les dos d'ânes.
En mode sport, la pédale répond bien, ce sera beaucoup plus doux en mode confort... Dommage que la régénération dépende aussi du mode de conduite. Pour obtenir le freinage maximal
Autre déception en ville, la One-Pedal est absente, une erreur corrigée d'ici quelques mois nous assure Renault. Revers de la médaille, les premiers Scenic ne seront pas compatible avec cette fonction pourtant basique sur un moteur électrique -le rampage est hérité des thermiques automatiques, une aberration sur un véhicule à batterie. La conduite en ville exige donc souvent de freiner pour arrêter la voiture à un passage-piéton ou une place de charge, quel dommage !
Coup de chance durant notre essai, nous avons eu le temps de parcourir 200Km de pure autoroute, à 120Km/h (Espagne oblige).
Véritable routière dans l'âme, ce Scenic est confortable, bien amorti et les bruits de roulement sont contenus grâce à un dispositif acoustique inédit au niveau de la batterie. Les bruits d'air, en revanche, se font assez présents, mais rien de dramatique, d'autant que Renault semble avoir résolu quelques bugs d'ici la version finale.
La conduite autonome est d'un bon niveau, elle lit les panneaux, adapte la vitesse, accélère avant les dépassements, et surtout, elle est peu intrusive. Grâce à un volant capacitif, on n'est jamais embêtés, contrairement à Tesla par exemple.
Nous avons même tenté de lâcher le volant plusieurs minutes, simulant un évanouissement : le Scenic ralentit, donne quelques coups de frein et finit par s'arrêter avec les feux de détresse -un très bon point là où d'autres déconnectent tout simplement le système !
Autre bon point, dans les embouteillage, le système peut se caler d'un côté de la voie, pour laisser passer les motos par exemple. C'est très pratique dans les grandes villes !
Néanmoins, on n'est pas encore au niveau de BMW ou Mercedes, les deux leaders du segment, ni même de Volkswagen. Pas (encore ?) de changement de voie automatique, on a aussi été déconnecté dans un virage un peu trop fort sans préavis et la voiture a tendance à se placer trop à gauche de la voie. Tout ceci pourra être corrigé prochainement, cela reste du pur logiciel.
Il manque aussi un peu de réalité augmentée dans l'hypothétique afficheur tête haute, totalement absent ici. Renautl n'est pas en retard, mais pas vraiment en avance. Sur de longs trajets, la voiture est néanmoins reposante et agréable pour se laisser conduire. Il faudra juste rester un peu attentif tout au long du trajet...
Une fois à bord, l'espace est royal ! Mon collègue Julien (1,85m) a pu se glisser derrière mon siège sans aucun souci. L'espace au dessus de la tête est généreux, grâce à ce toit panoramique sans velum et l'assise reste confortable malgré un plancher assez haut et une hauteur contenue du véhicule.
L'ensemble présente bien, avec des surpiqures un peu partout, des matériaux variés (bois, tissus), bien que certains éléments dénotent un peu, comme ce ciel de toit en matériaux recyclés un peu cheap (il s'agit de bouteilles en plastique) ou encore les plastiques durs qu'on retrouve sur le haut des portes arrières et dans les parties basses.
Rien de dramatique, d'autant que la sellerie est super confortable ! Les sièges sont à la fois élégants et accueillants, avec un effet légèrement
A l'arrière, en revanche, finie la banquette coulissante ou les trois sièges séparés : elle est fractionnable (40/20/40) et le siège central est peu habitable, avec une mousse peu confortable dans le dos, même si l'assise basse reste bien rembourrée. On aurait préféré 3 ISOFIX plutôt que cet accoudoir de grande berline qui ne sert pas à grand chose.
En effet, les prises USB ne sont facilement accessibles que si l'accoudoir est déplié. L'astucieux support pour regarder un film sur son smpartphone -largement plébiscitée par la presse- ne fonctionne pas bien avec des coques de protection et de gros téléphone. Une fausse bonne idée ? C'est mon avis.
A l'avant, Renault a repris le poste de conduite très réussi de la Megane E-Tech, avec ce double écran de 12" (9" en entrée de gamme), assez épuré et d'excellente qualité.
L'instrumentation est complète, avec une vue Google Maps, simplifiée ou ADAS -au choix. J'aime bien placer la cartographie ici, et Waze sur l'écran central, une rareté souvent impossible ailleurs.
La partie droite présente l'odomètre, la consommation ou l'autonomie, configurable facilement. Petite nouveauté, Renault estime l'autonomie maximale mais aussi celle sur autoroute ! Ainsi chargé à 100%, notre modèle estimait environ 320Km à 130Km/h, pas mal !
Les sièges sont chauffants, massants et électriques... enfin, sauf sur le sièges passager ! Et sur notre version Esprit Alpine, de série, ils sont encore manuels ! Quel mesquinerie à ce niveau de prix...
Toujours beaucoup de boutons physiques (vitres, dégivrage, warning...), ce qui n'est pas une mauvaise chose. En revanche, on aurait pu supprimer un ou deux commodos sur le droite, surtout celui dédié au son qu'il aurait été facile d'intégrer sur le volant.
Le rétroviseur est repris de la mégane, numérique en option. C'est plutôt bien fait de façon générale (bon angle, bonne luminosité) et très agréable en tunnel ou par temps de pluie. En revanche, pourquoi ne pas l'activer dès qu'on est dans la voiture ? Il faut en effet allumer le véhicule (une aberration sur une électrique) pour que ce dernier accepte d'afficher une image.
La console centrale héberge toujours un rangement pour smartphone qui fait office de chargeur sans-fil : pas pratique, il masque l'appareil et ses notifications, et n'offre qu'un seul espace de charge peu accessible. Quant aux ports USB, ils sont cachés sur le haut de la console, les câbles se retrouvent donc souvent gênants au milieu.
Le volant est grand, pour voir l'écran d'insitrumentation sans doute, mais simple d'utilisation. A gauche, un seul bouton active la conduite semi-autonome tandis que la partie droite est réservée au multimédia (assistant vocal, etc.). Pourquoi ne pas y avoir intégré le volume sonore du troisième commodo ?
Signalons également un système Harman Kardon avec 9 haut-parleurs / 410W d'excellente facture, il est d'ailleurs amusant de voir la disparaité des équipements dans certaines finitions -pas de siège électrique mais une super sono, allez comprendre !
Enfin, on apprécie beaucoup ce toit panoramique opacifiant à 0, 50 ou 100%, grâce à un filtre PDLC (Polymer Dispersed Liquid Cristal) sur plusieurs segments, de série sur Iconic mais en option à 1500€ sinon.
On l'a encore vu récemment avec le Volvo C40, le fait d'avoir adopté Android Automotive n'en fait pas un bon OS directement, car il faut aussi s'occuper des interfaces et des différents menus. Renault a peaufiné sa surcouche, qui se révèle être tout simplement la plus aboutie du marché !
Cette dalle verticale fonctionne très bien, elle est lumineuse, même si les reflets sont légion. La police est moderne, les icônes de bonne taille et l'ensemble est très lisible. La partie supérieure héberge les différentes sections (Applications, CarPlay, réglages du véhicule, Multimédia...) tandis que la partie basse offre des réglages statiques de climatisation, sièges chauffant et volant.
On peut personnaliser les widgets de l'écran d'accueil, pour avoir par exemple l'assistant Google et des infos du véhicule, en sus du GPS. Dommage ne de pas offrir de fenêtres flottantes comme chez Mercedes, mais ça viendra peut-être.
La disposition en hauteur limite aussi les interactions et les possibilités. Les quelques jeux disponibles (comme Beach Buggy Racing) ou les applications de streaming (Prime Video) semblent très étriquées, et manquent de largeur. Mon petit doigt me dit que Netflix, YouTube et les autres vont arriver très bientôt et devront se satisfaire de cette dalle inadaptée.
Renault ne prévoit pas de pouvoir connecter des manettes de jeu ou autre dispositif, comme chez Tesla ou BMW. Pas un mot non plus sur d'éventuels titres AAA, alors que le système semble assez véloce (la puce Qualcomm octo-core est très performante). On sent que le sujet ne les intéresse que très moyennement, alors que le temps passé à l'arrêt est plus important sur les électriques.
Grosse nouveauté (mais déjà proposée sur la Megane), le navigateur intégré est rapide, réactif et permet même d'aller sur YouTube (pas encore Netflix) pour lire du contenu. Consulter les sites web est un vrai plaisir, et la dalle verticale est plutôt agréable pour lire de longs articles.
Comme toujours, le planificateur d'itinéraire est l'un des meilleurs du marché. Il permet de programmer un trajet sans stress, avec une excellente prédition des arrêts et des temps d'attente. Mieux, vous pouvez désormais filtrer les arrêts par type de service ou de paiement, comme Ionity ou Mobilize par exemple.
Le menu
Le Menu électrique est assez complet, avec la programmation de la charge ou du préchauffage, ainsi que la limite de charge. Certains font mieux, avec des régalages plus fins (sur le courant de charge par exemple) mais il ne manque rien d'important, sauf la puissance de charge du véhicule en DC -mais ça arrive, nous promet Renault.
Je le redis, ce système est vraiment l'un des meilleurs du marché, même si l'offre logicielle mériterait de s'étoffer un peu. On est vraiment pas loin de Tesla, tant en terme d'ergonomie, de possibilités techniques ou de vitesse d'exécutions.
Seul ombre à ce tableau numérique plutôt flatteur, l'application mobile n'est pas au niveau.
On peut tout juste suivre sa charge, programmer le préconditionnement et obtenir un historique de ses trajets, ce qui reste bien maigre !
Pas de planification d'itinéraire, d'ouverture de la voiture, du coffre ou des vitres. Pas de clef bluetooth non plus, bref, c'est une vraie déception, d'autant que le programme est lent à se lancer et poussif !
Avec ce nouveau Scenic E-Tech 100% électrique, Renault frappe fort, avec un véhicule très convaincant et qui devrait trouver son public.
La version d'entrée de gamme (35 990€ avec bonus 4000€) est un peu limitée avec sa petite batterie de 60 kWh, bien qu'elle soit moins chère qu'un Tesla Model Y Propulsion à l'autonomie assez voisine, mais mieux équipé.
Pour 42 990€ (avec bonus 4000€), vous avez en revanche un véhicule très compétitif, avec la meilleure autonomie du marché des SUV compacts électriques, une bonne dose d'équipements de série et une vraie sérénité à l'usage, notamment grâce à un système parmi les meilleurs du marché.
La plupart de ses défauts, comme l'absence de One-Pedal, de clef sur smartphone ou de plug&charge au lancement, seront a priori comblés d'ici l'an prochain. En revanche, la charge n'est pas très rapide et l'efficience semble assez moyenne, de quoi faire hésiter les gros rouleurs, un souci largement compensé par l'autonomie de plus de 600Km.
Bref, malgré ces erreur de jeunesse, la proposition est cohérente, bien tarifée et largement apte à accueillir des familles qui ne connaissent pas encore le doux monde de l'électrique. Bravo Renault, car parvenir à créer un véhicule made in France, compétitif face à Tesla, les allemands et les marques asiatiques est une vraie prouesse, d'autant que le plan technologique, le constructeur n'a pas à rougir ! En revanche, sur le volet purement électrique, il y a quelques progrès à faire...
Alors, que vaut la Voiture de l'Année 2024 au quotidien et sur les longs trajets ? Qu'en est-il de la connectivité ? Et de l'autonomie ? Notre réponse dans cet essai XXL du nouveau Renault Scenic E-Tech 100% électrique !
Un segment très concurrentiel
Ces dernières années, le segment des SUV électriques généralistes étaient largement dominé par le groupe Volkswagen (ID4, ID5, Enyaq) et Tesla (Model Y), mais en 2024, le marché s'étoffe largement !
Peugeot e3008, Ford Explorer, Fisker Ocean, BMW iX1, Mini Countryman, Volvo EX30... il commence y avoir du monde, même si dans le lot, les formats sont en fait très disparates.
Avec un véhicule de seulement 4,47m, le Scenic E-Tech est plutôt comparable à un Kia Niro et autre Hyundai Kona qu'à un Model Y ou un ID4 qui mesure 25 à 30cm supplémentaires ! La prouesse de Renault a d'ailleurs été de proposer l'un des plus gros volumes de la catégorie dans un espace plutôt contenu, faisant ici du Scenic un véhicule idéal pour la ville, comme pour l'autoroute.
Un look canon, mais peu efficient
Le design du Scenic E-Tech est une réussite, l'oeuvre du designer français Gilles Vidal, papa des anciens 3008/5008, d'où ce petit air de famille qui agace un peu les équipes marketing de Renault lorsqu'on leur fait la remarque.
Pour autant, quelque soit la finition (Techno, Iconic, ou Esprit Alpine), le style de la voiture semble faire l'unanimité dans la presse. Tantôt sportive, avec ses effets de faux carbone, ses nervures sur les flancs et la grande lame à l'avant, tantôt berline surélevée, avec ses passages de roue façon baroudeur et sa garde au sol plutôt honnête pour le segment.
Les équipes chargée du style extérieur se sont même amusées à caser des formes de losange un peu partout sur la carrosserie, un clin d'oeil au logo qui trône fièrement sur cette calandre au look de GTI, surtout ici avec ce style damier rouge et noir du plus bel effet.
On aime aussi beaucoup les couleurs, que ce soit cette peinture écarlate emblématique de la marque (bien qu'assez courante) en passant par ce gris mat de la version Esprit Alpine, plus discret mais tout aussi agréable à l'oeil et au touche -oui, j'aime toucher les voitures.
Des dimensions de citadine !
Avec 4,47m de long, le Scenic est donc 27 cm plus long qu'une Megane E-Tech, de quoi loger 4 passagers de façon bien plus confortable, surtout au niveau des bagages.
Les roues ont été poussées aux extrémités, ce qui permet d'obtenir un empattement de 2,785, un record pour une telle longueur. L'espace à bord en est ainsi le principal bénéficiaire, comme on le verra après.
En ville, on apprécie d'avoir un véhicule compact, et avec son rayon de braquage de 10,9 m, notre Scenic se faufile facilement dans les ruelles et les places de parking.
La garde au sol est correcte (14,5cm) tout comme la hauteur (seulement 1,57 m), ce qui pourrait laisser imaginer une belle efficience, d'autant que le poids est vraiment contenu, avec 1 747 à 1 872 kg contre 2100Kg pour le e3008 !
En réalité, le fameux Cx (coefficient de pénétration dans l'air) grimpe à 0,30, ce qui explique sans doute les consommations assez élevées que nous avons obtenues sur autoroute (voir plus bas). L'avant très torturé n'y est sans doute pas étranger...
Enfin, les jantes sont relativement aérodynamiques, même si leur tailles (19" de série, 20" en option) n'aide pas non plus à conserver les précieux kWh ! Décidément...
On se consolera avec un design plutôt original, même si les modèles alliage diamantées 20"
Oraclede notre version rouge ont été plus discutées que les
Speedwayde la version Alpine, plus classiques.
Pas de frunk ni de feux matrix !
A l'avant, Renault embarque beaucoup de technologies, avec radars, caméras et de quoi obtenir une conduite semi-autonome plutôt convenable, ainsi qu'une excellente caméra à 360 degrés.
En revanche, l'agencement du moteur, de la Pompe à chaleur et des différents élements (onduleur etc.) groupés sur la hauteur rendent l'intégration d'un frunk assez compliquée. Contrairement à BMW dont les capots sont souvent vides, ici, on se dit ici que Renault a préféré conserver l'espace pour le coffre.
Enfin, si la Pompe à Chaleur est bien de série -vraiment super, surtout à la montagne- on se dit que le haut de gamme aurait pu bénéficier de feux matrix LED, même en option, car la technologie existe chez Renault, qui le propose pourtant dans l'Austral.
Un grand coffre, très profond !
A l'arrière, le Scenic offre bien un coffre à ouverture électrique mais pas d'accès avec le pied, pourtant si pratique dans les familiales.
Le constructeur se rattrape avec une caméra de recul de série et surtout un essuie-glace bien pratique quand il pleut (on a pu l'expérimenter) d'autant qu'il viendra essuyer la vitre derrière laquelle se trouve la caméra du rétroviseur numérique (en option).
C'est la bonne surprise de ce Scenic : le coffre est vraiment profond, avec un volume généreux de 545 litres. C'est autant qu'un ID.4 qui mesure pourtant 30cm de plus ! Certes, Tesla fait mieux, avec un frunk immense, mais le véhicule est beaucoup plus massif.
Le seuil est en revanche assez haut et Renault propose (en option) un accessoire permettant d'avoir un vrai plancher plat, une fois les sièges repliés.
Signalons aussi la présence d'un grand sous-coffre permettant d'y loger ses câbles de recharge T2. J'aime beaucoup ce coffre tout en profondeur qui permet de caser des valises en rang d'oignon sur la hauteur, sans trop de problème -les taxis vont adorer.
Pas de clef sur smartphone... pour le moment
Durant les essais presse, je demande souvent l'accès à l'application mobile, histoire de voir si le programme est en phase avec le reste du véhicule -ici, très technologique.
Malheureusement, comme pour le Megane, pas de clef sur smartphone, l'application est toujours aussi chiche en fonctionnalités.
D'après les ingénieurs Renault, avec qui j'ai pu discuter, la fonction arrive, mais pas tout de suite. Il faudra attendre la plateforme technique suivants, qui sera disponible avec la R5. Autre mauvaise nouvelle, les premiers Scenic vendus ne sera pas
rétro-fitables: ils n'auront donc jamais la clef sur téléphone !
Pour terminer sur les ouvrants, les poignées rétractables (reprises de la Megane) restent une bonne idée sur le papier, mais en pratique, la gymnastique imposée est pénible : même si la voiture est ouverte, elles vont se rétracter au bout de quelques dizaines de secondes, vous obligeant à venir la chercher avec le doigt d'une façon peu orthodoxe... Et si vous avez le malheur de rester autour de la voiture, cette dernière va passer son temps à s'ouvrir et se fermer... une blague !
Grosse batterie, belle autonomie
Avec plus de 87 kWh net sur la version à grande autonomie, le Scenic propose entre 10 et 15 kWh de plus que la concurrence, y compris Tesla ! Une grosse batterie, donc, habituellement réservée aux SUV haut de gamme.
• Batterie 60 kWh et 87 kWh net
• Autonomie de 420Km et 620 km WLTP
• Autonomie de 420Km et 620 km WLTP
Forcément, l'autonomie WLTP est énorme, jusqu'à 620 km soit mieux qu'un Tesla Model Y Grande Autonomie, qui propose 70 km de moins ! La version 60 kWh dépasse tout juste les 420 km, ce qui peut s'avérer suffisant pour un usage urbain ou mixte et ponctuellement pour les vacances, mais à titre personnel, je préfère les grosses batteries pour une raison simple : en 2024, il est encore difficile de savoir si son lieu de destination (hôtel, vacances, amis...) proposera de la charge une fois sur place. La perspective de pouvoir
tenirquelques jours sans chercher activement un point de charge est moins stressante, surtout en vacances.
En pratique, on peut tabler sur 320 à 350Km sur autoroute, la consommation étant assez élevée par rapport à Tesla -on tournait autour de 23/24 kWh/100Km stabilisé à 130Km/h durant notre essai. En ville, la voiture devrait pouvoir approcher les 500 à 550Km sans trop de souci.
Fort de son expérience avec la Zoé, Renault propose une innovation de taille : la conception par modules remplaçables permet de ne pas changer le pack entier en cas de problème ou de dégradation de la batterie. A terme, ces accumulateurs seront d'ailleurs presque totalement recyclables, un système vertueux à l'heure où les matières premières ne font qu'augmenter et se raréfier.
Recharge : pas très rapide !
Après une Megane décidément très lente à charger, Renault progresse sur le Scenic, avec une meilleure courbe, et quelques innovations.
• Charge rapide 130 et 150 kW
• Charge AC 7kW (22kW en option)
• 5-80% en 37mn
• Charge AC 7kW (22kW en option)
• 5-80% en 37mn
Avec 150kW de puissance, le Scenic est dans la moyenne basse du segment, la concurrence oscille entre 170 et 250kW, et sous les 30mn pour récupérer 80%. Hyundai/Kia fait même mieux, avec 18mn seulement grâce à une architecture 800V, mais seulement sur les Ioniq 5/6 et EV6/EV9.
Bonne nouvelle, la mise en température pour une charge optimale passe de 35 à 20 degrés, ce qui est donc plus rapide et surtout, moins gourmand en énergie en hiver. Reste que le 15-80% demande 37mn, c'est long, trop long pour ne pas attendre sur la voiture après une pause café.
Avec une architecture toujours en 400V, Renault se montre donc assez conservateur, y compris sur la charge accélérée. Par défaut, le Scenic accepte seulement 7 kW en AC (courant alternatif) et l'option 22kW si pratique est facturée beaucoup trop cher (environ 2000€) pour que ça vaille vraiment le coup.
Enfin, le chargeur proposé en option est toujours maqué avec GreenUp, ces prises de Legrand qui embarquent un petit aimant permettant de débloquer artificiellement la puissance de 8 à 16A. Je vous conseille plutôt d'acheter un chargeur 16A non bridé (comme celui-ci que je recommande souvent)
Signalons enfin la compatibilité prochaine du
plug&charge, qui devrait être disponible sur tous les Scenic, avec une petite mise à jour hardware (rétrofit). Cela vous permet de vous brancher aux bornes sans badge ni application, la facturation se fait à travers votre comptes Mobilize, avec très peu de roaming nous assure Renault.
220CV mais pas de 4x4
Comme la Megane, avec laquelle le Scenic partager la même plateforme, notre gros bébé embarque deux motorisations :
• 170 et 220 ch
• Couples de 280 et 300 Nm
• 0 à 100 km/h en 7.9s et 8.6s
• VMax 150 à 170 km/h
• Couples de 280 et 300 Nm
• 0 à 100 km/h en 7.9s et 8.6s
• VMax 150 à 170 km/h
Pas de 4x4 pour nos amis suisses et montagnards, mais vu les dimensions du véhicule, l'intégration d'un second moteur ou d'un tunnel de transmission semble compliquée. Chez les helvêtes, 45% des véhicules vendus sont quatre roues motrices, et c'est également le cas dans les pays nordiques où Renault pourrait en faire les frais.
Nous n'avons pu essayer que le gros moteur, tout à fait dimensionné pour le gabarit et le poids du véhicule. L'ESP intervient plus tôt que sur la Megane, ce qui rend le patinage plus rare malgré le fait qu'il s'agisse d'une traction.
La conduite est très agréable, on ne sent absolument pas le poids de l'engin, qui frise pourtant les 2 tonnes. Sur autoroute, les reprises sont franches, sauf au départ arrêté : le 0 à 50Km/h est même plutôt lent, pas de coup de pied aux fesses comme chez la concurrence.
Sur les petites routes, il y a un léger roulis, avec des suspensions typées confort, non pilotées (contrairement à Volkswagen). Ce n'est clairement pas une sportive, et vous n'avez pas d'étoiles dans les yeux comme chez BMW ou Tesla, mais après tout, qui s'en soucie sur une familiale ? Le véhicule est plutôt agréable sur les bitumes mal entretenus mais aura tendance à sauter un peu du train arrière sur les dos d'ânes.
En mode sport, la pédale répond bien, ce sera beaucoup plus doux en mode confort... Dommage que la régénération dépende aussi du mode de conduite. Pour obtenir le freinage maximal
à une pied(sans toucher au frein), il faudra donc opter pour le mode sport !
Autre déception en ville, la One-Pedal est absente, une erreur corrigée d'ici quelques mois nous assure Renault. Revers de la médaille, les premiers Scenic ne seront pas compatible avec cette fonction pourtant basique sur un moteur électrique -le rampage est hérité des thermiques automatiques, une aberration sur un véhicule à batterie. La conduite en ville exige donc souvent de freiner pour arrêter la voiture à un passage-piéton ou une place de charge, quel dommage !
Conduite autonome : du bon et du moins bon
Coup de chance durant notre essai, nous avons eu le temps de parcourir 200Km de pure autoroute, à 120Km/h (Espagne oblige).
Véritable routière dans l'âme, ce Scenic est confortable, bien amorti et les bruits de roulement sont contenus grâce à un dispositif acoustique inédit au niveau de la batterie. Les bruits d'air, en revanche, se font assez présents, mais rien de dramatique, d'autant que Renault semble avoir résolu quelques bugs d'ici la version finale.
La conduite autonome est d'un bon niveau, elle lit les panneaux, adapte la vitesse, accélère avant les dépassements, et surtout, elle est peu intrusive. Grâce à un volant capacitif, on n'est jamais embêtés, contrairement à Tesla par exemple.
Nous avons même tenté de lâcher le volant plusieurs minutes, simulant un évanouissement : le Scenic ralentit, donne quelques coups de frein et finit par s'arrêter avec les feux de détresse -un très bon point là où d'autres déconnectent tout simplement le système !
Autre bon point, dans les embouteillage, le système peut se caler d'un côté de la voie, pour laisser passer les motos par exemple. C'est très pratique dans les grandes villes !
Néanmoins, on n'est pas encore au niveau de BMW ou Mercedes, les deux leaders du segment, ni même de Volkswagen. Pas (encore ?) de changement de voie automatique, on a aussi été déconnecté dans un virage un peu trop fort sans préavis et la voiture a tendance à se placer trop à gauche de la voie. Tout ceci pourra être corrigé prochainement, cela reste du pur logiciel.
Il manque aussi un peu de réalité augmentée dans l'hypothétique afficheur tête haute, totalement absent ici. Renautl n'est pas en retard, mais pas vraiment en avance. Sur de longs trajets, la voiture est néanmoins reposante et agréable pour se laisser conduire. Il faudra juste rester un peu attentif tout au long du trajet...
Un intérieur soigné
Une fois à bord, l'espace est royal ! Mon collègue Julien (1,85m) a pu se glisser derrière mon siège sans aucun souci. L'espace au dessus de la tête est généreux, grâce à ce toit panoramique sans velum et l'assise reste confortable malgré un plancher assez haut et une hauteur contenue du véhicule.
L'ensemble présente bien, avec des surpiqures un peu partout, des matériaux variés (bois, tissus), bien que certains éléments dénotent un peu, comme ce ciel de toit en matériaux recyclés un peu cheap (il s'agit de bouteilles en plastique) ou encore les plastiques durs qu'on retrouve sur le haut des portes arrières et dans les parties basses.
Rien de dramatique, d'autant que la sellerie est super confortable ! Les sièges sont à la fois élégants et accueillants, avec un effet légèrement
baquet, qui permet d'être bien maintenus en virage.
A l'arrière, en revanche, finie la banquette coulissante ou les trois sièges séparés : elle est fractionnable (40/20/40) et le siège central est peu habitable, avec une mousse peu confortable dans le dos, même si l'assise basse reste bien rembourrée. On aurait préféré 3 ISOFIX plutôt que cet accoudoir de grande berline qui ne sert pas à grand chose.
En effet, les prises USB ne sont facilement accessibles que si l'accoudoir est déplié. L'astucieux support pour regarder un film sur son smpartphone -largement plébiscitée par la presse- ne fonctionne pas bien avec des coques de protection et de gros téléphone. Une fausse bonne idée ? C'est mon avis.
Poste de conduite 2.0
A l'avant, Renault a repris le poste de conduite très réussi de la Megane E-Tech, avec ce double écran de 12" (9" en entrée de gamme), assez épuré et d'excellente qualité.
L'instrumentation est complète, avec une vue Google Maps, simplifiée ou ADAS -au choix. J'aime bien placer la cartographie ici, et Waze sur l'écran central, une rareté souvent impossible ailleurs.
La partie droite présente l'odomètre, la consommation ou l'autonomie, configurable facilement. Petite nouveauté, Renault estime l'autonomie maximale mais aussi celle sur autoroute ! Ainsi chargé à 100%, notre modèle estimait environ 320Km à 130Km/h, pas mal !
Les sièges sont chauffants, massants et électriques... enfin, sauf sur le sièges passager ! Et sur notre version Esprit Alpine, de série, ils sont encore manuels ! Quel mesquinerie à ce niveau de prix...
Toujours beaucoup de boutons physiques (vitres, dégivrage, warning...), ce qui n'est pas une mauvaise chose. En revanche, on aurait pu supprimer un ou deux commodos sur le droite, surtout celui dédié au son qu'il aurait été facile d'intégrer sur le volant.
Le rétroviseur est repris de la mégane, numérique en option. C'est plutôt bien fait de façon générale (bon angle, bonne luminosité) et très agréable en tunnel ou par temps de pluie. En revanche, pourquoi ne pas l'activer dès qu'on est dans la voiture ? Il faut en effet allumer le véhicule (une aberration sur une électrique) pour que ce dernier accepte d'afficher une image.
La console centrale héberge toujours un rangement pour smartphone qui fait office de chargeur sans-fil : pas pratique, il masque l'appareil et ses notifications, et n'offre qu'un seul espace de charge peu accessible. Quant aux ports USB, ils sont cachés sur le haut de la console, les câbles se retrouvent donc souvent gênants au milieu.
Le volant est grand, pour voir l'écran d'insitrumentation sans doute, mais simple d'utilisation. A gauche, un seul bouton active la conduite semi-autonome tandis que la partie droite est réservée au multimédia (assistant vocal, etc.). Pourquoi ne pas y avoir intégré le volume sonore du troisième commodo ?
Signalons également un système Harman Kardon avec 9 haut-parleurs / 410W d'excellente facture, il est d'ailleurs amusant de voir la disparaité des équipements dans certaines finitions -pas de siège électrique mais une super sono, allez comprendre !
Enfin, on apprécie beaucoup ce toit panoramique opacifiant à 0, 50 ou 100%, grâce à un filtre PDLC (Polymer Dispersed Liquid Cristal) sur plusieurs segments, de série sur Iconic mais en option à 1500€ sinon.
Android Automotive version Renault
On l'a encore vu récemment avec le Volvo C40, le fait d'avoir adopté Android Automotive n'en fait pas un bon OS directement, car il faut aussi s'occuper des interfaces et des différents menus. Renault a peaufiné sa surcouche, qui se révèle être tout simplement la plus aboutie du marché !
Cette dalle verticale fonctionne très bien, elle est lumineuse, même si les reflets sont légion. La police est moderne, les icônes de bonne taille et l'ensemble est très lisible. La partie supérieure héberge les différentes sections (Applications, CarPlay, réglages du véhicule, Multimédia...) tandis que la partie basse offre des réglages statiques de climatisation, sièges chauffant et volant.
On peut personnaliser les widgets de l'écran d'accueil, pour avoir par exemple l'assistant Google et des infos du véhicule, en sus du GPS. Dommage ne de pas offrir de fenêtres flottantes comme chez Mercedes, mais ça viendra peut-être.
La disposition en hauteur limite aussi les interactions et les possibilités. Les quelques jeux disponibles (comme Beach Buggy Racing) ou les applications de streaming (Prime Video) semblent très étriquées, et manquent de largeur. Mon petit doigt me dit que Netflix, YouTube et les autres vont arriver très bientôt et devront se satisfaire de cette dalle inadaptée.
Renault ne prévoit pas de pouvoir connecter des manettes de jeu ou autre dispositif, comme chez Tesla ou BMW. Pas un mot non plus sur d'éventuels titres AAA, alors que le système semble assez véloce (la puce Qualcomm octo-core est très performante). On sent que le sujet ne les intéresse que très moyennement, alors que le temps passé à l'arrêt est plus important sur les électriques.
Grosse nouveauté (mais déjà proposée sur la Megane), le navigateur intégré est rapide, réactif et permet même d'aller sur YouTube (pas encore Netflix) pour lire du contenu. Consulter les sites web est un vrai plaisir, et la dalle verticale est plutôt agréable pour lire de longs articles.
Comme toujours, le planificateur d'itinéraire est l'un des meilleurs du marché. Il permet de programmer un trajet sans stress, avec une excellente prédition des arrêts et des temps d'attente. Mieux, vous pouvez désormais filtrer les arrêts par type de service ou de paiement, comme Ionity ou Mobilize par exemple.
Le menu
Réglagesest très clair, que ce soit pour les aides à la conduite, les réglages système ou la personnalisation de son profil de conduite. Renault a même été très pro-actif face à une législation de plus en plus contraignante : on peut configurer un bouton (à gauche du volant) pour supprimer toutes les alertes agaçantes que l'UE nous oblige à réactiver à chaque démarrage.
Le Menu électrique est assez complet, avec la programmation de la charge ou du préchauffage, ainsi que la limite de charge. Certains font mieux, avec des régalages plus fins (sur le courant de charge par exemple) mais il ne manque rien d'important, sauf la puissance de charge du véhicule en DC -mais ça arrive, nous promet Renault.
Je le redis, ce système est vraiment l'un des meilleurs du marché, même si l'offre logicielle mériterait de s'étoffer un peu. On est vraiment pas loin de Tesla, tant en terme d'ergonomie, de possibilités techniques ou de vitesse d'exécutions.
Une app mobile à revoir
Seul ombre à ce tableau numérique plutôt flatteur, l'application mobile n'est pas au niveau.
On peut tout juste suivre sa charge, programmer le préconditionnement et obtenir un historique de ses trajets, ce qui reste bien maigre !
Pas de planification d'itinéraire, d'ouverture de la voiture, du coffre ou des vitres. Pas de clef bluetooth non plus, bref, c'est une vraie déception, d'autant que le programme est lent à se lancer et poussif !
Pour conclure
Avec ce nouveau Scenic E-Tech 100% électrique, Renault frappe fort, avec un véhicule très convaincant et qui devrait trouver son public.
La version d'entrée de gamme (35 990€ avec bonus 4000€) est un peu limitée avec sa petite batterie de 60 kWh, bien qu'elle soit moins chère qu'un Tesla Model Y Propulsion à l'autonomie assez voisine, mais mieux équipé.
Pour 42 990€ (avec bonus 4000€), vous avez en revanche un véhicule très compétitif, avec la meilleure autonomie du marché des SUV compacts électriques, une bonne dose d'équipements de série et une vraie sérénité à l'usage, notamment grâce à un système parmi les meilleurs du marché.
La plupart de ses défauts, comme l'absence de One-Pedal, de clef sur smartphone ou de plug&charge au lancement, seront a priori comblés d'ici l'an prochain. En revanche, la charge n'est pas très rapide et l'efficience semble assez moyenne, de quoi faire hésiter les gros rouleurs, un souci largement compensé par l'autonomie de plus de 600Km.
Bref, malgré ces erreur de jeunesse, la proposition est cohérente, bien tarifée et largement apte à accueillir des familles qui ne connaissent pas encore le doux monde de l'électrique. Bravo Renault, car parvenir à créer un véhicule made in France, compétitif face à Tesla, les allemands et les marques asiatiques est une vraie prouesse, d'autant que le plan technologique, le constructeur n'a pas à rougir ! En revanche, sur le volet purement électrique, il y a quelques progrès à faire...
Le passage du Scenic à l'électrique est une franche réussite ! Beaucoup d'autonomie, un véhicule compact, pas trop lourd, puissant et offrant un système parmi les meilleurs du marché, que demander de plus ? De l'efficience et une charge plus rapide, mais aussi la conduite à un pied, rétorqueront certains, des défauts qui pourraient être corrigé rapidement. Pour le reste, lisez notre test, car ce nouveau Scenic est une franche réussite sur presque tous les plans ! Et c'est français !