Abandon de CarPlay : un atout pour la sécurité selon General Motors ?
Par June Cantillon - Publié le
General Motors abandonnerait CarPlay pour des raisons de sécurité
En mars dernier, le groupe américain General Motors annonçait l'abandon de CarPlay et d'Android Auto au profit d'un système maison basé sur Android Automotive. Cette annonce avait fait grand bruit tant certains utilisateurs apprécient de pouvoir disposer de l'équivalent du système qui équipe leurs smartphone au sein de leur véhicule, au point d'en faire parfois un argument de poids au moment de l'achat.
Comme vu avez pu le constater au sein de nos différents tests en vidéo, l'abandon de CarPlay et/ou d'Android Auto n'est pas forcément un mauvais choix, certains constructeurs, comme Tesla ou encore Rivian, ont réussi à imposer avec succès leur propre système, leur permettant de profiter d'un meilleur contrôle. General Motors voudrait faire de même, mais se perd un peu dans sa communication et ses récentes justifications.
Une histoire de gros sous avant tout
Lors de l'annonce, General Motors avait ainsi mis clairement en avant l'intérêt financier de proposer un système développé en interne. En effet, l'objectif semblait alors de pouvoir proposer des services payants et de récupérer des données, peremettant à la firme d'espérer entre 20 et 25 milliards de dollars de revenus annuels provenant des abonnements d'ici 2030.
Devant la grogne de certains clients, Tim Babbit, l'homme chapeautant la branche Infotainment de General Motors, a toutefois changé son fusil d'épaule et tente désormais de faire passer le choix de la firme comme étant une amélioration de la sécurité pour les futurs clients du constructeur. L'argument serait que les conducteurs ont tendances à davantage chercher et regarder leurs smartphones avec CarPlay ou Android Auto qu'avec un système propriétaire (même si basé sur Android Automotive), à cause d'une mauvaise stabilité, une latence trop importante et des soucis de connexion.
L'argument n'est pas si mauvais, mais uniquement si les utilisateurs acceptent de rentrer toutes leurs données dans un second système, d'abandonner leurs habitudes, et surtout de payer à nouveau pour des services dont ils disposent déjà sur leurs smartphones. Dans la réalité, il se peut surtout que les conducteurs utilisent davantage le Bluetooth, ne serait-ce que pour la gestion de la musique ou pour passer des appels, et l'argument de la sécurité tombe alors totalement à plat. Si le discours marketing ne semble pas très franc du collier, ni réellement habile, au final, ce sont bien les futurs acquéreurs de véhicules qui valideront, ou non, la voie empruntée par General Motors.