800V, V2L, V2H, Tesla rattrape enfin son retard sur la concurrence !
Par Didier Pulicani - Publié le
Parmi ces fonctions inédites, il a été question de système électrique, à peine évoqué par Elon Musk durant sa mini Keynote. Il s’agit pourtant d’une nouveauté majeure et exclusivement réservée à ce gros 4x4 !
800V, mais pas sur les Superchargers !
Le passage de 400 à 800V était attendu depuis longtemps, il faut dire que Tesla est un peu en retard sur le sujet.
Alors qu'une Porsche Taycan charge à 80% en moins de 18mn depuis sa sortie en 2019, d'autres lui ont emboité le pas, notamment le groupe Hyundai/Kia ou encore chez Audi. Même les chinois s'y mettent, et promettent déjà des charges réduite, parfois sous les 15mn -le monospace chinois Li Mega affiche le 6% à 80% en 11 minutes et 2 secondes !
Les Tesla sont même devenues assez moyennes sur le segment, bien que si les courbes de charge soient assez variables suivant les modèles (les batteries Blade des Model Y sont plutôt performantes). Or même la dernière Tesla Model 3 Highland est toujours en 400V, avec une pointe (très courte) à 250kW et un 10-80% en une bonne trentaine de minutes. C'est correct, mais équivalent aux modèles vendues dès 2019 en Europe. Et le pic à 250kW est maintenir pendant quelques minutes seulement.
Le passage au 800V était une évidence sur le Cybertruck, qui embarque un pack sans doute autour de 100 kWh. Pour parvenir à conserver un 10-80% en 30mn, il fallait donc augmenter le voltage, une première chez Tesla.
Problème, les SuperChargers sont encore loin d'être équipés en 800V ! Seules les bornes v4 le supportent et encore, pas forcément. Aux USA par exemple, certains ont remarqué que ces bornes étaient encore connectées à un réseau en 400V... Assez étonnant qu'Elon Musk n'ait pas mieux anticipé la chose, car Ionity propose du 800V depuis plusieurs années déjà.
V2L, V2H : enfin !
Autre domaine où Tesla figurait aux abonnés absents : la possibilité de sortir du courant de la batterie, autrement que pour alimenter les moteurs.
Le V2L permet par exemple d'alimenter des appareils électriques tiers, y compris une autre voiture électrique. En clair, il devient possible de brancher des outils, des lampes, et même du gros appareillages, un besoin croissant de la part des artisans qui délaissent petit à petit les appareils à essence mais au prix de puissance de sorties importantes.
Le Cybertruck peut ainsi sortir 4 x 120V (2 dans la benne et 2 dans la cabine) et une prise 240V avec une puissance maxi de 9.6 kW. Que les européens se rassurent, les prises peuvent apparemment basculer en 220V. Sur une Tesla Model 3/Y, on ne peut même pas brancher un aspirateur ou dépanner une autre voiture alors que dans certains cas, ce serait bien pratique -par exemple, pour nos tournages, on doit souvent emmener de petites batteries nomades pour nous alimenter !
Autre technologie intéressante, le V2H (Vehicule To Home), à savoir la possibilité d'alimenter une maison (ou plus généralement, une installation électrique) complète. Ici, le Cybertruck grimpe à 11,5 kW, soit un petit record pour la catégorie.
Pour en profiter, il faut toutefois être équipé 100% Tesla : Universal Wall Connector, Tesla Gateway et éventuellement un inverseur de source (Backup Switch) seront nécessaires pour envoyer le courant dans la maison. Une application permet de monitorer les flux d'énergie, Tesla estime que son Cybertruck peut alimenter une habitation pendant environ 3 jours.
Si en Europe, tout ceci peut paraitre un peu
apocalyptique, il faut savoir que dans de nombreux pays (y compris développés), l'accès à l'électricité est parfois chaotique. En période de tempête ou d'intempéries, ce genre de véhicule peut aussi dépanner les secours ou permettre à des habitants de survivre dans des conditions complexes (grand froid etc.) le temps que le réseau soit rétabli.