Déjà en dents de scies, les relations entre Apple et Meta sont au plus bas, notamment concernant la question de l’interopérabilité dans l’Union européenne (UE). Cette situation met d'ailleurs en lumière des tensions croissantes entre les grandes entreprises technologiques et les régulateurs dans le cadre de la Loi sur les marchés numériques (DMA).
DMA et interopérabilité
Entre autres mesures, le DMA vise à réduire le pouvoir des gatekeepers (des entreprises techs influentes répondant à certains critères) en rendant leurs écosystèmes plus ouverts.
Pour Apple, cela signifie permettre aux développeurs tiers, comme Meta, d’accéder à des fonctionnalités matérielles et logicielles sur iOS et iPadOS. Aussi doit-elle examiner les demandes d’interopérabilité et fournir des solutions pour une intégration efficace. Toutefois, pas question de tout accepter, avance la firme qui entend préserver la sécurité, la confidentialité, et l’intégrité des systèmes d’exploitation d’Apple.
Les demandes de Meta
D'après Cupertino, Meta a soumis quinze demandes d’interopérabilité, plus que toute autre entreprise. Ces demandes incluent notamment l’accès aux messages et e-mails des utilisateurs, la possibilité de suivre les appels téléphoniques et l’utilisation des applications ou l’accès aux photos, mots de passe, fichiers, et événements de calendrier des utilisateurs.
Apple affirme que certaines de ces requêtes dépassent -de loin- les besoins des appareils de Meta, comme les lunettes connectées et les casques Meta Quest, soulevant des inquiétudes en matière de confidentialité et sécurité des utilisateurs. Elle estime donc ces requêtes potentiellement dangereuses pour les utilisateurs agitant le drapeau de la confidentialité.
Et la Commission européenne dans tout ça ?
En attendant la deadline du 9 janvier 2025, la Commission européenne a publié un document mercredi dans le cadre de ses enquêtes antitrust contre Apple. Dans ce dernier, elle a déposé une liste de Noël à Tim Cook formulé des recommandations à Apple pour améliorer le processus d’interopérabilité : transparence accrue, processus simplifié et respect des délais.
Elle suggère qu'Apple facilite le jumelage et le contrôle d'accessoires tels que les montres intelligentes et les casques d'autres marques sur iOS. Elle y évoque également des fonctionnalités telles que AirPlay et AirDrop, qui sont actuellement limitées aux appareils Apple. A elle de trouver un équilibre entre interopérabilité et sécurité reste un défi complexe.
Ce à quoi Apple répond en mettant en avant sa priorité à protéger la confidentialité des données personnelles et à garantir la sécurité des appareils. Mais aussi les risques associés à une ouverture excessive qui pourrait permettre à Meta d’avoir un accès intrusif à des informations sensibles.
Sans surprise, elle critiquela Commission européenne et la législation DMA. Elle y souligne également son travail sur la confidentialité et la sécurité, et affirme que les exigences DMA rendent son écosystème moins sécurisé.
