Test de l'Apple Watch Series 4
Par Didier Pulicani - Publié le
v1de l'Apple Watch ? C'est vrai, l'expression avait déjà été utilisée pour la Series 3 l'an dernier, mais l'arrivée d'un grand écran et de certaines fonctions de santé renforcent toutefois l'idée que le produit est enfin devenu réellement mature.
Après plus de 15 jours à mon poignet, je vous propose donc notre test complet de l'Apple Watch Series 4. Mais avant cela, si vous ne l'avez pas encore vue, je vous invite à découvrir notre prise en main et les principales nouveautés... en vidéo !
Apple à l'assaut des seniors (et de leur porte-monnaie)
Après un échec cuisant dans le monde du luxe, un demi-succès en matière de sport (on y revient plus bas), Apple arrive dans un domaine où aucun horloger connecté ne s'était encore vraiment aventuré, celui des seniors.
Les plus de 60 ans ne sont, sur le papier, pas vraiment ceux à qui l'on pense quand on évoque les SmartWatch, que l'on imagine plutôt au poignet du geek bobo-branché parisien ou du sportif du dimanche. Cette année, si vous faites un peu attention, toutes les nouveautés sans exception ciblent donc nos aînés, une idée qui peut faire sourire les plus jeunes, mais qui a sans doute muri dans le cerveau -plus si jeune- de notre cher Tim Cook.
La revanche sur l'industrie suisse
Mais pour comprendre cette stratégie, il faut déjà comprendre l'état du marché. Apple écoulerait actuellement entre 3 et 10 millions de montres par trimestre, ce qui la place mécaniquement en tête du segment, devant le géant Rolex. Si ces estimations sont correctes, la firme à la Pomme pourrait même avoir vendu autant de tocantes que toute l'industrie suisse réunie en 2018 (17,7 millions d'Apple Watch en 2017 contre 24,3 millions de pièces suisses cette même année). S'il y a de quoi avoir le tournis, le chiffre d'affaire global de l'Apple Watch reste assez modeste par rapport à l'iPhone, qui est devenu un vrai produit de masse. En clair, Apple doit donc encore trouver de nouveaux relais de croissance et donc, de nouveaux clients.
En ciblant nos aînés, Cupertino vise déjà un public plutôt aisé, et justement client de belle pièces mécaniques. Avec une Apple Watch qui vous
sauve la vie, ce sont -dans une premier temps- des marques comme Tissot, Alpina, Mont-Blanc ou Omega qui pourraient rapidement accuser le coup, ces dernières étant bien incapable de proposer de telles avancées à ce niveau de prix, faute de R&D suffisante. Même si ces maisons helvètes ne publient pas leurs résultats, certains spécialistes du secteur évoquent une baisse historique des volumes de ventes depuis quelques années. Et une fois que l'Apple Watch ouvrira votre voiture, votre maison et vous permettra de payer partout sans contact (ce qui est presque déjà le cas), la montre à la Pomme pourrait occuper le poignet des clients fortunés une bonne partie de la semaine -on garde sa Breitling pour la partie de Golf du dimanche, quoique, l'Apple Watch possède déjà quelques apps bien utiles sur le green.
L'Apple Watch devient "Senior-Friendly"
Pour séduire les senior, il était nécessaire d'adapter un peu le produit à sa nouvelle cible. Tout d'abord, l'écran devient plus grand (on y reviendra ci-dessous), ce qui facilite non seulement la lecture, mais surtout, les interactions. Après 60 ans, les réflexes et le toucher ne sont plus aussi précis qu'à 20 ans et l'on a besoin de boutons plus gros et d'écran plus larges. A ce titre, celui de l'Apple Watch n'est d'ailleurs peut-être pas encore assez grand ! Apple a eu la bonne idée de ne pas trop surcharger ses écrans, mais plutôt de grossir ses interfaces, ce qui permet de taper plus facilement un code ou de naviguer dans les menus sans se tromper.
La couronne digitale, présentée comme
révolutionnaireau lancement de l'Apple Watch, facilite effectivement la navigation dans les menus. Mais elle était aussi souvent source d'agacement lorsqu'on ratait une ligne d'un menu par exemple. La rendre haptique permet de gagner en précision et de simuler finalement l'utilisation d'une vraie roue crantée (on y reviendra plus bas). Croyez-moi, ce petit détail change tout ! En revenant à une Series 3, on a l'impression de tourner la couronne dans de la soupe, là où la Series 4
cliquelittéralement à chaque
cran.
L'Apple Watch peut vous sauver la vie
Mais LA fonction phare cette année, c'est bien sûr la santé. Avec les versions précédentes, la montre était déjà capable de détecter un rythme cardiaque anormal, certains (dont je ne fais pas partie, et tant mieux) ont déjà vu cette petite alerte qui survient parfois en cas d'inactivité, et où votre coeur est trop rapide (ou trop lent).
La Series 4 passe au stade supérieur en étant capable de créer un véritable électrocardiogramme. L'ECG n'est pas une mesure simple de pouls mais bien une analyse précise de l'activité cardiaque de façon médicale. Voilà pourquoi la Pomme ne peut commercialiser un tel outil sans avoir l'aval des autorités, ce qui impose un petit délais avant l'activation réelle. D'ailleurs, sur les pages françaises, Apple ne mentionne rien sur cette fonctionnalité, ce qui pourrait signifier que la certification n'arrivera pas avant plusieurs mois, voire plusieurs années. En clair, n'achetez pas la Series 4 pour l'ECG, car d'ici à sa disponibilité réelle, Apple en sera peut-être à la Series 6 ou 7 !
Du côté du patient (américain, donc), il suffira de serrer la montre en plaçant un doigt sur la couronne digitale pour procéder à la mesure, qui pourra ensuite être envoyé à son médecin traitant ou stocké localement sur l'iPhone. Apple ne précise pas exactement quelles seront les analyses fournies directement sur l'appareil, mais l'on imagine que le logiciel sera en mesure d'apporter certaines informations capitales, comme des battements irréguliers (arythmies). Si ce genre d'alerte peut vous sauver la vie, certains craignent même le contraire : en l'absence de message inquiétant, des patients pourraient se passer d'un rendez-vous chez un spécialiste, pensant que tout va bien.
A terme, on pourrait toutefois imaginer que certaines assurances imposent ou favorisent l'achat d'une Apple Watch (ou équivalent). Dans certains pays, comme la Suisse, l'achat et l'utilisation d'un bracelet de tracking (type Fitbit) permet déjà de faire baisser le montant des primes !
La chute, première cause de mortalité chez les plus de 65 ans
Plus intéressant encore et déjà disponible, la détection de chute constitue sans doute la fonction la plus utile pour les seniors. Saviez-vous que la chute reste la cause principale de mortalité des personnes âgées ? En France, on estime à 400 000 le nombre de plus de 65 ans qui font des chutes accidentelles, et environ 12 000 personnes décèdent directement de ces pertes d'équilibre chaque année ! C'est trois fois le nombre de tués sur les routes !
Même si l'on s'amuse beaucoup de cette fonction quand on est jeune (vous l'avez vu dans la vidéo), l'idée d'avoir un appareil capable de détecter la chute, et d'appeler les secours sans aucune aide extérieure est tout simplement géniale. Evidemment, mieux vaut opter pour la version 4G si vous voulez avoir une chance d'atteindre le SAMU à tout moment, car les Apple Watch WiFi classiques auront besoin d'avoir un iPhone à portée (et chargé). Les personnes âgées ne pensent pas toujours à emmener leur portable lorsqu'elles sortent, la montre pourrait même se suffire à elle-même si les opérateurs proposaient des forfaits dédiés. Toutefois, même avec une offre combinée (mobile + montre), cela reste compétitif face aux détecteurs de chute du commerce, souvent reliés à un central spécial et d'un abonnement assez onéreux (entre 15 et 30€ par mois en moyenne).
Toutefois, malgré nos "tests" (à la rédac, on aime se jeter par terre), nous n'avons jamais réussi à activer la détection. Pourtant, c'est promis, on y a mis du coeur et de l'énergie ! Nos confrères US ont eu le même
problème, mais ne souhaitant pas froisser Apple, certains ont préféré faire appel à des cascadeurs professionnels ou des sportifs, qui semblent aujourd'hui les seuls à être en mesure d'activer la fonctionnalité (même si l'on ne sait connait pas leur taux de réussite exact...). Pour tenter le coup (et voir enfin cette fameuse alerte pour de vrai), on a donc fait appels à des gymnastes professionnels, et plus précisément des
cheerleadersà qui l'on a confié les deux version de la montre :
Comme vous l'avez vu, le déclenchement a été assez aléatoire, et surtout, limité à quelques chutes alors que l'entrainement a duré plus d'une heure et que la jeune femme avait les 2 modèles au poignet ! Evidemment, Apple précise que seuls certains types de manières de tomber sont pris en compte, mais aussi qu'il est recommandé d'être en activité avant la chute, ce qui aurait plutôt tendance à cibler les sportifs plutôt que les personnes âgées. De notre point de vue, la fonctionnalité ne semble pour le moment ni vraiment efficace pour les seniors ni très probante en matière de sport... bien que nous n'ayons pas testé la montre spécifiquement sur nos grand-parents dans ce cas de figure !
Bref, la détection de chute est une idée vraiment géniale sur le papier, mais peut-être pas encore tout à fait mature pour l'offrir à vos grand-parents à Noël !
Un boitier (un peu) plus large, mais plus fin
Après la santé, la seconde nouveauté majeure de l'Apple Watch Series 4, c'est bien-sûr l'augmentation des dimensions. De 38mm sur le petit modèle, on passe à une dalle de 40mm et de 42mm on arrive à 44mm sur la grande version.
Mais avant de parler des usages, regardons les chiffres, et surtout, ceux du boitiers :
- l'Apple Watch Series 4 (40mm) gagne +1,4mm (hauteur) et + 0,7mm en largeur par rapport au 38mm de la Series 3
- l'Apple Watch Series 4 (44mm) gagne +1,5mm (hauteur) et + 1,6mm en largeur par rapport au 38mm de la Series 3
- Toutes les Apple Watch Series 4 sont plus fines de 0,7mm
- Enfin, le poids baisse sur les version Inox : -2,6g en 40mm et -4,9 en 44mm
- ...mais il augmente sur les version en Alu : +3,4g (GPS) à + 1,4g (GPS) en 40mm et +4,4 (GPS) et 1,8(4G) en 44mm (Alu)
Si la différence de poids est vraiment imperceptible d'une génération à l'autre, elle est liée (entre autres) au changement de matériaux au dos de la montre sur l'ensemble des modèles (céramique et cristal de saphir), la version Alu gagne donc quelques grammes à cause de cela.
A l'inverse, la finesse du boitier se ressent nettement, on a l'impression que la Watch est plus
écrasée, ce qui est plus agréable sur le poignet -on a moins l'impression que l'on va accrocher partout. Cette montre -qui est donc plus large et plus fine- aura d'ailleurs tendance à s'enrouler un peu moins facilement sur les docks prévus pour la Series 3, et à la rendre moins stable. Je ne pense pas me tromper en disant que les accessoiristes vont certainement adapter un peu leurs socle à cette nouvelle version, en rajoutant par exemple un petit bord supplémentaire au niveau des attaches.
On terminera par la proposition en terme de matériaux, avec de l'alu et un verre Ion-X d'un côté et du Saphir associé de l'Inox de l'autre -la version 100% céramique n'étant plus de la partie. La différence tient évidemment au prix, mais pas seulement ! La version en alu est bien plus légère, ce qui a beaucoup plu aux filles autour de moi par exemple. A l'inverse, ce modèle moins cher est aussi moins résistant, le verre s'est rayé sur plusieurs modèles que l'on a porté ces dernières années là où la version en Inox est clairement plus résistante.
Pour autant, l'acier n'est pas invincible, et après quelques jours seulement au poignet, regardez déjà l'état du boitier, sans que nous l'ayons mis avec des clefs ou frotté contre des éléments abrasifs :
Un écran plus grand et tout change
Evidemment, à l'allumage, la différence saute aux yeux après 3 années d'utilisation ! Le simple fait de taper son code montre déjà à quel point avoir de plus gros boutons est appréciable.
Nos gros doigts sont bien plus rapides à manipuler les interfaces, se balader dans les menus. Les premiers jours, je reprochais un peu à Apple de ne pas avoir vraiment profité de la surface pour rajouter des infos. A l'usage, je me rends compte qu'une simple mise à l'échelle des éléments graphiques n'est pas une si mauvaise idée, surtout pour ceux qui ne sont pas forcément à l'aise avec de si petits écrans tactiles.
Pour améliorer encore la navigation, Apple a également changé la couronne digitale. Elle est un peu plus fine, ce qui n'est pas tellement gênant (elle "accroche moins"), d'autant que le bouton situé juste à côté ne sort plus du tout du boitier.
Je vous en parlais en préambule, pour la rendre plus
mécanique, Apple lui a rajouté un retour haptique, en clair, une petite vibration à chaque
cranvirtuel. Je vous invite à essayer la chose en Apple Store, tant c'est efficace. Cupertino possède déjà une expertise certaine dans le domaine, avec le bouton principal des anciens iPhone ou encore le trackpad des MacBook Pro.
Apple propose peu de nouveaux cadrans avec sa Series 4, seulement 2 :
- l'Infographe (disponible en plusieurs couleurs), qui cumule 12 complications en profitant de la plus grande surface d'écran. Vous pouvez bien-sûr le personnaliser avec les différents éléments (météo, activité, date...).
Je trouve le résultat assez joli de loin... mais pas très pratique de près. C'est un peu
le bazard'autant que la Pomme utilise ce cadran
rondpartout dans sa communication alors qu'elle ne souhaite apparemment pas sortir du format carré. C'est tout de même assez ironique, vous ne trouvez pas ?
- l'Infographe Modulaire est lui, beaucoup moins graphique, mais néanmoins très pratique, surtout sur la partie centrale qui permet d'afficher la météo tout au long de la journée ou votre historique d'activité. Mieux, les complications se compliquent elles-mêmes, comme ici avec la température, qui donne aussi les minimales et les maximales ! Pas mal lorsqu'on veut s'habiller le matin ! Après 15 jours, ça reste mon préféré et j'en ai fait mon cadran par défaut.
Pour le reste, les cadrans sont simplement mis à l'échelle et c'est une demi-déception. Pour certains, ils seront plus lisibles, c'est évident, mais plutôt que d'aller créer 2 cadrans modulaires, ne serait-il pas plus intelligent de repenser chaque cadran et de l'adapter suivant la taille d'écran ?
Le plus étrange est de voir que la version 40mm Series 4, dont la surface d'écran est voisine de l'ancienne 42mm, propose des cadrans étendus... que l'on ne retrouve pas sur la Series 3 :
Evidemment, Apple a renouvelé ses séries spéciales, comme le modèle Nike, qui ne diffère en rien physiquement des montres classiques, sauf que son numéro de série va activer le cadran Nike (même si vous achetez les bracelets séparément, vous ne pourrez pas en profiter -ce que je trouve un peu ridicule) :
Vous pouvez aussi acheter l'Apple Watch Hermes ou simplement ses bracelets, vendus séparément :
On reviendra sur les applications juste après, mais cet agrandissement de l'écran a participé, à ma grande surprise, à un véritable engouement autour de ce modèle. A l'Apple Store le jour de la sortie, les personnes présentes semblaient plus excitées par la montre que par le nouvel iPhone. J'ai même rencontré des lecteurs qui m'ont dit qu'ils attendaient un écran plus grand pour acheter leur première Apple Watch, comme s'il s'agissait d'un facteur déterminant. Il faut dire que la plupart des montres
connectéesdu commerce sont plutôt grandes, voire même encore plus grandes que cette Series 4. C'est vraiment en revenant à la Series 3 que l'on se rend compte à quel point les applications sont difficilement lisibles, comme lorsqu'on retourne sur un iPhone 4 en 2018.
Suffisamment réactive pour le retour des applications ?
L'Apple Watch Series 4 embarque une puce S4 annoncé comme deux fois plus rapide, même s'il est difficile de la tester (aucun logiciel de bench n'existe sur watchOS), d'autant qu'Apple n'a pas tellement détaillé ses spécifications (fréquences, cache etc.)
Vous l'avez vu dans la vidéo, la Series 4 est plus réactive que la Series 3. Un peu plus rapide, mais pas de façon transcendante pour un utilisateur du modèle précédent. Le démarrage prend désormais 43 secondes, contre 1mn30 (c'est énorme), l'appairage est moins long -mais on parle encore de plusieurs minutes - et le lancement des apps est souvent quasi instantané, c'est vrai. Mais sur la Series 3, je trouvais la vitesse déjà acceptable, après deux ans avec des modèles vraiment trop lents pour envisager l'utilisation de programmes sur la montre.
Et tout le problème est là : on a totalement perdu l'habitude de lancer des applications. Même pour Plans, que je trouvais intéressant sur le papier, s'avère finalement totalement inutile. La raison ? Si vous passez plus de 30 secondes à essayer d'entrer une destination... autant prendre son téléphone ! Siri n'est pas assez efficace et il est trop compliqué d'entrer des caractères sur un si petit écran. En plus, vous n'avez pas de boussole, ce qui est pourtant indispensable pour se positionner dans l'espace.
Ce n'est qu'un exemple, mais il reflète bien le problème : personne n'a envie de lever le poignet pour consulter des apps plus de quelques secondes. Ces programmes ne sont utiles que pour des actions très courtes, comme lancer une activité, regarder la météo, afficher son rythme cardiaque, lire une notification... ou réaliser des tâches en arrière plan (GPS, cardio, tracking sportif etc.).
L'autre souci, c'est bien-sûr la transmission des données, comme les requêtes à Siri : la plupart du temps, c'est le Bluetooth qui est utilisé et cette technologie ne suit pas en terme de débit et de réactivité. Alors que j'utilisais souvent la montre pour lancer un minuteur ou avoir la météo au début, j'ai arrêté totalement cet usage depuis que j'ai un assistant domestique efficace -Alexa ou Google bien-sûr, le HomePod n'a pas vraiment sa place dans la cuisine. Sur la Series 4, Siri répond un peu plus vite, mais là encore, rien de transcendant. Le problème, c'est surtout de voir qu'il ne répond pas toujours ! Parfois, vous attendez 2, 5 ou même 10 secondes avant de vous résigner à prendre votre téléphone.
Cette désertion des apps a conduit bon nombre d'éditeurs à supprimer purement et simplement leur programme sur la Series 4, faute d'utilisateurs. L'exemple typique, c'est Twitter : on pourrait se dire que jeter un oeil à sa timeline en levant le poignet est idéal, mais la plupart des tweets renvoient vers des liens... inaccessibles. Mais depuis, Apple a ouvert un peu WebKit et il est possible d'ouvrir de petites pages web. Avec la Series 4 en 44mm, sans être réellement exploitable, certains sites deviennent lisibles, à condition d'être adapté au mobile -la montre simule l'écran d'un iPhone de petite taille.
In fine, je ne suis pas vraiment convaincu que la Series 4 fasse revenir les éditeurs ou les utilisateurs sur les apps
complexes, comme les mails ou les site de news par exemple. En revanche, avec un écran plus grand, et des lancements immédiats, on se plait à réaliser de petites interactions, comme répondre rapidement à un SMS en griffonnant 2/3 lettres à la main, en regardant les graphiques boursiers (et pas juste les cours des actions) ou en gardant un oeil sur un plus grand nombre de données de tracking pendant une activité -à ce sujet, les apps d'Apple n'ont pas évolué, et c'est bien dommage.
Sport, Santé, 4G, appels, autonomie : rien de vraiment neuf
Si je m'étonnais plus haut du succès apparent de ce nouveau modèle, c'est justement car les nouveautés s'arrêtent là : une fois que l'on s'est ému de l'écran, de la vitesse et des fonctions de santé, le reste n'a pas beaucoup évolué.
Autonomie : pas de progrès
Depuis l'an dernier, l'autonomie de l'Apple Watch atteint enfin 2 jours, mais attention, pas du vendredi soir au lundi matin ! Si vous partez en week-end sans chargeur le vendredi, elle s'arrêtera le samedi en fin de journée ! L'autonomie constatée est effectivement de deux jours complet si vous ne faites rien, et plutôt d'1 à 1,5 jour si vous avez le malheur de passer des appels ou de faire un peu de sport.
Le problème, c'est surtout qu'Apple affiche une autonomie en dessous de ses principaux concurrents. La dernière Galaxy Watch tient 4 jours, et dans le monde sportif, une gamin peut réaliser 20H d'activité avec GPS actif sans flancher, et une petite semaine si vous ne faites pas de sport. Faites 1H de course à pied avec l'Apple Watch, les AirPods et la 4G, la batterie fondera d'environ 15%. Si vous passez un appel de 15mn, ce sera plutôt 30 à 40% !
Pour les sportifs des ville
Sans être un grand sportif, puisqu'il faut parler un peu de soi dans ce genre de test, j'adore en revanche les randos en montagne, le VTT ou encore le ski... Bref, des sports qui nécessitent souvent une journée complète, voire même parfois une nuit en refuge. Je croise donc souvent des randonneurs avec des traqueurs au poignet pendant mes balade en montagne. Dans l'immense majorité des cas, ce sont soit de petits Fitbit, mais le plus souvent des modèles de Garmin. Vendues plus chères que l'Apple Watch, ces montres sont aussi plus complètes : autonomie bien supérieure, de nombreux sports gérés, boussole intégrée, même les données de tracking sont plus complètes.
Je ne vais pas ici vous faire un comparatif (qui pourrait faire l'objet d'un article plus détaillé), mais les Garmin sont aujourd'hui bien plus adaptées à jouer les Mike Horn qu'à faire son petit footing du matin. Même si Apple rajoute chaque année quelques sports (comme le Yoga dernièrement), on n'a toujours rien pour le Golf, le ski, l'aviron, le paddle, l'alpinisme... Et pour chaque activité, l'Apple Watch a bien du mal à rivaliser avec Garmin, qui contrôle depuis longtemps les temps de pause, les parcours populaires, la topo, ou même la gestion de certains accessoires, comme les capteurs Varia ou ANT+ des vélos.
Alors oui, la Garmin n'est pas une bonne montre connectée, son écran à cristaux liquides fait vraiment pâle figure et la navigation dans sa musique nous rappelle l'interface d'un Palm des années 90. Elle est également moins flatteuse avec un costume mais vous l'emmènerez sans souci faire un peu d'escalade sans avoir peur de rayer son boitier. Cet été, j'ai bien tenté de prendre l'Apple Watch faire du VTT, mais sa batterie s'est arrêtée au bout de 3/4H, si bien que ma
coursen'a pas été enregistrée jusqu'au bout. L'intérêt d'avoir une activité
Cyclismereste anecdotique si l'on pratique réellement ce sport autrement qu'une heure par-ci par-là.
A l'inverse, l'Apple Watch est parfaitement adaptée à des sports
de ville: la petite heure de salle le soir, la séance de natation entre midi et 14H, le footing avant d'aller au bureau. Beaucoup apprécient de pouvoir compter leurs pas, et même de se rassurer un peu sur leur dose quotidienne de
sporten remplissant leurs cercles et en remportant leurs trophées. Les données sont très bien présentées et cet usage reste cependant le plus populaire. Je regrette malgré tout qu'Apple ne sorte pas une
vraieversion sportive, plus grosse, plus robuste, et avec un partenaire de terrain. Lorsqu'on sait que le Garmin haut-de-gamme dépassent allègrement les 700€, il y aurait clairement un marché pour la Pomme avec une version plus
Outdoorde l'Apple Watch.
Sur le plan logiciel, il n'y a donc pas de grandes nouveauté cette année en dehors de celles apportées par watchOS 5, mais mais qui sont communes aux Series précédentes.
Le GPS ne m'a pas paru beaucoup plus précis cette année, au contraire, la Series 4 a tendance à
lisserun peu plus les parcours, comme vous pouvez le voir ci-dessous (le petit détour de la Series 3 était bien juste !) :
Les mesures de distances sont également assez voisines et toujours très précises (on les a vérifiées avec un compteur).
... tout comme la mesure du rythme cardiaque qui reste voisine ce que j'avais sur ma Series 3, même si -vous l'avez vu en vidéo- la mesure se montre plus rapide.
Ici, les mesures sont cohérentes, même si, pris individuellement, les points ne sont pas tout à fait superposables.
Ceux qui pratiquent des sports plus spécifiques (natation par exemple) sont invités à réagir pour nous dire s'ils notent de grosses différences dans la reconnaissances des mouvements par exemple ou des temps de pause, ce qui était la grande nouveauté l'an dernier.
Apple nous avais promis depuis quelques temps déjà la détection d'activité, mais la fonctionnalité n'est toujours pas au point. Elle se déclenche n'importe quand, mais rarement quand on démarre vraiment le sport en question. En revanche, la fin de l'exercice est repérée assez justement, même si parfois la Pomme confond les temps de pause (si vous vous arrêtez pour boire par exemple) avec la fin réelle de l'exercice.
En vrac : appels, musique....
Cette année, tous les modèles embarquent 16Go de mémoire, ce qui permet de stocker pas mal de musique en local. Malheureusement, je trouve qu'à ce prix, Apple aurait pu faire grimper un peu la capacité, même en option, car tout le monde n'a pas Apple Music et encore moins un abonnement 4G. Idéalement, il faudrait même être plus généreux avec l'entrée de gamme (sans 4G), qui ne peut accéder au réseau lorsqu'on ne prend pas son iPhone -typiquement pour aller courir.
Autre changement notable, les appels ont encore gagné en efficacité. Déjà très performants avec la Series 3, le fait de placer le micro à l'opposé du haut-parleur améliore largement la qualité et réduit l'écho. Mieux, la puissance de l'enceinte a été décuplée, ce qui permet de mieux entendre son correspondant lorsqu'on court ou même qu'on a du bruit lorsqu'on cuisine, par exemple.
Enfin, un an après la première Apple Watch 4G, Orange/Sosh est toujours le seul à proposer un format eSIM ! Il ne s'agit pas d'une exclusivité d'Apple, mais plutôt d'un désintérêt des opérateurs. Peut-être que la sortie de l'iPhone XS poussera à développer l'eSIM en France (SFR nous a manifesté son intérêt réel et une sortie possible ces prochains mois). Proposé à 5€ par mois, l'abonnement requiert un forfait mobile, ce qui me semble encore un peu cher pour une fonction que l'on n'utilisera que ponctuellement. Si les sportifs (ou les personnes âgées) y trouveront leur compte, c'est à la seule condition de ne pas prendre son iPhone avec soi. J'aurais bien aimé qu'Orange offre la possibilité de ne payer qu'à l'utilisation : par exemple, 1€ par jour consommé, ce qui évite de devoir résilier et reprendre le forfait le cas échéant.
Bracelets : de nouvelles couleurs, surtout chez Hermès !
En sus de l'Apple Watch Series 4 et histoire de permettre aux anciens acheteurs de renouveler un peu leur style, Apple a mis à jour sa gamme de bracelets.
Avantage indéniable si vous avez une petite collection : l'Apple Watch Series 4 est rétro-compatible avec les précédents modèles... à condition de respecter les petites/grandes tailles : les anciens bracelets 38mm ne sont compatibles qu'avec la montre en 40mm et les 42mm avec la nouvelle 44mm.
Pas de
vrainouveau modèle cette année, mais des coloris encore très estivaux, idéals pour cet été indien qui se prolonge. Nous avons reçu quelques uns des nouvelles couleurs ci-dessous, que l'on vous présente en mode
VLOG(avec Alex).
• sport
• Boucle Sport
• Boucle Moderne
• Milanais Or
• Hermès - Simple Tour en cuir Swift Indigo/Craie/Orange
• Hermès - Simple Tour en cuir Swift Bordeaux/Rose Extrême/Rose Azalée
• Hermès - Double Tour en cuir Swift Bordeaux/Rose Extrême/Rose Azalée
A noter que si vous optez pour un bracelet Hermès ou Nike après avoir acheté une Apple Watch Series 4
standard, vous ne bénéficierez pas des cadrans dédiés et exclusifs. C'est ballot, car le boitier n'offre aucune différence de style ou un logo, Apple active le cadra spécifique via un numéro de série. Marketing, quand tu nous tiens...
Quel modèle choisir ? Et la Series 3 ?
Vous avez été nombreux à nous demander conseils sur les réseaux sociaux, surtout les propriétaires des premiers modèles d'Apple Watch qui semblaient un peu déçus que leur achat de l'époque ne les ait pas totalement convaincu de l'utilité de la montre.
Apple a un peu
déconnéavec les premières versions de l'Apple Watch, qui étaient vraiment des versions Alpha vendues à prix d'or. D'ailleurs, ceux qui ont vraiment achetés des modèles 24 carats doivent aujourd'hui s'en mordre les doigts. Même la Series 2 était encore trop lente pour être considérée comme vraiment exploitable. En revanche, ceux qui ont découvert l'Apple Watch avec une Series 3 sont généralement plus enjoués, raison pour laquelle je leur déconseille de casser leur tirelire cette année : ce modèle est très réactif et offrira -je pense- encore 2/3 ans sans sourciller. Le grand écran de la Series 4 ne justifie pas à lui seul d'opter pour la nouvelle version.
La Series 4 se destine en fait à deux catégories d'utilisateurs : ceux qui avaient une Series 0 ou 2, et qui se retrouvent un peu frustrés dans leurs usages, par exemple, pour lancer leur musique, Siri, utiliser leurs accessoires HomeKit ou encore les activités sportives. Ceux-là seront ravis d'avoir enfin au poignet une Apple Watch rapide et efficace, tout en bénéficiant d'un écran plus large. L'autre catégorie, ce sont bien-sûr tous ceux qui hésitaient jusque là à acheter le produit, seniors compris. Si certaines fonctions commencent à attirer votre attention, que ce soit le suivi cardiaque, sportif ou tout simplement l'écran élargi, vous ne serez -je pense- pas déçu par ce modèle.
Contrôler ses lampes, son ampli ou même ouvrir sa voiture avec son Apple Watch constitue pour moi un réel plaisir quotidien qui justifie à lui seul l'achat de l'Apple Watch. J'aime suivre mes notifications, répondre rapidement à un appel ou un SMS et voir la météo de la journée en un coup d'oeil. A la question
Est-ce que l'Apple Watch est enfin utile ?, aucune réponse n'est universelle
Ça dépend. De mon point de vue, on est encore loin d'un produit de masse réellement indispensable -elle ne me manque jamais quand je l'oublie le matin- mais la montre se bonifie avec le temps et devient de plus en plus utile si vous rentrer dans les cases qu'Apple prend le temps de construire.
Enfin, si vous hésitez entre la version 40 et 44mm, il n'y a pas 36 solutions : allez les essayer. Vous pouvez même utiliser les modèles précédents s'ils sont plus faciles à trouver autour de vous, car la taille du boitier varie assez peu. Si la version 42mm (Series 3) vous parait déjà trop grosse, alors restez sur une Series 4 en 40mm. Il n'y a pas vraiment de règle, y compris entre les hommes et les femmes, certains ayant de petits poignets et adorant quand-même avoir de gros boitiers !