Test DJI Osmo Action 4 dans le Far West à 50 degrés ! (vidéo)
Par Didier Pulicani - Publié le
Fort de son expérience sur les drones, les stabilisateurs professionnels (le célèbre Ronin) et du rachat d'Hasselblad, le constructeur s'est lancé depuis quelques années sur le marché de ces mini-caméras, utilisées à la fois par les sportifs, les journalistes ou le grand public, tant elles sont compactes et pratiques à manipuler.
Alors, que vaut cette nouvelle Osmo Action 4 sortie début août 2023 ? Nous avons testé la caméra, non pas sur des skis, mais sur une Jeep en mode
road-tripdans le Far-West américain ! On remercie d'ailleurs DJI, qui, contrairement à Apple, nous a envoyé le produit quelques semaines avant la sortie pour le tester en avant-première...
Un test en mode Road-Trip dans le Far-West
Afin de tester l'Action 4, nous avons choisi ici de vous la faire découvrir au travers d'un road-trip dans l'Ouest américain, un usage très
grand-publicfinalement : on part en vacances, et l'on souhaite immortaliser ses meilleurs moments en vidéo.
Très robuste, dotée d'une stabilisation ultra-performante, l'Action 4 offre une palette d'usages variés. Vous pouvez aussi bien l'embarquer sur un jet-ski ou un casque de VTT, que vous en servir pour réaliser des interviews ou des reportages. De plus en plus, les particuliers choisissent ces modèles comme caméra de poche, car ils résistent mieux aux aléas climatiques et aux chutes que les smartphones, dont les prix ont littéralement explosé. Ici, pour environ 400€, le risque est plus limité et les possibilités presque infinies.
Durant notre road-trip, nous n'avons donc pas ménagé la caméra ! Avec près de 50 degrés dans le désert du parc de Joshua Tree, on est également parti à la découverte des villages de cow-boys, et nous avons même réalisé quelques passages
off-roadavec l'Action 4 accroché sur le toit de la Jeep !
Les specs !
Par rapport à l'Action 3, l'Osmo Action 4 n'évolue que très peu sur le plan des fonctionnalités, mais offre un tout nouveau capteur plus grand (1/1,7"), permettant de récupérer plus de lumière, notamment en faible luminosité, ce qui est effectivement le cas.
Comme vous avez pu le voir dans le TimeLapse de la vidéo, l'image prise de nuit offre un bon contraste et très peu de grain sur les parties sombres, tout en affichant une belle dynamique. Vous verrez difficilement les étoiles ou la Lune, c'est évident, mais pour des éclairages ou des photos de villes de nuit par exemple, ce sera absolument parfait !
(Le reflet était lié au double-vitrage)
En journée, l'image est particulièrement nette, avec une belle dynamique, des couleurs vives... L'Phone et son mode HDR 10 bit reste -c'est vrai- un bon cran au dessus, notamment durant les couchers de soleil ou les contre-jours, toujours compliqués en SDR. On a quand-même noté une surexposition assez marquée à certains moments, notamment dans le village de cow-boy ou sur les pistes, dont la terre et la poussière ont sans doute perturbé la gestion des ISO -nous avons toujours filmé en mode automatique, qui sera certainement le mode par défaut chez la plupart d'entre-vous.
Vous pouvez toutefois utiliser le profil D-Log M 10 bits, mais attention à la taille des fichiers -il faudra aussi par un traitement post-production pour retrouver une belle dynamique.
Voici les spécifications détaillées de l'Osmo Action 4 :
• Pixels 2,4 μm
• Ouverture f/2,8 (inchangée)
• 4K/120 ips (inchangé)
• FOV ultra-large de 155° (inchangé)
• Stabilisation RockSteady 3.0/3.0+
• Profil D-Log M 10 bits
• WaterProof 18 m (60 avec la coque spéciale)
A noter que nous n'avons pas réellement testé la caméra dans l'eau. Elle est pourtant certifiée IP68 (ce qui est un peu léger car on parle de 6 mètres pendant 30 minutes maximum), mais DJI assure qu'elle peut être immergée à 18m. Un double-discours désormais très courant dans l'industrie (y compris chez Apple) et qui leur permet surtout de se protéger en cas de problème lié à la pénétration d'eau dans le boitier...
Un champ large et une bonne stabilisation
L'Action 4 offre plusieurs niveau de stabilisation (RockSteady, RockSteady+) qui nécessiteront un léger recadrage.
Comme vous avez pu le voir dans vidéo, même placée au sommet de la Jeep, l'image est parfaitement fluide. Le savoir-faire du constructeur est tout simplement bluffant, y compris face à GoPro dont la technologie HyperSmooth est parfois qualifiée de
trop stable. Il est vrai qu'à partir d'un certain niveau de correction, on a parfois du mal à ressentir le mouvement et les vibration, mais vous pouvez toujours désactiver temporairement la fonction.
Une fonction HorizonSteady compense également l'effet de décalage de l'horizon, ce qui peut être pratique si la caméra effectue des mouvements de balancier (ski, jetski...).
L'objectif de 155° est très appréciable lorsque vous utilisez la perche télescopique pour afficher un large panorama ou inclure plusieurs personnes dans le champ. Cela donne un effet simili-drone, même si l'on est encore loin des Insta360 et autres caméras 360°.
En revanche, pour les plans serrés ou les portrait, la caméra montre vite ses limites. Même le zoom 2x (numérique) ne permet pas vraiment de réaliser des plans de coupe convenables, sauf à se placer vraiment contre les éléments visés (ce qui n'est pas toujours possible)
Ergonomie des menus : 8/10
Oh qu'il est compliqué de proposer quantité de fonctions avec un si petit écran tactile !
DJI s'en sort plutôt bien : sur l'écran de contrôle, toutes les fonctions principales sont bien là (batterie, stockage, mode vidéo, framerate, zoom...). Les menus sont réactifs et plutôt clairs -avec une icône et du texte, qui a quand-même tendance à déborder.
Certaines fonctions, comme le choix de la largeur du champ, sont parfois cachées dans des sous-menus pas forcément très explicites (FOV) alors qu'on les utilise plus souvent que le balance des blancs ou le radio de l'image, qui peuvent être réglé pour toute la session par exemple.
Pour le reste, l'ensemble est plutôt fluide : l'accès aux vidéos tournées est rapide, les menus s'affichent immédiatement et l'on comprend assez vite où se trouvent les fonctions habituelles.
Vous pouvez aussi utiliser l'application mobile DJI Mimo, mais soyons clairs, sur le moment, cela n'a pas grand intérêt sur le moment. Elle sert surtout à récupérer les clips sur le smartphone ou à configurer l'appareil au départ.
Ça chauffe !
Qu'elle soit sur le toit de notre Jeep, derrière un pare-brise de journaliste-auto ou encore sur le casque d'un VTTiste, une caméra d'action chauffe mécaniquement car elle est souvent très exposée au soleil.
DJI certifie la caméra en fonctionnement entre -20° et 45° C, mais clairement, elle n'a pas tenu le coup dans le désert. Pourtant, nous étions entre 42 et 45 degrés à l'ombre, et même dans ces situations, il était difficile de filmer plus de une à deux minutes ! Au soleil, la caméra refusait tout simplement d'enregistrer -alors qu'elle était allumée et semblait fonctionnelle. En face, l'iPhone 14 Pro Max lui, ne bronchait pas trop, même en filmant longtemps... Il n'a vraiment bloqué l'enregistrement que vers 48/50 degrés, bien après l'Action 4.
Autre déconvenue, l'écran avant si pratique pour se filmer seul, ne fonctionne toujours pas en 4K60 ! Sachant que l'on peut encore monter à 120FPS sur ce modèle, c'est assez embêtant pour un format devenu classique en 2023.
Décidément, il y a encore de la marge du côté des puces de compression/décompression sur ces petites caméras, c'est là que l'on voit aussi l'avance d'Apple en matière de gravure et de surchauffe.
micro stéréo, vent
L'Action 4 enregistre en stéréo, comme vous avez pu le voir dans notre vidéo.
Cela offre un effet d'espace assez agréable à l'oreille, même si l'espacement des deux micros reste assez faible pour avoir une belle scène sonore à l'arrivée.
Avoir plusieurs micros permet également de couper (un peu) le vent. mais là encore, il aurait fallu les disposer de part et d'autre de la caméra ou de rajouter une petite grille moussée. Malgré la fonction (logicielle) activée, le système anti-vent de DJ n'est pas très efficace, comme vous avez pu le voir dans la vidéo.
Perche, coque de protection : plus pratique que GoPro
Soyons réalistes, DJI s'est fortement inspirée de GoPro pour créer sa caméra mais, sans forcément tout copier bêtement chaque fonctionnalité.
Par exemple, si le système d'attache de la caméra sur une perche ou une fixation reprend trait pour trait la petite molette de l'américain, il est possible de détacher la caméra de son support (aimanté) grâce à une petite pression de part et d'autres de la base de fixation !
Autre atout, même avec la coque, vous pouvez accéder au port USB (mais pas à la carte SD) sans devoir tout démonter. Au quotidien, surtout si vous l'utilisez de façon professionnel, c'est un gain de temps non négligeable.
Autre bonne surprise, la perche livrée avec notre modèle était à la fois compacte lorsqu'elle est repliée (faisant office de simplement poignée), et particulièrement pratique (1,5m) une fois dépliée.
Pour intégrer plusieurs personnes dans le champ ou offrir une meilleure perspective d'un environnement, une perche télescopique est souvent nécessaire. Celle-ci ne prend presque aucune place dans le cas, il serait donc dommage de s'en passer !
Enfin, DJI offre (dans le pack Aventure que je vous conseille) un boitier de stockage de 3 batterie avec un port USB intégré. Il suffit de le brancher sur un chargeur ou sur une voiture pour que les 3 accumulateurs se rechargent simultanément ! Cela fait aussi office de boitier de stockage afin d'éviter de les éparpiller dans le sac à dos...
Enfin, comme vous l'avez vu dans la vidéo, là où les GoPro peinent à dépasser l'heure de fonctionnement, DJI offre deux bonnes heures d'autonomie ! Durant nos tournages, il était rare de devoir remplacer la batterie durant une demi-journée de tournage, même si nous ne filmions évidemment pas en continu. Notons d'ailleurs que DJI offre de la charge rapide (comptez 18 minutes pour une recharge à 80 % de la batterie), ce qui permet de récupérer rapidement la batterie si vous n'avez qu'un seul exemplaire.
Conclusion : une bonne alternative à la GoPro
Utilisateur de la première heure de la GoPro (notamment dans nos tests automobiles), c'est la première fois que je testais pendant plusieurs semaines, une caméra d'action de DJI.
Si les deux modèles sont assez similaires à l'usage, DJI apporte quelques nouveautés intéressantes, comme le système de fixation rapide, l'autonomie exemplaire, des accessoires très bien pensés (boitier de charge, perche compacte) et une qualité d'image bluffante, y compris en basse lumière.
Evidemment, aucun produit n'est parfait, nous avons un peu pesté contre la surchauffe intempestive nous empêchant de filmer (là où l'iPhone s'en sortait pourtant bien), les menus parfois un peu alambiqués pour changer la largeur de champ, ou encore le son difficilement audible dans les endroits venteux. Mais de ce point de vue, ce n'est guère mieux chez la concurrence, GoPro surchauffe très souvent en voiture par exemple et l'on est également obligé de rajouter des micros externes pour la captation du son.
Si vous cherchez un produit mature, performant, fiable et assez facile à prendre en main, cette Osmo Action 4 remplit parfaitement son rôle. On vous conseillera d'opter au minimum pour le pack aventure (avec perche et pack de 3 batterie) pour une utilisation avancée, mais sachez que DJI propose également plusieurs packs (plongée, VTT...) avec des accessoires adaptés.
Des packs avec perche et batterie
Osmo Action 4 est disponible à l’achat sous différentes configurations dès aujourd’hui :