San Francisco va dépenser 212 millions de dollars à cause de trois disquettes
Par Vincent Lautier - Publié le
Un contrôle automatisé très vintage
Depuis 1998, le
Muni Metro(c'est son nom) de San Francisco utilise un système de contrôle qui, pour fonctionner, repose sur des disquettes de 5,25 pouces. Oui, celles-là mêmes qu’on glissait dans nos ordinateurs des années 80 ! Ces disquettes, au nombre de trois, servent à charger un logiciel sous DOS qui contrôle l’automatisation des trains. Une fois dans le tunnel, les trains passent en mode automatique, mais une fois dans les rues de la ville, ils retournent en mode manuel. Bien que fonctionnel, ce système commence sérieusement à montrer ses limites : le risque de dégradation des disquettes, le manque de spécialistes en programmation vintage, et surtout une maintenance de plus en plus complexe poussent la ville à se tourner vers une technologie moderne.
Un investissement conséquent pour un métro à jour
Le 15 octobre dernier, la SFMTA (San Francisco Municipal Transportation Agency) a donc signé un contrat de 212 millions de dollars avec Hitachi Rail pour concevoir un nouveau système de contrôle. Hitachi, expert des trains à grande vitesse, sera en charge de déployer une solution de pointe et d’assurer sa maintenance pendant 20 à 25 ans. Ce budget fait partie d’une enveloppe globale de 700 millions de dollars, destinée à la modernisation totale du réseau, incluant donc le remplacement des disquettes et des câbles de communication qui vont avec.
Un réseau limité à 56K est aussi concerné
En plus des disquettes, le Muni Metro dépend encore d’un réseau tout aussi vintage pour transmettre les données. Avec des câbles, fragiles et limités en bande passante, qui brident considérablement le potentiel du réseau. La SFMTA envisage de remplacer ces câbles par un système de communication utilisant des signaux Wi-Fi et cellulaires pour suivre les trains en temps réel. Si le conseil de surveillance valide ce plan, le déploiement devrait être terminé d’ici 2028. Une étape cruciale avant la modernisation complète prévue pour 2034.
Des disquettes, encore présentes ailleurs dans le monde
San Francisco n’est pas la seule à dire adieu aux disquettes. Plusieurs autres institutions, comme le Japon ou la marine allemande, ont récemment lancé des démarches pour abandonner ce support, toujours utilisé dans certains systèmes critiques par manque de solutions de rechange viables. Avec ce projet d’envergure, San Francisco prend acte des coûts colossaux et de la logistique complexe nécessaire pour mettre à jour des infrastructures critiques longtemps laissées en l’état.
D'ailleurs, je suis certain que vous avez vous aussi des anecdotes, dans vos boulots ou administrations, d'appareils d'un autre temps toujours utilisés et fonctionnels pour certains tâches quotidiennes. Racontez-nous ça !