VE : Ionity bientôt devant Tesla ? Où en est-on des bornes de recharge en France en 2021 ?
Par Didier Pulicani - Publié le
On dénombre en effet seulement entre 30 000 et 45 000 bornes dans l'hexagone suivant les décomptes, et doubler voire tripler ses installations en 12 mois parait bien peu réaliste. Pire, seules 5 à 7% sont des bornes rapides si l'on en croit les dernières estimations -car les chiffres oublient souvent les bornes inactives, en panne ou tout simplement fermées, comme le réseau Corri-Door (qui comptait encore 200 bornes en 2018).
Presque une centaine de stations Ionity !
De manière empirique, et vous l'avez vu dans nos différentes vidéos, le constat est quand-même plutôt positif, notamment sur les autoroutes. Ionity vient d'ailleurs de finir le déploiement de 72 (+ 5 en cours) stations en ce début 2021, alors qu'elle n'en comptait qu'une vingtaine fin 2019 ! Si certaines zones sont encore délaissées (essayez de faire Marseille-Toulouse ou Brest-Nantes en électrique...), la plupart des autoroutes proposent désormais des stations tous les 200Km. Avec des voitures proposant des autonomies d'au moins 300Km (IRL), il est aujourd'hui possible de se déplacer sur de longues distances sans trop de problème.
Tesla avance moins vite...
Longtemps cité en exemple, Tesla progresse pourtant beaucoup moins vite : alors que Ionity aura 77 stations d'ici la fin de l'année en France, Tesla n'en compte alors
que... 87 ! Autrement dit, les deux réseaux sont carrément au coude à coude. Seul avantage pour l'américain, le nombre de bornes se chiffre à 740 (presque 10 points de charge par station), là où Ionity ne met généralement que 4 ou 5 prises. Tesla possède également un réseau beaucoup plus homogène, avec une présence bien plus marquée dans les grandes agglomérations, sans compter son réseau de chargeurs de destinations dans les hôtels et les restaurants (11 à 22kW), qui rassure largement la clientèle.
Total, Métropolis, Fastned, GoFast....
Si Ionity est souvent cité en exemple, d'autres acteurs arrivent sur ce terrain. C'est le cas de Total qui prévoit d'équiper la plupart de ses stations (300 d'ici fin 2022), avec au moins un point de charge rapide tous les 150Km. Mais le compte n'y est pas encore : à notre connaissance, il y en a encore peu de vraiment rapides (175kW) (Nord et sud de Paris, Dijon...) et d'autres sont en construction (comme à Marseille...) Ça reste maigre.
Cette année, l’opérateur néerlandais Fastned prévoit d'équiper 9 aires d'autoroute, mais dans des zones déjà bien fournies (est de la France). L'ouest semble totalement délaissé, y compris au sud où les distances sont pourtant importantes entre les grandes métropoles comme Toulouse, Montpellier ou Bordeaux.
Le contrastes est d'ailleurs saisissant lorsqu'on se déplace en Allemagne et même simplement en Suisse : le réseau FoGast propose déjà 50 stations de charge rapide dans le pays (grand comme l'Aquitaine), et prévoit d'équiper 90 McDonald's d'ici 2022 -et l'on parle de bornes de 180kW ! Par ailleurs, ce n'est pas le seul opérateur du pays, citons encore Move où GreenMotion qui se développent très rapidement, et même Ionity déjà en place... Le rythme semble ici bien plus soutenu qu'en France, dont le territoire nécessiterait un plan vraiment ambitieux des opérateurs privés, et d'un soutien public plus marqué.
Enfin, en région parisienne, l'ambitieux plan
Metropoliscommence à se concrétiser. D'ici 2022, la collectivité prévoir plus de 5 000 points de charge dont 250 points de recharge rapide sur l'ensemble du territoire de la Métropole du Grand Paris.
Les 14 premières conventions qui viennent d'être signées représentent l'installation d'un total de 58 stations de recharge, soit 298 points de recharge dont 90 « Proxi 3-7 kW », 156 « Citadine 3-22 kW » et 52 « Express jusqu'à 150 kW ».
C'est bien, mais encore loin d'être suffisant pour satisfaire les 5 à 10% des 10 millions d'habitants de l'Île de France susceptibles d'acheter des voitures électriques ces prochaines années.