Test du Mac mini 2014
Par Didier Pulicani - Publié le
499€, voilà le nouveau tarif d’entrée du Mac mini 2014, qui inaugure le grand retour du plus petit des Mac, dont la dernière génération datait déjà de 2012. Mais est-ce une bonne affaire ? C’est ce qu’on va voir dans notre test complet !
Il a 2 ans, nous avions titré notre test
Le Mac mini est né en 2005, une année où le succès d’Apple était encore modeste et où le Mac avait une place prédominante dans le chiffre d’affaires de la compagnie. Pour relancer les ventes et conquérir de nouveaux clients, c’est le conseil d’administration -poussé par les actionnaires- qui a (plus ou moins) forcé Steve Jobs à lancer cette machine d’entrée de gamme et dénuée de tout périphérique externe. Même si Jobs n’a jamais vraiment mis en avant la machine dans ses keynotes, on soupçonne l’homme de l’avoir considérée secrètement comme le digne descendant du Cube, même si la cible du mini a du lui paraitre un peu moins intéressante. Durant cette période où Apple trouve son relais de croissance dans l'iPod, nous sommes aussi en pleine transition entre la campagne
Au fil des ans, le Mac mini est devenu la machine favorite des MacFans bricolos en tout genre, certains l’installant dans leur voiture, d’autres dans des baies de serveurs, et un grand nombre sous la télé. Il faut dire qu’à 499$ HT (500€ TTC), il faisait un excellent Media Center, à l’heure où les
Malgré ce succès d’estime, des ventes honorables et un potentiel formidable d’évolution, Apple s’est mise à trainer la patte. Les mises à jour se sont faites de plus en plus rares, les prix ont grimpé sans raison, et la machine est devenue de moins en moins intéressante. En 2010, Steve Jobs accepta pourtant de renouveler le boitier, de lui adjoindre le tant attendu port HDMI (indispensable pour tout Media Center moderne) et ce nouveau modèle était également plus compact, et donc plus facile à caser dans une baie ou sous la télévision. Autre avantage, on pouvait désormais y placer deux disques de 2,5” et ouvrir facilement la machine, ce qui permettait (par exemple) de changer la RAM, de profiter de la baisse des prix des SSD pour se monter un Fusion Drive
Mais depuis 2011, Apple a totalement abandonné son Mac mini. Malgré l’arrivée de puces à quatre coeurs cette même année, elle décide de retirer petit à petit le GPU intégré. Même si la carte n’était pas folichonne (la dernière était une Radeon 6630M), elle pulvérisait tout de même les APU d’Intel (HD 3000, 4000) dont les performances faisaient peine à voir. En fait, si vous m’avez suivi jusque-là, vous aurez noté qu’Apple n’a cessé de souffler le chaud et le froid sur cette bécane, comme si il fallait lui maintenir la tête hors de l’eau dès que les ingénieurs avaient quelques minutes à lui consacrer.
Lorsque Tim Cook se décida enfin à mettre à jour le Mac mini cette année, ce fut le choc pour de nombreux fans. Une fois encore, au lieu de venir moderniser la machine, il ne fut question que de régressions et de fermetures, comme si l’oiseau -prêt à sortir du nid- méritait tout à coup qu’on lui coupe les ailes. Oh, tout n’est pas à jeter dans cette machine, loin de là. Mais vous verrez dans le test que l’on en attendait bien plus de la part d’Apple qu’une simple baisse de prix.
Pas de gros changement esthétique cette année, le Mac mini 2014 ressemble trait-pour-trait au Mac mini 2012 qui était déjà le même que celui de 2011.
Relativement compact, le boitier inclut l’alimentation et regroupe l’ensemble des connectiques sur le dos de l’appareil :
Tout comme l’iMac, Apple n’en finit plus de verrouiller le Mac mini. Cette fois, c’est la petite trappe située sous la machine -qui permettait de changer facilement la RAM- qui a été supprimée. Enfin, pas vraiment, puisqu’il est encore possible de l’ouvrir avec quelques outils : prévoyez un ustensile plat (comme un couteau) pour retirer le capot et un tournevis Torx TR6 pour accéder aux composants.
Mais tout ceci ne sert plus à grand chose (sauf pour les réparateurs agréés), puisque la RAM est désormais soudée à la carte-mère, et il n’est donc plus possible d’en rajouter.
Seconde déception, Apple a supprimé le second port SATA qui permettait de rajouter un autre disque. Toutefois, un connecteur PCIe (propriétaire) reste libre, ce qui pourrait (potentiellement) permettre l’ajout d’un SSD PCIe, sous réserve de trouver le fameux câble. Précisons qu’on pourra toujours changer le disque dur interne, au prix d’un démontage intégral, mais relativement aisé si vous êtes un peu bricolo. En clair, vous pouvez très bien vous orienter vers un modèle de base (avec un HDD à plateau) et le remplacer par un SSD de 512 ou 1To (182€ pour 512Mo, 349€ pour 1To), à un tarif bien moindre que celui d’Apple. (On y reviendra plus bas)
Après le Mac Pro, le MacBook Pro Retina et l’iMac Retina, le Mac mini bénéficie à son tour du Thunderbolt 2 et sur deux ports s’il vous plait :
Dans les faits, ça ne coûtait pas très cher à Apple de le rajouter puisqu’il ne s’agit que d’une évolution mineure du Thunderbolt 1 : au lieu d’utiliser 2 canaux bi-directionnels de 10Gbps, Intel les a regroupés en un seul de 20Gbps, permettant notamment de faire passer un signal 4k.
Comme je vous le racontais il y a quelques jours dans mon test de l’iMac, le Thunderbolt (1 ou 2) sert aujourd’hui surtout à brancher des écrans. Les périphériques sont si chers que le bénéfice apporté (par rapport à l’USB3, notamment) est largement discutable. Par ailleurs, sur une machine à 500€, pas sûr que le public cible ait les moyens de remettre la même somme dans un simple disque dur externe ou dans un gros RAID SSD. Quant aux professionnels de la vidéo -plus enclins à utiliser cette connectique, pas sûr qu’ils craquent pour une telle machine, qui ne possède même plus de modèles quadri-coeur à son catalogue.
Terminé, finitos, a pu’ de Quadri-coeur dans les nouveaux Mac mini. Pourtant, sur l’ancien modèle, l’arrivée de ces processeurs était à l’époque présenté comme LA nouveauté de la gamme, prête à être généralisée sur la prochaine génération ! Comment imaginer que deux ans plus tard, Tim Cook décide tout à coup de les supprimer, même en option ? Lors de la présentation des machines à la presse, nous avons posé la question assez directement à Apple, évidemment assez ennuyée par cette petite requête de journaliste indiscipliné. La réponse ne s’est pas faite attendre : deux coeurs sont
Pourtant, la raison est clairement économique. Il faut déjà comprendre que pour cette génération, Apple utilise quatre types de processeurs :
- le Core i5 4260U @ 1.4 GHz (turbo à 2.7 GHz)
- le Core i5 4278U @ 2.6 GHz (turbo à 3.1 GHz)
- le Core i5 4308U@ 2.8 GHz (turbo à 3.3 GHz)
- le Core i7 i7-4578U @ 3.0 GHz (3.5 GHz)
Comme leurs noms l’indiquent, il s’agit en fait de processeurs mobiles ultra-basse consommation. La précédente génération était de la série
Avant de râler sur l’absence de quadri-coeur, passons directement aux tests de performances. Nous n’avons pas pu tester toutes les configurations, mais seulement deux modèles bien représentatifs : l’entrée de gamme à 1.4Ghz et la version 2.8GHz, la plus rapide (hors option).
On commence avec un bench comparé sous GeekBench, qui -on le rappelle- mesure les performances brutes du CPU.
Comme vous pouvez le voir, sur le Mac mini d'entrée de gamme, le Dual Core à 1.4Ghz (ici en jaune) se prend une belle raclée, il est même un peu moins rapide que l'entrée de gamme de 2012. En cause, la version à 499€ utilise un CPU largement sous-cadencé en fréquence de base (malgré un Turbo honorable), le même que celui que l'on trouve dans l'iMac d'entrée de gamme (ici en orange foncé). Cette puce n'est pas mauvaise en soi -on l'a vu dans notre test de l'iMac "low cost"- mais elle n'est pas vraiment taillée pour une machine de bureau. Son seul mérite concerne le tarif (sûrement âprement négocié avec Intel) qui permet de faire descendre la facture totale sous les 500€.
En revanche, sur le Mac mini à 2.8Ghz, la machine est loin d'être ridicule, avec un processeur qui fait jeu égal avec un iMac Core i5 quadricoeur de 2012. Il faut dire que cette puce est capable de monter à 3.3Ghz en mode Turbo et bénéficie des dernières avancées de la génération Haswell. On est donc toujours nettement en dessous du quadri-coeur Core i7 de 2012, mais sur les opérations mono-tâches, on profite tout de même d'une belle puissance de calcul. Notez d'ailleurs l'écart qui sépare ce modèle (en bleu) avec le modèle à 2.5GHz de 2012 (en jaune) alors qu'il s'agit de deux puces bi-coeur avec une fréquence de base très voisine. On remarquera enfin que selon Primalabs, le score obtenu par le Core i7 à 3Ghz (en option) est sensiblement le même que le Core i5 à 2.8Ghz que nous avons testé (3486 contre 3344 en SC et 7300 contre 7206 en MC).
Cinebench confirme à peu près ces chiffres, même si le logiciel creuse l’écart entre l’ancien Quad i7 et notre valeureux Core i5 à 2.8Ghz de 2014. Tout dépend à quel point l’hyperthreading -spécifique aux Core i7 et permettant d’exécuter 2 threads simultanés sur le même coeur- est utilisé :
Au final, les performances sont relativement proches sur l’entrée de gamme, un peu meilleure sur le milieu de gamme mais clairement en retrait sur le haut-de-gamme. Rappelons quand-même qu’en 2012, le quadri-coeur était facturé 829€ alors que notre modèle bi-coeur haut-de-gamme -et nettement moins performant- est désormais tarifé à près de 1000€ ! Voilà sans doute pourquoi Apple s’est sentie un peu forcée de lui adjoindre un Fusion Drive et 8Go de RAM…
Cette baisse de performances sur le haut-de-gamme va donc exclure le Mac mini de certaines tâches qui nécessitent une bonne puissance de calcul. On pense notamment aux serveurs, dont les logiciels (BDD, serveur web…) sont capables de décupler les processus de manière très efficace et ce, depuis bien longtemps. On pense aussi aux professionnels et aux indépendants qui n’avaient pas toujours le budget pour se payer un iMac, mais qui pouvaient se satisfaire d’un Mac mini quadri-coeur un peu boosté pour monter leurs petites productions vidéos sous Final Cut Pro ou sous Première. Dans des programmes comme Aperture ou Lightroom, là encore, on sait gérer depuis longtemps les machines quadri-coeur.
En fait, même si votre programme fétiche ne se sert que d’un ou deux coeurs, il ne faut pas oublier qu’OS X a lui-aussi besoin de ressources ! Et il sait parfaitement gérer le partage de puissance entre les applications : en usage courant, il n’est pas rare d’avoir une dizaines d’onglets ouverts sous Safari, iTunes, Mail, et quelques logiciels professionnels lancés en même temps.Passer d’une machine bi-coeur à du quadri-coeur permet de gagner un vrai confort de travail, même sans être un monteur professionnel ou un habitué d’After Effects. A terme, sauf peut-être sur certains ultra-portables, on peut s’attendre à ce qu’Intel généralise le quadri-coeur sur une bonne partie de ses puces (ce qui est déjà partiellement le cas).
Dans cette affaire, on regrettera surtout la stratégie de Cupertino : plutôt que d’essayer de faire baisser le prix des modèles quadri-coeur, Apple a préféré refourguer des puces moins chères et qui n’ont jamais eu vocation à venir équiper une machine de bureau.
On ne s’étendra pas sur les performances du GPU cette année. Apple n’a pas jugé bon d’adjoindre à ce Mac mini une carte graphique décente, même en option. Du coup, on se retrouve avec l’APU Intel intégré au processeur, dont la moindre carte graphique à 80 ou 100€ offrirait des performances nettement supérieures.
Sur le papier, la HD5000 se montre donc légèrement plus véloce que sa devancière (HD4000), mais la différence reste faible (5 à 8% en moyenne). En revanche, la puce Intel Iris se démarque plus nettement sur CineBench, qui l’estime 20% plus véloce que la HD5000 :
Dans les jeux, en revanche, les différences sont à peine mesurables. L’Iris est souvent devant, comme ici avec les F1 2012/2013 :
A contrario, on a répété le test plusieurs fois avec Tomb Raider, et la HD5000… se retrouve cette fois nettement devant :
Avant de vous offusquer, jetez un oeil au nombre d’images par seconde : la belle Lara Croft reste totalement injouable que ce soit sur l’Iris ou la HD 5000, à moins de tomber dans des résolutions dignes de Duke Nukem 3D.
Au final, rien de très neuf sous le soleil, et des performances en totale stagnation côté 3D. Alors qu’NVidia et AMD se livrent une guerre sans merci sur le front des GPU (même d'entrée de gamme), il est vraiment dommage qu’Apple ne propose pas -même en option- un GPU un peu meilleur que ces APU anémiques.
Une dernière remarque : si Apple était allée puiser ses CPU dans des gammes plus adaptées (Desktop ou Mobile QuadCore), ces machines auraient pu bénéficier d’APU bien plus véloces et notamment la fameuse Iris Pro qui équipe les MacBook Pro retina. Sur le modèle à 999€, voilà qui aurait été déjà plus acceptable.
A l’heure où un SSD de 128Go se négocie dans le commerce autour d’une cinquantaine d’euros, il est vraiment dommage qu’Apple ne généralise pas sa technologie Fusion Drive à toutes les machines. Si l’on peut comprendre que sur le modèle à 499€, les coûts de productions soient déjà très serrés, il faudra attendre la version à 1000€ (!) pour pouvoir bénéficier en série, d’un maigre SSD de 128Go accolé à un disque de 1To, qu’Apple ne doit pas payer bien cher à ses fournisseurs.
La seule nouveauté cette année, c’est l’arrivée de SSD PCIe, qui permettent des débits avoisinant les 800Mo/s en lecture/écriture, un peu moins si vous tombez sur un modèle SanDisk de petite capacité. Apple les facture assez cher et les tarifs n’ont pas beaucoup évolué, tout le contraire de ce qui se passe pour les modèles du commerce ces dernières années. Comme sur les iMac, Apple n’utilise que 2 lignes de PCIe, mais elle n’a pas tellement le choix étant donné les processeurs choisis. Notez que tous les SSD (autonomes ou Fusion Drive) bénéficient de la connectique PCIe.
Malgré ses performances exécrables, on ne vous déconseillera pas de conserver le disque à plateaux de 500Go ou de 1To : une fois la machine reçue, il sera bien plus intéressant d’utiliser les 250€ (prix de l’option Fusion Drive) pour vous payer un SSD de 512Go voire de 1To et de changer manuellement le disque. Vous pourrez même récupérer le disque d’origine pour le placer dans un boitier USB3 et vous en servir de sauvegarde TimeMachine !
On ne va pas vous la faire à l’envers, en 2014, il devient difficilement acceptable de travailler avec un disque à plateaux. Même si vous avez un budget très serré, mieux vaut encore acheter un petit SSD externe de 128Go (55€ sur Amazon), le placer dans un boitier externe (en suivant nos conseils) et venir y installer OS X et les applications. Le disque que fournit Apple sur le Mac mini d’entrée de gamme brime une machine déjà poussive et l’on vous déconseille vraiment de vous en satisfaire. Raclez tous les fonds de tiroir que vous pourrez mais payer-vous absolument un petit SSD !
Malgré la relative déception, Apple a tout de même apporté quelques nouveautés intéressantes :
- le Thunderblot 2 (comme vu plus haut) qui permet surtout de gérer le DisplayPort 1.2 et de brancher des moniteurs 4k
- le WiFi ac, qui débarque enfin sur le Mac mini et qui permet d’attendre des débits de 1Gbps théorique (plutôt 100 à 200Mbps en pratique)
- l’entrée son est conservée et il s’agit du seul Mac qui possède encore une telle prise qui ne soit pas combinée avec le mini-jack du casque
- le récepteur infra-rouge permet d’utiliser une petite télécommande, idéale pour en faire un Media Center
- enfin, nous avons mesuré la consommation électrique de la machine et là, belle surprise, ces nouveaux Mac mini sont très économes !
Jugez plutôt : la version à 1.4Ghz dépasse rarement les 20W en usage normal et ne dépassera jamais les 40W. Si vous optez pour les modèles à 2.6/2.8Ghz, on double presque la consommation standard, avec plutôt 25 à 30W, mais également limitée à 42/43W en usage intensif. Aucun doute, si vous cherchez une machine vraiment économe (pour une baie ou même pour gérer un petit parc de stockage 24H/24 dans votre entreprise), il s’agit vraiment de la machine idéale côté consommation.
Nous avons fait ces tests en connectant le Mac mini à un moniteur Apple 27” :
Difficile jeu d’équilibriste que de vous conseiller un Mac mini 2014 au regard de la gamme précédente. Si vous avez un Mac mini 2012, surtout, gardez-le, cette nouvelle génération ne présente pas de nouveautés suffisamment importantes pour vous refaire passer à la caisse cette annéee. En revanche, si vous envisagez l’achat de votre premier Mac mini, on vous conseillera d’abord de regarder régulièrement du côté du Refurb : même si les machines partent vites, elles seront nettement plus intéressantes que ces nouveaux modèles (un comble !), surtout en version quadri-coeur. N’oubliez pas que les modèles de 2012 peuvent contenir 2 disques dur et que leur RAM est inter-changeable, un atout certain.
Pour le reste, nous voyons les choses comme ceci : la version d’entrée de gamme permet de s’offrir un Mac à moins de 500€, même si la configuration s’avère un peu juste pour dépasser le stade bureautique. Pour vraiment profiter d’un peu de puissance, il faudra opter pour le modèle à 2.6Ghz, et envisager de lui greffer un SSD (soit en interne, soit en USB3). Là, vous aurez sous les yeux une bécane relativement polyvalente et à un prix contenu. Sachant qu’un écran FullHD de bonne qualité se déniche désormais autour de 150 à 200€, vous pouvez vous monter une configuration complète à moins de 1000€ (soit pratiquement le prix de l’iMac d’entrée de gamme et son superbe écran 21,5”, mais avec le CPU du Mac mini d’entrée de gamme).
On ne peut le nier devant ces résultats : le Mac mini de 2014 est donc plus lent que celui de 2012, aussi bien sur l’entrée de gamme que sur le modèle le plus rapide. On se demande comment le marketing a pu laisser passer une telle boulette qui fait vraiment tâche après plus de 2 ans sans mises à jour. Mais sur le plan tarifaire, les Mac mini 2014 ne sont pas une si mauvaise affaire.
Sur l’entrée de gamme, par exemple, le Core i5 à 1.4Ghz atteint pratiquement les performances du modèle d’entrée de gamme de 2012, mais il coûte quand-même 130€ de moins ! De quoi passer la RAM à 8Go, par exemple… Autre comparaison, sur la version à 2.6Ghz de 2014, on est grosso-modo sur la même zone tarifaire que l’entrée de gamme de l’an dernier, mais le CPU est plus véloce et la machine est équipée par défaut de 8Go de RAM.
Le vrai problème se trouve dans la zone 800/1000€, la plus intéressante l’an dernier. Pour 829€, on accédait aux machines quadri-coeur, là où cette année, à plus de 1000€, Apple conserve une puce bi-coeur et se retrouve obligée d’y ajouter un Fusion Drive, bien cher payé. Et que dire l'option i7, qui fait exploser le tarif de la machine, au point qu'un iMac quadricoeur devient largement envisageable !
Comme vu plus haut, le CPU le plus intéressant reste celui à 2.6Ghz et son Intel Iris, avec 8Go de RAM par défaut et sur lequel on vous conseillera vivement de greffer tôt ou tard un SSD. Mais encore une fois, pour le prix, pourquoi ne pas attendre un modèle quadri-coeur du Refurb que vous pourrez faire évoluer ?
Contrairement à l’iMac, la question est loin d’être anodine, puisque la RAM se retrouve soudée sur ces nouveaux Mac mini. Il faudra donc bien choisir cette capacité, et pas seulement pour votre usage quotidien : pensez que d’ici 3 ou 4 ans, un Mac qui n’a pas assez de mémoire sera plus difficile à revendre.
En 2014, 8Go semble désormais le minimum raisonnable pour envisager l’avenir sereinement. Un professionnel qui utilise abondamment Photoshop et Final Cut Pro sera quand même tenté de passer à 16Go, histoire d’éviter de se retrouver bloqué sur de gros projets. Le Mac mini n’accepte pas plus de 16Go, ce qui limite certains usages serveur, par exemple.
Quant à la version 4Go, elle ne sera utilisable que pour de la petite bureautique. Si vous le pouvez, passer quand-même en priorité à 8Go. Non seulement vous ne pourrez pas revenir en arrière (contrairement au disque dur) mais vous risquez de perdre une bonne partie de la différence de prix à la revente.
Malgré les restrictions d’Apple, le Mac mini est relativement facile à ouvrir. Du coup, changer le disque à plateaux par un SSD reste à nos yeux le meilleur compromis.
Le Fusion Drive est vendu très cher par Apple, 250€, alors qu’un SSD de 128Go se trouve autour de 50€ et qu’un disque de 1To se négocie également dans ces prix là. En clair, Apple vous vend 250€ deux composants que l’on trouve facilement pour 100€ dans le commerce. On n’est pas loin de crier à l’arnaque !
En face, on trouve des SSD de 1To dès 350€ sur Amazon, ou, si vous n’avez pas les moyens, des versions de 512Go à moins de 200€. Le choix est vite fait, n’est-ce pas ?
Une chose est certaine, oubliez absolument les disques à plateaux pour le système et les applications.
Plus belle la vie, du Mac mini
Il a 2 ans, nous avions titré notre test
Mac mini 2012 : presque parfait. Après presque 10 ans d’existence, et plus de deux années pour préparer ce nouveau modèle, Apple aurait donc logiquement dû aboutir à une machine zéro-défaut. Mais on est loin du compte.
Le Mac mini est né en 2005, une année où le succès d’Apple était encore modeste et où le Mac avait une place prédominante dans le chiffre d’affaires de la compagnie. Pour relancer les ventes et conquérir de nouveaux clients, c’est le conseil d’administration -poussé par les actionnaires- qui a (plus ou moins) forcé Steve Jobs à lancer cette machine d’entrée de gamme et dénuée de tout périphérique externe. Même si Jobs n’a jamais vraiment mis en avant la machine dans ses keynotes, on soupçonne l’homme de l’avoir considérée secrètement comme le digne descendant du Cube, même si la cible du mini a du lui paraitre un peu moins intéressante. Durant cette période où Apple trouve son relais de croissance dans l'iPod, nous sommes aussi en pleine transition entre la campagne
Switch(avec Ellen Feiss & co) et
Get a Mac, où
PCet
Macse donnaient la réplique dans un nombre incalculable de spots télévisés. Il faut conquérir des utilisateurs PC et pour cela, Apple leur propose une petite boite riquiqui mais qui rassemble l’essentiel, et qui permet de venir y connecter son écran, son clavier (PC) et sa souris (USB) sans rien acheter d’autre. Le Mac mini n’était pas la
petite tour-pas-chèredont les étudiants rêvaient à l’époque, mais plutôt un Mac assez fermé mais abordable, ce qui suffisait à lui apporter un certain attrait.
Au fil des ans, le Mac mini est devenu la machine favorite des MacFans bricolos en tout genre, certains l’installant dans leur voiture, d’autres dans des baies de serveurs, et un grand nombre sous la télé. Il faut dire qu’à 499$ HT (500€ TTC), il faisait un excellent Media Center, à l’heure où les
Boxétaient encore un peu fébriles et où les PC compacts se faisaient encore rares. Les entreprises ont également été séduites par le rapport qualité/prix en bureautique, tout autant que les pères de familles, qui n’avaient pas toujours le budget pour se payer un iMac dernier cri.
Malgré ce succès d’estime, des ventes honorables et un potentiel formidable d’évolution, Apple s’est mise à trainer la patte. Les mises à jour se sont faites de plus en plus rares, les prix ont grimpé sans raison, et la machine est devenue de moins en moins intéressante. En 2010, Steve Jobs accepta pourtant de renouveler le boitier, de lui adjoindre le tant attendu port HDMI (indispensable pour tout Media Center moderne) et ce nouveau modèle était également plus compact, et donc plus facile à caser dans une baie ou sous la télévision. Autre avantage, on pouvait désormais y placer deux disques de 2,5” et ouvrir facilement la machine, ce qui permettait (par exemple) de changer la RAM, de profiter de la baisse des prix des SSD pour se monter un Fusion Drive
à pas cher(ou même d’en faire un véritable petit centre de stockage pour films et séries).
Mais depuis 2011, Apple a totalement abandonné son Mac mini. Malgré l’arrivée de puces à quatre coeurs cette même année, elle décide de retirer petit à petit le GPU intégré. Même si la carte n’était pas folichonne (la dernière était une Radeon 6630M), elle pulvérisait tout de même les APU d’Intel (HD 3000, 4000) dont les performances faisaient peine à voir. En fait, si vous m’avez suivi jusque-là, vous aurez noté qu’Apple n’a cessé de souffler le chaud et le froid sur cette bécane, comme si il fallait lui maintenir la tête hors de l’eau dès que les ingénieurs avaient quelques minutes à lui consacrer.
Lorsque Tim Cook se décida enfin à mettre à jour le Mac mini cette année, ce fut le choc pour de nombreux fans. Une fois encore, au lieu de venir moderniser la machine, il ne fut question que de régressions et de fermetures, comme si l’oiseau -prêt à sortir du nid- méritait tout à coup qu’on lui coupe les ailes. Oh, tout n’est pas à jeter dans cette machine, loin de là. Mais vous verrez dans le test que l’on en attendait bien plus de la part d’Apple qu’une simple baisse de prix.
Design : les 10 commandements de la boite de conserve
Pas de gros changement esthétique cette année, le Mac mini 2014 ressemble trait-pour-trait au Mac mini 2012 qui était déjà le même que celui de 2011.
Relativement compact, le boitier inclut l’alimentation et regroupe l’ensemble des connectiques sur le dos de l’appareil :
Combien de différences entre les deux modèles ?
La RAM tu ne changeras pas
Tout comme l’iMac, Apple n’en finit plus de verrouiller le Mac mini. Cette fois, c’est la petite trappe située sous la machine -qui permettait de changer facilement la RAM- qui a été supprimée. Enfin, pas vraiment, puisqu’il est encore possible de l’ouvrir avec quelques outils : prévoyez un ustensile plat (comme un couteau) pour retirer le capot et un tournevis Torx TR6 pour accéder aux composants.
Mais tout ceci ne sert plus à grand chose (sauf pour les réparateurs agréés), puisque la RAM est désormais soudée à la carte-mère, et il n’est donc plus possible d’en rajouter.
Un seul disque te suffira
Seconde déception, Apple a supprimé le second port SATA qui permettait de rajouter un autre disque. Toutefois, un connecteur PCIe (propriétaire) reste libre, ce qui pourrait (potentiellement) permettre l’ajout d’un SSD PCIe, sous réserve de trouver le fameux câble. Précisons qu’on pourra toujours changer le disque dur interne, au prix d’un démontage intégral, mais relativement aisé si vous êtes un peu bricolo. En clair, vous pouvez très bien vous orienter vers un modèle de base (avec un HDD à plateau) et le remplacer par un SSD de 512 ou 1To (182€ pour 512Mo, 349€ pour 1To), à un tarif bien moindre que celui d’Apple. (On y reviendra plus bas)
Thunderbolt 2, parce que deux, c’est mieux
Après le Mac Pro, le MacBook Pro Retina et l’iMac Retina, le Mac mini bénéficie à son tour du Thunderbolt 2 et sur deux ports s’il vous plait :
Dans les faits, ça ne coûtait pas très cher à Apple de le rajouter puisqu’il ne s’agit que d’une évolution mineure du Thunderbolt 1 : au lieu d’utiliser 2 canaux bi-directionnels de 10Gbps, Intel les a regroupés en un seul de 20Gbps, permettant notamment de faire passer un signal 4k.
Comme je vous le racontais il y a quelques jours dans mon test de l’iMac, le Thunderbolt (1 ou 2) sert aujourd’hui surtout à brancher des écrans. Les périphériques sont si chers que le bénéfice apporté (par rapport à l’USB3, notamment) est largement discutable. Par ailleurs, sur une machine à 500€, pas sûr que le public cible ait les moyens de remettre la même somme dans un simple disque dur externe ou dans un gros RAID SSD. Quant aux professionnels de la vidéo -plus enclins à utiliser cette connectique, pas sûr qu’ils craquent pour une telle machine, qui ne possède même plus de modèles quadri-coeur à son catalogue.
Un CPU qui n’a pas assez de coeur
Terminé, finitos, a pu’ de Quadri-coeur dans les nouveaux Mac mini. Pourtant, sur l’ancien modèle, l’arrivée de ces processeurs était à l’époque présenté comme LA nouveauté de la gamme, prête à être généralisée sur la prochaine génération ! Comment imaginer que deux ans plus tard, Tim Cook décide tout à coup de les supprimer, même en option ? Lors de la présentation des machines à la presse, nous avons posé la question assez directement à Apple, évidemment assez ennuyée par cette petite requête de journaliste indiscipliné. La réponse ne s’est pas faite attendre : deux coeurs sont
largement suffisantspour la plupart des tâches et le Mac mini reste -pour Apple- une machine de switcher, un Mac de petite bureautique avancée et non un outil de production.
Circulez, y’a rien à voir, comme toujours avec Apple, il faudra se contenter d’acquieser ces choix arbitraires et très souvent injustifiables.
”Vous en reprendrez bien une palette, de mes processeurs de MacBook Air ?”
Pourtant, la raison est clairement économique. Il faut déjà comprendre que pour cette génération, Apple utilise quatre types de processeurs :
- le Core i5 4260U @ 1.4 GHz (turbo à 2.7 GHz)
- le Core i5 4278U @ 2.6 GHz (turbo à 3.1 GHz)
- le Core i5 4308U@ 2.8 GHz (turbo à 3.3 GHz)
- le Core i7 i7-4578U @ 3.0 GHz (3.5 GHz)
Comme leurs noms l’indiquent, il s’agit en fait de processeurs mobiles ultra-basse consommation. La précédente génération était de la série
M, pour Mobile, un peu plus gourmande en énergie mais aussi plus puissante. Apple économise donc sans doute sur le prix, mais pas seulement : si elle avait voulu rajouter des modèles quadri-coeur, elle aurait été obligée de piocher dans la série
M, plus chère mais qui requiert surtout un socket différent. Pour faire simple, sauf à changer de série pour les deux modèles, il aurait fallu développer deux cartes-mères, ce qui aurait augmenté sensiblement les coûts de production. Si l’on était mauvaise langue (c’est vraiment pas notre genre), on pourrait estimer qu’Apple s’est sans doute fait refourguer par Intel des palettes entières de processeurs pour MacBook Air avec des prix imbattables, et que la Pomme n’a pas jugé nécessaire d’aller investir dans une série de machines plus puissantes mais forcément plus couteuse pour agrémenter le haut-de-gamme.
Benchs : du bon et du moins bon
Avant de râler sur l’absence de quadri-coeur, passons directement aux tests de performances. Nous n’avons pas pu tester toutes les configurations, mais seulement deux modèles bien représentatifs : l’entrée de gamme à 1.4Ghz et la version 2.8GHz, la plus rapide (hors option).
On commence avec un bench comparé sous GeekBench, qui -on le rappelle- mesure les performances brutes du CPU.
Comme vous pouvez le voir, sur le Mac mini d'entrée de gamme, le Dual Core à 1.4Ghz (ici en jaune) se prend une belle raclée, il est même un peu moins rapide que l'entrée de gamme de 2012. En cause, la version à 499€ utilise un CPU largement sous-cadencé en fréquence de base (malgré un Turbo honorable), le même que celui que l'on trouve dans l'iMac d'entrée de gamme (ici en orange foncé). Cette puce n'est pas mauvaise en soi -on l'a vu dans notre test de l'iMac "low cost"- mais elle n'est pas vraiment taillée pour une machine de bureau. Son seul mérite concerne le tarif (sûrement âprement négocié avec Intel) qui permet de faire descendre la facture totale sous les 500€.
En revanche, sur le Mac mini à 2.8Ghz, la machine est loin d'être ridicule, avec un processeur qui fait jeu égal avec un iMac Core i5 quadricoeur de 2012. Il faut dire que cette puce est capable de monter à 3.3Ghz en mode Turbo et bénéficie des dernières avancées de la génération Haswell. On est donc toujours nettement en dessous du quadri-coeur Core i7 de 2012, mais sur les opérations mono-tâches, on profite tout de même d'une belle puissance de calcul. Notez d'ailleurs l'écart qui sépare ce modèle (en bleu) avec le modèle à 2.5GHz de 2012 (en jaune) alors qu'il s'agit de deux puces bi-coeur avec une fréquence de base très voisine. On remarquera enfin que selon Primalabs, le score obtenu par le Core i7 à 3Ghz (en option) est sensiblement le même que le Core i5 à 2.8Ghz que nous avons testé (3486 contre 3344 en SC et 7300 contre 7206 en MC).
Cinebench confirme à peu près ces chiffres, même si le logiciel creuse l’écart entre l’ancien Quad i7 et notre valeureux Core i5 à 2.8Ghz de 2014. Tout dépend à quel point l’hyperthreading -spécifique aux Core i7 et permettant d’exécuter 2 threads simultanés sur le même coeur- est utilisé :
Au final, les performances sont relativement proches sur l’entrée de gamme, un peu meilleure sur le milieu de gamme mais clairement en retrait sur le haut-de-gamme. Rappelons quand-même qu’en 2012, le quadri-coeur était facturé 829€ alors que notre modèle bi-coeur haut-de-gamme -et nettement moins performant- est désormais tarifé à près de 1000€ ! Voilà sans doute pourquoi Apple s’est sentie un peu forcée de lui adjoindre un Fusion Drive et 8Go de RAM…
Apple manque de coeur
Cette baisse de performances sur le haut-de-gamme va donc exclure le Mac mini de certaines tâches qui nécessitent une bonne puissance de calcul. On pense notamment aux serveurs, dont les logiciels (BDD, serveur web…) sont capables de décupler les processus de manière très efficace et ce, depuis bien longtemps. On pense aussi aux professionnels et aux indépendants qui n’avaient pas toujours le budget pour se payer un iMac, mais qui pouvaient se satisfaire d’un Mac mini quadri-coeur un peu boosté pour monter leurs petites productions vidéos sous Final Cut Pro ou sous Première. Dans des programmes comme Aperture ou Lightroom, là encore, on sait gérer depuis longtemps les machines quadri-coeur.
En fait, même si votre programme fétiche ne se sert que d’un ou deux coeurs, il ne faut pas oublier qu’OS X a lui-aussi besoin de ressources ! Et il sait parfaitement gérer le partage de puissance entre les applications : en usage courant, il n’est pas rare d’avoir une dizaines d’onglets ouverts sous Safari, iTunes, Mail, et quelques logiciels professionnels lancés en même temps.Passer d’une machine bi-coeur à du quadri-coeur permet de gagner un vrai confort de travail, même sans être un monteur professionnel ou un habitué d’After Effects. A terme, sauf peut-être sur certains ultra-portables, on peut s’attendre à ce qu’Intel généralise le quadri-coeur sur une bonne partie de ses puces (ce qui est déjà partiellement le cas).
Dans cette affaire, on regrettera surtout la stratégie de Cupertino : plutôt que d’essayer de faire baisser le prix des modèles quadri-coeur, Apple a préféré refourguer des puces moins chères et qui n’ont jamais eu vocation à venir équiper une machine de bureau.
GPU ou plutôt APU
On ne s’étendra pas sur les performances du GPU cette année. Apple n’a pas jugé bon d’adjoindre à ce Mac mini une carte graphique décente, même en option. Du coup, on se retrouve avec l’APU Intel intégré au processeur, dont la moindre carte graphique à 80 ou 100€ offrirait des performances nettement supérieures.
Sur le papier, la HD5000 se montre donc légèrement plus véloce que sa devancière (HD4000), mais la différence reste faible (5 à 8% en moyenne). En revanche, la puce Intel Iris se démarque plus nettement sur CineBench, qui l’estime 20% plus véloce que la HD5000 :
Dans les jeux, en revanche, les différences sont à peine mesurables. L’Iris est souvent devant, comme ici avec les F1 2012/2013 :
A contrario, on a répété le test plusieurs fois avec Tomb Raider, et la HD5000… se retrouve cette fois nettement devant :
Avant de vous offusquer, jetez un oeil au nombre d’images par seconde : la belle Lara Croft reste totalement injouable que ce soit sur l’Iris ou la HD 5000, à moins de tomber dans des résolutions dignes de Duke Nukem 3D.
Au final, rien de très neuf sous le soleil, et des performances en totale stagnation côté 3D. Alors qu’NVidia et AMD se livrent une guerre sans merci sur le front des GPU (même d'entrée de gamme), il est vraiment dommage qu’Apple ne propose pas -même en option- un GPU un peu meilleur que ces APU anémiques.
Une dernière remarque : si Apple était allée puiser ses CPU dans des gammes plus adaptées (Desktop ou Mobile QuadCore), ces machines auraient pu bénéficier d’APU bien plus véloces et notamment la fameuse Iris Pro qui équipe les MacBook Pro retina. Sur le modèle à 999€, voilà qui aurait été déjà plus acceptable.
Stockage : achetez un tournevis !
A l’heure où un SSD de 128Go se négocie dans le commerce autour d’une cinquantaine d’euros, il est vraiment dommage qu’Apple ne généralise pas sa technologie Fusion Drive à toutes les machines. Si l’on peut comprendre que sur le modèle à 499€, les coûts de productions soient déjà très serrés, il faudra attendre la version à 1000€ (!) pour pouvoir bénéficier en série, d’un maigre SSD de 128Go accolé à un disque de 1To, qu’Apple ne doit pas payer bien cher à ses fournisseurs.
La seule nouveauté cette année, c’est l’arrivée de SSD PCIe, qui permettent des débits avoisinant les 800Mo/s en lecture/écriture, un peu moins si vous tombez sur un modèle SanDisk de petite capacité. Apple les facture assez cher et les tarifs n’ont pas beaucoup évolué, tout le contraire de ce qui se passe pour les modèles du commerce ces dernières années. Comme sur les iMac, Apple n’utilise que 2 lignes de PCIe, mais elle n’a pas tellement le choix étant donné les processeurs choisis. Notez que tous les SSD (autonomes ou Fusion Drive) bénéficient de la connectique PCIe.
Malgré ses performances exécrables, on ne vous déconseillera pas de conserver le disque à plateaux de 500Go ou de 1To : une fois la machine reçue, il sera bien plus intéressant d’utiliser les 250€ (prix de l’option Fusion Drive) pour vous payer un SSD de 512Go voire de 1To et de changer manuellement le disque. Vous pourrez même récupérer le disque d’origine pour le placer dans un boitier USB3 et vous en servir de sauvegarde TimeMachine !
On ne va pas vous la faire à l’envers, en 2014, il devient difficilement acceptable de travailler avec un disque à plateaux. Même si vous avez un budget très serré, mieux vaut encore acheter un petit SSD externe de 128Go (55€ sur Amazon), le placer dans un boitier externe (en suivant nos conseils) et venir y installer OS X et les applications. Le disque que fournit Apple sur le Mac mini d’entrée de gamme brime une machine déjà poussive et l’on vous déconseille vraiment de vous en satisfaire. Raclez tous les fonds de tiroir que vous pourrez mais payer-vous absolument un petit SSD !
Quelques bonnes surprises
Malgré la relative déception, Apple a tout de même apporté quelques nouveautés intéressantes :
- le Thunderblot 2 (comme vu plus haut) qui permet surtout de gérer le DisplayPort 1.2 et de brancher des moniteurs 4k
- le WiFi ac, qui débarque enfin sur le Mac mini et qui permet d’attendre des débits de 1Gbps théorique (plutôt 100 à 200Mbps en pratique)
- l’entrée son est conservée et il s’agit du seul Mac qui possède encore une telle prise qui ne soit pas combinée avec le mini-jack du casque
- le récepteur infra-rouge permet d’utiliser une petite télécommande, idéale pour en faire un Media Center
- enfin, nous avons mesuré la consommation électrique de la machine et là, belle surprise, ces nouveaux Mac mini sont très économes !
Jugez plutôt : la version à 1.4Ghz dépasse rarement les 20W en usage normal et ne dépassera jamais les 40W. Si vous optez pour les modèles à 2.6/2.8Ghz, on double presque la consommation standard, avec plutôt 25 à 30W, mais également limitée à 42/43W en usage intensif. Aucun doute, si vous cherchez une machine vraiment économe (pour une baie ou même pour gérer un petit parc de stockage 24H/24 dans votre entreprise), il s’agit vraiment de la machine idéale côté consommation.
Nous avons fait ces tests en connectant le Mac mini à un moniteur Apple 27” :
Conseils d’achat
Difficile jeu d’équilibriste que de vous conseiller un Mac mini 2014 au regard de la gamme précédente. Si vous avez un Mac mini 2012, surtout, gardez-le, cette nouvelle génération ne présente pas de nouveautés suffisamment importantes pour vous refaire passer à la caisse cette annéee. En revanche, si vous envisagez l’achat de votre premier Mac mini, on vous conseillera d’abord de regarder régulièrement du côté du Refurb : même si les machines partent vites, elles seront nettement plus intéressantes que ces nouveaux modèles (un comble !), surtout en version quadri-coeur. N’oubliez pas que les modèles de 2012 peuvent contenir 2 disques dur et que leur RAM est inter-changeable, un atout certain.
Pour le reste, nous voyons les choses comme ceci : la version d’entrée de gamme permet de s’offrir un Mac à moins de 500€, même si la configuration s’avère un peu juste pour dépasser le stade bureautique. Pour vraiment profiter d’un peu de puissance, il faudra opter pour le modèle à 2.6Ghz, et envisager de lui greffer un SSD (soit en interne, soit en USB3). Là, vous aurez sous les yeux une bécane relativement polyvalente et à un prix contenu. Sachant qu’un écran FullHD de bonne qualité se déniche désormais autour de 150 à 200€, vous pouvez vous monter une configuration complète à moins de 1000€ (soit pratiquement le prix de l’iMac d’entrée de gamme et son superbe écran 21,5”, mais avec le CPU du Mac mini d’entrée de gamme).
CPU : Faut-il vraiment regretter l’absence de quadri-coeur ?
On ne peut le nier devant ces résultats : le Mac mini de 2014 est donc plus lent que celui de 2012, aussi bien sur l’entrée de gamme que sur le modèle le plus rapide. On se demande comment le marketing a pu laisser passer une telle boulette qui fait vraiment tâche après plus de 2 ans sans mises à jour. Mais sur le plan tarifaire, les Mac mini 2014 ne sont pas une si mauvaise affaire.
Sur l’entrée de gamme, par exemple, le Core i5 à 1.4Ghz atteint pratiquement les performances du modèle d’entrée de gamme de 2012, mais il coûte quand-même 130€ de moins ! De quoi passer la RAM à 8Go, par exemple… Autre comparaison, sur la version à 2.6Ghz de 2014, on est grosso-modo sur la même zone tarifaire que l’entrée de gamme de l’an dernier, mais le CPU est plus véloce et la machine est équipée par défaut de 8Go de RAM.
Le vrai problème se trouve dans la zone 800/1000€, la plus intéressante l’an dernier. Pour 829€, on accédait aux machines quadri-coeur, là où cette année, à plus de 1000€, Apple conserve une puce bi-coeur et se retrouve obligée d’y ajouter un Fusion Drive, bien cher payé. Et que dire l'option i7, qui fait exploser le tarif de la machine, au point qu'un iMac quadricoeur devient largement envisageable !
Comme vu plus haut, le CPU le plus intéressant reste celui à 2.6Ghz et son Intel Iris, avec 8Go de RAM par défaut et sur lequel on vous conseillera vivement de greffer tôt ou tard un SSD. Mais encore une fois, pour le prix, pourquoi ne pas attendre un modèle quadri-coeur du Refurb que vous pourrez faire évoluer ?
RAM : 4, 8 ou 16Go ?
Contrairement à l’iMac, la question est loin d’être anodine, puisque la RAM se retrouve soudée sur ces nouveaux Mac mini. Il faudra donc bien choisir cette capacité, et pas seulement pour votre usage quotidien : pensez que d’ici 3 ou 4 ans, un Mac qui n’a pas assez de mémoire sera plus difficile à revendre.
En 2014, 8Go semble désormais le minimum raisonnable pour envisager l’avenir sereinement. Un professionnel qui utilise abondamment Photoshop et Final Cut Pro sera quand même tenté de passer à 16Go, histoire d’éviter de se retrouver bloqué sur de gros projets. Le Mac mini n’accepte pas plus de 16Go, ce qui limite certains usages serveur, par exemple.
Quant à la version 4Go, elle ne sera utilisable que pour de la petite bureautique. Si vous le pouvez, passer quand-même en priorité à 8Go. Non seulement vous ne pourrez pas revenir en arrière (contrairement au disque dur) mais vous risquez de perdre une bonne partie de la différence de prix à la revente.
Stockage : ne cédez pas au Fusion Drive !
Malgré les restrictions d’Apple, le Mac mini est relativement facile à ouvrir. Du coup, changer le disque à plateaux par un SSD reste à nos yeux le meilleur compromis.
Le Fusion Drive est vendu très cher par Apple, 250€, alors qu’un SSD de 128Go se trouve autour de 50€ et qu’un disque de 1To se négocie également dans ces prix là. En clair, Apple vous vend 250€ deux composants que l’on trouve facilement pour 100€ dans le commerce. On n’est pas loin de crier à l’arnaque !
En face, on trouve des SSD de 1To dès 350€ sur Amazon, ou, si vous n’avez pas les moyens, des versions de 512Go à moins de 200€. Le choix est vite fait, n’est-ce pas ?
Une chose est certaine, oubliez absolument les disques à plateaux pour le système et les applications.