MacBook Pro retina 15" 2013 : le test complet de Mac4Ever !
Par Didier Pulicani - Publié le
Mais avant cela, je vous propose un petit tour des nouveautés en vidéo avec Sophie :
Nous avons exceptionnellement attendu un peu plus longtemps que d'habitude avant de publier ce test, principalement car nous souhaitions pouvoir tester plusieurs modèles en parallèle et avoir un peu de recul au niveau des usages, ces bécanes étant destinées à un public pro ou semi-pro. Par ailleurs, certains problèmes présents à la sortie ont été en effet corrigés, tandis que d'autres (on le verra plus bas) sont seulement en train de se manifester.
Des choix critiqués hier, assumé aujourd’hui
En 2012, Apple présentait son MacBook Pro retina comme une machine un peu en avance sur son temps, sorte de prototype commercial (un peu cher) qui devait définir l’avenir de la gamme[. 15 mois plus tard, nous sommes donc de
retour vers le futur, l’occasion de vérifier si la firme a réussi son pari.
Cette fois, le lecteur optique est définitivement enterré. Les MacBook Pro traditionnels n’ont pas été renouvelés et hormis quelques modèles encore présents sur le Refurb, votre choix devrait passer obligatoirement par un modèle retina. Pour parfaire la transition, Apple s’est enfin décidée à baisser les prix, avec une gamme qui démarre sous les 2000€ (avec quelques concessions tout de même, on y reviendra). Adieu aussi le FireWire, l’entrée
ligneet l’Ethernet, des connectiques jugées de moins en moins indispensables par Apple. Heureusement, la firme propose (en option) quantité d’adaptateurs.
Soyons clairs, les choix critiqués à l’époque, sont désormais parfaitement assumés. Tous ceux qui ont adopté le premier retina sont formels : les concessions ont été faites avec intelligence et la machine s’avère nettement plus agréable à transporter au quotidien qu’un ancien 15’’. Contrairement au MacBook Air, la puissance n’a pas été mise de côté, tout en adoptant les dernières techno, et surtout, ce magnifique écran Retina.
Le retina à maturité
Lorsque le Retina a débarqué sur Mac l’an dernier, Apple a tenté le passage en force : aucune application pro (hormis Final Cut) n’avait été adaptée et même sur le Mac AppStore, les développeurs indépendants (généralement plus réactifs) ont mis de longs mois à proposer une version optimisée. Désormais, on peut le dire, rares sont les apps (pro y comprises) à ne pas gérer ce type d’écran, et sur le plan logiciel, le Retina est arrivé à maturité.
Malgré ce tableau idyllique, l’espace numérique sur lequel vous passez le plus de temps n’a lui, toujours pas migré. Je veux bien évidemment parler du web, où la plupart des sites sont encore affiché à 75 dpi. Sur ce plan, Apple n’a pas encore réussi à convaincre les webmasters, dont l’immense majorité des visiteurs utilise un écran traditionnel. Est-ce pour autant un réel handicap au quotidien ? Pas vraiment.
D’une part, même avec un MacBook Pro retina sur le bureau, on continue souvent à travailler sur des écrans externes, qui eux, ne sont pas encore retina. D’autre part, comme vu l’an dernier, ces machines permettent -du fait de leur très grande définition d’écran- de basculer à des résolutions supérieures (comme 1 680 x 1 050). Même si on perd le retina natif, on remarque beaucoup moins les
images flouesdes sites web non adaptés. Ma résolution préférée, c’est même 1 920 x 1 200 (la même que sur les anciens 17’’), qui offre une surface d’affichage idéale pour les applications pro (même si les textes sont légèrement trop petits).
Bref, en 2013, on peut le dire, le retina est enfin le bienvenu sur nos Mac. Le vrai problème, c’est qu’une fois qu’on y a goûté, on a beaucoup de mal à revenir à des écrans plus traditionnels (comme certains 27’’ en 1920x1080), où l’on distingue trop aisément les pixels.
CPU : des gains modestes
Quelques jours à peine après la sortie, on voyait déjà fleurir différents tests de vitesse de ces nouveaux MacBook Pro, qui adoptent la désormais célèbre plateforme Haswell. Certes, Intel avait annoncé la couleur : pas question d'augmenter les fréquences (c'est même plutôt le contraire), les progrès se feront désormais sur deux fronts : l'économie d'énergie et les performances graphiques intégrées.
Concrètement, si ces puces restent très puissantes (le quadricoeur fait vraiment toute la différence), il ne faut pas s'attendre à dépasser les 10% de gain cette année.
Si vous hésitez entre un 13" haut-de-gamme et un 15", n'oubliez pas que la grande différence entre les deux machines (hormis l'écran) concerne le CPU : le passage de 2 à 4 coeurs change vraiment la donne. Aujourd'hui, la plupart des applications multimédia gèrent plusieurs coeurs sans problème et sur certains calculs, on double parfois la vitesse de traitement. Sur un export Final Cut Pro ou un enregistrement multi-pistes, la différence est très nette.
Notez que côté CPU, on arrive à des performances voisines de celles de l'iMac Core i5, même si la déclinaison haut-de-gamme garde un net avantage.
Sous Final Cut Pro X, la différence est assez faible entre nos deux modèles. En revanche, on divise par deux les temps de calculs de la version 13" !
GPU : du bon et du moins bon
Ils ont osé ! Proposer une machine
prosans GPU dédié à 2000€, il fallait le faire. Même si -on va le voir plus bas- Intel a fait de gros progrès sur les performances, Apple a préféré proposer d'autres technologies de série (écran retina, Thunderbolt 2, WiFi ac...) et économiser quelques dizaines de dollars sur la carte NVidia, afin de proposer un ticket d'entrée acceptable sur la gamme 15".
Mais le Retina 15", le vrai, se paie plutôt 600€ de plus. A ce tarif, vous bénéficiez de la GeForce 750M, une des meilleures cartes graphiques du moment sur les portables. Certes, il existes des puces plus puissantes (770, 780) mais au prix d'une consommation nettement plus élevée. Le choix d'Apple est donc plutôt raisonné.
Sous le capot, la carte reste malgré tout modeste par rapport à sa devancière, la 650M. On reste sous l'architecture Kepler (GK107), et le fondeur s'est contenté d'augmenter un peu les fréquences. Apple a passé la VRAM à 2Go (contre 1Go précédemment), ce qui est plutôt une bonne chose pour les gros jeux et applications à venir.
A l'image des CPU, il ne faudra pas s'attendre à des gains supérieurs à 10/15% sur les applications et jeux actuels.
Dans Batman et F1 2012, la 750M permet de jouer dans d'excellentes conditions :
Sur la plupart des titres récents, pas de problème de fluidité, même en résolution élevée (on évitera quand même de jouer en 2800). Nous avons cependant obtenu des performances assez médiocres avec quelques jeux sous OS X (pas de problème sous BootCamp), notamment StarCraft 2.
Notez les performances assez dramatiques de la puce Iris Pro en 3D. On arrive modestement aux valeurs de la 640M qui équipait l'entrée de gamme des iMac l'an dernier. C'est pas si mal, mais c'est la première fois qu'on régresse autant sur ce plan d'une année sur l'autre.
L'Iris Pro se rattrape en OpenCL
On savait qu'Apple (avec Mavericks) et Intel (avec les pilotes de ses GPU intégrés) avaient beaucoup travaillé pour optimiser les cartes pour OpenCL.
Pour rappel, OpenCL n'a rien à voir avec OpenGL, il s'agit d'une API (des routines de programmation) permettant de faire bosser une carte graphique sur des tâches habituellement réservées au processeur. Inventée par Apple, OpenCL a ensuite été ratifié par le Khronos Group (qui comprend également AMD, Intel et Nvidia) et se développe (plutôt lentement) depuis.
Il faut dire que sur le plan matériel, NVidia (qui est leader sur le segment pro) a toujours mis en avant sa technologie maison (CUDA), prise en charge par de nombreux éditeurs (notamment car elle était la première sur le marché). Bref, en attendant de pouvoir changer sa carte graphique sur les nouveaux Mac Pro, les logiciels devront prendre en charge OpenCL en priorité s'ils veulent profiter de toute la puissance disponible.
Barefeats a justement testé et comparé les performances des cartes NVidia (qui occupent toute la gamme actuelle) à celles des GPU intégrés (Iris & Iris Pro), présents dans les derniers MacBook Air et MacBook Pro.
Le résultat ci-dessous est tout simplement étonnant :
Vous ne rêvez pas, l'Iris Pro explose toutes les cartes NVidia, même la 780M qui équipe les iMac haut-de-gamme. Même si le test est très spécifique (on attend le reste des mesures, qui seront publiées bientôt), c'est une plutôt bonne nouvelle pour les
Proqui ont choisi ce modèle d'entrée de gamme, dépourvu de circuit graphique dédié. Précisons que l'Iris Pro, par exemple, est présente sur l'ensemble des MacBook Pro (même ceux qui sont équipé de la 750M). Dans certains cas, les éditeurs pourraient alors (si Apple l'autorise, ce qui n'est (a priori) pas encore le cas) forcer l'utilisation de l'Iris Pro durant certains calculs.
N'oubliez pas qu'en terme de 3D temps-réel (OpenGL, DirectX), les puces NVidia reprennent évidemment le dessus. Actuellement, OpenCL reste assez peu utilisé, mais commence à percer, on le retrouve notamment dans le dernier iLife (iMovie) ainsi que dans les nouvelles générations de logiciels professionnels (il apparait par exemple timidement dans la CS6 d'Adobe)
Des problèmes de surchauffe et de baisse de performances ?
Il est encore un peu tôt pour évoquer la véracité d'éventuels problèmes, et surtout, le nombre de machines touchées, mais plusieurs lecteurs ainsi que les forums d'Apple évoquent quelques soucis de performances et de surchauffe spécifiques à ces modèles.
Pour rappel, Apple a déjà sorti une mise à jour SMC censée régler certains problèmes de
blocagede trackpad ainsi que bugs liés à la carte vidéo NVidia dont les performances pouvaient se trouver limitées.
Sur nos machines de tests, globalement, tout fonctionne correctement : en bureautique comme en utilisation avancée, nous n'avons pas noté de soucis particuliers de performances ou de surchauffe anormale. Il est vrai que la partie supérieure du clavier grimpe rapidement en température, mais les sondes affichent un GPU et un CPU autour de 50° en utilisation courante, qui peut grimper à 60/70 dès qu'il est fortement sollicité. Rien d'anormal, donc, même si les MacBook Pro
Unibody(avec une coque d'un seul bloc) ont toujours eu tendance à monter en température rapidement.
En revanche, dans certains cas très spécifiques, et difficile à reproduire, nous avons noté plusieurs comportements étranges :
• Tout d'abord, certains jeux (comme StarCraft 2) affichent des performances désastreuses sous OS X. On obtient ainsi à peine 25FPS avec une résolution médium (1440x900) alors que le titre affiche plutôt 120FPS sous Windows. Soucis de pilote ? Problème software ? Sur d'autres jeux (F1, Batman...), les performances sont pourtant au rendez-vous.
• Sous BootCamp justement, il semble que la ventilation soit assez mal gérée. Dès qu'un logiciel nécessite un peu de calcul, les turbines s'enclenchent au maximum, rendant la machine très bruyante. Mais c'était déjà le cas précédemment.
• Enfin, nous avons également constaté un comportement anormal plusieurs fois, lors d'une utilisation prolongée et riche en calculs : après plusieurs longues sessions de montage sous Final Cut Pro X, la souris ne répondait plus très bien et chaque action était fortement ralentie. Pourtant, les sondes de températures affichaient des valeurs plutôt normales, ce qui laisse plutôt penser à un problème logiciel.
Précisons qu'il est toujours difficile pour nous de conclure sur ce genre d'événement : s'agit-il d'un problème de pilote qui sera réglé rapidement par Apple ? Est-ce simplement un cas isolé sur la machine ? Un problème avec certains jeux/applications ? La réponse viendra aussi des utilisateurs, et de leur expérience. On vous encourage d'ailleurs à commenter cet article si vous possédez ce modèle.
SSD
Cette année, Apple a inauguré une nouvelle génération de SSD, qui n'utilise plus un contrôleur SATA comme l'an dernier, mais qui vient se brancher directement sur le PCI-Express. Ce bus fait figure d'autoroute directe entre le disque et le CPU, tandis que la précédente solution se comparait plutôt à une voie rapide, si l'on garde cette métaphore routière.
Dans le MacBook Air et l'iMac, Apple n'utilise que 2 lignes de PCIe (chaque ligne correspond à 1Go/s environ, il en faut donc deux pour conserver ce débit en lecture et en écriture). Sur les MacBook Pro retina, on a découvert qu'avec l'option SSD à 1To (+500€/550CHF), Apple utilisait cette fois 4 lignes de PCIe :
Du coup, cette connectique offre un débit potentiel d'environ 2Go/s en lecture/écriture, ce qui nous laisse pas mal de marge avec les prochaines générations de SSD. Ici, le modèle haut de gamme se démarque donc nettement de ses petits frères, avec des vitesses de pointes (sur les gros fichiers) dépassant allègrement les 1Go/s !
Sur le reste de la gamme (256, 512Go), les disques sont assez similaires et offrent des performances voisines :
Au final, si vous traitez des fichiers vidéos ou des gros PSD, l'option 1To est donc clairement à considérer. En revanche, pour l'utilisateur moyen, la différence sera bien moins nette en usage courant. Il faut bien comprendre qu'il y a pour l'instant de bien plus grandes différences entre un disque à plateau et un SSD, qu'entre deux SSD de vitesse différente.
Thunderbolt, 2 fois plus rapide
Avec l'arrivée prochaine de l'USB3 à 10Gbps, Intel se devait de réagir. Mais ce n'est pas la seule raison pour laquelle le Thunderbolt est passé de 10 à 20Gbps cette année.
La motivation principale concerne la vidéo, et la diffusion de flux 4k. La norme DisplayPort 1.2 autorise désormais une bande passante de 17.28 Gbit/s, impossible à obtenir avec le Thunderbolt 1. Si les moniteurs gérant une telle définition ne sont pas encore nombreux (aucun chez Apple), ils devraient envahir le marché ces prochaines années. Ainsi, tout vidéaste qui souhaite voir l'avenir avec sérénité pourra investir dans ce nouveau MacBook Pro sans être obligé de changer de machine d'ici 6 à 12 mois.
Sur le plan technique, Intel a fait les choses bien : les connecteurs ne changent pas et les câbles actuels gèrent parfaitement le Thunderbolt 2. En réalité, la seule différence concerne le contrôleur, que seuls les MacBook Pro et les futurs Mac Pro posséderont cette année.
Sans rentrer dans les détails techniques, Intel a simplement décidé de ne plus diviser la bande passante par deux, avec l'écran d'un côté (10Gbps) et les données de l'autre (10Gbps). Les deux flux ainsi réunis permettent donc d'obtenir 20Gbps symétriques.
Mais concrètement, hormis la 4k, quel est l'intérêt pratique d'une telle hausse de débit ? Je vais vous répondre tout de suite : aucun. Les SSD atteignent à peine les 8Gbps et même les accessoires audios/vidéos récents ont rarement besoin de plus de 10Gbps pour fonctionner.
Du Thunderbolt plus rapide que l'Ethernet
On a quand même fait un petit test avec un câble Thunderbolt relié à 2 MacBook Pro munis du Thunderbolt 2 en TCP/IP. Résultat ? Pas moyen de dépasser les 7Gbps :
La connexion est cependant plutôt stable et peut vous permettre d'échanger des données bien plus rapidement qu'avec un câble Ethernet Gigabit classique. Si vous avez deux SSD PCIe de chaque côté, et de gros fichiers à transférer, la mise en place se fait en quelques secondes : il suffit de brancher le câble et de valider la nouvelle interface, reconnue automatiquement.
WiFi ac : 5 fois plus rapide
La nouvelle norme
aca fait couler beaucoup d’encre ces derniers mois. Apple a en effet lancé au début de l’été, de nouvelles bornes compatibles et a équipé successivement ses MacBook Air, iMac et enfin, MacBook Pro.
Seulement voilà, en pratique, les débits étaient à peine supérieurs au WiFi
nsur ces machines. Le problème, rapidement identifié, était finalement logiciel et Apple a pu corriger le tir avec OS X 10.8.5 puis Mavericks. Désormais, on atteint facilement les 50/60Mo/s… à condition d’avoir une borne
acévidemment.
Précisons aussi qu’on est loin des débits théoriques, mais que ceci est parfaitement normal. Le WiFi est soumis à de nombreuses perturbations electro-magnétiques et la puissance des ondes (déjà très faible par rapport au GSM, par exemple) baisse rapidement derrière la moindre cloison. Dès lors, les chiffres d’Apple sont souvent en grand décalage, même si les débits sont environ 5x plus rapides qu’avec la norme précédente :
Pour en finir avec le WiFi ac, sachez que si vous créez un réseau entre deux Mac compatibles, Apple ne les connectera qu’avec le norme
n, afin (on l’imagine) de maximiser la compatibilité. C’est un peu dommage, surtout lorsqu’on veut transférer des fichiers via AirDrop par exemple, dont les débits restent donc anémiques.
Autonomie
2014 aura été l'année de l'autonomie. Grâce à l'architecture Haswell, un MacBook Air tient désormais la charge plus longtemps qu'un iPad ! Même si l'écran du Retina 15" est toujours pénalisant, Apple affiche 8H en usage web (contre 9 pour le 13"). Précisons que le test de Cupertino est réalisé avec l'écran à 75 % de luminosité.
De notre côté, on a pu confirmer de telles chiffres : les 8H sont atteints et parfois même dépassés en usage bureautique. Tout dépend de ce que vous faites, et du type de pages web consulté. La luminosité joue aussi grandement : en la passant de 75 à 100%, on perd facilement entre 1H et 2H d'autonomie !
Comme chaque année, notre test ultime consiste à faire tourner une vidéo 1080p en boucle dans QuickTime, luminosité à fond. Et cette fois, la machine s'en sort plutôt bien :
Les temps de charge restent assez standards, pas de gros progrès de ce côté là.
Nos souhaits pour la gamme 2014
Si le MacBook Pro retina 15" est bien arrivé à maturité, il reste encore des domaines sur lesquels Apple peut encore progresser.
Une connectique frustrante
Tous ceux qui ont eu un 17" entre les mains regrettent forcément les 3 ports USB intégrés. Sur le Retina, il faudra se contenter de deux prises, situées à l'opposé l'une de l'autre, et rapidement saturées. Sans Hub, difficile de brancher un disque de sauvegarde, un iPhone et une souris, par exemple. C'est d'autant plus regrettable qu'il y a encore largement la place sur le boitier pour rajouter un ou deux connecteurs.
Finalement, on pourra se demander si un troisième port USB n'aurait pas été plus utile qu'une prise HDMI ou un second port Thunderbolt, que bien peu d'entre-nous se servirons vraiment dans l'immédiat.
L'entrée audio disparue
Le Mac a toujours été une référence chez les musiciens, amateurs comme professionnels. Si ces derniers auront adopté des interfaces dédiées, beaucoup se suffisaient des prises jack fournie de série. Sur le Retina, on perd non seulement l'entrée ligne mais aussi l'entrée numérique !
Il ne reste plus que la prise casque sur la tranche :
Heureusement, tout n'est pas perdu. Cette fiche englobe aussi bien une sortie mini-jack qu'une entrée micro amplifiée. D'ailleurs, il est possible de séparer les deux pour utiliser un micro-casque du commerce, avec les deux prises mâles distinctes, grâce à ce genre d'accessoires qui ne coûte que quelques euros sur Amazon :
Si vous avez besoin d'une entrée ligne classique (pour importer vos vieux vinyles par exemple), la seule solution est de passer par l'USB, comme avec l'iMic de Griffin. Attention tout de même, ces accessoires ne sont pas tous d'un même niveau de qualité.
Précisons que sous BootCamp, nous ne sommes pas arrivés à utiliser l'entrée son de la prise casque.
Le SSD et la RAM immuables
Qu'il est dommage qu'Apple soude la RAM sur ce type de machine. S'il y a bien un élément que j'ai changé dans tous les Mac, c'était la mémoire vive ! D'ici 2 ou 3 ans, les besoins seront forcément grandissants et les 8Go fournis en standard paraitront certainement bien peu. Très honnêtement, je ne crois pas qu'Apple reviendra en arrière tant qu'elle n'aura pas trouvé un moyen de ne pas perdre d'espace dans la coque.
Pour le SSD, il y a déjà un peu d'espoir. Certaines boites comme OWC, proposent des kit permettant de mettre à jour les disques, qui se situés sur des barrettes interchangeable, mais munies d'un connecteurs propriétaire. Avec l'arrivées des SSD branchés sur le PCIe, on aurait pu penser qu'Apple s'orienterait vers un connecteur standard (mSATA/mini-PCI-E), mais la Pomme en a décidé autrement. Pour faire simple, il sera très difficile, et surtout, très coûteux de changer son SSD. Mieux vaut donc ne pas se tromper au moment de l'âchat.
Des options peu nombreuses et surtarifées
Il fut un temps où Apple proposait moult options dans ses machines, mais cette époque est révolue. Hormis la RAM, le SSD et éventuellement le processeur, le reste de la bécane est désormais standardisée. Il faut dire que la firme propose de nombreux connecteurs sur base Thunderbolt (FireWire, Ethernet etc.) et que les contrôleurs internes (WiFi, Bluetooth etc.) sont de plus en plus regroupés autour du processeur.
On aurait tout de même aimé pouvoir choisir sa carte graphique par exemple, et pourquoi pas, avoir un modèle AMD. Les joueurs et autres professionnels de l'image auraient été ravis de pouvoir accéder à des cartes, certes plus gourmandes en énergie, mais aussi plus puissantes (comme la 770M, 780M...) comme sur l'iMac.
Un petit mot sur le prix (on y revient plus bas) largement surfacturé. Ainsi, on trouve dans le commerce des SSD autour de 0,6€ le Go, tandis que chez Apple, on est plutôt au dessus d'un euro/Go.
Quel modèle choisir ?
Pas toujours facile de s'y retrouver dans la jungle des options et des modèles. Malgré une petite baisse de prix, on se demande souvent s'il vaut mieux rajouter de la RAM, gonfler le SSD ou choisir un processeur plus puissant. Voici nos conseils.
8 ou 16GO de RAM ?
Avec Mavericks, les besoins en RAM ont diminué grâce à la
compression de la mémoire en temps réel. En pratique, même avec Mountain Lion, rares sont les moments où votre Mac consommera plus de 4GO de RAM en usage bureautique classique.
Voici cependant quelques conseils :
• la RAM étant soudée sur ces machines, le choix de la quantité se fera uniquement au moment de l'achat
• Si aujourd'hui, 8Go paraissent assez, ce ne sera pas forcément le cas dans 3 ou 4 ans. Pensez qu'un surplus de RAM d'ici quelques années peut aider à la revente.
• 16Go n'auront à moyen terme, vraiment d'utilité que pour des applications professionnelles ou certains jeux à venir.
Un processeur plus puissant ?
Sur le 15", Apple fournit un processeur Core i7 quadri-coeur sur toute la gamme et c'est une excellente chose : cette puce est puissante et parfaitement adaptée à tous les usages.
Au moment de l'achat, il est cependant possible de choisir un processeur plus rapide, pour 200 à 300€ supplémentaires. Voici nos conseils :
- Sur le modèle de base, il nous parait plus judicieux de se reporter sur l'option SSD de 512Go plutôt que de gagner 300Mhz. Cette machine étant déjà bridée par son GPU intégré, et à moins de la passer à 2.6Ghz, la différence de performance reste sera relativement faible.
- En revanche, le passage de 2.0 à 2.6Ghz offre un écarte de performances important. A vous de voir, mais même sur les appli pro, la tendance est plutôt à l'utilisation d'OpenCL que des cycles CPU.
- Le passage à 2.6Ghz sur le modèle haut-de-gamme peut s'avérer intéressant, malgré le prix : si l'on ne gagne que 300Mhz sur chaque coeur, on attend presque les 4Ghz en TurboBoost. Mais là encore, ne vaut-il mieux pas passer au SSD à 1TB et profiter du PCIe plus rapide ?
SSD interne ou externe ?
Si Apple a (légèrement) revu ses capacités, on est encore loin des 2 à 3 To présents en standard sur les disques à plateaux. Reste que le gain offert par le SSD compense largement qu'on se serre un peu la ceinture sur la taille du disque.
Aujourd'hui, avec un usage professionnel de la machine, 256Go semblent un minimum pour ne pas se sentir rapidement à l'étroit. On vous conseillera tout de même 512Go, surtout à l'heure de la vidéo HD et des photos de plus de 10MP.
Voici quelques conseils pour gérer au mieux ses disques sur un MacBook Pro retina :
- pour les sauvegardes ou du stockage "longue durée", utilisez toujours un disque externe à plateaux. C'est pas cher, de grande capacité et vous n'avez pas besoin de performances pour ces opérations qui s'effectuent en tâche de fond.
- les SSD externes sont encore chers, mais ils constituent un bon complément au stockage interne, notamment lorsque vous avez besoin de gros fichiers (rushs vidéos, PSD, films, musique, disques de travail...)
- n'oubliez pas non plus les cartes SD, en complément. Certaines sont désormais très rapides, de grande capacité (32, 64Go...) et permettent de stocker et de s'échanger rapidement des fichiers.
- évitez pour le moment les disques Thunderbolt. Ils sont bien plus chers que ceux en USB3 et ne présentent qu'un intérêt limité. Il faut savoir que les temps d'accès sont plus courts et qu'ils permettent aussi d'économiser un port USB, mais on ne gagne rien sur les débits.
Et la gamme précédente ?
Apple propose ponctuellement la gamme précédente sur son Refurb. Les réductions sont parfois importantes, idéales pour les budgets serrés.
Cette année, les nouveautés sont quand-même nombreuses et il y a de quoi hésiter. Acheter une ancienne machine peut vous faire économiser plusieurs centaines d'euros, au prix d'une obsolescence plus rapide. D'ici 2 ou 3 ans, lorsque vous aurez envie de la revendre, son prix aura alors fondu bien plus vite que la gamme actuelle. Par ailleurs, des technos comme le WiFi ac, le Thunderbolt 2, les GPU Iris et l'autonomie en nette hausse sont loin d'être anecdotiques pour les années à venir.
Encore une fois, pesez bien le pour et le contre avant de vous rabattre sur un modèle de 2012 : ce qui peut paraitre intéressant dans l'immédiat n'est pas toujours une bonne affaire sur la durée.
Cette année, le Refurb est surtout intéressant si vous n'avez pas plus de 2000€ à dépenser dans un MacBook Pro 15" : plutôt que de prendre le modèle 2013 de base, vous aurez une machine bien plus efficace en 2D/3D avec un modèle 2012.
Où acheter ?
Vous pouvez acheter ces machines directement chez Apple, mais n'oubliez pas non plus l'Apple Store Education.
Ces modèles sont également disponible à la fnac, ou par exemple chez boulanger.