Le Buffalo MiniStation SSD 256Go USB3 & Thunderbolt en test !
Par Didier Pulicani - Publié le
Un SSD externe, pour quoi faire ?
La question peut paraitre naïve, à l'heure où l'on trouve des disques externes autoalimentés de 1To autour de 70€. Pourquoi diable aller payer jusqu'à 5 fois le prix, pour des capacités trois à cinq fois plus faibles ?
Choisir un SSD n'a qu'un seul objectif, bien connu, celui d'apporter un confort de travail hors normes, grâce à des vitesses de transferts 10 à 100 fois plus rapides que celles des disques classiques. A l'heure où les SSD internes des portables peinent à dépasser les 512Go, on se retrouve rapidement pris en otage, à devoir compléter par des solutions externes tout juste bonnes à faire des sauvegardes.
Lorsqu'on utilise des logiciels comme Photoshop, Final Cut Pro, After Effects ou même Logic, les fichiers utilisés sont très volumineux et il n'est pas toujours possible de les stocker sur le disque principal. Par ailleurs, chacun de ces logiciels nécessite beaucoup d'espace sur leurs partitions dites
de travail, où seront stockés les caches. Ces derniers permettent d'accélérer et de précalculer certains traitements ou de décompresser un fichier pour pouvoir l'éditer plus rapidement. Vous imaginez qu'on puisse alors gagner plusieurs minutes sur un traitement Photoshop, lorsque ce dernier a besoin d'éditer un gros PSD sur plusieurs dizaines de Go !
Mais n'en rester qu'aux performances serait bien mal connaitre le monde du SSD. Ce type de disque ne possède pas de partie mécanique, ce qui le rend plus fiable et totalement silencieux. Pas de
clic-clicni de ventilateur, le disque chauffe assez peu et surtout, il est bien moins gourmand en énergie. Etant alimenté par le port USB, vous pouvez ainsi espérer gagner quelques Watts sur la batterie du Mac.
Vous l'avez compris, le SSD externe s'adresse donc principalement aux professionnels (ou aux amateurs en manque de place et de performances, comme les joueurs), et se présente comme le compagnon idéal d'un MacBook Pro.
Un boitier efficace et bien équipé
Buffalo nous a donc envoyé un disque MiniStation externe équipé d'un SSD de 256Go, la plus grosse capacité disponible.
Auto-alimenté, il ne requiert aucun bloc externe et ses dimensions s'apparentent à celles d'un disque 2,5" classique. Faible encombrement, donc, et un poids contenu puisqu'il affiche à peine 260 grammes sur la balance.
Du côté des connectiques, on retrouve deux prises : l'USB3 d'un côté et le Thunderbolt de l'autre. Le constructeur fournit directement les deux câbles, un geste apprécié lorsqu'on sait qu'une version Thunderbolt approche vite les 30 à 40€ chez Apple.
Pour le reste, malgré le plastique omniprésent, les finitions sont très correctes, les couleurs se marient bien avec l'aluminium des MacBook Pro et le boitier est muni de patins antidérapants, ainsi que d'un témoin de fonctionnement.
Performances : USB contre Thunderbolt
Buffalo aurait pu se contenter de l'USB 3, mais a choisi de rajouter un contrôleur Thunderbolt, ce qui permet de le brancher sur la plupart des Mac sortis après 2011. Cela autorise donc à d'anciennes machines, qui ne sont pas équipées d'USB3, de profiter des performances du SSD sans compromis. Par ailleurs, même sur les Mac récents, il est agréable de ne pas squatter un énième port USB, surtout lorsqu'ils sont peu nombreux, c'est le cas sur les MacBook Air ou les MacBook Pro Retina.
Nous avons donc testé tour à tour les deux interfaces, aussi bien en lecture qu'en écriture, et sur différents types de fichiers. Pour rappel, en usage courant, Mac OS X et les applications passent leurs temps à lire et écrire de petites quantité de données, un domaine où les disques à plateaux ont bien du mal à tenir des débits acceptables (la tête de lecture se déplace en permanence). Les SSD s'en sortent eux, beaucoup mieux.
Thunderbolt
Les performances obtenues en Thunderbolt sont très bonnes, avec des débits jusqu'à 350Mo/s en lecture et autour de 250Mo en écriture. Certains concurrents font mieux, mais à partir de 200/300Mo/s, la différence est à peine visible en usage courant.
USB3
En USB3, les débits obtenus sont assez similaires au Thunderbolt. C'est normal, puisque les disques utilisés plafonnent autour de 2,8Gbps, bien loin de saturer les 5Gbps de l'USB3 (et les 10 du Thunderbolt). L'USB3 (pour une raison qui nous échappe) est même un peu plus régulier sur les blocs entre 32 et 256Ko mais les valeurs seuils sont rigoureusement les mêmes.
USB2
Certains pourraient juger l'opération inutile, mais nous avons quand-même testé les débits en USB2. Malgré la limitation nette de l'interface autour de 35Mo/s en crête, les débits sont plutôt bons sur les petits fichiers. En clair, même avec de l'USB2, on peut allègrement profiter des bienfaits du SSD, sur un disque de travail. En revanche, sur les gros fichiers, un disque à plateau offrira des performances similaires et le SSD ne présentera aucun intérêt.
Saturation des débits
Un dernier bench, que l'on réalise souvent quand on test des machines Apple, consiste à saturer le disque avec des fichiers de 100Mo. Cela permet souvent d'atteindre les débits maximaux.
Et là, petite surprise, c'est l'USB3 le plus rapide, bien que tout ceci se joue dans un mouchoir de poche.
Dernier point, le Thunderbolt offre techniquement une latence moins élevée que l'USB3. Ainsi, les temps d'accès sont généralement un peu plus faibles, c'est d'ailleurs un des principaux avantages de la norme. Si la différence se ressent sur du matériel audio, la perception sera bien moins visible sur ce type de disque, en usage courant.
Conclusion, tarifs et disponibilité
Au final, nous n'avons pas grand chose à reprocher à Buffalo sur le plan technique. Même si l'on aurait peut-être aimé des capacités plus importantes et des disques un peu plus rapides, le boitier est de bonne qualité, transportable et accompagne idéalement un MacBook, dans un usage professionnel. La double-connectique ne sera pas utile à tout le monde, mais elle permet aussi d'alterner les ports utilisés, en fonction des besoins.
Le seul vrai reproche concerne le prix. Comptez au moins 260€ en 128Go et presque le double en 256Go. On arrive à pratiquement 2€/Go, alors que les SSD du commerces (sans boitier) se négocient aujourd'hui entre 50 centimes et 1€ du Go. La faute au Thunderbolt, sans doute, dont les câbles et les connecteurs sont encore chers à produire.
• A l'heure où nous écrivons ces lignes, Pixmania propose les deux modèles respectivement à 264,30 € et 399 €.
• Amazon vend également les deux capacités sur sa boutique française.
• Enfin, la Fnac a souvent des offres intéressantes sur ce produit.
Méfiez-vous tout de même des frais de ports, quand vous comparez les prix.