Painter 12, du nouveau chez Corel
Par Arnaud Morel - Publié le
Essentiellement destiné aux illustrateurs professionnels, nous avons sollicité Olivier Audy, dont c'est justement le métier, pour nous donner son sentiment sur cette nouvelle version, notamment les améliorations de performances. Voici donc un test express, subjectif mais fort pertinent de Painter 12 Mac.
Painter 12, le dessin pour les Pros
Ce petit test de Painter 12 n'a pas pour but d'être exhaustif, mais juste de partager l'avis d'un modeste gribouilleur numérique.
Les dernières fonctions de dessin numérique qui m'ont surpris ces derniers temps venaient principalement de chez Adobe, avec les fantastiques "real bristles" de Photoshop CS5, ces pinceaux artistiques qui "imitent" vraiment la peinture traditionnelle.
Associées à l'excellente option qui gère la pression du stylet Wacom pour déterminer l'opacité du flux de peinture, le dessin numérique se fait de plus en plus intuitif et ergonomique. Adobe a aussi sur "relativement" optimisé ses outils de peinture, puisque sur un Mac Quad core (je possède un Macpro 2010 Quad 2,8 Ghz/16 go de RAM), on arrive quasiment à 300% de cpu lorsqu'on utilise de grosses brosses. Tout ceci semblant fort goutu, Corel avec sa version vieillissante de Painter 11 se devait de défendre ses couleurs ! Alors, est-ce chose faite avec ce Painter 12 ?
Les performances au rendez-vous
En implémentant un certains nombres de fonctions qui faisaient vraiment défaut à la version précédente, on peut aisément dire que Corel a mis du coeur à l'ouvrage pour ce Painter 12. Entre autres:
Dans l'ensemble le logiciel a été largement optimisé, le multicoeur est à l'honneur: mon Macpro Quad a atteint les 650% de cpu avec des brosses de grande taille. L'annonce de Corel concernant l'optimisation des brosses censées être 3 à 5 fois plus rapides n'est pas du chiqué.
La gestion de grands formats est désormais beaucoup plus appréciable !… On travaille sur des A4 en 300 dpi avec des pinceaux numériques sans s'arracher les cheveux; n'oubliez pas cependant de cocher "Multicore" dans la palette de propriété (Menu "Window" -> "Brush control panel" -> "General") de la brosse que vous utilisez afin que Painter tire parti de tous les coeurs de votre Mac.
Le zoom a été revu, et l'antialiasing est désormais vraiment excellent quel que soit la taille du zoom appliqué à l'image. Photoshop avait, depuis sa version CS4 developpé cette fonction qui, incontestablement, "flatte" l'oeil de l'utilisateur. What you see is what you'll get !
De nouvelles fonctions séduisantes
Les brosses huiles et aquarelle ont été améliorées: en temps réel, on peut voir son aquarelle se diffuser sur le papier, les couleurs se mélangeant entre elles. Un cpu puissant est préférable, on s'en doute.
Très pertinents, des raccourcis clavier permettent de modifier à la volée la taille du pinceau (pomme+alt+clic), son opacité, son orientation, mais aussi sa forme.
La fonction symétrie, inspirée de Sketchbook pro d'Autodesk, évite de passer par des hacks comme "Mirror Pad" pour Painter 11. Corel a même été plus loin en proposant une fonction Kaélidoscope qui permet de répercuter un motif sur l'ensemble de la surface de travail. Certains trouveront cette fonction cheap, mais après l'avoir testée on s'aperçoit qu'il est très amusant de pouvoir combiner des effets de matière avec une répétition en motif.
Un navigateur directement inspiré des logiciel Adobe fait son apparition.
Des soutiens artistiques forts
Corel met à disposition sur son site des tutoriaux, vidéos, Webinars, permettant de se faire une belle idée des nouvelles fonctions; des dessinateurs numériques fameux comme Andrew Jones , le célèbre maitre de la peinture numérique, parrainent le logiciel de façon contributive (tumoraux, brosses, etc.). L'éditeur cherche réellement à créer une émulation artistique vis à vis de son logiciel.
Des illustrateur fameux comme Ryan Church ou Todd Lockwood figurent aussi comme "Painter Master" et parrainent le logiciel.
Ainsi, vous n'oublierez pas de télécharger les add-on de Corel, qui vous permettront de profiter au maximum des possibilités de cette nouvelle version, avec au programme:
• Des brosses pré-programmées pour l'aquarelle et l'huile digitale
• Des actions graphiques (mouillage virtuel de papier)
• Des workspaces (interfaces personnalisées) dédiés à différents types de travaux graphiques (peinture, illustration, dessin, esquisse…)
• Des brosses de motifs assez épatantes
Conclusion
En conclusion, je dirais que cette version de Painter me réconcilie avec le logiciel: l'utilisation du multicoeur (même si le 64 bits n'est pas supporté sur mac) réjouira de nombreux illustrateurs qui peinaient sur de grands formats. On se sent moins rebuté par les limites physiques du logiciel, ce qui donne envie d'aller plus loin dans l'apprentissage. Le remaniement des outils graphiques boostera la créativité des dessinateurs en quête de nouveaux effets de matières.
Mais si l'on compare Painter à Sketchbook, Photoshop ou artrage, le même sentiment nous étreint toujours vis à vis de l'interface : parfois trop de choix, une foultitude de curseurs et de paramètres pour gérer les brosses, qui peuvent décourager l'artiste demandeur avant tout d'accessibilité dans ses outils de travail. L'interface remaniée et la richesse du logiciel confèrent néanmoins un aspect ludique qui peut ravir les débutants amateurs peinture virtuelle. Les utilisateurs chevronnés et adeptes du logiciels de Corel, eux, trouveront sans aucun doutes que c'est la meilleur version réalisée à ce jour.
Olivier AUDY
Une version d'essai est à télécharger ici