Coup de tonnerre : Qualcomm veut racheter Intel !
Par Vincent Lautier - Publié le
Voilà une nouvelle inattendue : le Wall Street Journal a révélé que Qualcomm aurait engagé des discussions pour racheter Intel. Bien que rien ne soit encore joué, cette information pourrait bien chambouler l’équilibre de l’univers des puces pour ordinateurs. Qui aurait imaginé, il y a quelques années, que le spécialiste des processeurs mobiles lorgnerait sur le géant historique des puces x86 ?
Une certitude : Intel n’est plus l’ogre qu’il était. Ça n’explique pas tout, mais avec la perte d’Apple en 2020 au profit de ses propres puces ARM, la firme a perdu gros. Les déboires s’accumulent, avec une chute vertigineuse de 60% de ses actions cette année. En 2023, Intel avait tenté de reprendre le dessus en rachetant Tower Semiconductor pour contrer la domination de TSMC, mais l’accord a été bloqué par les régulateurs. Cette tentative infructueuse a laissé l’entreprise affaiblie et à la merci de nouvelles offensives, dont celle du jour.
De l’autre côté, Qualcomm semble vouloir élargir son terrain de jeu. Après avoir dominé le secteur des smartphones, le fabricant de puces ARM a récemment investi le marché des ordinateurs en équipant les nouveaux Surface de Microsoft. Résultat : des performances très acceptables qui mettent ces ordinateurs au niveau des puces M3 d’Apple sur certains tests. Alors, pourquoi ne pas viser encore plus grand ? Un rachat d’Intel permettrait à Qualcomm de s’imposer définitivement dans le monde des PC.
Qualcomm et Intel sont deux géants de l’industrie des semi-conducteurs avec des histoires très différentes. Intel, fondée en 1968 par Robert Noyce et Gordon Moore, est à l’origine de nombreuses innovations qui ont façonné l’informatique moderne. Leur première grande réussite, le microprocesseur 4004, a lancé la révolution des ordinateurs personnels. Grâce à des produits phares comme les processeurs Pentium (perso, j’ai eu le premier Pentium 60, c’était incroyable), Intel a dominé le marché des PC pendant des décennies avec son architecture x86, adoptée par IBM pour ses ordinateurs personnels dans les années 1980.
De son côté, Qualcomm a été fondée en 1985 par Irwin Jacobs et six autres ingénieurs. La société s’est d’abord concentrée sur les technologies de communication sans fil, en développant le CDMA (une norme importante pour la téléphonie mobile). Puis, vous le savez, à partir des années 2000, Qualcomm a connu une croissance rapide grâce à ses puces Snapdragon, qui équipent la majorité des smartphones Android. Contrairement à Intel, Qualcomm a adopté un modèle de fabrication sans usine, se concentrant sur la conception de puces tout en sous-traitant leur production.
Attention, ce rachat potentiel est loin d’être une formalité. On parle de deux géants, et les obstacles réglementaires seront nombreux. Une fusion de cette envergure pourrait bien donner des sueurs froides aux autorités antitrust, qui sont aux abois depuis quelques années. Pour éviter de finir dans l’impasse, Qualcomm pourrait envisager de revendre certaines divisions d’Intel. On se souvient, par exemple, que la division modems d’Intel avait été cédée à Apple en 2019.
Que cet accord aboutisse ou non, cette tentative de rachat illustre bien l’évolution fulgurante du marché des semi-conducteurs.
Intel va mal
Une certitude : Intel n’est plus l’ogre qu’il était. Ça n’explique pas tout, mais avec la perte d’Apple en 2020 au profit de ses propres puces ARM, la firme a perdu gros. Les déboires s’accumulent, avec une chute vertigineuse de 60% de ses actions cette année. En 2023, Intel avait tenté de reprendre le dessus en rachetant Tower Semiconductor pour contrer la domination de TSMC, mais l’accord a été bloqué par les régulateurs. Cette tentative infructueuse a laissé l’entreprise affaiblie et à la merci de nouvelles offensives, dont celle du jour.
De l’autre côté, Qualcomm semble vouloir élargir son terrain de jeu. Après avoir dominé le secteur des smartphones, le fabricant de puces ARM a récemment investi le marché des ordinateurs en équipant les nouveaux Surface de Microsoft. Résultat : des performances très acceptables qui mettent ces ordinateurs au niveau des puces M3 d’Apple sur certains tests. Alors, pourquoi ne pas viser encore plus grand ? Un rachat d’Intel permettrait à Qualcomm de s’imposer définitivement dans le monde des PC.
Rappel historique
Qualcomm et Intel sont deux géants de l’industrie des semi-conducteurs avec des histoires très différentes. Intel, fondée en 1968 par Robert Noyce et Gordon Moore, est à l’origine de nombreuses innovations qui ont façonné l’informatique moderne. Leur première grande réussite, le microprocesseur 4004, a lancé la révolution des ordinateurs personnels. Grâce à des produits phares comme les processeurs Pentium (perso, j’ai eu le premier Pentium 60, c’était incroyable), Intel a dominé le marché des PC pendant des décennies avec son architecture x86, adoptée par IBM pour ses ordinateurs personnels dans les années 1980.
De son côté, Qualcomm a été fondée en 1985 par Irwin Jacobs et six autres ingénieurs. La société s’est d’abord concentrée sur les technologies de communication sans fil, en développant le CDMA (une norme importante pour la téléphonie mobile). Puis, vous le savez, à partir des années 2000, Qualcomm a connu une croissance rapide grâce à ses puces Snapdragon, qui équipent la majorité des smartphones Android. Contrairement à Intel, Qualcomm a adopté un modèle de fabrication sans usine, se concentrant sur la conception de puces tout en sous-traitant leur production.
C'est loin d'être fait !
Attention, ce rachat potentiel est loin d’être une formalité. On parle de deux géants, et les obstacles réglementaires seront nombreux. Une fusion de cette envergure pourrait bien donner des sueurs froides aux autorités antitrust, qui sont aux abois depuis quelques années. Pour éviter de finir dans l’impasse, Qualcomm pourrait envisager de revendre certaines divisions d’Intel. On se souvient, par exemple, que la division modems d’Intel avait été cédée à Apple en 2019.
Que cet accord aboutisse ou non, cette tentative de rachat illustre bien l’évolution fulgurante du marché des semi-conducteurs.