Test des MacBook Air M3
Par June Cantillon - Publié le
Après avoir introduit un nouveau design en juillet 2022 puis une version 15 pouces l'été dernier, Apple fait évoluer sa gamme de MacBook Air en lui offrant la dernière puce M3, accompagnée de quelques nouvelles fonctionnalités. Cette nouvelle génération saura-t-elle se démarquer face aux modèles M1 et M2 actuellement proposés en promotion ? Voici notre avis !
Parmi les trois premières machines disposant de la puce M1, figurait en bonne place le MacBook Air (aux côtés des Mac mini et MacBook Pro 13 pouces). Le succès critique et commercial a été immédiat tant la machine, au design pourtant inchangé, était transfigurée par le passage aux puces Apple Silicon.
Depuis le 10 novembre 2020, nous sommes entrés dans l'ère des Mac Apple Silicon. Si certains ont pu être plus frileux ou obligés d'attendre la disponibilité de leurs logiciels, je me suis lancé dès le premier jour avec un Mac mini M1, puis avec un MacBook Pro M1 Pro que j'utilise encore avec autant de bonheur aujourd'hui, et sur lequel je tape ce texte. S'il a un peu fallu endosser le rôle de cobaye et essuyer quelques plâtres, avec notamment des logiciels qui ont tardé à être optimisés, le bilan est plus que positif.
Avec l'avènement des puces Apple Silicon, le Mac portable d'entrée de gamme boxe désormais dans une toute autre catégorie et dit enfin adieu aux performances souvent décevantes des processeurs Intel basse consommation, que ce soit pour le CPU ou le GPU intégré, particulièrement inadaptés aux jeux ou aux logiciels exigeants.
Ceux qui ont eu un MacBook Air Intel -ou, encore pire, un MacBook 12 pouces- le savent, lancer le moindre jeu ou logiciel un tant soit peu exigeant se transformait en pénible séance de diapositives, et le CPU était nettement moins puissant que sur toutes les autres machines du catalogue Apple, au point d'en limiter grandement les possibilités, en dehors d'un usage réellement basique.
Avec les puces Apple Silicon en lieu et place des processeurs Intel, non seulement le MacBook Air dispose enfin d'une puissance CPU en nette hausse, équivalente aux versions de base des Mac mini, iMac, et même des MacBook Pro, mais les performances graphiques font également un incroyable bond en avant (toutes proportions gardées, il ne s'agit pas non plus d'une bête de course capable de rivaliser avec les GPU moyen/haut de gamme d'AMD ou Nvidia).
Le passage aux puces Apple Silicon permet tout de même de lancer des logiciels plutôt exigeants sans que le Mac ne tire immédiatement la langue, et de s'adonner aux quelques titres disponibles dans des conditions acceptables, le tout en proposant une réactivité jubilatoire et une bonne autonomie.
Les Mac Apple Silicon ont apporté des avantages dont il serait très difficile de se passer maintenant qu'on y a goûté. On pourrait ainsi citerune autonomie confortable, une réactivité accrue, une sortie de veille immédiate, le retour des ports HDMI et du lecteur de carte SD ainsi que du MagSafe sur certains modèles, le tout dans un silence fort agréable la plupart du temps, et même total lorsqu'il s'agit du MacBook Air. À cela s'ajoute les atouts traditionnels des Mac, une finition exemplaire, un trackpad parmi les meilleurs du marché, et des haut-parleurs intégrés impressionnants pour la taille des machines.
Ainsi, il est désormais possible de partir travailler sans prendre le chargeur (sauf si vous lancez d'intenses sessions sur des applications exigeantes, mais dans ce cas, vous tiendrez tout de même une bonne matinée), ou de brancher un écran externe sans entendre se déclencher une agaçante soufflerie (spéciale dédicace à mon MacBook Pro 16 pouces Intel que je ne regrette pas une seconde).
Malgré ce bilan globalement positif, tout n'est pas rose non plus. Ainsi, certains ont encore du mal avec l'encoche apparue sur les MacBook Air avec la version M2 (personnellement, je n'y fais absolument pas attention, mais ce n'est pas le cas de tout le monde), les contrôleurs USB d'Apple ne sont toujours pas au niveau de ceux des Mac Intel, il reste quelques logiciels qui ne tournent toujours pas nativement sur les Mac Apple Silicon, le catalogue est plus que famélique pour les jeux vidéos, et il est désormais impossible de booter sous Windows pour ceux qui en ont vraiment besoin (il existe néanmoins quelques solutions).
Si les nouveaux Mac vont dans le bon sens, et qu'Apple semble enfin écouter les demandes de ses clients tout en évitant les erreurs grossières comme le clavier papillon, il reste tout de même une belle marge de manœuvre afin d'encore améliorer ces machines à l'avenir. Est-ce le cas pour ces MacBook Air M3 flambants neufs ?
Unique nouveauté visible de l'extérieur, le coloris Minuit de ce MacBook Air M3 profite du même traitement que le Noir sidéral des MacBook Pro M3 Pro et M3 Max afin de réduire le traces de doigts sur sa coque en aluminium.
Hélas, trois fois hélas, s'ił y a du mieux, ce coloris Minuit 2024 reste un véritable aimant à traces de doigts, pourtant propres lors de cet essai. Cela dépendra des sensibilités, mais pour moi, les marques sont trop visibles, trop rapidement, surtout lorsque l'on compare aux autres coloris qui marquent très nettement moins, et qui se nettoient plus facilement.
Dommage, car ce bleu ardoise sombre est très joli, tout du moins lorsque vous ne touchez pas votre ordinateur, avec une teinte qui varie en fonction de la luminosité. Personnellement, je passe mon tour, et c'est d'autant plus dommage que plus le MacBook Air est sombre, et moins la grille métallique entourant les touches saute aux yeux, avec un rendu global plus agréable (c'est évidemment subjectif, n'hésitez-pas à nous donner votre avis sur ce point et votre coloris préféré dans les commentaires).
Autre nouveauté pour le MacBook Air cette année, l'arrivée du Wi-Fi 6E en lieu et place du Wi-Fi 6. Pour rappel, les appareils Wi-Fi 6 utilisent les bandes 2,4 et 5 GHz, et la norme Wi-Fi 6E permet de mettre à profit certaines fréquences de la bande des 6 GHz afin de proposer des débits élevés et une connexion plus stable (grâce, entre autres, à un réseau moins encombré), le tout avec le protocole de sécurité WPA3 et une latence réduite.
Sur le même routeur compatible Wi-Fi 6E, au même moment et à exactement la même distance, il y a réellement une belle différence entre nos deux MacBook Air M2 (Wi-FI 6) et M3 (Wi-FI 6E).
Le débit descendant (download) double presque en passant de 680 Mb/s à 1 340 Mb/s, soit une augmentation de 97%. Pour les débits montants, la variation est minime, mais les performances sont surtout bridées par ma connexion (8Gb/s en download et 700 Mb/s en upload). Ayant récemment déménagé, j'ai changé de routeur et dispose désormais d'un disque réseau directement connecté à ce dernier. Cela m'a permis de mesurer des débits en local frôlant les 170 Mo/s, de quoi effectuer des transferts à une vitesse intéressante. Si le débits sont très importants pour vous, le passage au Wi-Fi 6E de ce MacBook Air M3 pourrait être intéressant.
Nous devrions voir des progrès encore plus nets à l'avenir lorsque le Wi-Fi 7 sera disponible sur les Mac, avec une bande passante plus élevée, et la fonction MLO -pour Multi-Link Operations- permettant l'utilisation simultanée de multiples bandes de fréquence Wi-Fi (2,4/5 et 6GHz), alors qu'il n'est possible de profiter que d'une bande à la fois sur le Wi-Fi 6/6E.
Avec le MacBook Air M3, Apple utilise à nouveau 2 puces de mémoire flash dès la configuration de base en 256Go.
C'est une bonne nouvelle pour ceux qui optent pour ce modèle avec des débits en légère hausse en écriture, 1 700 Mo/s au lieu de 1 500 Mo/s sur le M2 (doté d'une seule puce), et nettement supérieurs en lecture ( 2 770 Mo/s). Si le retour à l'usage de deux puces est à saluer, les performances globales restent en-dessous de ce que nous avions mesuré sur le MacBook Air M1 de même capacité, dommage.
Les performances du MacBook Air M3 disposant d'un SSD de 512Go sont très proches de celles du MacBook Pro M3 de même capacité. Si vous désirez profiter de débits encore plus élevés, il faudra passer aux MacBook Pro M3 Pro ou M3 Max.
Avec cette nouvelle fournée de puces Apple Silicon, la firme passe à une gravure en 3nm, inédite sur un processeur grand public. Cette gravure plus fine permet d'attendre des gains en performances via la montée en fréquence ainsi que grâce à la nouvelle architecture. Pour cet article nous disposons des deux variantes des puces M3, avec 8 ou 10 cœurs GPU.
La puce étant la même sur toutes ces machines niveau CPU, les scores sont très proches, ce qui est tout à fait normal. Notons que sur un seul cœur, la puce M3 impressionne, s'offrant tout simplement la première place du classement global pour un processeur grand public, devant le très récent Intel Core i9-14900K (2235 points). La performance est remarquable, particulièrement lorsque l'on prend en compte que le Core i9-14900K est un processeur de machine de bureau montant à 6 GHz, qu'il faut refroidir à grands frais pour atteindre les performances maximum et capable d'exiger plus de 250W à lui seul.
Sur un seul cœur, le M2 progresse de 10,4% face au M1, et le M3 de 21% par rapport à son ainé. Lorsque toute la puce est sollicitée et à nombre de cœurs équivalent (8 cœurs pour toutes les puces), le M2 représente une progression de 16,5% face au M1, et le M3 progresse de 20,1% par rapport au M2. Le passage de la puce M2 à M3 est donc plus marqué qu'entre le M1 et le M2.
Sur Cinebench R23, on observe une évolution de 5,7% sur un cœur et de 8,9% lorsque toute la puce est sollicitée entre le M1 et le M2, et un gain de 18,8% sur un cœur entre le M2 et le M3 et de 8,5% en mulitcœur. En passant directement du M1 au M3, on obtient des gains de 25,5% sur un cœur et de 18,1% lorsque tous les cœurs rentrent en jeu;
Logic Pro aime les cœurs performants et nous permet de vérifier plusieurs points intéressants. Tout d'abord, le refroidissement passif ne bride pas la puce M3 sur la durée dans cet exercice (tout du moins avec une température ambiante d'environ 21°) et permet donc de maintenir les performances. Un bon point.
En effet, le nombre de pistes maximum pris en charge se maintient, même sur une longue session, avec un score identique sur le 13 pouces comme sur le 15 pouces. Ainsi, le MacBook Air M3 obtient ici le même score que le MacBook Pro M3 pourtant pourvu d'un ventilateur. Si vous avez besoin de davantage de puissance, les Mac dotés d'une puce M3 Pro et M3 Max seront nécessaires, mais le MacBook Air M3 pourra tout à fait être utilisé pour de la M.A.O avec des projets de bonne taille, le tout dans un silence absolu, ce qui est un avantage pour ce type d'utilisation.
J'ai également essayé sur des projets comptant une centaine de pistes sur Pro Tools, avec toutefois moins de plugins par piste que sur notre benchmark, et le MacBook Air M3 n'a pas bronché, chapeau ! j'avoue avoir été impressionné par ces machines qui sont capables de prendre en charge des projets qui auraient mis les MacBook Air Intel à genoux.
Selon les propres termes de Johny Srouji, l'homme chapeautant la section Apple Silicon à Cupertino,
Toujours sur Geekbench 5 mais cette fois sur la partie GPU avec l'API Metal, les résultats mettent en évidence la montée en puissance progressive des GPU Apple Silicon. Ainsi, il est intéressant de noter que le MacBook Air M3 d'entrée de gamme avec 8 cœurs GPU fait mieux que la version M2 dotée de 10 cœurs. Le M3 est environ 19% plus performant que le M2 lorsque les deux puces disposent de 8 cœurs GPU, et de 22,2% pour les versions avec 10 cœurs.
Pour Apple, le Dynamic Caching est
Sur GFBench Metal, la différence entre les M2 et les M3 est nettement plus contenue, avec des scores très proches entre les deux générations. Bien entendu, GFXbench Metal ne prend pas en compte les progrès du dernier GPU d'Apple, notamment l'accélération matérielle du Ray Tracing (nous verrons plus bas que c'est une évolution plutôt importante sur des logiciels qui prennent en charge cette technologie).
Sur Shadow of the Tomb Raider, un titre sorti en septembre 2018, les résultats reflètent les tests synthétiques avec une douce évolution entre chaque génération. Notons, que le titre est un peu ancien, ne tourne pas nativement sur les puces Apple Silicon, et n'est réellement jouable en 1080p dans des conditions à peu près correctes qu'à partir du M2 avec 10 cœurs GPU.
Sur Total War : Three Kingdom, les M3 avec 8 et 10 cœurs GPU reprennent un peu de couleurs en affichant respectivement 7 et 9 images par seconde de mieux que leurs équivalents en M2. Avec un nombre d'images par seconde assez peu élevé, c'est un gain significatif représentant +19,4 et +36,8%.
Sur Resident Evil Village, un titre nettement plus récent, les M3 offrent un gain d'images par seconde intéressant, entre 23 et 24% selon le nombre de cœurs GPU. Le jeu est jouable sur les MacBook Air M2 et M3 en 1440p avec des réglages graphiques assez élevés. Notons qu'un MacBook Pro M1 Pro reste encore assez nettement devant dans cet exercice, le nombre de cœurs GPU (16) permettant de compenser ses deux générations de retard en jeu.
Terminons ces tests en jeu avec un des meilleurs titres du moment (pour les amateurs du genre), qui a de plus le bon goût d'être disponible sur Mac. Baldur's gate 3 est en effet disponible depuis le 21 septembre 2023 sur Mac et vous offrira de longues heures de jeu dans des conditions acceptables, tout du moins si vous disposez d'un Mac M2 avec 10 cœurs GPU, ou plus puissant. Il sera bien évidement envisageable de s'y adonner avec une machine moins puissante, mais il faudra alors faire quelques concessions sur les réglages.
L'ajout du Dynamic Caching ne semble pas (encore) avoir un impact réel sur les jeux testés. De même, l'ajout de l'accélération matérielle du mesh shading et du ray tracing ne permet pas aux puces de se distinguer pour le moment, et ce pour une raison très simple. Il n'y a en effet pas encore de jeux mettant à profit cet avantage. Nous verrons certainement une amélioration des performances face aux générations précédentes lorsque cela sera le cas. Notons toutefois que l'activation du ray tracing dans les jeux le supportant à un gros impact sur les performances, y compris avec l'accélération matérielle, et que dans ce cas, le MacBook Air ne seront certainement pas le meilleur choix.
L'intelligence artificielle est non seulement sur toutes les lèvres, mais également au sein de plus en plus de logiciels. Apple l'utilise depuis longtemps, et a été précurseur en intégrant un Neural Engine dédié au sein de ses puces, ce qui devient doucement la norme chez les concurrents. Si l'IA est utilisée pour de nombreux usages, dont la fameuse
Nous avons donc ajouté les tests de ces nouvelles puces sous GeekBench ML qui base ses scores sur les capacités des machines en apprentissage automatique. Nous en avons profité pour intégrer à titre de comparaison les scores obtenus sur un PC équipé d'un CPU Ryzen 7 5800X et d'une RTX 3080. Bien entendu, il faut relativiser les résultats du GPU du PC (il s'agit de celui que j'avais sous la main, ma machine de jeu, tout simplement) face aux Mac. Le PC est en effet au format tour, avec un système de refroidissement et une carte graphique assez imposants, une consommation sans commune mesure, et propose donc une puissance assez éloignée de ce que l'on retrouve habituellement dans une machine portable et compacte, offrant une autonomie de plusieurs heures.
On remarque tout de même que le MacBook Air M3 fait mieux que le MacBook Pro M1 Pro sur tous les points, et surpasse le Ryzen 7 5800X en CPU, mais qu'un GPU dédié de bureau comme la RTX 3080 reste intouchable, y compris pour le MacBook Pro M3 Max.
Afin d'avoir une idée des gains offerts par la prise en charge de l'accélération matérielle du ray tracing, nous avons lancé le benchmark Cinebench R24 qui l'intègre au sein de son test GPU. Le score du PC est également ajouté à titre de comparaison, en gardant à l'esprit la différence entre cette machine et les Mac portables, ainsi que celui du Razer Blade doté d'une RTX 4080 que Didier avait opposé au M3 Max dans son test.
Alors que les GPU des puces M2 et M3 offrent des résultats assez proches dans les tests précédents, lorsque l'accélération matérielle du ray tracing entre en jeu, le M3 s'envole. La puce tire alors son épingle du jeu avec un score 107,9% supérieur à celui de son aînée ! Le M3 Max fait à peu près jeu égal avec une RTX 3080 de bureau, ce qui est impressionnant pour un GPU intégré, et la RTX 4080 mobile du Razer met tout le monde d'accord avec 16 768 points.
Pour rappel et depuis la sortie des puces M1 et M2, Cupertino limite à un moniteur externe les Mac dotés des puces Apple Silicon de base. Une limite qui a fait râler les utilisateurs qui désiraient profiter de deux écrans externes, mais qui n'est désormais plus d'actualité sur les Mac M3... à une importante condition près.
Ainsi, sur les MacBook Air et Pro M1/M2/M3 et les iMac M1/M3, il n'est possible de connecter qu'un seul écran externe (sans bidouiller avec le protocole DisplayLink via USB). Le Mac mini M1/M2 est un peu à part puisqu'il ne dispose pas d'un écran intégré, mais rejoint ses cousins en ne prenant en charge que deux écrans en tout, un en HMDI et un en DisplayPort via Thunderbolt (ou deux en Thunderbolt sur le M2). Avec ces nouveaux MacBook Air M3 13 et 15 pouces (ainsi que le MacBook Pro M3 via une mise à jour, car il n'y avait pas de raison que cette machine plus haut de gamme se retrouve moins bien lotie), Apple apporte un petit changement en permettant d'utiliser deux écrans externes, à la condition de fermer le Mac.
Apple nous a habitué à brider parfois certaines fonctionnalités afin d'étager ses gammes, mais il s'agit ici plus d'une limite provenant des choix opérés dans la conception des puces Apple Silicon d'entrée de gamme, qui ne possèdent qu'un Display Engine se chargeant de l'affichage (avec la possibilité de gérer 2 écrans au maximum), que d'une volonté de limiter les possibilités de ces machines. En effet, il a fallu faire un choix entre caser un second Display Engine, comme sur les versions Pro, ou davantage de cœurs GPU (ce qui a été privilégié). La puce M2 disposant d'un Display Engine aux capacités identiques, les Mac M2 devraient théoriquement pouvoir également prendre en charge deux moniteurs, mais Apple n'en a pas décidé ainsi, tout du moins pour le moment (n'espérez pas trop quand même).
Il se pourrait que cette décision soit motivée par l'envie d'Apple de pouvoir fournir aux entreprises des machines d'entrée de gamme capables de prendre en charge deux moniteurs. Il pourrait s'agir d'une condition sine qua non pour certaines firmes lors de l'achat de nouvelles machines, et les Mac plus haut de gamme offrant cette possibilité se trouveraient alors dans des tranches de prix qui les disqualifient d'office (^^). Quoi qu'il en soit, cela fonctionne très bien, et il suffira de fermer votre Mac pour voir l'affichage prendre vie sur le second écran. Dès que vous ouvrirez le Mac, le second écran s'éteindra, la machine n'étant pas capable techniquement de gérer l'affichage sur les 3 dalles simultanément.
Commençons par vérifier les débits en USB à 10 Gb/s. Pour cela, nous avons mesuré les débits obtenus avec un SSD Samsung T5 512 Go, censé atteindre 540 Mo/s selon le constructeur, sur un Mac mini Intel, ainsi que sur un MacBook Pro M1 Pro, puis sur les derniers Mac M3.
On constate que le Mac Intel s'approche des débits maximum annoncés par le constructeur, et que le Mac M1 affiche des débits inférieurs d'environ 6% en écriture et d'environ 25% en lecture. Le MacBook Air M3 ne fait malheureusement pas mieux avec des résultats très proches, voire identiques, laissant penser que les contrôleurs n'ont pas été modifiés (cela n'avait pas été non plus le cas sur les M2).
Nous avons vérifié les débits de ce même SSD sur toutes la gamme M3 afin de s'assurer qu'il n'y avait aucune différence entre les puces. C'est bien le cas, et nous n'indiquerons qu'un seul résultats pour la gamme complète dans les tests ci-dessous.
Toujours dans un boitier USB-C 10Gb/s mais cette fois avec un SSD plus rapide permettant d'obtenir de meilleurs débits, nous avons mesuré une baisse de presque 10% des débits entre le Mac Intel et les Mac Apple Silicon en écriture, et de 23% en lecture. Ici encore, les débits avec le même SSD sont quasiment identiques entre notre M1 et les nouveaux M3.
Passons aux SSD externes en Thunderbolt avec notre Samsung X5 1To, toujours sur un Mac mini Intel, un MacBook Pro M1 Pro et un MacBook Air M3.
Cette fois, les Mac Apple Silicon M1 font aussi bien que les Mac Intel en écriture (à 2 Mo/s près), et même légèrement mieux pour les nouveaux M3. En lecture, on retrouve sur les trois machines des débits compris entre 2 500 et 2 600 Mo/s.
Enfin, nous avons voulu vérifier si les nouveaux MacBook Air M3 prenaient en charge l'USB 3.2 Gen 2x2 permettant d'atteindre 20 Gb/s.
Pour cela, nous avons utilisé notre Kingston XS2000 1 To. Le résultat est sans appel, avec des débits qui restent en USB à 10 Gb/s et des Mac qui ne gèrent donc toujours pas l'USB 3.2 Gen 2x2. Dommage, cela permettrait d'obtenir des débits qui frôlent les 2 Go/s sans devoir payer le prix plus élevé des modèles en Thunderbolt.
Apple n'a donc pas encore fait évoluer son contrôleur USB, offrant ainsi des débits inférieurs aux modèles Intel avec de nombreux SSD du marché. Notre dernier test avec le Kingston permet toutefois de voir que l'on peut très bien obtenir les débits maximum de l'USB à 10Gb/s sur des Mac Apple Silicon avec le bon modèle (équipé d'un contrôleur bien géré par les Mac). Si votre usage nécessite des débits plus élevés, il faudra passer sur des SSD en Thunderbolt ou en USB4, mais les premiers sont chers et les seconds encore rares sur le marché.
Avec ses nouvelles puces de la gamme M3 et la gravure en 3nm, Apple a pu augmenter les fréquences. Ainsi, les cœurs performants du M1 peuvent monter à 3,20 GHz, contre 3,49 GHz sur le M2 (3,69 GHz, uniquement sur le M2 Max) et désormais 4,05 GHz sur les M3. S'il est possible de voir la puce atteindre cette fréquence très brièvement, la cadence ralentit lors d'une tâche exigeante (c'est tout à fait normal, tous les processeurs modernes multicœur fonctionnent de la sorte).
Toutefois, si tous les autres Mac de la gamme disposent d'un ventilateur pour refroidir efficacement la puce, ce n'est pas le cas du MacBook Air, qui est dit
Dans un châssis disposant d'un système de ventilation, comme celui d'un MacBook Pro, la puce M3 consomme environ 30W en pleine charge (20W pour le CPU et 10W pour le GPU), et les cœurs efficients du M3 atteignent 2,75 GHz, leurs homologues performants 3,64 GHz, les cœurs GPU 1,35 GHz et tout ce petit monde se stabilise à ces fréquences durant toute la période de sollicitation (il s'agit d'un M3 Pro dans l'illustration ci-dessus, dont les fréquences des cœurs CPU sont légèrement plus faibles, 2,64 et 3, 58GHz, la fréquence max du GPU étant de 1,35GHz sur toute la gamme). La température monte à environ 108° pendant un très bref instant, avant que la ventilation n'intervienne afin de la réguler entre 90 et 100°.
Au sein du MacBook Air, le comportement est tout autre. Dans les pires conditions, avec une charge longue CPU et GPU à 100%, la consommation de la puce peut être régulée jusqu'à atteindre 7W (contre 30W au maximum), les cœurs performants voient leur fréquence descendre à environ 1 GHz, les cœurs efficients à 2 GHz, et le GPU en dessous du GHz, avec pour conséquence, une baisse des performances plus ou moins importante selon la charge, le temps pendant lequel elle est maintenue, et la température extérieure.
Pendant nos différents tests, cette baisse de performance a varié de quelques % à environ 30% selon la charge. Parfois, comme avec Logic Pro, la charge CPU à 100% n'était pas accompagnée d'une sollicitation GPU, et la puce a alors pu rivaliser avec le MacBook Pro. La machine pourrait ralentir au-delà des 30% en pleine chaleur, mais il reste rare de lancer une charge de travail lourde pendant longtemps en plein soleil.
Evidemment, le Mac en lui-même chauffe, mais pas tant que cela. Si la puce flirte avec les 100° en usage intensif, la coque a atteint 48,9° au maximum sur la partie supérieure (clavier) de la version 13 pouces, et 44,4° sur la partie inférieure (en contact avec vos genoux), là où le 15 pouces s'en est tenu à 46,5° et 42° dans les mêmes conditions. Le MacBook Air 15 pouces chauffe donc un peu moins, et profite également de performances légèrement plus élevées pendant les charges lourdes, mais cela reste assez minime pour que votre choix ne se porte pas sur l'un ou l'autre modèle sur ce seul critère.
Avec des batteries identiques (52,6Wh pour le 13 pouces et 66,5Wh sur le 15 pouces) aux M2, l'autonomie progresse en même temps que les performances. La gravure en 3nm ne fait malheureusement pas de miracles et cela reste toutefois très léger, et presque un peu décevant lorsque l'on compare l'autonomie de ces M2 et M3 au M1, tant ce dernier brille sur ce point. Tout le monde ne regarde pas non plus des vidéos en boucle pendant plus de 6 heures, et ne rafraîchit pas sa page web toutes les 15 secondes, mais on reste tout de même un peu sur notre faim. Si l'autonomie est votre critère principal, les MacBook Pro 16 pouces restent les rois, et présentent un rapport performances/autonomie imbattable, et qui a un prix.
Notons que le MacBook Air accepte jusqu'à 100W pour la recharge, ce qui permet de retrouver 50% d'autonomie en 30 minutes tout rond.
Après avoir passé autant de temps à extirper la substantifique moelle de ces MacBook Air, il est temps de prendre un peu de recul afin d'analyser sereinement la nouvelle proposition d'Apple pour ses ordinateurs portables d'entrée de gamme. Si ces MacBook Air M3 représentent donc une évolution réellement intéressantes des machines précédentes. Nous ne pouvons nous empêcher de penser qu'il est très dommage de devoir à nouveau évoquer les 8 Go de mémoire unifiée et les 256Go de SSD des modèles de base. Non seulement ce n'est pas assez en 2024, mais c'est surtout totalement en inadéquation avec le tarif demandé, d'autant plus lorsque l'on évoque les 230 euros exigés pour passer de 8 à 16 Go de RAM (!) ou de 256 à 512 Go. Croisons les doigts pour que ce soit la dernière année.
Une fois cette déconvenue digérée, force est de constater que ces MacBook Air M3 proposent de meilleures performances, la gestion du Dynamic Caching, l'accélération matérielle du ray tracing, du Wi-Fi 6E, tout en offrant une autonomie en légère hausse. Est-ce suffisant pour ne pas leur préférer les M2 ? Oui, et non. En prenant uniquement en compte les tarifs officiels d'Apple, il sera possible d'économiser 100 euros en optant pour un MacBook Air M2 (en 13 pouces uniquement). Les avantages de la nouvelle génération et l'assurance de profiter pendant plus longtemps de mises à jour de macOS valent à mon avis cette différence de prix, et je vous conseillerais de prendre le M3 plutôt que le M2 si vous en avez les moyens.
Toutefois, l'arrivée des MacBook Air M3 devrait permettre de profiter de belles promotions chez les revendeurs. Si vous pouvez faire une économie de plusieurs centaines d'euros, le constat ci-dessus s'inverse et les MacBook Air M2 deviennent alors parfaitement recommandables, particulièrement si cela vous permet de vous offrir une machine avec 16 Go de RAM et un SSD d'au moins 512 Go. Il s'agit de la configuration que nous vous recommandons chaudement, que ce soit pour un Mac M1, M2 ou M3, si le budget le permet.
Les Mac d'entrée de gamme avec 8 Go de mémoire unifiée resteront viables pour des utilisateurs ne multipliant pas les Apps ouvertes, ou exigeantes, mais le passage à 16Go, certes facturé trop cher par Apple, apporte un confort que l'on peut ressentir au quotidien. Par exemple rien que sur Safari avec des pages très chargées en onglets. De même, si vous comptez profiter de la gestion de deux moniteurs offerte par ces M3, la mémoire vidéo nécessaire à 'affichage sur ces écrans sera décomptée des 8 Go de mémoire unifiée, et vous vous retrouverez d'autant plus rapidement à l'étroit.
Le choix entre les versions 13 pouces et 15 pouces est cornélien et dépendra de votre usage et de vos critères principaux. Le modèle 13 pouces est vraiment compact et léger, ce qui pourrait mieux convenir aux personnes qui se déplacent souvent avec leur Mac. De l'autre côté, l'écran de 15 pouces offre un confort réellement supérieur au quotidien, le tout avec 6 haut-parleurs (au lieu de 4 sur le 13 pouces) au rendu plus flatteur que sur son petit frère, dans un format qui reste facile à caser dans un sac.
Quel que soit votre choix, ces MacBook Air seront de très bons compagnons, qui devraient vous offrir de longues et heureuses années d'utilisation. Ces MacBook Air M3 conviendront particulièrement à ceux qui sont restés à l'ère Intel, ou, à la rigueur, aux possesseurs de M1 qui ont besoin du petit boost qui fera la différence. Enfin, si vous voulez absolument tirer le maximum de la puce M3, y compris sur de longues tâches intensives, ou si vous avez réellement besoin de davantage de performances, vous n'aurez d'autre choix que d'opter pour un MacBook Pro.
Le test complet
Retrouvez notre test en live
Sommaire
Apple Silicon : une nouvelle ère
Le Air boxe dans une autre catégorie
Parmi les trois premières machines disposant de la puce M1, figurait en bonne place le MacBook Air (aux côtés des Mac mini et MacBook Pro 13 pouces). Le succès critique et commercial a été immédiat tant la machine, au design pourtant inchangé, était transfigurée par le passage aux puces Apple Silicon.
Depuis le 10 novembre 2020, nous sommes entrés dans l'ère des Mac Apple Silicon. Si certains ont pu être plus frileux ou obligés d'attendre la disponibilité de leurs logiciels, je me suis lancé dès le premier jour avec un Mac mini M1, puis avec un MacBook Pro M1 Pro que j'utilise encore avec autant de bonheur aujourd'hui, et sur lequel je tape ce texte. S'il a un peu fallu endosser le rôle de cobaye et essuyer quelques plâtres, avec notamment des logiciels qui ont tardé à être optimisés, le bilan est plus que positif.
Avec l'avènement des puces Apple Silicon, le Mac portable d'entrée de gamme boxe désormais dans une toute autre catégorie et dit enfin adieu aux performances souvent décevantes des processeurs Intel basse consommation, que ce soit pour le CPU ou le GPU intégré, particulièrement inadaptés aux jeux ou aux logiciels exigeants.
Ceux qui ont eu un MacBook Air Intel -ou, encore pire, un MacBook 12 pouces- le savent, lancer le moindre jeu ou logiciel un tant soit peu exigeant se transformait en pénible séance de diapositives, et le CPU était nettement moins puissant que sur toutes les autres machines du catalogue Apple, au point d'en limiter grandement les possibilités, en dehors d'un usage réellement basique.
Avec les puces Apple Silicon en lieu et place des processeurs Intel, non seulement le MacBook Air dispose enfin d'une puissance CPU en nette hausse, équivalente aux versions de base des Mac mini, iMac, et même des MacBook Pro, mais les performances graphiques font également un incroyable bond en avant (toutes proportions gardées, il ne s'agit pas non plus d'une bête de course capable de rivaliser avec les GPU moyen/haut de gamme d'AMD ou Nvidia).
Le passage aux puces Apple Silicon permet tout de même de lancer des logiciels plutôt exigeants sans que le Mac ne tire immédiatement la langue, et de s'adonner aux quelques titres disponibles dans des conditions acceptables, le tout en proposant une réactivité jubilatoire et une bonne autonomie.
Les Mac Apple Silicon ont apporté des avantages dont il serait très difficile de se passer maintenant qu'on y a goûté. On pourrait ainsi citerune autonomie confortable, une réactivité accrue, une sortie de veille immédiate, le retour des ports HDMI et du lecteur de carte SD ainsi que du MagSafe sur certains modèles, le tout dans un silence fort agréable la plupart du temps, et même total lorsqu'il s'agit du MacBook Air. À cela s'ajoute les atouts traditionnels des Mac, une finition exemplaire, un trackpad parmi les meilleurs du marché, et des haut-parleurs intégrés impressionnants pour la taille des machines.
Ainsi, il est désormais possible de partir travailler sans prendre le chargeur (sauf si vous lancez d'intenses sessions sur des applications exigeantes, mais dans ce cas, vous tiendrez tout de même une bonne matinée), ou de brancher un écran externe sans entendre se déclencher une agaçante soufflerie (spéciale dédicace à mon MacBook Pro 16 pouces Intel que je ne regrette pas une seconde).
...et une bonne marge de progression
Malgré ce bilan globalement positif, tout n'est pas rose non plus. Ainsi, certains ont encore du mal avec l'encoche apparue sur les MacBook Air avec la version M2 (personnellement, je n'y fais absolument pas attention, mais ce n'est pas le cas de tout le monde), les contrôleurs USB d'Apple ne sont toujours pas au niveau de ceux des Mac Intel, il reste quelques logiciels qui ne tournent toujours pas nativement sur les Mac Apple Silicon, le catalogue est plus que famélique pour les jeux vidéos, et il est désormais impossible de booter sous Windows pour ceux qui en ont vraiment besoin (il existe néanmoins quelques solutions).
Si les nouveaux Mac vont dans le bon sens, et qu'Apple semble enfin écouter les demandes de ses clients tout en évitant les erreurs grossières comme le clavier papillon, il reste tout de même une belle marge de manœuvre afin d'encore améliorer ces machines à l'avenir. Est-ce le cas pour ces MacBook Air M3 flambants neufs ?
Un coloris Minuit moins salissant ?
Unique nouveauté visible de l'extérieur, le coloris Minuit de ce MacBook Air M3 profite du même traitement que le Noir sidéral des MacBook Pro M3 Pro et M3 Max afin de réduire le traces de doigts sur sa coque en aluminium.
Hélas, trois fois hélas, s'ił y a du mieux, ce coloris Minuit 2024 reste un véritable aimant à traces de doigts, pourtant propres lors de cet essai. Cela dépendra des sensibilités, mais pour moi, les marques sont trop visibles, trop rapidement, surtout lorsque l'on compare aux autres coloris qui marquent très nettement moins, et qui se nettoient plus facilement.
Dommage, car ce bleu ardoise sombre est très joli, tout du moins lorsque vous ne touchez pas votre ordinateur, avec une teinte qui varie en fonction de la luminosité. Personnellement, je passe mon tour, et c'est d'autant plus dommage que plus le MacBook Air est sombre, et moins la grille métallique entourant les touches saute aux yeux, avec un rendu global plus agréable (c'est évidemment subjectif, n'hésitez-pas à nous donner votre avis sur ce point et votre coloris préféré dans les commentaires).
Un Wi-FI 6E efficace
Autre nouveauté pour le MacBook Air cette année, l'arrivée du Wi-Fi 6E en lieu et place du Wi-Fi 6. Pour rappel, les appareils Wi-Fi 6 utilisent les bandes 2,4 et 5 GHz, et la norme Wi-Fi 6E permet de mettre à profit certaines fréquences de la bande des 6 GHz afin de proposer des débits élevés et une connexion plus stable (grâce, entre autres, à un réseau moins encombré), le tout avec le protocole de sécurité WPA3 et une latence réduite.
Petit aparté pour rappeler que si certains regretteront l'absence de Wi-Fi 7, il faut relativiser en indiquant que cette norme est encore loin d'être totalement utilisable, y compris sur un PC Windows. En effet, Microsoft indique qu'il faudra attendre la mise à jour 24H2 prévue pour la fin de l'année avant de pleinement en profiter.
Même avec le bon routeur, seuls quelques smartphones (chez Xiaomi, ou encore le Samsung S24 Ultra) arrivent à atteindre des débits approchant les 3 Gb/s, là où d'autres, comme le Pixel 8 -annoncé comme compatible Wi-Fi 7- que nous avons pu essayer se sont contentés de débits très proches de ce que l'on obtient en Wi-Fi 6E (environ 1600 Mb/s à quelques centimètres du routeur).
La norme Wi-Fi 7 étant désormais certifiée, Apple aurait tout de même pu l'intégrer dans ses machines afin que ces dernières soient prêtes pour affronter sereinement l'avenir, mais ce n'est pas le genre de la firme qui reste particulièrement prudente sur ce point.
Même avec le bon routeur, seuls quelques smartphones (chez Xiaomi, ou encore le Samsung S24 Ultra) arrivent à atteindre des débits approchant les 3 Gb/s, là où d'autres, comme le Pixel 8 -annoncé comme compatible Wi-Fi 7- que nous avons pu essayer se sont contentés de débits très proches de ce que l'on obtient en Wi-Fi 6E (environ 1600 Mb/s à quelques centimètres du routeur).
La norme Wi-Fi 7 étant désormais certifiée, Apple aurait tout de même pu l'intégrer dans ses machines afin que ces dernières soient prêtes pour affronter sereinement l'avenir, mais ce n'est pas le genre de la firme qui reste particulièrement prudente sur ce point.
Sur le même routeur compatible Wi-Fi 6E, au même moment et à exactement la même distance, il y a réellement une belle différence entre nos deux MacBook Air M2 (Wi-FI 6) et M3 (Wi-FI 6E).
Le débit descendant (download) double presque en passant de 680 Mb/s à 1 340 Mb/s, soit une augmentation de 97%. Pour les débits montants, la variation est minime, mais les performances sont surtout bridées par ma connexion (8Gb/s en download et 700 Mb/s en upload). Ayant récemment déménagé, j'ai changé de routeur et dispose désormais d'un disque réseau directement connecté à ce dernier. Cela m'a permis de mesurer des débits en local frôlant les 170 Mo/s, de quoi effectuer des transferts à une vitesse intéressante. Si le débits sont très importants pour vous, le passage au Wi-Fi 6E de ce MacBook Air M3 pourrait être intéressant.
Nous devrions voir des progrès encore plus nets à l'avenir lorsque le Wi-Fi 7 sera disponible sur les Mac, avec une bande passante plus élevée, et la fonction MLO -pour Multi-Link Operations- permettant l'utilisation simultanée de multiples bandes de fréquence Wi-Fi (2,4/5 et 6GHz), alors qu'il n'est possible de profiter que d'une bande à la fois sur le Wi-Fi 6/6E.
Vitesse des SSD
Avec le MacBook Air M3, Apple utilise à nouveau 2 puces de mémoire flash dès la configuration de base en 256Go.
C'est une bonne nouvelle pour ceux qui optent pour ce modèle avec des débits en légère hausse en écriture, 1 700 Mo/s au lieu de 1 500 Mo/s sur le M2 (doté d'une seule puce), et nettement supérieurs en lecture ( 2 770 Mo/s). Si le retour à l'usage de deux puces est à saluer, les performances globales restent en-dessous de ce que nous avions mesuré sur le MacBook Air M1 de même capacité, dommage.
Les performances du MacBook Air M3 disposant d'un SSD de 512Go sont très proches de celles du MacBook Pro M3 de même capacité. Si vous désirez profiter de débits encore plus élevés, il faudra passer aux MacBook Pro M3 Pro ou M3 Max.
Performances CPU
Avec cette nouvelle fournée de puces Apple Silicon, la firme passe à une gravure en 3nm, inédite sur un processeur grand public. Cette gravure plus fine permet d'attendre des gains en performances via la montée en fréquence ainsi que grâce à la nouvelle architecture. Pour cet article nous disposons des deux variantes des puces M3, avec 8 ou 10 cœurs GPU.
La puce étant la même sur toutes ces machines niveau CPU, les scores sont très proches, ce qui est tout à fait normal. Notons que sur un seul cœur, la puce M3 impressionne, s'offrant tout simplement la première place du classement global pour un processeur grand public, devant le très récent Intel Core i9-14900K (2235 points). La performance est remarquable, particulièrement lorsque l'on prend en compte que le Core i9-14900K est un processeur de machine de bureau montant à 6 GHz, qu'il faut refroidir à grands frais pour atteindre les performances maximum et capable d'exiger plus de 250W à lui seul.
Sur un seul cœur, le M2 progresse de 10,4% face au M1, et le M3 de 21% par rapport à son ainé. Lorsque toute la puce est sollicitée et à nombre de cœurs équivalent (8 cœurs pour toutes les puces), le M2 représente une progression de 16,5% face au M1, et le M3 progresse de 20,1% par rapport au M2. Le passage de la puce M2 à M3 est donc plus marqué qu'entre le M1 et le M2.
Sur Cinebench R23, on observe une évolution de 5,7% sur un cœur et de 8,9% lorsque toute la puce est sollicitée entre le M1 et le M2, et un gain de 18,8% sur un cœur entre le M2 et le M3 et de 8,5% en mulitcœur. En passant directement du M1 au M3, on obtient des gains de 25,5% sur un cœur et de 18,1% lorsque tous les cœurs rentrent en jeu;
Logic Pro aime les cœurs performants et nous permet de vérifier plusieurs points intéressants. Tout d'abord, le refroidissement passif ne bride pas la puce M3 sur la durée dans cet exercice (tout du moins avec une température ambiante d'environ 21°) et permet donc de maintenir les performances. Un bon point.
En effet, le nombre de pistes maximum pris en charge se maintient, même sur une longue session, avec un score identique sur le 13 pouces comme sur le 15 pouces. Ainsi, le MacBook Air M3 obtient ici le même score que le MacBook Pro M3 pourtant pourvu d'un ventilateur. Si vous avez besoin de davantage de puissance, les Mac dotés d'une puce M3 Pro et M3 Max seront nécessaires, mais le MacBook Air M3 pourra tout à fait être utilisé pour de la M.A.O avec des projets de bonne taille, le tout dans un silence absolu, ce qui est un avantage pour ce type d'utilisation.
J'ai également essayé sur des projets comptant une centaine de pistes sur Pro Tools, avec toutefois moins de plugins par piste que sur notre benchmark, et le MacBook Air M3 n'a pas bronché, chapeau ! j'avoue avoir été impressionné par ces machines qui sont capables de prendre en charge des projets qui auraient mis les MacBook Air Intel à genoux.
Performances GPU
Selon les propres termes de Johny Srouji, l'homme chapeautant la section Apple Silicon à Cupertino,
les plus grandes avancées des puces M3 concernent le GPU. Cette nouvelle génération gravée en 3nm profite d'une gestion dynamique du cache, permettant d'optimiser l'usage de la mémoire unifiée en fonction des tâches, ainsi que de l'accélération matérielle du mesh shading et du ray tracing, une technique gourmande en puissance permettant une gestion de la lumière plus réaliste en jeu, prise en charge au niveau matériel sur les GPU dédiés de Nvidia, AMD, Intel, et désormais Apple.
Toujours sur Geekbench 5 mais cette fois sur la partie GPU avec l'API Metal, les résultats mettent en évidence la montée en puissance progressive des GPU Apple Silicon. Ainsi, il est intéressant de noter que le MacBook Air M3 d'entrée de gamme avec 8 cœurs GPU fait mieux que la version M2 dotée de 10 cœurs. Le M3 est environ 19% plus performant que le M2 lorsque les deux puces disposent de 8 cœurs GPU, et de 22,2% pour les versions avec 10 cœurs.
Pour Apple, le Dynamic Caching est
la pierre angulaire de la nouvelle architecture GPUet permet aux utilisateurs d'en profiter sans aucune adaptation de la part des développeurs. La firme a indiqué dans la foulée avoir fait avec ses M3, M3 Pro et M3 Max
le plus grand progrès jamais réalisé en matière d'architecture graphiquedepuis l'avènement des puces Apple Silicon.
Sur GFBench Metal, la différence entre les M2 et les M3 est nettement plus contenue, avec des scores très proches entre les deux générations. Bien entendu, GFXbench Metal ne prend pas en compte les progrès du dernier GPU d'Apple, notamment l'accélération matérielle du Ray Tracing (nous verrons plus bas que c'est une évolution plutôt importante sur des logiciels qui prennent en charge cette technologie).
Sur Shadow of the Tomb Raider, un titre sorti en septembre 2018, les résultats reflètent les tests synthétiques avec une douce évolution entre chaque génération. Notons, que le titre est un peu ancien, ne tourne pas nativement sur les puces Apple Silicon, et n'est réellement jouable en 1080p dans des conditions à peu près correctes qu'à partir du M2 avec 10 cœurs GPU.
Sur Total War : Three Kingdom, les M3 avec 8 et 10 cœurs GPU reprennent un peu de couleurs en affichant respectivement 7 et 9 images par seconde de mieux que leurs équivalents en M2. Avec un nombre d'images par seconde assez peu élevé, c'est un gain significatif représentant +19,4 et +36,8%.
Sur Resident Evil Village, un titre nettement plus récent, les M3 offrent un gain d'images par seconde intéressant, entre 23 et 24% selon le nombre de cœurs GPU. Le jeu est jouable sur les MacBook Air M2 et M3 en 1440p avec des réglages graphiques assez élevés. Notons qu'un MacBook Pro M1 Pro reste encore assez nettement devant dans cet exercice, le nombre de cœurs GPU (16) permettant de compenser ses deux générations de retard en jeu.
Terminons ces tests en jeu avec un des meilleurs titres du moment (pour les amateurs du genre), qui a de plus le bon goût d'être disponible sur Mac. Baldur's gate 3 est en effet disponible depuis le 21 septembre 2023 sur Mac et vous offrira de longues heures de jeu dans des conditions acceptables, tout du moins si vous disposez d'un Mac M2 avec 10 cœurs GPU, ou plus puissant. Il sera bien évidement envisageable de s'y adonner avec une machine moins puissante, mais il faudra alors faire quelques concessions sur les réglages.
L'ajout du Dynamic Caching ne semble pas (encore) avoir un impact réel sur les jeux testés. De même, l'ajout de l'accélération matérielle du mesh shading et du ray tracing ne permet pas aux puces de se distinguer pour le moment, et ce pour une raison très simple. Il n'y a en effet pas encore de jeux mettant à profit cet avantage. Nous verrons certainement une amélioration des performances face aux générations précédentes lorsque cela sera le cas. Notons toutefois que l'activation du ray tracing dans les jeux le supportant à un gros impact sur les performances, y compris avec l'accélération matérielle, et que dans ce cas, le MacBook Air ne seront certainement pas le meilleur choix.
Performances IA et Ray Tracing
L'intelligence artificielle est non seulement sur toutes les lèvres, mais également au sein de plus en plus de logiciels. Apple l'utilise depuis longtemps, et a été précurseur en intégrant un Neural Engine dédié au sein de ses puces, ce qui devient doucement la norme chez les concurrents. Si l'IA est utilisée pour de nombreux usages, dont la fameuse
computational photographypermettant aux iPhone -entre autres- de proposer des clichés qui n'auraient pas été possibles sans, ou encore pour la détection d'objet au sein des images ou de texte, il semblerait qu'Apple en fasse également un des grands axes de développement pour les systèmes à venir.
Nous avons donc ajouté les tests de ces nouvelles puces sous GeekBench ML qui base ses scores sur les capacités des machines en apprentissage automatique. Nous en avons profité pour intégrer à titre de comparaison les scores obtenus sur un PC équipé d'un CPU Ryzen 7 5800X et d'une RTX 3080. Bien entendu, il faut relativiser les résultats du GPU du PC (il s'agit de celui que j'avais sous la main, ma machine de jeu, tout simplement) face aux Mac. Le PC est en effet au format tour, avec un système de refroidissement et une carte graphique assez imposants, une consommation sans commune mesure, et propose donc une puissance assez éloignée de ce que l'on retrouve habituellement dans une machine portable et compacte, offrant une autonomie de plusieurs heures.
On remarque tout de même que le MacBook Air M3 fait mieux que le MacBook Pro M1 Pro sur tous les points, et surpasse le Ryzen 7 5800X en CPU, mais qu'un GPU dédié de bureau comme la RTX 3080 reste intouchable, y compris pour le MacBook Pro M3 Max.
Afin d'avoir une idée des gains offerts par la prise en charge de l'accélération matérielle du ray tracing, nous avons lancé le benchmark Cinebench R24 qui l'intègre au sein de son test GPU. Le score du PC est également ajouté à titre de comparaison, en gardant à l'esprit la différence entre cette machine et les Mac portables, ainsi que celui du Razer Blade doté d'une RTX 4080 que Didier avait opposé au M3 Max dans son test.
Alors que les GPU des puces M2 et M3 offrent des résultats assez proches dans les tests précédents, lorsque l'accélération matérielle du ray tracing entre en jeu, le M3 s'envole. La puce tire alors son épingle du jeu avec un score 107,9% supérieur à celui de son aînée ! Le M3 Max fait à peu près jeu égal avec une RTX 3080 de bureau, ce qui est impressionnant pour un GPU intégré, et la RTX 4080 mobile du Razer met tout le monde d'accord avec 16 768 points.
Bouclons ce tour du propriétaire des performances en indiquant que si les travaux lourds sur un logiciel 3D avec du ray tracing, ou les jeux AAA avec du ray tracing profiteront bien de l'accélération matérielle des M3, ce ne sont pas des activités dans lesquelles le MacBook Air brille réellement, et qu'il vaudrait certainement mieux se tourner vers les puces Pro, Max et Ultra de la gamme Apple, ou vers les PC.
Prise en charge de deux écrans externes !
Pour rappel et depuis la sortie des puces M1 et M2, Cupertino limite à un moniteur externe les Mac dotés des puces Apple Silicon de base. Une limite qui a fait râler les utilisateurs qui désiraient profiter de deux écrans externes, mais qui n'est désormais plus d'actualité sur les Mac M3... à une importante condition près.
Ainsi, sur les MacBook Air et Pro M1/M2/M3 et les iMac M1/M3, il n'est possible de connecter qu'un seul écran externe (sans bidouiller avec le protocole DisplayLink via USB). Le Mac mini M1/M2 est un peu à part puisqu'il ne dispose pas d'un écran intégré, mais rejoint ses cousins en ne prenant en charge que deux écrans en tout, un en HMDI et un en DisplayPort via Thunderbolt (ou deux en Thunderbolt sur le M2). Avec ces nouveaux MacBook Air M3 13 et 15 pouces (ainsi que le MacBook Pro M3 via une mise à jour, car il n'y avait pas de raison que cette machine plus haut de gamme se retrouve moins bien lotie), Apple apporte un petit changement en permettant d'utiliser deux écrans externes, à la condition de fermer le Mac.
Apple nous a habitué à brider parfois certaines fonctionnalités afin d'étager ses gammes, mais il s'agit ici plus d'une limite provenant des choix opérés dans la conception des puces Apple Silicon d'entrée de gamme, qui ne possèdent qu'un Display Engine se chargeant de l'affichage (avec la possibilité de gérer 2 écrans au maximum), que d'une volonté de limiter les possibilités de ces machines. En effet, il a fallu faire un choix entre caser un second Display Engine, comme sur les versions Pro, ou davantage de cœurs GPU (ce qui a été privilégié). La puce M2 disposant d'un Display Engine aux capacités identiques, les Mac M2 devraient théoriquement pouvoir également prendre en charge deux moniteurs, mais Apple n'en a pas décidé ainsi, tout du moins pour le moment (n'espérez pas trop quand même).
Il se pourrait que cette décision soit motivée par l'envie d'Apple de pouvoir fournir aux entreprises des machines d'entrée de gamme capables de prendre en charge deux moniteurs. Il pourrait s'agir d'une condition sine qua non pour certaines firmes lors de l'achat de nouvelles machines, et les Mac plus haut de gamme offrant cette possibilité se trouveraient alors dans des tranches de prix qui les disqualifient d'office (^^). Quoi qu'il en soit, cela fonctionne très bien, et il suffira de fermer votre Mac pour voir l'affichage prendre vie sur le second écran. Dès que vous ouvrirez le Mac, le second écran s'éteindra, la machine n'étant pas capable techniquement de gérer l'affichage sur les 3 dalles simultanément.
Débits USB et Thunderbolt
Commençons par vérifier les débits en USB à 10 Gb/s. Pour cela, nous avons mesuré les débits obtenus avec un SSD Samsung T5 512 Go, censé atteindre 540 Mo/s selon le constructeur, sur un Mac mini Intel, ainsi que sur un MacBook Pro M1 Pro, puis sur les derniers Mac M3.
On constate que le Mac Intel s'approche des débits maximum annoncés par le constructeur, et que le Mac M1 affiche des débits inférieurs d'environ 6% en écriture et d'environ 25% en lecture. Le MacBook Air M3 ne fait malheureusement pas mieux avec des résultats très proches, voire identiques, laissant penser que les contrôleurs n'ont pas été modifiés (cela n'avait pas été non plus le cas sur les M2).
Nous avons vérifié les débits de ce même SSD sur toutes la gamme M3 afin de s'assurer qu'il n'y avait aucune différence entre les puces. C'est bien le cas, et nous n'indiquerons qu'un seul résultats pour la gamme complète dans les tests ci-dessous.
Toujours dans un boitier USB-C 10Gb/s mais cette fois avec un SSD plus rapide permettant d'obtenir de meilleurs débits, nous avons mesuré une baisse de presque 10% des débits entre le Mac Intel et les Mac Apple Silicon en écriture, et de 23% en lecture. Ici encore, les débits avec le même SSD sont quasiment identiques entre notre M1 et les nouveaux M3.
En Thunderbolt
Passons aux SSD externes en Thunderbolt avec notre Samsung X5 1To, toujours sur un Mac mini Intel, un MacBook Pro M1 Pro et un MacBook Air M3.
Cette fois, les Mac Apple Silicon M1 font aussi bien que les Mac Intel en écriture (à 2 Mo/s près), et même légèrement mieux pour les nouveaux M3. En lecture, on retrouve sur les trois machines des débits compris entre 2 500 et 2 600 Mo/s.
USB 3.2 Gen2x2 à 20 Gb/s
Enfin, nous avons voulu vérifier si les nouveaux MacBook Air M3 prenaient en charge l'USB 3.2 Gen 2x2 permettant d'atteindre 20 Gb/s.
Pour cela, nous avons utilisé notre Kingston XS2000 1 To. Le résultat est sans appel, avec des débits qui restent en USB à 10 Gb/s et des Mac qui ne gèrent donc toujours pas l'USB 3.2 Gen 2x2. Dommage, cela permettrait d'obtenir des débits qui frôlent les 2 Go/s sans devoir payer le prix plus élevé des modèles en Thunderbolt.
Apple n'a donc pas encore fait évoluer son contrôleur USB, offrant ainsi des débits inférieurs aux modèles Intel avec de nombreux SSD du marché. Notre dernier test avec le Kingston permet toutefois de voir que l'on peut très bien obtenir les débits maximum de l'USB à 10Gb/s sur des Mac Apple Silicon avec le bon modèle (équipé d'un contrôleur bien géré par les Mac). Si votre usage nécessite des débits plus élevés, il faudra passer sur des SSD en Thunderbolt ou en USB4, mais les premiers sont chers et les seconds encore rares sur le marché.
Chauffe, consommation et autonomie
Avec ses nouvelles puces de la gamme M3 et la gravure en 3nm, Apple a pu augmenter les fréquences. Ainsi, les cœurs performants du M1 peuvent monter à 3,20 GHz, contre 3,49 GHz sur le M2 (3,69 GHz, uniquement sur le M2 Max) et désormais 4,05 GHz sur les M3. S'il est possible de voir la puce atteindre cette fréquence très brièvement, la cadence ralentit lors d'une tâche exigeante (c'est tout à fait normal, tous les processeurs modernes multicœur fonctionnent de la sorte).
Toutefois, si tous les autres Mac de la gamme disposent d'un ventilateur pour refroidir efficacement la puce, ce n'est pas le cas du MacBook Air, qui est dit
fanless, c'est à dire dépourvu de ventilation active. Comme pour les versions M1 et M2 avant elle, la puce M3 doit donc ralentir sa cadence et sa consommation lorsqu'elle chauffe trop au sein de ce châssis compact. En découle des performances qui chutent.
Dans un châssis disposant d'un système de ventilation, comme celui d'un MacBook Pro, la puce M3 consomme environ 30W en pleine charge (20W pour le CPU et 10W pour le GPU), et les cœurs efficients du M3 atteignent 2,75 GHz, leurs homologues performants 3,64 GHz, les cœurs GPU 1,35 GHz et tout ce petit monde se stabilise à ces fréquences durant toute la période de sollicitation (il s'agit d'un M3 Pro dans l'illustration ci-dessus, dont les fréquences des cœurs CPU sont légèrement plus faibles, 2,64 et 3, 58GHz, la fréquence max du GPU étant de 1,35GHz sur toute la gamme). La température monte à environ 108° pendant un très bref instant, avant que la ventilation n'intervienne afin de la réguler entre 90 et 100°.
Au sein du MacBook Air, le comportement est tout autre. Dans les pires conditions, avec une charge longue CPU et GPU à 100%, la consommation de la puce peut être régulée jusqu'à atteindre 7W (contre 30W au maximum), les cœurs performants voient leur fréquence descendre à environ 1 GHz, les cœurs efficients à 2 GHz, et le GPU en dessous du GHz, avec pour conséquence, une baisse des performances plus ou moins importante selon la charge, le temps pendant lequel elle est maintenue, et la température extérieure.
Pendant nos différents tests, cette baisse de performance a varié de quelques % à environ 30% selon la charge. Parfois, comme avec Logic Pro, la charge CPU à 100% n'était pas accompagnée d'une sollicitation GPU, et la puce a alors pu rivaliser avec le MacBook Pro. La machine pourrait ralentir au-delà des 30% en pleine chaleur, mais il reste rare de lancer une charge de travail lourde pendant longtemps en plein soleil.
Attention toutefois, nous cherchons ici à cerner les limites de la machine. Il ne faut pas pour autant en conclure que ces MacBook Air sont mal conçus et qu'il vous faut absolument un MacBook Pro pour ne pas avoir à faire face en permanence à de très lourds ralentissements.
La plupart du temps pour un usage normal de ce type de Mac (navigation web sur de nombreux onglets, lecture audio et vidéo, travail sur des logiciels de bureautique, et même sur des logiciels exigeants ne sollicitant pas en même temps le CPU et le GPU), vous profiterez de performances très satisfaisantes, tout à fait semblables à ce que vous obtiendrez avec un MacBook Pro. Ainsi, même en baissant automatiquement sa consommation, le MacBook Air M3 arrive toujours à accrocher un score après 10 minutes de Cinebench assez proche de celui du MacBook Pro, pourtant doté d'une ventilation.
La plupart du temps pour un usage normal de ce type de Mac (navigation web sur de nombreux onglets, lecture audio et vidéo, travail sur des logiciels de bureautique, et même sur des logiciels exigeants ne sollicitant pas en même temps le CPU et le GPU), vous profiterez de performances très satisfaisantes, tout à fait semblables à ce que vous obtiendrez avec un MacBook Pro. Ainsi, même en baissant automatiquement sa consommation, le MacBook Air M3 arrive toujours à accrocher un score après 10 minutes de Cinebench assez proche de celui du MacBook Pro, pourtant doté d'une ventilation.
Evidemment, le Mac en lui-même chauffe, mais pas tant que cela. Si la puce flirte avec les 100° en usage intensif, la coque a atteint 48,9° au maximum sur la partie supérieure (clavier) de la version 13 pouces, et 44,4° sur la partie inférieure (en contact avec vos genoux), là où le 15 pouces s'en est tenu à 46,5° et 42° dans les mêmes conditions. Le MacBook Air 15 pouces chauffe donc un peu moins, et profite également de performances légèrement plus élevées pendant les charges lourdes, mais cela reste assez minime pour que votre choix ne se porte pas sur l'un ou l'autre modèle sur ce seul critère.
Avec des batteries identiques (52,6Wh pour le 13 pouces et 66,5Wh sur le 15 pouces) aux M2, l'autonomie progresse en même temps que les performances. La gravure en 3nm ne fait malheureusement pas de miracles et cela reste toutefois très léger, et presque un peu décevant lorsque l'on compare l'autonomie de ces M2 et M3 au M1, tant ce dernier brille sur ce point. Tout le monde ne regarde pas non plus des vidéos en boucle pendant plus de 6 heures, et ne rafraîchit pas sa page web toutes les 15 secondes, mais on reste tout de même un peu sur notre faim. Si l'autonomie est votre critère principal, les MacBook Pro 16 pouces restent les rois, et présentent un rapport performances/autonomie imbattable, et qui a un prix.
Notons que le MacBook Air accepte jusqu'à 100W pour la recharge, ce qui permet de retrouver 50% d'autonomie en 30 minutes tout rond.
Conclusion : quelle configuration choisir ?
Après avoir passé autant de temps à extirper la substantifique moelle de ces MacBook Air, il est temps de prendre un peu de recul afin d'analyser sereinement la nouvelle proposition d'Apple pour ses ordinateurs portables d'entrée de gamme. Si ces MacBook Air M3 représentent donc une évolution réellement intéressantes des machines précédentes. Nous ne pouvons nous empêcher de penser qu'il est très dommage de devoir à nouveau évoquer les 8 Go de mémoire unifiée et les 256Go de SSD des modèles de base. Non seulement ce n'est pas assez en 2024, mais c'est surtout totalement en inadéquation avec le tarif demandé, d'autant plus lorsque l'on évoque les 230 euros exigés pour passer de 8 à 16 Go de RAM (!) ou de 256 à 512 Go. Croisons les doigts pour que ce soit la dernière année.
Une fois cette déconvenue digérée, force est de constater que ces MacBook Air M3 proposent de meilleures performances, la gestion du Dynamic Caching, l'accélération matérielle du ray tracing, du Wi-Fi 6E, tout en offrant une autonomie en légère hausse. Est-ce suffisant pour ne pas leur préférer les M2 ? Oui, et non. En prenant uniquement en compte les tarifs officiels d'Apple, il sera possible d'économiser 100 euros en optant pour un MacBook Air M2 (en 13 pouces uniquement). Les avantages de la nouvelle génération et l'assurance de profiter pendant plus longtemps de mises à jour de macOS valent à mon avis cette différence de prix, et je vous conseillerais de prendre le M3 plutôt que le M2 si vous en avez les moyens.
Toutefois, l'arrivée des MacBook Air M3 devrait permettre de profiter de belles promotions chez les revendeurs. Si vous pouvez faire une économie de plusieurs centaines d'euros, le constat ci-dessus s'inverse et les MacBook Air M2 deviennent alors parfaitement recommandables, particulièrement si cela vous permet de vous offrir une machine avec 16 Go de RAM et un SSD d'au moins 512 Go. Il s'agit de la configuration que nous vous recommandons chaudement, que ce soit pour un Mac M1, M2 ou M3, si le budget le permet.
Les Mac d'entrée de gamme avec 8 Go de mémoire unifiée resteront viables pour des utilisateurs ne multipliant pas les Apps ouvertes, ou exigeantes, mais le passage à 16Go, certes facturé trop cher par Apple, apporte un confort que l'on peut ressentir au quotidien. Par exemple rien que sur Safari avec des pages très chargées en onglets. De même, si vous comptez profiter de la gestion de deux moniteurs offerte par ces M3, la mémoire vidéo nécessaire à 'affichage sur ces écrans sera décomptée des 8 Go de mémoire unifiée, et vous vous retrouverez d'autant plus rapidement à l'étroit.
Le choix entre les versions 13 pouces et 15 pouces est cornélien et dépendra de votre usage et de vos critères principaux. Le modèle 13 pouces est vraiment compact et léger, ce qui pourrait mieux convenir aux personnes qui se déplacent souvent avec leur Mac. De l'autre côté, l'écran de 15 pouces offre un confort réellement supérieur au quotidien, le tout avec 6 haut-parleurs (au lieu de 4 sur le 13 pouces) au rendu plus flatteur que sur son petit frère, dans un format qui reste facile à caser dans un sac.
Quel que soit votre choix, ces MacBook Air seront de très bons compagnons, qui devraient vous offrir de longues et heureuses années d'utilisation. Ces MacBook Air M3 conviendront particulièrement à ceux qui sont restés à l'ère Intel, ou, à la rigueur, aux possesseurs de M1 qui ont besoin du petit boost qui fera la différence. Enfin, si vous voulez absolument tirer le maximum de la puce M3, y compris sur de longues tâches intensives, ou si vous avez réellement besoin de davantage de performances, vous n'aurez d'autre choix que d'opter pour un MacBook Pro.
Le MacBook Air poursuit sa carrière avec la nouvelle puce M3. Sans surprise, ce Macbook fait globalement un peu mieux que son aîné. Sans esbroufe, le nouveau portable d'entrée de gamme d'Apple se place certainement parmi les meilleurs ordinateurs portables du marché et conviendra à une grande majorité des utilisateurs. Dommage qu'Apple l'affuble encore de 8 Go de RAM et de 256Go de SSD en 2024.