Test Mac Studio M2 Ultra et Mac Pro 2023 : notre comparatif !
Par Didier Pulicani - Mis à jour le
Tiens-donc ! Comparer une machine ultra-professionnelle, modulaire et vendue à vil prix -le Mac Pro- à un appareil plutôt fermé, compact, façon gros Mac mini -le Mac Studio, donc : en voilà une curieuse idée ! Pourtant, ces deux machines partagent pratiquement tout : CPU, GPU, RAM et une bonne partie de la
carte mèresi l'on peut dire. La différence se fera, comme on va le voir, sur la connectique et les extensions internes, modulo de nombreux compromis liés à l'architecture ARM.
En un coup d'oeil
Le test complet
Sommaire
Pas de nouveau design !
Premier point commun entre nos deux machines, leur design n'évoluent pas d'un iota !
Rien d'anormal pour le Mac Studio, dont l'architecture reste similaire. J'aime beaucoup son format ultra-compact et son look de Mac mini qui aurait trop mangé !
Evidemment, la machine reste totalement fermée : pas de ports internes, pas d'ajout de RAM ou de SSD M.2, il faudra se contenter d'une connectique riche (voir plus bas).
Sa hauteur contenue permet de le faire passer sous un écran (même ceux d'Apple) sans aucun problème, et de le laisser sur le bureau -après tout, c'est bien pratique !
Cette robe plutôt épurée sur les images d'Apple contraste assez vite avec l'usage réel qui impose d'en faire une vraie toile d'araignée ! Ethernet, SSD, RAID, hub USB... Toute la connectique et le stockage se fait en externe, attention à bien cacher vos câbles !
Du côté du Mac Pro, et malgré l'abandon de l'architecture Intel, rien ne change du moins extérieurement !
Apple conserve un design intemporel très réussi, avec ce boitier troué de tous les côtés, afin d'optimiser la ventilation. Sans doute pour des raison de coûts, on ne gagne aucun accès rapide sur la partie haute, comme un lecteur SD ou des ports supplémentaire, une prise audio ou même du HDMI, qui auraient été bien utiles au quotidien.
Ce qui choque, c'est plutôt l'intérieur du boitier ! A l'image des voitures thermiques dans lesquelles on a retiré le bloc-moteur pour venir placer placer un pack électrique au niveau des roues, cette machine semble incroyablement... vide !
Apple n'a même pas changé la ventilation (voir plus bas) et l'on retrouve aussi les gros radiateurs nécessaires à l'époque d'Intel pour contenir la chaleur. On ne peut pas rajouter de RAM, mais l'on a toujours accès aux SSD sur le dos de la machine, moyennant une petite ouverture des trapes en plastique.
Et même si les cartes PCIe nécessitent de l'espace, est-il encore utile de proposer autant de slots ? Comme on le verra plus bas, il aurait été plus intelligent de maximiser les emplacement de stockage par exemple.
Pour avoir bricolé de nombreux PC au cours de ma carrière, je dois avouer être toujours autant bluffé par cet intérieur très élégant, tout de noir vêtu, avec une organisation interne à faire rêver les spécialistes du
cable-managementdes tours d'en face.
Bref, sous ses airs de haute couture, ce Mac Pro laisse un sentiment de machine bricolée à la dernière minute, Apple souhaitant réutiliser au maximum son Mac Pro 2019, plutôt que de repartir sur une nouvelle architecture, plus en phase avec les puces Apple Silicon.
Specs : entre nouveautés et régressions
Sur le Mac Studio, il est possible de choisir entre M2 Max et M2 Ultra, tandis que le Mac Pro ne proposera que la puce la plus puissante du moment.
Ayant déjà testé en long et en large le M2 Max dans notre test des MacBook Pro M2 Pro / Max, nous allons surtout nous concentrer sur le M2 Ultra, véritable nouveauté de cet été 2023.
Sur le papier, le M2 Ultra affiche des caractéristiques plutôt alléchantes pour les professionnels :
• 24 coeurs CPU (16 P + 8E)
• 60 ou 76 coeurs GPU
• 64, 128 ou 192Go de RAM
• SSD jusqu'à 8To
• 60 ou 76 coeurs GPU
• 64, 128 ou 192Go de RAM
• SSD jusqu'à 8To
Par rapport au M2 Ultra, on gagne donc 4 coeurs supplémentaires, mais ces derniers sont des coeurs... économes, autrement dit,
lents. Un peu étrange sur une machine professionnelle qui ne subit pas les mêmes contraintes thermiques et électriques que sur un portable, on aurait préféré 4 coeurs rapides/performants.
En réalité, Apple se retrouve prise au piège par sa propre stratégie : le M2 Ultra est une sorte de Franckenstein de silicium, à savoir la combinaison de deux puces M2 Max -qui contenaient déjà chacun 2 coeurs
lentssupplémentaires. Pour créer de vrais processeurs professionnels, il aurait fallu repartir d'une feuille blanche et créer une architecture à part -ce qui est sans doute trop coûteux vu le marché que représentent les Mac professionnels.
L'autre possibilité aurait été de créer un M2 Extreme, avec deux M2 Ultra accolés. Il semble que l'idée était en chemin chez Apple, mais la firme semble avoir du mal à tenir ses promesses de gravures du côté de TSMC -l'usine taiwanaise qui produit 100% ces puces présentes dans les Mac, les iPad et les iPhone.
Avec 48 coeurs, le Mac Pro aurait ainsi pu rivaliser avec les derniers Xeon d'Intel. Un Xeon W9-3495X embarque par exemple 56 coeurs ! Et malgré une consommation qui peut grimper à 420W, il offre de meilleures performances que le M2 Ultra -ce qui nous est impossible à vérifier directement sur un Mac, en l'absence de prise en charge, mais des outils de bench trans-plateformes le confirment déjà.
L'autre déconvenue concerne la RAM. 192Go, à se partager entre le CPU et le GPU, c'est bien pour un Mac Studio, un peu moins pour un Mac Pro qui pouvait grimper à 1,5To sur les version 2019 ! Evidemment, l'usage de telles capacités est assez spécifique, mais tout comme le public client de cette grosse tour modulaire. Ceux qui utilisent de grosses textures GPU ou de gros segments de données à calculer en parallèle, par exemple, arriveront vite à la limite de la mémoire unifiée.
Bref, en proposant la même puce dans le Mac Pro et le Mac Studio, on comprend aisément qu'Apple se soit retrouvée coincée comme jamais cette année, et que les
vraiesSoC professionnels ne sortiront sans doute pas avant l'an prochain, peut-être avec un M3 Extreme, qui sait ?
CPU : 24 coeurs, et +20%
Avec seulement 4 coeurs économes supplémentaires, Apple annonce tout de même 20% de performances en plus par rapport au M1 Ultra.
Dans GeekBench, le chiffre est légèrement en dessous, autour de 17%, sachant que ce programme de bench est spécifiquement étudié pour gérer toute la puissance de chaque coeur, rapide ou non.
Dans CineBench, la progression atteint cette fois les 20% promis, mais pas un point de plus ! Plus étonnant en revanche, le M2 Ultra équipé des 76 coeurs GPU est légèrement au dessus de la puce équipées de 60 coeurs GPU, alors que la partie CPU est rigoureusement identique. Je n'ai pas réussi à mesurer des différences de fréquences significatives durant mes tests, j'imagine qu'Apple lâche peut-être plus facilement les chevaux CPU sur la puce dotée d'un GPU plus performant, histoire de ne pas la brider en usage intensif -mais ça reste une supposition.
Dans Logic Pro, un logiciel Audio d'Apple qui n'utilise que le CPU et qui nous sert de base de test depuis des années, la progression est beaucoup plus timide :
Seulement 6% d'écart entre le M1 Ultra et le M2 Ultra ! Autant dire une vraie déception pour les logiciels de musique, qui n'ont pas besoin de GPU. Cela s'explique en fait par le fonctionnement de ce type de programme : Logic est un logiciel exigeant, qui va favoriser les coeurs performants pour gérer les effets et la continuité de chaque piste. Dès lors, les coeurs
lentsne sont pas toujours pleinement exploitables par le programme. Voilà qui montre bien les limites de ce M2 Ultra dans un usage professionnel et en dehors des logiciels de benchs, souvent plus flatteurs pour Apple.

GPU : un vrai bond en avant !
Sur la partie graphique, le M2 était déjà beaucoup plus efficace (voir notre test du MacBook Air M2) que le M1, cela s'est confirmé sur le M2 Pro et c'est aussi le cas sur le M2 Ultra.
Avec 60 à 76 coeurs (contre 48 à 60 sur le M1 Ultra), le progression semble timide, mais Apple annonce quand-même +30% supplémentaire, ce qui est plutôt flatteur d'une demi-génération à l'autre.
Dans le test Metal de GeekBench, la progression oscille entre 23 et 33%, avec une progression plus marquée sur l'entrée de gamme que sur la puce la plus puissance.
Autre remarque, le M2 Ultra à 60 coeurs affiche de meilleurs résultats que le M1 Ultra à 64 coeurs, ce qui confirme qu'Apple a revu l'architecture de chaque coeur GPU, contrairement à la partie CPU qui ne semble pas progresser d'un chouia.
Enfin, notez les bonnes performances du M2 Max, qui taquine gentiment le M1 Ultra 48 -vu le prix, cela peut semble un excellent compromis.
Dans LuxMark, qui teste encore l'OpenCL (déprécié mais toujours très utilisé par les applications cross-plateformes), on retrouve le même schéma. Le M2 Max est logiquement deux fois plus lent que le M2 Ultra, doté de deux fois plus de coeurs -il n'y a donc pas de réduction des performances sur le haut-de-gamme à coeurs équivalents.
Comme à chaque fois, on teste aussi quelques jeux, des programmes gourmands qui sollicitent CPU et GPU combinés -ce qui est très intéressant pour les applications qui combinent ces deux types de calcul. Dommage que le jeu sur Mac soit si timide ces dernières années, nous devons nous rabattre sur de
vieux Tomb Raiderqui ne sont même pas natifs sur la partie CPU !
Comme vous pouvez le voir, le M2 Ultra offre effectivement un vrai bond en performances (36%) mais l'on s'étonne que les deux GPU parviennent quasiment aux mêmes résultats, malgré les 16 coeurs d'écart. Est-ce que les logiciels n'arrivent pas à gérer tous les coeurs supplémentaires ? Est-ce qu'Apple réduit les fréquences ? De notre côté, difficile de répondre à cette question, d'autant que les fréquences des GPU (très variables) ont l'air assez proches durant le test -il faudrait faire de l'introspection poussée pour en connaitre les raisons.
On retrouve d'ailleurs cet état de fait dans
Total War Three Kingdoms(+20% par rapport au M1). Soucis avec certaines API ? Surchauffe de la puce qui combine CPU et GPU sur le même support ? C'est en tout cas assez décevant dans ce cas précis, notamment pour les développeurs iOS/macOS qui utilisent Unity par exemple.
L'ultime confirmation vient d'ailleurs de GFXBench Metal, dont deux des trois tests sélectionnés ici donnent carrément l'avantage à M2 Ultra le moins performant ! Ce programme est ultra-optimisé pour Metal (l'API d'Apple) et régulièrement mis à jour, il est donc plutôt en phase avec la réalité des animations 3D.
On remarquera une fois encore que le M2 Max est loin d'être ridicule dans ces tests (il taquine les M1 Ultra !), la puce ayant peut-être aussi une meilleure marge de manœuvre pour maintenir ses fréquences, avec un CPU moins puissant et des coeurs qui peuvent lâcher les chevaux plus longtemps.

Nous avons évidemment testé des programmes orientés vidéo, comme Final Cut Pro. Dans ce traditionnel test dédié aux effets vidéo (flous, contrastes), on divise par deux à trois les temps de calcul face au M1 Ultra ! Du jamais vu ! On est d'ailleurs en train de mettre en place de nouveaux tests pour les prochaines générations, car nos grosses vidéos 4K sont avalées en seulement quelques secondes.
On notera encore une fois les excellents résultats du M2 Max, qui se retrouve presque au niveau d'un M1 Ultra -ultime confirmation que cette puce est vraiment très capable.
Autre bonne surprise, la conversion vidéo profite enfin des 4 Media Engine ! Dans ces tests d'exports, on divise par deux les temps obtenus avec un M1 Ultra à l'époque. Attention tout de même, avec les différentes mises à jour de Final Cut Pro et de macOS, il est possible que le M1 Ultra profite lui aussi des 4 Media Engine
bridésà l'époque (on avait les mêmes résultats que sur le M1 Max).
On retrouve aussi ces bons chiffres dans Première Pro d'Adobe, qui utilise les mêmes API de conversion vidéo qu'Apple. A noter que mes tests dans DaVinci Resolve n'ont pas été publiés dans ce papier (je préfère être transparent avec vous) car ils manquent de cohérence (le M2 Max se retrouvait parfois devant le M2 Ultra...) -j'ai bien-sûr refait les tests plusieurs fois, il faudra sans doute attendre que la version 18 se stabilise un peu et prennent en charge les dernières optimisations pour les réintégrer.
SSD : honte à toi, Apple !
Proposer entre 512Go (M2 Max) et 1To (M2 Ultra) de SSD sur une machine amenée à être utilisée par des professionnels, notamment de l'image, n'est-ce pas se fiche un peu du monde ?
Après les 256Go du MacBook Air 15", Apple pousse une nouvelle fois à prendre de coûteuses options :
• 460€ pour 2To (+1To) contre ~130/150€ pour un SSD du commerce
• 1150€ pour 4To (+3To) contre ~220/250€ dans le commerce
etc.
• 1150€ pour 4To (+3To) contre ~220/250€ dans le commerce
etc.
Ces tarifs pouvaient encore se justifier à une époque où les SSD d'Apple étaient nettement plus rapides que ceux du commerce, mais ce n'est plus le cas aujourd'hui. D'ailleurs, les performances stagnent depuis quelques années, alors que le PCIe 4 permet théoriquement de proposer des débits bien meilleurs que les 5Go/s obtenus ici.
Autre déception, l'absence de prise en charge native de SSD au format M.2 (barrette) est vraiment regrettable, y compris sur le Mac Studio ! Apple semble toujours vouloir faire son beurre de façon exagérée sur le dos de ses clients, pris pour des jambons. C'est encore plus étonnant dans le Mac Pro (ci-dessous), qui a pourtant vocation à se montrer évolutif et polyvalent.
Stockage : avantage Mac Pro ?
Avec autant de place dans la machine (c'est un euphémisme), Apple a largement évoque les possibilités d'extension du stockage dans le Mac Pro durant la keynote de la WWDC 2023.
Déjà, il est enfin possible de faire évoluer le stockage interne des modules propriétaires. Avec seulement deux emplacement, vous êtes toutefois limités à 8To (2x4To) et si vous vous décidez après achat, la facture risque d'être salée...
En effet, à 3200€ les 8To, il faudra encore se passer de la barrette d'origine, faute d'emplacement supplémentaire. Pourquoi Apple n'a-t-elle pas intégré au moins 4 slots ? Mystère.
Autre source d'étonnement, Apple propose toujours 2 ports SATA, utilisés à l'époque pour les lecteurs de DVD/Blu-Ray, mais faute d'emplacement, il est impossible d'intégrer un éventuel lecteur dans la machine. Et ce n'est pas beaucoup mieux pour les baies de stockage ou les SSD à ce format : la fiche d'alimentation du SATA est propriétaire ! Depuis 2019, impossible de trouver le câble dans le commerce, sauf à acheter un RAID Pegasus spécifique qui semble être le seul à fournir la bonne connectique !
Enfin, le plus agaçant concerne les ports M.2, standard du marché depuis 10 ans, et qui permettent d'installer nativement des SSD du commerce. Vous savez quoi ? Il n'y en a pas un seul dans le Mac Pro, alors que les carte-mère de PC en intègrent au moins un par défaut (avec du vrai SATA à côté) même en entrée de gamme !
Chez Apple, il faudra passer par les port PCIe (c'est la même norme, mais pas la même connectique). Il est alors nécessaire d'acheter (en supplément) des cartes vendues entre 20 et 150€ (voire presque 1000€ pour certaines), juste pour pouvoir intégrer des SSD M.2 !
J'ai testé différents modèles (tous les liens à la fin de l'article), y compris d'anciennes cartes du Mac Pro 2019, et cela a fonctionné ! Apple permet d'aller jusqu'au PCIe 4 (mais pas au delà), ce qui laisse quand-même de belles possibilités en terme de débits.
Par exemple, le récent modèle d'OWC promet jusqu'à 26Go/s via un RAID de SSD M.2 sur une même carte 16x. En rupture de stock et proposé à vil prix (comptez un bon millier d'euros), nous n'avons pas pu la tester. Sonnet propose aussi de nombreuses carte PCIe/M.2, il y a donc du choix pour faire de ce Mac Pro une vraie tour de stockage, un argument de poids face au Mac Studio qui devrait se reposer uniquement sur des boitiers externes.
En pratique, vous pouvez donc obtenir des débits bien plus élevés que ceux d'Apple ou même acheter des SSD plus
lents, mais beaucoup moins chers, pour le stockage
froid(sauvegarde etc.). Chez Crucial, le P5 Plus propose par exemple 6 600 Mo/s.
En revanche, impossible d'obtenir le débit du T700 sur un seul port (12 400 Mo/s) car notre Mac Pro ne prend toujours pas en charge le PCIe 5 ! Là encore, cela arrivera sans doute dans la puce M3, mais tout de même, quelle incohérence pour cette machine dont l'intérêt du PCIe concerne en grande partie le stockage !
Mac Pro : des lignes PCIe bridées
Le Mac Pro se distingue donc du Mac Studio par sa connectique PCIe unique, permettant d'installer des cartes (vidéo, audio, stockage...) nativement dans la machine.
Mais lorsqu'on fouine un peu dans les entrailles de cette grosse tour en apparence soignée, les bonnes surprises ne sont pas toujours au rendez-vous. Par exemple, l'alimentation est propriétaire ! Il faut acheter des câbles Belkin (!) vendus 85€ et en rupture de stock au moment où nous écrivons ces lignes. Tout cela pour gagner quelques millimètres dans un boitier vide, est-il vraiment sérieux ?
A l'intérieur de la machine, on découvre donc :
• Deux emplacements 16x
• Quatre emplacements 8x
• Un emplacement 4x occupé par les E/s d'Apple
• Quatre emplacements 8x
• Un emplacement 4x occupé par les E/s d'Apple
Si vous faites vos calculs, Apple propose donc 64 lignes de PCIe, alors que la puce M2 Ultra ne prend en charge que... 32 lignes seulement ! Comme l'a remarqué le développeur Hector Martin, la répartition des lignes PCI est plutôt mal pensée :
8x Gen4 :
• x1 USB interne
• x2 SATA interne
• x4 pour les entrées/sorties
• x8 pour le slot6
• x1 pour l'Ethernet 1
• x1 pour l'Ethernet 2
• x1 pour le WiFi/BT
16x Gen4 :
• x16 to slot1
• x16 to slot2
• x8 to slot3
• x8 to slot4
• x8 to slot5
• x1 USB interne
• x2 SATA interne
• x4 pour les entrées/sorties
• x8 pour le slot6
• x1 pour l'Ethernet 1
• x1 pour l'Ethernet 2
• x1 pour le WiFi/BT
16x Gen4 :
• x16 to slot1
• x16 to slot2
• x8 to slot3
• x8 to slot4
• x8 to slot5
C'est un peu technique, mais pour faire simple, les 5 ports PCIe disponibles se partagent en fait seulement 16 lignes de PCIe 4.0, alors qu'Apple offre théoriquement 52 lignes sur ces emplacements. Une sorte de
surbooking extrêmede PCIe !
En imaginant que vous achetiez le fameux boitier OWC offrant 26Go/s sur un seul port 16x, il ne restera plus grand chose pour les autres cartes embarquées ! Et cela pourrait même se ressentir sérieusement si vous avez d'autres SSD par exemple...
Dernier point, Apple a récemment confirmé qu'elle ne comptait pas prendre en charge les cartes vidéo AMD/Nvidia à l'avenir. On s'en doutait déjà, mais cela ferme la porte aux possibilités futures de venir accélérer la partie 2D/3D, et relègue finalement ce Mac Pro à une architecture de machine honteusement fermée, comme le Mac Studio, qui sera plus rapidement obsolète que ses ancêtre -un choix vraiment honteux, d'autant qu'Apple ne propose même pas ses propres GPU externes !
On pourra toujours intégrer des cartes spécifiques (RED, BlackMagic, AVID) ou même des cartes d'acquisition audio -bien que les interfaces soient de plus en plus externes, n'ayant pas forcément besoin des débits du PCIe. A supposer que les pilotes soient compatibles, ce que l'on n'a pu tester, faute de cartes (Il est très difficile d'obtenir ces cartes pour la presse en quelques jours seulement, d'où l'absence de test de notre part).
Connectique : avantage Mac Pro
Si l'on compare les ports de notre Mac Pro au Mac Studio, Apple a été légèrement plus généreuse sur le front de la connectique.
- 8 x Thunderbolt (vs 6)
- 2 x Ethernet (vs 1)
- 2 x HDMI (vs 1)
- 3 x USB (vs 2)
- 2 x Ethernet (vs 1)
- 2 x HDMI (vs 1)
- 3 x USB (vs 2)
Par rapport, les deux machines proposent le même nombre d'écrans externes (8x4k ou 3x8k), et une seule prise jack (pas d'entrée spécifique sur le Mac Pro).
Le Mac Studio offre un seul avantage, celui du lecteur SD, bien pratique pour les vidéastes et photographes. Quel dommage qu'Apple ne l'ait pas rajouté sur le dessus du Mac Pro, dont le design n'a pas évolué d'un iota face à la version Intel !
Enfin, notons la présence native du WiFi 6E sur ces deux machines, un choix normal en 2023 mais pas forcément des plus utiles -les professionnels préfèrent le câbles, plus fiable pour conserver les débits. Il est en revanche étonnant que le dernier MacBook Air 15" reste en WiFi 6, encore un mystère made in Cupertino.
En revanche, l'implémentation du WiFi 6E reste toujours à parfaire chez Apple. Même si nos machines se sont bien connectées à nos bornes WiFi 6E, les débits restent modestes, comparables à du WiFi 6.
Des machines vraiment silencieuses
En utilisant des puces
mobilespour ses machines professionnelles, Apple hérite de leurs avantages en matière de consommation et de surchauffe -un atout majeur dans les studios par exemple.
Avec une puissance mesurée entre 50 et 70W en activité (120W avec un écran) et jusqu'à 250W sur le Mac Pro (plutôt 220 sur le Mac Studio) à pleine charge, le dégagement de chaleur est plutôt contenu.
De fait, aucun de nos deux Mac ne génère de bruit notable même en utilisation intensive. Nous avons mesuré moins de 40db devant la sortie du Mac Studio, et le Mac Pro ne génère aucun bruit supplémentaire dans un bureau classique (entre 25 et 35db).
Comme l'a remarqué June, qui est très sensible sur ce plan (professionnel de l'audio oblige), le Mac Studio M2 Ultra est totalement silencieux là où le M1 Ultra se fendait d'un léger sifflement bien audible. Apple a donc totalement retravaillé sa ventilation.
Le Mac Pro conserve toute la ventilation et les radiateurs passifs de son devancier sous Intel, largement surdimensionnée (comme l'alimentation), ce qui permet d'obtenir une machine absolument froide en toute circonstance, ce qui n'est pas le cas du Mac Studio !
En effet, devant la machine, la soufflerie est sensible, je vous déconseille d'ailleurs de la placer devant vous sur un bureau (du côté des connecteurs). Ce petit vent chaud peut même souffler à plus de 50 degrés, comme on l'a mesuré avec étonnement !
Il faudra d'ailleurs voir si cette température, plutôt élevée, n'a pas d'incidence sur la connectique située juste en dessous. Un câble ne va pas fondre à ces températures, rassurez-vous, mais certains contrôleurs électriques peuvent souffrir à une exposition longue à de tels niveaux.
Bilan : Mac Pro ou Mac Studio ?
Avec presque 3000€ d'écart pour des machines aussi proches, on se dit qu'Apple fait payer très cher son gros boitier extensible !
Pour le prix d'un Mac Pro avec le M2 Ultra 76 coeurs, vous pouvez ainsi obtenir un Mac Studio tout aussi puissant, mais avec 8To de SSD interne et 128Go de RAM ! Cette machine devrait d'ailleurs contenter 90% des professionnels nécessitant de passer sur une puce Apple Silicon (architecture, graphisme, photo...), la plupart des application professionnelles ayant désormais été adaptées à cette architecture ARM.
Si vous n'avez pas besoin de lignes PCIe,
la question est vite répondue, comme dirait l'autre. Le Mac Studio constitue aujourd'hui un choix bien plus raisonnable compte tenu de l'architecture finalement très fermée du Mac Pro 2023.
J'aimerais pourtant me montrer optimiste : Apple a toutes les cartes en main pour faire un Mac Pro 2024 vraiment intéressant :
- une ou deux puces M3 Extreme
- du PCIe 5.0 minimum
- 32 voire 64 lignes de PCIe
- des emplacement SSD M.2 natifs
- des connecteurs d'alimentation standard
- du PCIe 5.0 minimum
- 32 voire 64 lignes de PCIe
- des emplacement SSD M.2 natifs
- des connecteurs d'alimentation standard
Le Mac Pro 2023 ressemble plutôt à une machine de transition : Apple avait promis une migration vers Apple Silicon de toute sa gamme pour fin 2022, il fallait donc qu'elle tienne ses délais.
A l'arrivée, les clients de cette grosse tour risquent se se montrer encore bien rares, et préféreront sans doute conserver leur modèle Intel encore quelques années. Il est d'ailleurs un peu rageant de voir que sur PC, les performances seront meilleures que sur ce Mac Pro, prisonnier de choix techniques discutables, mais on l'espère, pas immuables.
Nos accessoires présentés dans l'article
Sponsor : -60% sur la suite Intego X9
Stockage/SSD
• SSD Crual P3 M.2 1To
• SSD Crual P3 M.2 2To
• SSD Crual P3 M.2 4To
• SSD Crucial P5 Plus 2To
• SSD Crucial P3 Plus 4To
Cartes PCIe
• La carte glotrends PCIE4 pour SSD M.2
• Sonnet Fusion (2SSD)
• Sonnet Fusion (4SSD)
Boitiers externes
• BoitierUSB 4 M.2 NVMe (OWC)
• Boitier Thunderbolt 3 SSD M.2 NVMe
Câbles
• Kit Belkin pour Mac Pro (Alimentation PCIe)
• SSD Crual P3 M.2 1To
• SSD Crual P3 M.2 2To
• SSD Crual P3 M.2 4To
• SSD Crucial P5 Plus 2To
• SSD Crucial P3 Plus 4To
Cartes PCIe
• La carte glotrends PCIE4 pour SSD M.2
• Sonnet Fusion (2SSD)
• Sonnet Fusion (4SSD)
Boitiers externes
• BoitierUSB 4 M.2 NVMe (OWC)
• Boitier Thunderbolt 3 SSD M.2 NVMe
Câbles
• Kit Belkin pour Mac Pro (Alimentation PCIe)
En net progrès par rapport à la génération M1 Ultra, ce Mac Studio M2 Ultra offre des performances graphiques en nette hausse, y compris sur la partie vidéo (encodage/décodage). En revanche, le CPU progresse peu, comme attendu. Le Mac Studio reste une machine polyvalente, homogène, bien équipée et avec une connectique riche, tout en se montrant parfaitement silencieuse. Et le prix n'est finalement pas si élevé pour une machine de cette envergure !
Quelle déception ! Avec la même puce M2 Ultra que le Mac Studio, le Mac Pro n'offre aucun intérêt sur le plan des performances. Avec la RAM, le CPU et le GPU soudés, et impossible à faire évoluer, il perd une grande partie de son intérêt initial. Sans un M2 "Extreme", cette machine n'a que peu d'intérêt, malgré des ports PCI bridés et limités à la 4e génération. Même le stockage interne s'avère compliqué, obligeant à utiliser des ports PCIe et des câbles propriétaires. Vivement la version M3 Extreme, et prions qu'Apple repenser l'architecture interne de la machine !