Décès de Gordon Moore, auteur de la sulfureuse "Loi de Moore" et co-fondateur d'Intel
Par Didier Pulicani - Mis à jour le
loitelles qu'on nous l'enseigne en science, mais lorsque le Docteur Gordon Moore a déclaré les bases de sa théorie dans les années 60, beaucoup le prenaient pour un fou.
Doublement des transistors dans les puces
Il faut dire que le cofondateur d'Intel affirmait alors qu'on allait obtenir un doublement de la complexité des semi-conducteurs tous les ans à coût constant, alors que l'industrie n'était encore qu'à ses débuts, beaucoup imaginaient qu'on arriverait rapidement aux limite de sa sulfureuse
Loi.
C'est d'ailleurs ce qui se produit dans les années 70, où sa théorie a dû évoluer. On parlait alors du doublement du nombre de transistors d'une même puce tous les deux ans. Et là, l'homme se montra particulièrement visionnaire, car encore ces dernières années, sa fameuse loi est plutôt respectée, même s'il y a toujours sujet à interprétation.
Gordon Earle Moore décède à 94 ans
Célèbre docteur en chimie et en physique, Gordon Earle Moore est né le 3 janvier 1929 à San Francisco, il nous a donc quitté à un âge très honorable de 94 ans.
Moore avait d'abord rejoint William Shockley au laboratoire Shockley Semiconductor Laboratoryde la société
Beckman Instruments, pour ensuite aller fonder la société
Fairchild Semiconductoravec Robert Noyce, Sheldon Roberts, Eugene Kleiner, Victor Grinich, Julius Blank, Jean Hoerni et Jay Last.
L'homme a finalement co-fondé Intel en 1968, avec Robert Noyce et Andrew Grove. L'occasion de rappeler que le numéro 1 des puces pour ordinateurs est finalement une société assez ancienne face à ARM (1990), Apple (1976) mais plus récente qu'IBM (1911).
La première puce à marquer réellement l'histoire est la fameuse Intel 4004 x86 de 1971, celle qui préfigurera plusieurs décennies de processeurs x86 et l'architecture ad-hoc. Malgré ces avancées technologies, Apple n'utilisera réellement les processeurs Intel qu'en 2006, préférant les processeurs de Motorola puis d'IBM, avant de finalement se tourner vers ARM dès 2020 (et dès 2007 pour l'iPhone).
Aujourd'hui, Intel affiche toujours de bons résultats financiers, mais accuse un certain retard technologique sur ARM. La firme de Santa Clara n'a en effet pas assez anticipé l'avènement du mobile, préférant conserver une architecture complexe plutôt que de miser sur des puces plus simples et moins gourmande en énergie. Le fondeur a également du mal à suivre TSMC dans la course à la finesse de gravure, véritable pilier de la Loi de Moore. L'avenir nous dira si les Pentium seront encore là dans 10 ans ou si ARM et les processeurs Apple Silicon auront alors gagné cette nouvelle bataille autour des
performances par Watt, enjeu crucial de l'informatique moderne.