Le logiciel de Damien Plisson a rencontré un franc succès depuis sa variante Open Source en 2010, et compte désormais plus de 55 000 abonnés. La nouvelle version 3.5 est désormais disponible sur nos machines (MAJ : le site devrait être mis à jour dans les prochaines heures).
Cette itération entièrement revisitée bénéficie d’une toute nouvelle interface graphique, d’une ergonomie revue pour plus de fluidité, et de nouvelles fonctionnalités. Audirvana 3.5 permet aux amateurs exigeants de disposer d'un lecteur performant, jouissant d'une interface claire, rappelant celle d'iTunes avant qu'il ne devienne cette usine à gaz multifonctions. Le soft lit la plupart des formats haute qualité souvent délaissés par le lecteur de Cupertino, comme le FLAC, le WavPack ou le nouveau MQA, et inclut les services de TIDAL et Qobuz.
Le logiciel permet désormais de sélectionner directement dans l'interface le périphérique audio de sortie, et un nouveau système facilitera la recherche par piste.album/artiste/playlist. Un Mini-player inédit est également de la partie.
Audirvana 3.5 est gratuit pour les utilisateurs de la version 3, il coûtera 41€ aux possesseurs de la version 2, 54 euros pour la version 1, et 78€ pour une licence complète, comprenant un mois d'essai gratuit pour Qobuz : Musique & Editorial et trois pour TIDAL Music: un son HiFi. Enfin, l'application Audirvāna Remote, dédiée au pilotage du logiciel depuis iOS, est facturée Audirvāna Remote.
En 2010, mélomane averti à l’oreille aguerrie, Damien Plisson cherche à dématérialiser son importante bibliothèque de CD et constate qu’aucune solution pour écouter sa musique sur son Mac dans les mêmes conditions ne lui convient. Fort de ses connaissances pointues en informatique, il développe en parallèle de son activité professionnelle un logiciel sur mesure. En 2011, c’est la naissance du logiciel Audirvana Plus qui a depuis séduit des dizaines de milliers d’amateurs de musique sur Mac.
Bonjour Damien Plisson, et merci pour Audivarna. Comment passe-t-on de la robotique médicale à la création d’un logiciel musical qui en remontre aux géants de l’industrie informatique ?
Tout d'abord, je suis un vrai passionné de musique, avec 10 années de piano avant de faire Audirvana. L'expérience robotique médicale m'a apporté de la rigueur, l'optimisation et la vérification sont primordiales. Il était également nécessaire d'obtenir une stabilité à toute épreuve, et de pouvoir remédier rapidement et proprement à un dysfonctionnement. Cette rigueur a été mise à profit dans l'élaboration d'Audirvana
La version originale d’Audirvana était exclusive aux Mac, depuis une version Windows 10 a vu le jour. Etes-vous également un utilisateur de Windows ? Les deux systèmes ont-ils une approche fondamentalement différente de la gestion l’audio ?
Je n'utilise pas Windows, le but était de faire profiter le plus de monde possible du logiciel. Pour ce qui est des différences, macOS est depuis sa version 10, un système fait pour les musiciens, avec par exemple l'Audio Unit et sa très faible latence. Du côté de Windows, l'ASIO -qui est un standard porté par Steinberg- permet une meilleure gestion du DSD (pour Direct Stream Digital, le format SACD), mais ne dispose pas de processus de validation rigoureux, et certains fabricants en profitent. Sur Mac on passe par le DSD over PCM, sauf à vouloir écrire un pilote par DAC disponible.
Audirvana se base sur la puissance CPU des ordinateurs modernes (bien supérieure aux puces des DAC) pour améliorer l’audio avec des algorithmes de suréchantillonnage de meilleure qualité. Comment pourrait-on schématiser le processus ?
Le logiciel doit être optimisé pour permettre un fonctionnement silencieux de l'ordinateur. L'intérêt de l'usage du CPU est d'envoyer le signal au DAC à la fréquence la plus élevée possible, afin de prémâcher le travail, et pouvoir ensuite régler les filtres de l'algorithme. Il est également possible de visualiser la dynamique des morceaux à l'écoute.
La nouvelle génération écoute souvent de la musique sur des périphériques Bluetooth (les iPhone n’ont d'ailleurs plus de port jack pour le casque). Pourrait-on imaginer une meilleure qualité audio dans un monde qui ne veut plus de fil ? Curiosité : utilisez vous des périphériques Bluetooth ?
Le problème avec l'audio en Bluetooth, c'est la perte de qualité. Théoriquement, avec le Bluetooth 5, il serait possible d'obtenir une qualité supérieure au CD, mais les appareils ne sont pas encore compatibles. Sur iOS, tout est verrouillé par Apple. Ce verrouillage n'existe pas sur Android, mais la diversité des appareils devient alors un problème.
La nouvelle version d’Audirvana met l’accent sur l’ergonomie et l’interface utilisateur fluide et intuitive. Serait-ce pour prendre le contrepied d’iTunes, devenu une usine à gaz éloignée de la simplicité des débuts ?
Je voulais simplement faire quelque chose de facile à utiliser, avec une qualité sonore reconnue. Permettre aux moins audiophiles de bénéficier d’une meilleure qualité sonore, et surtout offrir une importante amélioration du son. Désolé, mais je préfère mon casque filaire, même s'il est parfois encombrant.
Le streaming audio est dominé actuellement par Spotify et Apple. Pensez-vous que ces structures soient intéressées par des technologies comme le DSD et le MQA ?
Je pense qu'une fois le marché arrivé à saturation, il faudra trouver des arguments supplémentaires, et donc arriver sur la qualité audio.
Envisagez-vous de fêter les 10 ans d’Audirvana ? Quels sont les principaux axes de travail pour l’avenir ?
Je n'ai pas encore eu le temps de penser à l'anniversaire. Nous allons surtout nous concentrer sur cette version d'Audirvana, puis nous plancherons sur la version 2 de la télécommande, pour iOS et Android.
