Opinion : l'iMac a 20 ans, l'heure de se réinventer ou de mourir ? (+ sondage)
Par Didier Pulicani - Publié le
On l'oublie parfois, mais l'iMac reste LA machine du retour de Steve Jobs chez Apple, la première qu'il ait lancée une fois remis aux commandes de l'entreprise en 1998.
Avec sa petite bouille rondouillarde et translucide, la machine a immédiatement capté l'attention des médias et des clients, à une époque où internet se consultait encore à 33Kbps (environ 1 million de fois plus lent que de la fibre optique) et où le monde informatique était encore synonyme de grosses tours PC grisonnantes.
L'iMac a subi plusieurs transformations au cours de sa vie, d'abord en intégrant un écran LCD avec l'iMac Tournesol (2002), puis en plaçant toute l'unité centrale derrière l'écran avec l'iMac G5 (2004). Depuis cette époque, la machine n'a plus vraiment changé, sauf à s'affiner (2012), voir son moniteur s'agrandir, et être affublé d'une dalle Retina en 2014.
Le début de l'année restera quand-même marqué par la sortie de l'iMac Pro, un beau cadeau d'anniversaire pour les professionnels qui aiment ce form-factor compact et élégant et qui voulaient plus de puissance. Avec sa robe noire et ses gros Xeon, il tient de sérieux arguments face à un Mac Pro qui se fait attendre. Pour autant, son design vieillissant et ses gros bords bien larges autour de l'écran rappellent à quel point Apple manque d'ambition pour son tout-en-un, à l'image d'un vieux monospace Diesel que l'on tente parfois de faire survivre dans le secteur automobile.
L'iMac, c'est avant-tout LE Mac, le digne héritier du Macintosh 128k, le premier bébé de Steve. Aujourd'hui encore, il s'agit sans doute du meilleur rapport qualité/prix au catalogue, qu'Apple met à jour tous les ans sans exception, bien qu'il y ait toujours à redire sur le prix des options et l'accès aux composants. Si Apple ne lui maintenait pas la tête hors de l'eau régulièrement, elle lui signerait sans doute immédiatement son arrêt de mort...
Alors pourquoi l'iMac ne semble plus vraiment intéresser Tim Cook ? Evidemment, la question peut s'élargir au Mac tout entier, qui peine à déchaîner les passions à Cupertino. Au delà, ce sont les machines fixes qui peinent à exister face à la dictature des clients, de plus en plus mobiles. Même les pros de l'image préfèrent souvent la souplesse d'un MacBook Pro, quitte à lui accoler un écran externe en fonction des besoins. Si Apple ne donne plus le décompte des ventes entre fixes et portables, le ratio est sans doute désormais proche des 10 à 20%, grand maximum, pas de quoi mobiliser la précieuse (et coûteuse) R&D d'Apple Park.
S'il veut survivre, l'iMac doit faire sa révolution. Il doit prouver au monde qu'il a encore un avenir et qu'il peut se démarquer durablement des portables. A chaque fois que je croise un Surface Studio, je ne peux m'empêcher de jouer avec la machine et d'imaginer qu'elle fut frappée d'une pomme, et présentée en grandes pompes comme le successeur de l'iMac. Leader du segment graphique, Apple perd petit à petit sa base de créatifs, qui préfère parfois opter pour une grosse tour PC plus puissante (et plus modulaire) ou carrément pour des Surface (studio ou portables), dotées d'un grand écran tactile, remplaçant avantageusement les tablettes Wacom. Ce n'est évidemment qu'une piste, car l'iMac fut à l'origine destiné à tout-un-chacun (et pas seulement aux graphistes), mais à l'heure des tablettes et des smartphones, difficile d'en faire le hub familial qu'il avait pu incarner il y a 20 ans.
Alors, quel avenir pour l'iMac ? Doit-il continuer sous sa forme actuelle et mourir à petit feu ? Miser sur le tactile et prendre en charge l'Apple Pencil ? Dites-nous ce que vous en pensez dans les réactions et participer à notre sondage !
Avec sa petite bouille rondouillarde et translucide, la machine a immédiatement capté l'attention des médias et des clients, à une époque où internet se consultait encore à 33Kbps (environ 1 million de fois plus lent que de la fibre optique) et où le monde informatique était encore synonyme de grosses tours PC grisonnantes.
L'iMac a subi plusieurs transformations au cours de sa vie, d'abord en intégrant un écran LCD avec l'iMac Tournesol (2002), puis en plaçant toute l'unité centrale derrière l'écran avec l'iMac G5 (2004). Depuis cette époque, la machine n'a plus vraiment changé, sauf à s'affiner (2012), voir son moniteur s'agrandir, et être affublé d'une dalle Retina en 2014.
Le début de l'année restera quand-même marqué par la sortie de l'iMac Pro, un beau cadeau d'anniversaire pour les professionnels qui aiment ce form-factor compact et élégant et qui voulaient plus de puissance. Avec sa robe noire et ses gros Xeon, il tient de sérieux arguments face à un Mac Pro qui se fait attendre. Pour autant, son design vieillissant et ses gros bords bien larges autour de l'écran rappellent à quel point Apple manque d'ambition pour son tout-en-un, à l'image d'un vieux monospace Diesel que l'on tente parfois de faire survivre dans le secteur automobile.
L'iMac, c'est avant-tout LE Mac, le digne héritier du Macintosh 128k, le premier bébé de Steve. Aujourd'hui encore, il s'agit sans doute du meilleur rapport qualité/prix au catalogue, qu'Apple met à jour tous les ans sans exception, bien qu'il y ait toujours à redire sur le prix des options et l'accès aux composants. Si Apple ne lui maintenait pas la tête hors de l'eau régulièrement, elle lui signerait sans doute immédiatement son arrêt de mort...
Alors pourquoi l'iMac ne semble plus vraiment intéresser Tim Cook ? Evidemment, la question peut s'élargir au Mac tout entier, qui peine à déchaîner les passions à Cupertino. Au delà, ce sont les machines fixes qui peinent à exister face à la dictature des clients, de plus en plus mobiles. Même les pros de l'image préfèrent souvent la souplesse d'un MacBook Pro, quitte à lui accoler un écran externe en fonction des besoins. Si Apple ne donne plus le décompte des ventes entre fixes et portables, le ratio est sans doute désormais proche des 10 à 20%, grand maximum, pas de quoi mobiliser la précieuse (et coûteuse) R&D d'Apple Park.
S'il veut survivre, l'iMac doit faire sa révolution. Il doit prouver au monde qu'il a encore un avenir et qu'il peut se démarquer durablement des portables. A chaque fois que je croise un Surface Studio, je ne peux m'empêcher de jouer avec la machine et d'imaginer qu'elle fut frappée d'une pomme, et présentée en grandes pompes comme le successeur de l'iMac. Leader du segment graphique, Apple perd petit à petit sa base de créatifs, qui préfère parfois opter pour une grosse tour PC plus puissante (et plus modulaire) ou carrément pour des Surface (studio ou portables), dotées d'un grand écran tactile, remplaçant avantageusement les tablettes Wacom. Ce n'est évidemment qu'une piste, car l'iMac fut à l'origine destiné à tout-un-chacun (et pas seulement aux graphistes), mais à l'heure des tablettes et des smartphones, difficile d'en faire le hub familial qu'il avait pu incarner il y a 20 ans.
Alors, quel avenir pour l'iMac ? Doit-il continuer sous sa forme actuelle et mourir à petit feu ? Miser sur le tactile et prendre en charge l'Apple Pencil ? Dites-nous ce que vous en pensez dans les réactions et participer à notre sondage !