MacBook Pro 2016 : Apple doit-elle vraiment tuer l'USB classique ?
Par Didier Pulicani - Publié le
Contrairement à l'abandon du jack -qui n'a, selon moi, pas forcément de raison valable de mourir- l'avenir des connectiques numériques est incontestablement à l'USB C et au Thunderbolt 3. Ça tombe bien, ces deux ports utilisent tous les deux le même connecteur ! Mieux, il est possible de délivrer jusqu'à 100 Watt via ce multi-port décidément très modulaire. Pour boucler la boucle, l'USB C peut faire transiter un signal HDMI, ce qui permettrait à Apple de supprimer également ce port du nouveaux MacBook Pro Retina.
La question est donc de savoir... combien de ports USB C aura la machine ! Imaginons qu'elle n'en ait que 3 (ce qui serait déjà bien lorsqu'on connait Apple), le premier sera monopolisé par l'alimentation, et il n'en restera finalement que 2 pour un éventuel écran et une souris, par exemple. Mais le plus
galèresera surtout de se trimballer tous les adaptateurs nécessaires : Thunderbolt 3 vers miniDisplayPort (pour réutiliser ses anciens écrans), USB C vers USB A (pour les claviers et souris), USB C vers Ethernet, ou encore USB C vers HDMI, pour se brancher sur une télé, un moniteur ou un vidéo-projecteur. Prions très fort pour que la firme conserve le mini-jack, malgré la sortie annoncée des AirPods d'ici la fin du mois...
A la question
Apple doit-elle tuer l'USB classique, la réponse est forcément
Oui, trois fois
Oui. L'avenir est à une connectique plus modulaire, plus petite et universelle, l'USB C (associé au Thunderbolt 3) parait donc idéale sur ce plan. Après l'échec du Thunderbolt et du FireWire, on espère qu'Apple a enfin trouvé le Graal, LE multi-connecteur dont a toujours rêvé Steve Jobs et qui ne coûtera pas une blinde à produire.
Maintenant, si vous lorgnez du côté des PC, vous aurez noté que la plupart des machines offrent toujours des ports USB classiques (à côté de l'USB C), et même souvent de l'USB 2 ! On pourra toujours taxer les constructeurs d'en face de rétrogrades et d'un peu trop frileux à prendre le moindre risque, mais ce choix permet aussi de ne pas avoir à transporter quantité d'adaptateurs, surtout pendant la phase de transition. En effet, malgré l'adoption (depuis 2 ans) de l'USB C dans les smartphones (et sur les ordinateurs), le marché peine à décoller. Les souris USB C sont encore rares, tout comme les boitiers externes et les accessoires (imprimantes, scanners...). Même les véhicules qui sortent aujourd'hui proposent toujours l'ancienne fiche USB A. Si beaucoup d'appareils (appareils photos, caméras...) fonctionnent désormais en WiFi, le fil reste indispensable, ne serait-ce que pour obtenir des débits suffisants et une bonne fiabilité des échanges.
Toute la question est donc de savoir combien de temps va durer cette transition. Il ne faut pas oublier que l'USB classique date de l'iMac G3, sorti en... 1998. Il faudrait être fou pour croire qu'une connectique qui a presque 20 ans allait disparaitre en quelques mois seulement. Si le poids des décisions d'Apple est indéniable dans l'industrie high-tech, le MacBook Retina -et son unique connecteur USB C- n'a pas permis de réellement populariser le connecteur, ni de décupler le nombre d'accessoires disponibles. Comme à la sortie de l'iMac, il faudra donc se résoudre à utiliser moult adaptateurs, probablement pendant plusieurs années, le temps que le marché murisse et abandonne définitivement la
grosseprise USB.... et toutes les connectiques adjacentes.