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Test du MacBook Retina 12" (2015)

Par Didier Pulicani - Publié le

Le voilà enfin, l'iPad Pro ! entend-on parfois dans les réactions. Et c'est vrai que ce nouveau MacBook Retina 12" semble vouloir faire le lien entre le monde des ordinateurs et celui des tablettes, car à défaut d'être tactile, il permet à Apple de créer une nouvelle famille : celle les hyper-portables.

Avant d'entrer dans la vif du sujet, voici déjà notre petit résumé en vidéo !




Quand Apple crée l'hyper-portable



Test du MacBook Retina 12" (2015)


Le premier Mac sans connecteur (ou presque)



Une fois le MacBook posé sur la table, branché à son nouveau chargeur USB C, le constat est terrible : plus aucun connecteur n'est disponible ! (Ah si, la prise casque !). Bien qu'Apple propose quelques adaptateurs USB C, soyons honnêtes, si le but est d'aller brancher tous les matin, souris, clavier et écran externe, c'est que vous vous êtes plantés de bécane. Ce MacBook s'achète en fait comme un iPhone et ceux pour qui l'intrusion d'iOS dans OS X provoque déjà des crises d'urticaire auront certainement fait un arrêt cardiaque en observant sa fiche sur l'Apple Store : seulement deux modèles sont disponibles, et le choix se limite à la capacité... et à la couleur. Il est heureusement encore possible de choisir entre 3 CPU distincts, mais la facture sera plutôt salée si vous optez pour le modèle à 1.3Ghz (1949€ !).

Test du MacBook Retina 12" (2015)


Apple a donc osé présenter le premier Mac au monde qu'elle juge inutile de brancher à un seul périphérique, sauf occasion exceptionnelle. Voilà qui définit immédiatement l'usage, que l'on qualifiera d'hyper-mobile. Ce Mac s'adresse en priorité aux Sans Bureau Fixe, comme les étudiants, dont la journée alterne entre l'amphi, la cafet' et la petite table qui équipe généralement les chambres universitaires. A moins d'un kilo, il est possible de l'emmener partout, vraiment partout et même d'y brancher une clef USB (C !) de sa voisine de table, pour récupérer les dernières photos de soirée ou le dernier cours de maths.

Sur un air d'iPad Pro



Chez les pros, il remplacera rapidement les MacBook Air des commerciaux pour qui la tablette a toujours été jugée insuffisante pour travailler confortablement sous Excel ou trier ses mails dans Outlook. Et lorsqu'on passe sa vie dans le train, sur son scooter ou dans les avions, chaque gramme compte. Si la différence de poids avec un MacBook Air peut sembler assez faible, on se retrouve avec une machine moins lourde qu'un MacBook Air 11" (920g pour le MacBook contre 1,08Kg pour le MBA 11") mais avec un nombre de pixels bien plus élevé que sur le 13" (et ses 1,35Kg)

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Et si c'était ça, la fameuse tablette professionnelle que l'on prête à Apple depuis 2 ans déjà ?

Un marché de niche



A peine annoncé, ce petit MacBook sorti de nulle part essuyait déjà ses premières critiques et pas des moindres : tout utilisateur de portable signé Apple qui a l'habitude de brancher sa machine sur un écran externe et d'y connecter ses disques, claviers, souris et autres prises Ethernet sera forcément déçu. Le MacBook ne fonctionnera même pas avec le moniteur 27" Thunderbolt, qui a certes de l'âge, mais qui reste une référence dans les bureaux équipés en produits de la marque.

Il faudra donc se faire une raison : ce portable n'a pas sa place dans un bureau, ou alors, pas immédiatement. Car si à terme, on imagine que des stations d'accueil USB C vont fleurir un peu partout, le second problème se trouve sous la coque. Car avec son couple CPU/GPU anémique (on le verra plus bas), ceux qui pestaient parfois contre les lenteurs de leur MacBook Air risquent de faire la tronche. Nous voilà repartis avec la puissance d'un portable vieux de 4 à 5 ans ! En revanche, d'ici 2 ou 3 ans, Intel sera sans doute en mesure de proposer une moteur plus véloce -comme ce fut le cas avec les MacBook Air- mais pour l'heure, on se rapproche plus de la puissance d'une tablette que de celle d'un ordinateur moderne.

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Plus fin que fin



Oh, un iPad ! La réflexion est arrivée spontanément autour de moi lorsque j'ai sorti la machine de sa boite. Fermée, outre la Pomme qui ne s'allume plus, elle est effectivement si fine qu'on croirait presque qu'il s'agit d'une tablette. En main, l'ordinateur reste quand-même bien plus lourd qu'un iPad Air, mais offre sur la balance, presque le même poids que le premier iPad ! La frontière n'est donc plus très loin, surtout si l'on démonte le boitier : la carte-mère est minuscule, comparable à celles de l'iPad, justement :

Test du MacBook Retina 12" (2015)


En mains, la sanction est immédiate pour le MacBook Air, encore star des ultra-portables en ce début 2015 et qui parait presque obèse face à son petit frère de 12" :

Test du MacBook Retina 12" (2015)


Si l'iPad se glissait déjà facilement dans un petit cartable, ce MacBook poids-plume repousse encore les limites, si bien qu'il n'est pas ridicule d'imaginer le transporter dans son sac à main ou dans une petite pochette au milieu de ses dossiers. Ses dimensions réduites sont également très adaptées aux petites tablettes des trains et des avions, qui n'avaient pas toujours la place pour accueillir un MacBook Air 13".

Du Retina sur 12"



Le MacBook Air ne bénéficiera probablement jamais d'écran Retina, une décision qui poussera peut-être certains vers ce MacBook, jugeant le MacBook Pro Retina 13" moins mobile. Il faut dire que lorsqu'on a goûté à la finesse des pixels d'un iPhone, d'un iPad ou d'un iMac 5k, difficile de revenir à un écran standard de 75 ou 100ppp.

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Pourtant, il y a de quoi être un peu déçu. Le Retina natif stagne en effet à 1280x800, soit une résolution plus faible que celle due MacBook Air 11" (1366x768) ! Il est toujours possible de passer en 1440x900 (comme sur un MacBook Air 13") grâce au mode adaptatif que propose Apple, mais pas au delà (sans bidouille). Du Retina en 1440 avec une option pour basculer en 1600 (par exemple) aurait offert plus de souplesse pour travailler.

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Pour le reste, la dalle se montre lumineuse, peu sujette aux reflets (mais n'espérez pas de miracle, ça reste un écran brillant) et avec un excellent angle de vision.

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Reste la question de pouvoir travailler longtemps sur un si petit moniteur sans s'abimer les yeux. Certains y parviennent même sur le MacBook Air 11", d'autres ne jurent que par le 27" externe d'Apple, ces choix sont toujours très personnels. Il faudra quand-même envisager qu'ici, la connexion à un moniteur tiers est encore bien compliquée, entre les adaptateurs chers et encombrants, et la limitation aux écran HDMI.

Un clavier 100% exclusif



Sur cette machine, l'ensemble des dispositifs d'entrée ont changé. En sus du trackpad Force Touch (qu'on verra juste après), nous voici avec un tout nouveau clavier ! Nous n'avions pas eu droit à de telles nouveautés depuis le MacBook Pro Core2Duo et l'abandon des modèles où toutes les touches étaient accolées.

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Sur son site, Apple présente son nouveau clavier comme une innovation majeure, cette manie de mettre les petits plats dans les grands permet surtout de faire passer une pilule pas toujours avenante. A la première utilisation, on perd effectivement ses marques et l'effet wahou ! n'est pas vraiment là. En cause, la profondeur du clic nettement réduite, qui donne l'impression de tapoter sur un mur en béton. La dernière fois que j'ai ressenti cette sensation, c'était avec l'un de ces claviers ultra-fins pour PC, que l'on retrouve parfois sur certains netbooks. Conséquence directe de ce manque de profondeur, on a immédiatement tendance à taper avec violence, provoquant un claquement insupportable pour les collègues du bureaux.

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Passé quelques heures, heureusement, les choses s'améliorent. Il faut dire que le toucher est assez agréable, d'autant qu'Apple a augmenté la surface de chaque élément de 17%, un atout considérable et qui évite de s'accrocher dans les espaces vides, comme sur les anciens claviers. Le manque de profondeur n'est plus si gênant à l'usage, même si, combiné au trackpad Force Touch (qui ne clique pas physiquement), on a quand-même l'impression que la graisse de nos doigts sera bien plus sollicitée pour amortir tous ces clics qui perdent en souplesse. Là encore, il faudra vraiment attendre quelques semaines avant de savoir si c'était mieux avant ou si ce vieux couple clavier/trackpad d'antan est à mettre au rebut.

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Enfin, Apple a revu le système d'éclairage, avec une LED pour chaque touche ! Ce dispositif règle à la fois les problèmes de pertes de lumières entre les touches et permet aussi de gagner en épaisseur. Dans les faits, c'est effectivement plus propre, même si les fuites de lumières n'ont pas totalement disparu.

Une "barre de son" de bonne qualité



Plus les ordinateurs mincissent et plus il est difficile pour Apple de maintenir une bonne qualité audio tout en diminuant la profondeur des haut-parleurs.

On l'a vu sur l'iMac de 2012, ce régime forcé ne fait pas que des heureux. Les ingénieurs doivent alors ruser pour éviter que les basses ne se transforment en simulateurs de crécelle et que les musiques achetées sur iTunes ne se retrouvent trop dénaturées.

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Grâce à un haut-parleur situé juste sous l'écran et sur pratiquement toute la longueur du clavier, Apple a réussi à sauver la mise. Le son est très correct, largement acceptable pour regarder une série ou écouter un peu de musique en l'absence de casque ou de hi-fi. Pour autant, les aigus font rapidement mal aux oreilles et les basses forcément un peu carton. C'est moins bon que sur un MacBook Pro Retina mais similaire à ce qu'on a sur un MacBook Air.

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A presque 2000€ pour certains modèles, on aurait pu espérer qu'Apple noue un partenariat avec Bose ou un acteur capable de faire des miracles au regard des contraintes de place.

Un trackpad "mytho"



C'est une des différences majeures avec les générations précédentes, Apple propose sur ce MacBook 12" Retina un nouveau Trackpad haptique Force Touch. Fini, le clic physique traditionnel, désormais tout se fait par voie logicielle et avec un petit vibreur, censés nous faire croire que le bouton à pression est toujours bien là.

La vidéo ci-dessous a été tournée avec un MacBook Pro Retina 13" 2015, mais il s'agit du même trackpad "Force Touch" que sur notre MacBook :




Qu'est-ce que l'USB C ?



Nouvel arrivant sur ce MacBook, l'USB C impose même son exclusivité jusqu'à remplacer tous les ports : fini l'USB classique, le Thunderbolt, le mini DisplayPort, le HDMI... Mais cet unique connecteur peut-il vraiment faire le lien entre toutes ces technologies ? Pour mieux vous éclairer, voici une petite Foire Aux Questions !

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L'USB C va-t-il remplacer le Thunderbolt ?



Si Apple a abandonné le Thunderbolt sur le MacBook, il n'est a priori pas prévu que le connecteur disparaisse sur le reste de la gamme. Les ingénieurs de la firme ont fait ici un choix stratégique et bien ciblé : les utilisateurs de cette machine cherchent le meilleur compromis poids/performances, et ce connecteur répond à une grande partie des usages, en limitant les compromis. En clair, rien ne sert de mettre un moteur de Porsche sur un châssis de Twingo si c'est pour rouler uniquement en ville.

Quels sont ses avantages par rapport au Thunderbolt ?



L'USB a toujours présenté un avantage indéniable par rapport au FireWire ou au Thunderbolt : il est beaucoup plus simple et bien moins cher à intégrer que ses cousins plus performants. De ce fait, il y a fort à parier que les périphériques compatibles se démocratisent très vite (comme pour le passage de l'ADB/SCSI à l'USB1) et que l'essentiel de vos souris, disques et autres cartes externes prennent en charge cette connectique d'ici 1 ou 2 ans.

Autre avantage, l'USB C permet de fournir suffisamment de puissance pour se passer d'un cordon dédié à l'alimentation. Ce ne sera pas suffisant pour une grosse machine de bureau, comme un Mac Pro, mais largement assez pour un portable, même un MacBook Pro Retina qui ne consomme jamais plus de 100 Watts (la limite de l'USB C).

Enfin, il est réversible (les deux extrémités sont identiques) et ne possède pas de détrompeur sur le connecteur, vous pouvez le brancher sans vous inquiéter du sens.

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Mais alors... que reste-t-il au Thunderbolt ?



Le Thunderbolt a été pensé pour encapsuler tout ce qui passe par le bus PCI, qui est directement relié au CPU. Il est de fait plus modulaire et permet de faire transiter pratiquement tous les protocoles : Ethernet, FireWire, USB, DisplayPort... Le Thunderbolt, c'est une ligne directe avec le processeur et la possibilité, à terme, de n'utiliser qu'un seul câble pour tous les appareils.

Autre avantage, et pas des moindres : son débit. Il plafonne actuellement à 20Gbps, soit deux fois celui de l'USB C (USB3.1 Gen 2). A la fin de l'année, avec la sortie de la future microarchitecture Intel Skylake7, Apple devrait intégrer la troisième version de la norme, qui doublera encore les transferts jusqu'à 40 Gbit/s. Il sera donc possible de brancher un écran 5k, par exemple, chose impossible sur l'USB. Le Thunderbolt 3 permettra également de faire transiter un courant de 100 Watts, comme l'USB C !

Enfin le Thunderbolt peut également utiliser des câbles optiques, ce qui permet de grandes longueurs de ligne et des débits potentiellement plus importants.

Quel débit offre le port USB C ?



L'USB C reprend en fait les caractéristiques de l'USB 3.1, soit un débit maximal théorique de 10 Gbit/s. Sur ses pages consacrées au nouveau MacBook, Apple n'évoque pourtant que 5Gbps sur ce seul port, ce qui a étonné certains lecteurs. Apple utilise en effet la première génération de la spécification, qui ne dépasse donc pas les débits de l'USB 3.0. Pourquoi ce choix ? Difficile à dire. La première génération a l'avantage de pouvoir permettre l'utilisation de câbles passifs de 2m. Il est aussi possible qu'Apple n'ait pas eu accès aux contrôleurs dernière génération (Gen 2) à temps ou en quantité suffisante.

Peut-il faire transiter de la vidéo ?



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Grâce à l'Alternate Mode présent dans les spécifications de l'USB 3.1, il est par ailleurs possible de faire transiter sur 4 pins, un signal DisplayPort 2.1 limité à du 3840 x 2160 pixels, ou deux écrans FullHD (ce que ne mentionne pas Apple). Il faudra cependant attendre quelques mois pour vérifier tout cela, le convertisseur USB C vers DisplayPort n'a pas (encore ?) été annoncé...

L'USB C va-t-il remplacer le lightning des iPhone/iPad ?



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Difficile à dire. Comme vous pouvez le voir, leurs dimensions sont assez proches, de même que la forme, ainsi que le mécanisme de branchement (pas de sens ni de détrompeur). En revanche, Lightning est légèrement plus fin et plus compact, ce qui n'est pas négligeable sur un téléphone, où chaque millimètre compte. Enfin, le Lightning reste propriétaire, un atout majeur dans la stratégie d'Apple, qui garde la main-mise sur toute une industrie du périphérique. Cela étant, il est probable que l'USB C devienne LE connecteur standard des tablettes et des smartphone assez rapidement, ce qui pourrait obliger Apple par plier d'ici quelques années.

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Un CPU ultra-basse consommation



Si Apple a pu créer un MacBook sans ventilateur, avec une carte mère de la taille d'un Raspberry Pi et avec une batterie de tablette (37,9WH contre 27,3 pour l'iPad Air 2 et 54Wh pour le MacBook Air 13"), c'est avant-tout grâce à Intel et sa nouvelle série Core M qui fait des merveilles.

Avec un TDP (dissipation thermique) autour de 5/6W, on est ici bien plus proche de la consommation d'un iPad (quelques Watts) que d'un MacBook Air (15W) ou que d'un MacBook Pro Retina (20 à 30W). Pourtant, les fréquences sont honorables, avec des puces bi-coeurs capables d'atteindre les 2,6Ghz en mode Turbo et tournant autour du GigaHertz le reste du temps.

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Voici ce que donne un Core M passé aux rayons X. Notez la surface bien supérieure de la partie graphique au regard de celle des coeurs ou même de la mémoire cache !


Apple a choisi en standard deux modèles de la série Core M : le M-5Y31 et le M-5Y51, des puces assez voisines qui permettent de segmenter un peu la gamme. Précisons d'ailleurs que les ingénieurs ont décidé d'augmenter les fréquences de croisières à 1.1 et 1.2Ghz, alors qu'elle aurait pu se contenter de chiffres plus faibles (à partir de 900Mhz). Mais difficile -sur le plan marketing- de vendre des machines sous la barre des 1Ghz en 2015, d'autant qu'on le verra plus bas, si ces puces possèdent un incroyable rapport performances/consommation, elles sont encore loin d'offrir la puissance des Core i5 et autres i7 que l'on retrouve sur le reste de la gamme.

Si vous pouvez vous le permettre, une troisième puce est également disponible (en option) avec le modèle M-5Y71 à 1.3Ghz (turbo à 2,9Ghz) dont les performances (on le verra plus bas) se rapprochent déjà des MacBook Air... bas de gamme de l'an dernier.

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Des performances d'il y a 3 ans



On s'attendait forcément à ce que ce MacBook ne soit pas un foudre de guerre, mais autant mettre les pieds dans le plat tout de suite, les résultats de nos benchs sont absolument catastrophiques, surtout sur le modèle d'entrée de gamme. Nous n'avions jamais enregistré de tels scores depuis au moins 4 ans sur la gamme MacBook Air, qui n'était -à l'époque- déjà pas une bête de course. Et si l'on compare cette puce au reste de la gamme, il faut remonter à 2009/2010 pour retrouver un iMac ou un MacBook pro équivalent !

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Mais les chiffres ne sont que des chiffres s'ils ne sont pas reconnectés aux usages. On entend souvent sur les forums que ce MacBook n'est pas destiné à jouer au dernier Tomb Raider ou à lancer des calculs sous Final Cut Pro, mais bien à un usage web/bureautique relativement léger. Ce sont les mêmes qui vous rétorquent qu'il ne sert à rien d'acheter une voiture qui monte à 200 km/h si c'est pour rouler à 130 sur l'autoroute. Ce qu'ils oublient de vous dire, c'est que votre petite Twingo de 60CV aura bien du mal à grimper les pentes à cette vitesse ou à doubler rapidement un gros semi-remorque sur une nationale. On observe en fait la même chose en informatique moderne : parler d'utilisation web veut tout et rien dire : en quelques années, certains sites sont devenus très gourmands en ressources et plus les ordinateurs se montrent généreux, plus les développeurs en profitent.

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On retrouve ces problématiques dans tous les domaines, que ce soit en bureautique ou même simplement en lecture vidéo : si ce petit Mac lira sans broncher des vidéos en FullHD sur YouTube, le décodage d'un flux 4k bien compressé nécessite aujourd'hui une grande partie des ressources !

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Un test intéressant à faire sous Chrome : si vous lancez une vidéo 4k sur YouTube à 60FPS, le navigateur utilise un décodage CPU interne (pour décoder le WebM). Ici, la vidéo est carrément illisible, alors qu'elle apparait (presque) fluide sur les MacBook Air de 2013 :



Notez que la version 1.3Ghz ne fait pas beaucoup mieux. Pas de panique toutefois, la 4k passe correctement avec Safari qui utilise le décodage matériel h.264. Sans cela, difficile de lire une vidéo en UltraHD sur ce MacBook ! Ce petit Core M ne sait donc absolument pas décoder une vidéo 4k sans assistance du GPU ou d'un co-pro, alors que le reste de la gamme s'en sort généralement sans trop de souci.

Autre test in situ, on a chargé un PDF contenant des images et une bonne quantité de texte dans Safari. Résultat, impossible d'avoir un défilement à peu près fluide :



Retour vers le futur



Lorsqu'on achète un Mac à 1500€, on vise aussi une certaine sérénité pour les années à venir. Or ici, on part déjà avec un processeur qui accuse 4 ans de retard ! Ceux qui possèdent un MacBook Air de 2011 vous diront que leur machine est difficilement utilisable avec plus de 10 onglets ouverts sous Safari et qu'il est compliqué de jongler avec plusieurs applications standards sans accuser de forts ralentissements. C'est exactement ce qu'on retrouve à l'usage avec ce petit Mac, même sil est bien gonflé en RAM, et qui montre très rapidement ses limites.

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Pour autant, il serait malhonnête d'affirmer qu'on ne peut rien faire avec ce MacBook. Une prof' de philosophie me confiait récemment que son usage de l'informatique restait assez basique : du web, beaucoup d'écriture, des présentations Keynote et peu de photos ou de vidéos. Après une semaine passée en compagnie de la machine, on se rend compte qu'il répond quand-même très bien à cet usage ultra-bureautique, d'autant que Yosemite se montre très réactif, même dans Mission Control lorsque de nombreuses fenêtres sont ouvertes. D'autre part, le SSD permet de lancer rapidement les programmes ou même d'ouvrir des fichiers volumineux, ce qui contribue nettement à cette sensation de fluidité globale. Et s'il ne sera pas du tout adapté à de longs montages sous iMovie ou à des traitements Photos dans Lightroom, ce petit Mac sera parfaitement capable de prendre en charge une grosse bibliothèque iPhotos/Photos.app, dont les temps de chargement des images ne nous ont pas du tout inquiétés.



Ce CoreM s'avère finalement d'assez bonne facture, si l'on ne regarde que son rapport performances/ consommation. C'est grâce à ce bilan énergétique étonnant qu'il peut se permettre de se passer de ventilation. Outre un silence de cathédrale en cas de gros calcul, le principal intérêt est surtout de se passer d'un composant mécanique (probablement le dernier) sujet à d'éventuelles pannes, mais surtout, de gagner encore en finesse, ce qui fait sens sur de l'ultra-mobilité.

Ça chauffe ?



En l'absence de ventilation, la machine se contente donc de dissipateurs thermiques classiques. Conséquence directe, si vous passez votre soirée à browser le web avec le MacBook sur les genoux, on sent assez rapidement la température grimper. La partie inférieure du boitier, côté moniteur, atteint vite un fort niveau de chaleur. Rien de bien inhabituel par rapport à un MacBook Pro Retina, mais bien plus chaud qu'un MacBook Air par exemple.

Des performances 2D/3D a minima



Côté GPU, on retrouve donc la puce intégrée Intel HD 5300 (GT2), un modèle qui se place au niveau de l'Intel HD 4000 que l'on retrouvait sur de nombreux Mac il y a quelques années déjà. Si sur Mac4Ever, on a toujours trouvé un peu "limite" de la part d'Apple de ne jamais placer de GPU dédié sur des machines Retina -qui demandent beaucoup de ressources pour calculer de telles résolutions- il serait ici assez illusoire d'imaginer une puce NVidia ou AMD venir se loger dans le boitier, faute de place.

Avec des fréquences oscillant entre 300Mhz et 1Ghz, on reste ici dans la moyenne des GPU intégrés, avec 24 unités d'exécution (contre 48 sur les modèles plus performants d'Intel).

Comme toutes les machines Broadwell, le décodage matériel du H.265 est évidemment de la partie et la puce est théoriquement capable de sortir du DP 1.2/eDP 1.3 (max. 3840 x 2160 @ 60 Hz) ou du HDMI 1.4a (max. 3840 x 2160 @ 24 Hz). Le HDMI 2.0 n'est pas pris en charge. On regrettera d'ailleurs qu'Apple ne propose pas (encore ?) d'adaptateur DisplayPort, limitant de fait la sortie à de l'HDMI.

Même si ce MacBook n'est clairement pas taillé pour le jeu, nous l'avons soumis à nos tests OpenGL habituels, ce qui permet de se faire une idée des performances 2D/3D face au reste de la gamme. Rappelons à ce propos que de nombreuses apps (et même OS X) utilisent abondamment la carte graphique pour accélérer l'affichage ou certains calculs (via OpenCL).

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Pas de surprise ici et même plutôt une grosse déception : pratiquement aucun jeu ne dépasse les 25FPS nécessaires pour espérer un peu de fluidité. On arrive malgré tout à jouer en baissant les détails et la résolution, mais sur un écran Retina, l'effet de mise à l'échelle accentue encore plus l'absence de textures de bonne qualité.

En revanche, vous noterez qu'on ne s'est pas trompé dans les légendes : la version 1.3Ghz est plus lente que son homologue à 1.1Ghz ! La tendance se confirme sur d'autres programmes (voir plus bas), ce qui n'est pourtant pas très logique, puisque les coeurs graphiques sont théoriquement mieux cadencés sur la 1.3Ghz (900Mhz contre 850MHz)

Ce petit retournement de situation se répète d'ailleurs dans certains jeux (pas tous, certains étant surtout demandeur de puissance CPU) :

Test du MacBook Retina 12" (2015)

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Terrible constat, ce nouveau MacBook se révèle être la machine la plus lente dans les jeux que l'on n'ait pu observer ces 4/5 dernières années ! Par exemple, sur un titre comme Tomb Raider (2013), on ne franchit à peine les 10FPS en qualité mini et en 1440x900 ! Il faudra descendre encore la résolution pour espérer voir Lara Croft se mouvoir avec un peu de fluidité.


L'hécatombe en utilisation pro



Si personne n'achètera ce MacBook pour faire du montage vidéo ou de la retouche photo, on l'a quand-même soumis à nos petits tests OpenCL et également à nos mesures réalisées sous Final Cut Pro. Là encore, c'est l'hécatombe : ce petit Mac se montre absolument inutilisable pour la moindre tâche qui demande un peu de puissance. Malgré son écran fabuleux, il nous parait même sous-dimensionné pour du traitement photo, en dehors d'un affichage rapide de quelques fichiers JPG... mais certainement pas du traitement en série RAW ou l'application de filtres et de retouches !

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Notez encore une fois les performances en retrait de la machine à 1.3Ghz sur la partie GPU, encore plus visibles sous Final Cut Pro (ci-dessous). Par ailleurs, l'option CPU (ici, le modèle le plus rapide) ne permet pas de réellement se démarquer du modèle d'entrée de gamme même si les opérations utilisant uniquement le processeur principal.

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MAJ : d'autres benchs (rassurants) sous Windows



Comme vu plus haut, certains benchs paraissaient incohérents lors de la première publication de cet article : la version 1.3Ghz se montrait, dans certains cas, plus rapide que le modèle de base à 1.1Ghz, suscitant de nombreuses interrogations.

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En cause, la partie GPU apparait dans plusieurs de nos tests moins performante sur le MacBook le plus cher, alors que ce dernier possède pourtant une fréquence (graphique) légèrement plus élevée (900MHz contre 850Mhz). Au pire, nous devrions donc obtenir des résultats similaires, mais pas inférieurs. Or, dans des programmes comme Final Cut Pro, le modèle de base arrivait à terminer certains calculs plusieurs minutes avant son grand frère, de même que dans certains jeux où le CPU plus rapide ne suffisait pas toujours à compenser le problème...

Il est difficile de déterminer précisément les responsabilités, mais il est probable que les pilotes d'Intel pour OS X soient une nouvelle fois en cause. Certains lecteurs nous ont également fait part d'une possible surchauffe de la partie CPU sur la version 1.3Ghz, qui limiterait alors la fréquence du circuit graphique tout proche, une thèse intéressante mais également très difficile à démontrer.

Nous avons donc mis en place d'autres benchs sous Windows, là où Intel bichonne généralement ses drivers et où les éditeurs ne rechignent pas à optimiser leurs programmes. En clair, s'il y a vraiment un souci hardware sur ces machines, il se manifestera ici plus clairement.

Bonne nouvelle, sur les tests bruts tout d'abord, le constat est rassurant. GFXBench démontre une très nette différence entre les deux modèles, avec une belle avance de la version à 1.3Ghz.

Rappelons que le programme se concentre uniquement sur les capacités 2D/3D de la carte :

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Ces résultats se confirment également sous CineBench, alors qu'avec le même programme sous OS X, on obtenait des benchs (GPU) quasi équivalents entre les deux machines :

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Dans les jeux, on retrouve également cette tendance, comme ici avec Dirt 3 ou F1 2013. L'écart oscille entre 5 et 15% (précisons que le moteur graphique de ces deux titres est un peu vieillot).

Test du MacBook Retina 12" (2015)


Test du MacBook Retina 12" (2015)


Avec Tomb Raider (dont le moteur 3D est déjà plus récent et plus abouti), le modèle 1.3Ghz se démarque bien plus nettement. Je vous ai également rajouté nos chiffres obtenus sous OS X, histoire de se rendre compte à quel point les drivers sont catastrophiques sur Mac :

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Sauf erreur, il semble maintenant acquis que la responsabilité incombe à Intel (et indirectement à Apple) dans la gestion des pilotes pour OS X. Sous le capot, le modèle le plus haut-de-gamme se montre donc un peu plus performant, bien qu'il soit vraiment dommage de devoir lancer Windows pour s'en apercevoir. On pourra donc encore espérer que les prochaines mises à jour de Yosemite règlent le problème, pour autant que l'attention portée à OpenGL/OpenCL soit jugée prioritaire par Apple.

Il n'empêche, l'option reste chère (150€ à 250€ suivant le modèle choisi) pour un gain finalement tout relatif, voire quasi inexistant sous OS X. On aura donc tendance à vous conseiller de plutôt miser sur un gros SSD que de casser votre tirelire pour gagner 5 à 10% sur certaines tâches.

Un SSD rapide, mais sans plus



Vous avez dit NVM Express ?



En seulement 2/3 ans, les SSD ont beaucoup évolué. Après la grande marche du PCIe qui a permis d'obtenir des débits fabuleux, Apple a adopté en exclusivité une nouvelle norme baptisée NVM Express. Ce nouveau standard permet en effet de profiter des atouts des puces des SSD, et notamment la parallélisation des accès. On retrouve d'ailleurs la notion de parallélisme à tous les niveaux dans les ordinateurs modernes, à commencer par le CPU. Outre des débits plus importants, on devrait également gagner en latence, bien que pour l'utilisateur lambda, la différence reste difficile à percevoir tant nos anciens disques étaient lents. Dernier avantage, le NVM Express permet d'économiser (un peu) de jus et donc, d'augmenter l'autonomie (ou de réduire la taille des batteries, et donc, des boitiers).

Quand Apple crée son propre contrôleur



Historiquement, Apple a toujours affiché Apple SSD lorsqu'on cherchait à savoir à qui appartenait le contrôleur, mais en fouinant un peu, il était facile d'identifier le fournisseur à partir du numéro de série. Cette fois, ce dernier se nomme AP0256H, les lettres AP font clairement référence à Apple. Deux possibilités : soit Cupertino s'est lancée à sa propre fabrication de contrôleurs, soit elle a pris le parti de cacher ses petits copains. Il semble pourtant que ce soit la première hypothèse qui tienne, Cupertino ayant une certaine tendance à éliminer -quand elle le peu- la moindre puce de ses concurrents.

Test du MacBook Retina 12" (2015)


Plus prosaïquement, l'utilisateur ne devrait pas observer une seule différence avec les disques qui équipent le reste de la gamme. Les débits correspondent à peu près à ceux que l'on trouve dans les machines munies de SSD PCIe montées sur 2 lignes de PCIe. On est donc plus lent que les derniers MacBook Air 13" et MacBook Pro Retina, mais l'on atteint des débits de 700/800Mo par seconde, des performances presque surfaites pour l'usage de ce petit MacBook !

Sur le graphique ci-dessous, la courbe jaune correspond au dernier MacBook Air 13" qui bénéficie de débits deux fois supérieurs. Malgré cette différence, ce nouveau MacBook offre un score tout à fait honorable, comparable à un MacBook Air 11" (en orange), qu'il se permet même de dépasser !

Test du MacBook Retina 12" (2015)

Test du MacBook Retina 12" (2015)

Test du MacBook Retina 12" (2015)

Test du MacBook Retina 12" (2015)

Test du MacBook Retina 12" (2015)


Autonomie



Sur son site, Apple affiche des chiffres d'autonomie proches de ceux des MacBook Air, capables de tenir la journée sans sourciller :

Test du MacBook Retina 12" (2015)


Nous sommes effectivement parvenus à utiliser la machine sur des durées comparables... à condition de ne pas trop la solliciter et de baisser la luminosité de l'écran à 50% ! En effet, si l'on se met à faire du web ou de la vidéo, ce petit Mac est nettement en retrait face à la concurrence :

Test du MacBook Retina 12" (2015)


Comme vous pouvez le voir, même le MacBook Air 11" fait mieux, et pourtant, il a toujours été nettement moins bon sur ce segment que son grand frère de 13". Il faut dire que malgré une consommation CPU en nette baisse, le MacBook n'affiche qu'une petite batterie de 39,7 W/h (comme sur Air 11"), mais qui devra assurer l'affichage de l'écran Retina, toujours très gourmand en énergie.

Précisons quand-même que l'autonomie n'est pas une science exacte. Suivant les tâches, on arrive à des écarts importants en fonction des usages, plus ou moins gourmands. Il suffit parfois de baisser la luminosité à 50 ou 70% pour gagner plusieurs heures.

Adieu MagSafe et autres frustrations



Il existe une vielle rengaine dans le monde Apple qui affirme qu'il ne faudrait jamais acheter un produit Apple de première génération. C'était assez vrai avec l'iPhone et les MacBook Air, un peu moins avec l'iPod ou le MacBook Pro Retina. Ici encore, on serait tenté de faire le même type de remarque, même si certains choix techniques ne devraient (malheureusement) pas être remis en question sur les prochains modèles.

L'abandon (provisoire ?) de MagSafe



Apple pourrait écrire sur son site MagSafe a sauvé 2 millions de portables depuis sa création. Le chiffre n'est peut-être pas aussi élevé, mais avant son introduction, je ne comptais plus les connecteurs complètement flingués autour de moi. Le plus malchanceux y ont également laissé des traces sur le boitier de leur iBook/PowerBook de l'époque, ce qui rendait la machine souvent invendable. Et ne parlons pas des morts subites, parfois fatales, parfois couteuse quand la machine terminait au SAV pour réparer ses bobos.

Test du MacBook Retina 12" (2015)


Pourquoi avoir abandonné cette invention fabuleuse ? Par économie, sans doute. Chaque rajout de connecteur nécessite de manger un peu la surface de la tranche du boitier, mais le compromis parait quand-même bien malheureux. Une histoire de poids ? Il est vrai que les iPhone/iPad n'ont pas de MagSafe, mais leurs câbles sont souvent reliés à des hubs ou à des Mac, pas à des prises électriques. Apple ne s'est peut-être pas posé autant de questions : la fiche USB C est standardisée, elle permet de transporter du courant électrique, pourquoi ne pas s'en contenter ? On s'étonnera surtout que la firme ait surtout pénalisé les usages face à un compromis technique, une façon de faire contraire à sa philosophie habituelle en matière de conception.

Une caméra 480p de 1927



Alors que toute la gamme propose désormais une caméra en 720p, voilà que ce MacBook retombe en... 480p !

Test du MacBook Retina 12" (2015)


Autant vous le dire tout de suite, dès que la pièce est un peu sombre, l'image fait du grain et la qualité générale, même avec un bon éclairage, laisse franchement à désirer.

Test du MacBook Retina 12" (2015)


Difficile de savoir pourquoi Apple a choisi un modèle aussi bas de gamme sur une machine à plus de 1500€. L'hypothèse la plus probable concerne l'épaisseur et la place réservée dans le boitier. Si c'est le cas, on pourra constater -une fois de plus- que l'utilisateur a l'impression de revenir quelques années en arrière, tout cela pour gagner quelques dixièmes de millimètre.

Les petites mesquineries habituelles



Comme vu plus haut, une fois le chargeur livré avec la machine branché sur l'USB C, plus moyen d'y connecter quoi que ce soit. Il existe pourtant au catalogue un adaptateur "multiport" qui permet d'exploiter la recharge, l'USB classique et l'USB C... mais à 89€ ! Pourquoi ne pas l'avoir inclus dans la boite ou combiné au chargeur ? Malgré un usage ultra-mobile, il y aura toujours un moment où l'on devra brancher un disque ou une souris tout en rechargeant la machine.

D'autre part, les adaptateurs sont vendus vraiment chers :

- 19€ pour un simple adaptateur USB -> USB C
- 89€ l'adaptateur HDMI
- 89€ l'adaptateur VGA

Précisions que le port USB C de l'adaptateur (ainsi que la câble fourni) ne sont destinés qu'à la recharge et non au transfert des données. Il n'est pas possible de brancher une souris USB C et un disque USB classique, par exemple. Et si vous branchez un HUB USB C directement sur le Mac, il y a de forte chance que la recharge ne soit pas opérationnelle. Tout ceci commence à devenir un peu compliqué pour Mr Tout-Le-Monde, et l'on espère que les fabricants proposeront rapidement des solutions complètes, moins chères et plus souples techniquement.

Test du MacBook Retina 12" (2015)

L'adaptateur USB -> USB C n'est pas inclus dans la boite. Et le câble fourni ne sert qu'à la recharge !


L'infantilisation des clients sur le choix des options



Avec le MacBook Air, Apple a inventé la RAM et les SSD soudés (et non évolutifs). Avec le MacBook Retina, Apple invente... la RAM soudée à capacité fixe. Alors que le processeur Core M pourrait tout à fait adresser 16Go de RAM, Apple a décidé pour vous que 8Go seraient largement suffisants avec ce type de machine. Sauf qu'on parle ici d'un ordinateur et non d'une tablette. Le choix des composants peut s'avérer déterminant suivant les usages et d'ici 1 ou 2 ans, les 16Go seront certainement une forme de standard en dessous duquel il sera difficile d'effectuer certaines tâches. Si cela peut vous consoler, on est certainement passé à deux doigts des 4Go sur le premier modèle.

Test du MacBook Retina 12" (2015)


Côté SSD, étonnamment, Apple se montre plus généreuse qu'avec certaines machines professionnelles (comme le MacBook Pro Retina 13", encore disponible avec 128Go de SSD en version de base). Ici, la Pomme adopte enfin 256Go en standard, et 512Go sur le modèle haut-de-gamme. Ouf ! Pour un Mac aussi mobile et voué à communiquer avec le Cloud, on aurait pu faire pire. Mais pourquoi ne pas proposer 1To en option ? A l'heure des vidéos 4k et des appareils photos de 20MP, le besoin d'espace est plus que jamais d'actualité.

Cette rationalisation des modèles pourrait permettre de rogner un peu sur des tarifs. Pourtant, en parallèle, le client peut encore choisir entre trois couleurs, ce qui ne participe pas vraiment à l'abaissement des coûts, d'autant que les tarifs restent relativement élevés. Avoir le choix d'un coloris doré est désormais plus important que de pouvoir décider de la quantité de RAM nécessaire à son utilisation !

Acheter / Ne pas acheter ? (et la note)



Test du MacBook Retina 12" (2015)


Qu'il est difficile de conclure face à ce MacBook nouvelle génération ! Suivant les usages, on pourrait lui donner la note maximale ou pas même la moyenne. Si pour vous, le MacBook Air offre déjà des performances un peu justes, passez simplement votre tour et attendez encore 2 ou 3 ans, le temps qu'Intel lui fournisse un CPU digne de ce nom. Il faut parfois savoir admettre qu'Apple est parfaitement capable de créer des niches qui deviennent petit à petit des gammes complètes de produits à succès.

En revanche, si vous possédez une machine principale mais que l'iPad n'a pas quitté votre cartable depuis sa sortie, voilà peut-être de quoi le remplacer tout en gagnant en souplesse et en confort de travail. Il ne faudra certes, pas en attendre grand chose sur le plan des performances, mais il permettra quand-même de lancer Outlook, Photoshop ou même Lightroom pour dépanner.

Pour autant, impossible pour nous de décerner une note acceptable à ce nouveaux MacBook. Son tarif est indiscutablement prohibitif pour un Mac à peine capable d'offrir les performances d'un MacBook Air d'il y a 4 ans. L'autonomie est décevante, surtout pour une machine destinée à n'être rechargée qu'en rentrant du boulot. Enfin, malgré toutes les promesses pour l'avenir, difficile de voir un intérêt immédiat dans cet unique connecteur USB C. Apple s'est d'ailleurs montrée assez mesquine sur les adaptateurs vendus à prix d'or, elle n'a même pas eu le bon goût d'en mettre un dans la boite !

C'est sûr, d'ici 2 ou 3 ans, ce MacBook aura nettement évolué et la plupart de ces défauts seront probablement réglés. Tout comme le premier MacBook Air, ce premier jet aura surtout permis de défricher une nouvelle ère en matière d'informatique et de mobilité, dont le succès à venir est déjà écrit.