Test iPhone 16 Pro : vraiment en retard face au Google Pixel 9 Pro ?
Par Didier Pulicani - Publié le
Alors que l'iPhone 16 n'apporte cette année que peu de nouveautés, c'est carrément le service minimum pour l'iPhone 16 Pro, qui a bien du mal à se distinguer de son prédécesseur.
Pourtant, à y regarder de près, Apple y a intégré plusieurs fonctions intéressantes, comme le bouton Photo, une puce A18 Pro surpuissante, un châssis totalement revu, un écran plus grand, du WiFi 7 et un nouveau capteur ultra-grand angle. Est-ce suffisant à l'heure de l'IA générative et des smartphones pliants ? Réponse dans notre test, où un certain Google Pixel 9 Pro vient jouer la comparaison....
Depuis quelques années, il devient compliqué de différencier les générations d'iPhone
Cette absence de créativité manifeste a beaucoup inspiré Orion à la sortie de l'iPhone 16 Pro :
De loin -et même de près- difficile de différencier un iPhone 15 Pro d'un iPhone 16 Pro, surtout si vous l'avez affublé d'un coque de protection. Il y a bien ce nouveau coloris
De notre côté, nous avons principalement opté pour des couleurs claires, car nos iPhone 16 Pro seront très utilisés pour filmer et jouer le rôle de caméras. Avec un peu de chance, cela freinera la montée en température, inhérente aux smartphones modernes lorsqu'ils sont très sollicités -il n'ont toujours pas de ventilation active pour se refroidir rapidement.
Posés à plat, les iPhone sont toujours très bancales à cause des optiques saillantes, mais l'ajout d'une coque règle le problème, et il faudrait être fou pour ne pas en mettre, vu le tarif demandé. Cette année, outre les nouvelles collections Beats que j'ai décidé de tester sur mon iPhone 16 Pro Max, on pourra vous conseiller celles de notre sponsor ShopSystem (-10% en suivant ce lien) qui ont surtout le mérite de ne pas dénaturer le produit, grâce à des modèles transparents et particulièrement fins.
En revanche, côté pile, je trouve que les iPhone se raient beaucoup trop vite. Mon iPhone 15 Pro ressemble carrément à une vitre en plexi de télécabine après seulement une année, et je n'aime pas ces films de protection qui brident un peu le luminosité et le contraste, mais qui se révèlent pourtant bien utiles.
C'est sans doute la nouveauté la plus sous-cotée de cette année 2024, l'écran gagne 0,2", passant ainsi de 6,1" à 6,3" sur le Pro et 6,7" à 6,9" sur le Max.
Soyons clairs, vous ne gagnerez pas 10 lignes de texte et cette mise à l'échelle ne justifie pas à elle seule un changement de téléphone. Cela dit, à l'usage, on y prend goût, et on le remarque assez rapidement, notamment lorsqu'on tape au clavier, avec la largeur et l'espacement des touches.
Même si ma vue n'a pas spécialement baissé, il faut reconnaitre qu'on lit de plus en plus sur nos smartphones, et qu'on consulte quasi quotidiennement des photos et des vidéos. Une plus grande surface d'écran est toujours plus confortable pour nos globes oculaires, qui ont tendance à moins se fatiguer pour faire la mise au point. Dommage qu'Apple n'en profite pas pour nous rajouter une ligne de chiffres sur la hauteur du clavier, comme sur Android (une option désactivable à la demande).
Apple est même parvenue à limiter la prise de poids (entre 6 et 12 grammes) à ses appareils, en affinant largement la bordure de l'écran. Evidemment, il y a toujours deux
Mais la vraie question n'est pas là : désormais, les écrans pliants sont légion sur Android et je dois bien avouer qu'ils me font de l'oeil. Pouvoir lire une BD, rédiger une note tout en lisant un texte, écrire un mail tout en regardant une vidéo... Bref, même si la technologie n'est pas parfaite (la pliure reste visible et les téléphones sont un peu plus épais), les clients de ces tablettes rétractables adorent et il serait temps qu'Apple s'y intéresse. Tim Cook semble toutefois éviter à tout pris que les usages sur chevauchent, préférant une bonne segmentation à l'ancienne, histoire de vous vendre un iPad de plus.
Enfin, on s'étonne qu'Apple ne propose toujours pas de capteur d'empreintes sous l'écran, comme c'est la norme sur Android. Certains de rétorquer que Face ID est bien plus fluide à l'usage, mais il y a pourtant de nombreux cas où la reconnaissance faciale fonctionne mal (en hiver, avec des lunettes, casquettes etc.) ou lorsque le téléphone n'est pas tourné vers vous (en voiture, sur un bureau etc.).
Nous avions déjà publié nos premiers test du WiFi 7 et de l'iPhone 16 et 16 Pro et ce n'était vraiment pas glorieux.
Pourquoi est-ce si important ? Car le WiFi 7, dont la norme a été ratifiée seulement cette année, apporte un véritable bond en terme de débit, dépassant la 5G et l'Ethernet Gigabit. Il s'agit sans doute d'un des progrès les plus fulgurants du WiFi de ces 20 dernières années.
Le WiFi 7, c'est la toute dernière version de la norme IEEE 802.11 (802.11be), et qui devrait équiper la totalité des produits WiFi ces prochaines années.
Particularité de cette version, elle utilise toutes les bandes de fréquences disponibles, à savoir 2,4 GHz, 5 GHz et 6 GHz, des modulations que l'on connait bien. On avait d'ailleurs déjà testé les débits sur d'autres produits il y a quelques mois déjà.
Autre nouveauté, la largeur de canal grimpe jusqu'à 320 MHz, ce qui permet de faire passer plus de données sur chaque bande de fréquence, et donc, de gagner en débit. Ainsi, le débit théorique passe d'environ 10Gbps avec le WiFI 6E à 46Gbps avec le WiFi 7 :
Evidemment, ces débits ne sont jamais atteints en pratique, le WiFI 6E culmine par exemple autour de 1,5Gbps sur un iPhone 15 Pro, pour tout un tas de raisons (nombre d'antennes, normes locales, interférences etc.).
Dans le cas du WiFi 7 en Europe, le débit sera souvent limité à 19Gbps sur les bornes, mais là encore, ce nombre va être drastiquement réduit en pratique, notamment à cause des laisions backhaul (échanges entre les bornes) et autres limitations. Sur les téléphones, la plupart des smartphones n'ont que 2 antennes, et seront donc limités à environ 5Gbps théoriques.
Pour réaliser notre test, il est nécessaire d'avoir un réseau suffisamment rapide pour ne pas avoir de goulot d'étranglement.
Nous avons donc utilisé :
Premier test avec le Xiaomi T13 Pro, un appareil plutôt milieu de gamme mais qui propose une puce WiFi 7 assez efficace depuis plusieurs mois maintenant. Avec cet appareil, on dépasse éllègrement les 3Gbps, avec un pic obtenu à 3,5Gbps durant nos différentes tentatives (dans un environnement assez chargé en WiFi) :
Second test avec le Google Pixel 9 Pro XL, sorti cet été. Et là, c'est déjà beaucoup moins bien. La plupart du temps, le téléphone affiche 1,7Gbps, avec quelques pointes autour de 2,1Gbps, mais cela reste nettement en dessous du modèle de Xiaomi. C'est une demi-surprise car tous les tests sérieux confirment que l'appareil souffre effectivement d'un assez mauvais WiFi 7.
Place à l'iPhone 16 et l'iPhone 16 Pro Max, qui embarquent tous les deux exactement le même contrôleur et le même nombre d'antennes (2). Et là, c'est un peu la douche froide : quelque soit le modèle utilisé, aucun ne dépasse les débits du Pixel, et les débits sont environ deux fois inférieurs à ceux du Xiaomi, autour de 1,5Gbps, voire 1,6Gbps dans le meilleur des cas.
On ne gagne donc rien face au WiFi 6E qui équipe les iPhone depuis quelques années. Cela reste néanmoins suffisant si vous avez une ligne xDSL ou fibre ne dépassant pas 2Gbps, mais c'est un peu frustrant lorsqu'on a souscrit à abonnement à 8Gbps, comme le proposent maintenant plusieurs opérateurs en Europe. Par ailleurs, d'ici quelques années, les débits vont continuer à augmenter, et l'on sera content de pouvoir en profiter grâce au WiFi 7.
Pour tout vous dire, nous étions assez surpris de ne voir aucune mesure des débits du WiFi 7 émerger sur les premiers tests des iPhone 16 et 16 Pro, ce qui n'est sans doute pas un hasard.
Même des sites comme TheVerge, Tom's Guide ou TechRadar, qui ont tous bénéficier des largesses d'Apple avec une mise à disposition des appareils une bonne semaine avant tout le monde, n'ont fait aucun test du WiFi. Est-ce une demande d'Apple ? Ont-ils remarqué des soucis en terme de débit ? Sans doute un
Evidemment, beaucoup rétorqueront laconiquement que
La question est également de savoir si les premiers Mac à prendre en charge le WiFi 7, sans doute fin octobre avec le Mac mini M4, souffriront des mêmes problèmes. Ce fut le cas avec le WiFi 6E à ses débuts sur iPad, sur Mac et sur iPhone, ce que l'on n'avait pas manqué de relever à l'époque.
Gageons qu'Apple mettra à jour le firmware de ses appareils ces prochaines semaines et permettra enfin d'offrir des débits dignes de la concurrence. Mais historiquement, ce genre de mise à jour se fait plutôt rare et l'on évite généralement de miser sur des updates possibles avant achat.
Après des rumeurs de charge plus rapide (on a parlé d'un bloc de 45W), tout comme pour l'iPhone 16, il n'en est rien !
En réalité, les iPhone 16 Pro et 16 Pro max n'acceptent que 30W en pic, et plutôt 20 à 22W en moyenne sur la charge. C'est long, très long, et il faut environ :
Pour charger 80% de l'appareil, comptez plus d'une heure en moyenne, et plutôt 1H30 pour une charge complète. Cela reste très élevé comparé à de nombreux smartphones Android : à la rédac, nous avons un RealMe qui charge en 15mn à 100% (et 50% en 5mn) et la batterie est toujours au top deux ans plus tard... Apple pourrait peut-être trouver un juste milieu.
Après l'A17 Pro l'an dernier, TSMC revoit son procédé à 3mn et permet à Apple de caser toujours plus de transistors dans son SoC A18 Pro, qui se veut bien plus efficient.
L'architecture évolue peu, avec toujours 6 coeurs CPU et 6 coeurs GPU, des fréquences autour de 4Ghz et 8Go de RAM. Notre iPhone 16 Pro fait partie des smartphones les plus puissants du marché, même si le Snapdragon 8 Gen 3 de Qualcomm fait des merveille sur le Galaxy S24 -bien qu'il ne soit pas proposé en Europe avec cette puce.
La montée en puissance est très nette cette année avec un saut de performances qui concerne à la fois l'iPhone 16 et le 16 Pro, +2000 points sur GeekBench (CPU MC) et + 5000 points sur le test GPU/Metal, soit environ 26% sur le CPU et +20% sur le GPU, même si ces comparatifs sont toujours à prendre avec des pincettes.
Dans 3D Mark Wilewife extreme, qui reflète assez bien les performances dans les jeux vidéo, le gain est d'environ 26% (CPU + GPU). Si le test est plutôt flatteur pour l'iPhone, il l'est beaucoup moins pour le Google Pixel 9 Pro XL, qui est moins puissant qu'un... iPhone 15 Pro. Ça peut faire sourire, car au quotidien, le Pixel n'est pas spécialement lent à l'usage, mais lorsque vous prenez une photo par exemple, il y a quelques secondes (oui, des secondes !) avant de pouvoir visualiser l'image.
Même si l'IA générative est encore peu présente chez Apple, la firme intègre de l'IA plus classique depuis très longtemps, grâce au Neural Engine, ce moteur de réseau neuronal très efficace et qui gagne encore en performances cette année (+20% sur GeekBench AI).
Depuis un an, les iPhone 15 Pro et Pro Max déferlent la chronique, notamment car ils manquent de dissipation thermique. Ecran qui s'assombrit rapidement, voire qui s'éteint totalement en charge, une coque qui devient brûlante... N'oublions pas que la chaleur extrême est aussi un gage de perte d'énergie et donc, d'autonomie réduite.
A l'origine, Apple avait évoqué un bug qui permettait à la coque de dépasser les 50 degrés, un
D'ailleurs, pour la petite histoire, ces soucis de surchauffe ont étonnamment été mis sous le tapis par la plupart des YouTubers et médias acoquinés avec Apple (notamment TheVerge), comme c'est d'ailleurs le cas avec le WiFI 7 aujourd'hui. Volontaire ou pas, cette façon de ne jamais évoquer les réels défauts des produits Apple devient une habitude très pénalisante pour le consommateur, qui découvrent souvent les soucis une fois le produit acheté. Malheureusement, le service de presse d'Apple France refuse toujours de nous envoyer les appareils en avance, maintenant vous savez pourquoi.
Bref, cette année, Apple a totalement revu son châssis, en déplaçant légèrement la puce et en augmentant la surface de refroidissement au dos de l'appareil. En pratique, c'est très efficace : en cas de fortes sollicitations, on voit bien la chaleur se répartir sur une plus grande surface cette année, permettant de réduire de quelques degrés la température maximale.
On l'avait vu, l'appareil qui chauffe le plus vite, c'est finalement l'iPhone 16 ! Et devant le 15 Pro ! Manifestement, ce modèle n'a pas bénéficié des mêmes traitements que le 16 Pro, alors qu'il embarque quasiment la même puce. Là encore, vous pouvez retourner lire les premiers tests de ce modèle, aucun média ou YouTuber ayant reçu les appareils en avance n'évoque ce
Mais revenons à nos moutons et justement : si le 16 Pro Max se montre plus lent à monter en température que le 15 Pro Max, l'iPhone 16 Pro classique accuse, lui, quelques degrés supplémentaire, car forcément, il a une coque plus compacte et moins de surface de dissipation que le 16 Pro Max. Voilà qui explique sans doute pourquoi Apple a surtout fourni des Pro Max à la presse et aux YouTubers dans une premier temps !
Plus intéressant encore, si vous faites durer le test (1H de jeux vidéo par exemple), alors là, c'est l'iPhone 16 Pro Max qui finit par reprendre le dessus, avec des températures en crête autour de 47 degrés, les iPhone 16 Pro et 15 Pro Max ne sont pas loin derrière.
Finalement, Apple a effectivement limité la montée en température rapide, mais sur la durée, c'est assez kiffe-kiffe avec la génération précédente. Voilà qui explique pourquoi en plein soleil, ou lorsque vous jouez longtemps, l'écran finit assez rapidement par s'obscurcir, ce qui est vraiment casse-pied l'été.
Histoire de confirmer nos découvertes, on notera que la courbe de stabilité de 3DMark est assez explicite : les iPhone 15 Pro et 16 Pro vont réduire leur fréquences assez rapidement et offrir une bonne stabilité des performances, tandis que l'iPhone 16 n'arrêtera pas de chauffer, et sera obligé de réduire ses fréquences tour après tour... Apple ne veut pas de cela sur ses modèles Pro...
Mon avis sur le bouton photo n'a pas tant évolué depuis mon test de l'iPhone 16 : je reste très partagé.
Soyons clairs, c'est toujours une bonne idée, sur un appareil à vocation d'être utilisé comme caméra ou appareil photo, d'avoir un vrai bouton physique, accessible rapidement, et qui permet de déclencher sans devoir jouer avec l'écran. Cela fonctionne avec les mains mouillées, les gants, les coques de protection.... Bref, j'adore.
Lorsqu'elle intègre une fonction déjà
Mais à l'usage, cette zone est un peu ratée. Oui, ça marche, mais pas très bien : c'est lent, ça se déclenche par erreur et la double-tape pour naviguer dans les menus est une aberration totale, on se demande comment les premiers testeurs, surtout en interne, on pu laisser passer cela.
Heureusement, on peut désactiver la fonction dans les réglages, mais c'est dommage d'avoir mis autant d'intelligence dans un bouton, pour finalement revenir à l'écran tactile au bout de quelques jours seulement.
Seule contrainte sur un appareil professionnel : il devient quasi impossible d'accrocher un iPhone 16 ou un iPhone 16 Pro sur une pince (dans la voiture ou sur un pied de caméra). Seuls les modèles Plus et Max offrent assez de surface pour pouvoir pincer l'appareil à deux emplacements opposés sur la coque -un comble pour un smartphone dit
Cette année, la photo est un peu la parent pauvre de l'iPhone 16 Pro, qui n'offre que deux petites nouveautés.
Déjà, le capteur Ultra grand-angle passe de 12 à 48MP (13 mm, ouverture ƒ/2,2 et champ de vision de 120°). On pourra toujours targuer que ce ne sont pas de
Ici, peu de différences, y compris de jour : j'ai même tendance à préférer l'image du 15 Pro, quand vous regardez les reflets dans l'eau par exemple.
Sur ce second cliché, les inscriptions sont légèrement plus nettes sur le 16 Pro, mais à la marge.
Alors, ils sont où ces 48 MP ?! De nuit non plus, ce n'est pas folichon, à tel point que je trouve la photo prise avec le 15 Pro légèrement meilleure, au mieux, similaire. Il faut dire qu'avec peu de luminosité, Apple redescend à 12MP sur le 16 Pro, comme c'est aussi le cas sur le capteur principal.
Google, malgré ses 50MP sur l'UGA, ne fait pas beaucoup mieux sur le Pixel 9 Pro XL :
C'est même encore pire en vidéo, alors que le Pixel était plutôt réputé en basse lumière, la séquence est ici quasiment inexploitable, Google aurait au moins pu lisser un peu l'image, beaucoup trop bruitée :
Bizarrement, entre le 16 et le 16 Pro, on ne voit pratiquement aucune différence de nuit, ici en vidéo :
En photo classique, c'est à dire, en utilisant le capteur principal, je pensais que Google reprendrait le dessus.
En réalité, les capteurs et les objectifs utilisés sont assez voisins, avec 48MP des deux côtés, 48 Mpx : 24 mm, ouverture ƒ/1,78 chez Apple, ƒ/1,68 chez Google. Sur le pixel, le capteur mesure 1/1,31 pouce tandis que l'iPhone 16 Pro reprend le capteur 1/1.28" de l'iPhone 15 Pro, soit légèrement plus grand que le Pixel, mais à peine.
Déjà, l'iPhone 15 Pro et l'iPhone 16 Pro offrent exactement la même image, même si les couleurs sont plus ou moins chaudes suivant les clichés.
Si l'on rajoute le Pixel, c'est à nouveau très proche, je n'ai pas distingué d'appareil vraiment meilleur sur l'ensemble des clichés que j'ai pu prendre ici et là.
L'iPhone semble à son avantage pour le détourage du mode portrait, qui simule un faux-flou d'arrière plan. Ici, Apple récupère quelques cheveux volants, alors que le Pixel a coupé la chevelure de Sylwia et flouté le détourage des oreilles :
De nuit, le pixel se montrait jusque là plutôt bon face à l'iPhone, mais ce n'est plus vraiment le cas ces dernières années. Sur l'exemple, je dirais que le Pixel est devant, mais de peu (on le voit sur la chaise longue bleue) :
Par contre, le lissage est plus violent chez Google (ici sur l'eau ou la palissade).
Cette année, tous les iPhone 16 Pro et Pro Max héritent d'un zoom x5 identique, exit le x3 des 15 Pro !
Face au pixel, l'iPhone est moins bon en journée, il faut dire que Google est passé à 50MP, contre 12 sur celui d'Apple. Forcément, on gagne en détails, les photos sont plus nettes, même si l'on ne peut pas parler de
En revanche, cet objectif qui n'ouvre qu' ƒ/2,8, sur le Pixel comme sur l'iPhone, se montre beaucoup moins bon de nuit. C'est encore plus vache pour Google, qui reperd l'avantage ici, avec une véritable bouillie de pixels, sans jeux de mot.
Si j'apprécie de pouvoir zoomer, surtout en journée, sur des paysages ou des visages, cet objectif x5 est un peu mal fichu. Déjà, entre le x2 et le x5, (ou x1 et x5 de nuit), il s'agit de zoom numérique, donc à proscrire absolument ! Le x3 permettait d'obtenir une meilleure plage de zoom, et les photographes le préféraient au x2 du mode portrait.
Enfin, la distance minimale pour obtenir une image nette est énorme, autour d'1m environ. Si vous faites un zoom x5 dans une pièce, vous avez toutes les chances d'être en x1 avec un zoom numérique la plupart du temps !
L'iPhone 16 Pro est sans conteste le smparthone préféré des instagrameuses, mais il y a un problème : le capteur frontal !
Ce dernier est en 12MP, mais surtout, il est d'assez mauvaise facture, offrant une dynamique très moyenne, des contrastes forcés et il est peu doué en basse lumière, sans parler de l'angle encore un peu trop fermé. A ce petit jeu, Google a eu raison de passer à 50MP, regardez ici les détails sur les cheveux ou la boucle d'oreille :
Le Pixel offre aussi un angle plus large, un meilleur piqué et il n'est pas obligé d'appliquer un lissage et de forcer les contrastes comme sur l'iPhone, qui peut parfois vous vieillir de 10 ans ! Ironie du sort, les fameuses intagrameuse ont généralement tendance à... retourner leur téléphone pour faire des selfies.
L'apparition des styles photographiques directement dans l'application est une bonne chose pour qui voudra changer les tons (plus froids, plus chauds) ou jouer sur des ambiances, comme le fait de reboucher les ombres trop débouchées par le HDR.
Reste que pour les Pro, on préférera shooter en RAW et profiter des nouveaux formats ProRAW JPG XL et Lossless, inédits de ce modèle. Etonnant d'ailleurs qu'Apple ne les proposent pas sur les 14/15 Pro, car ils ont certainement assez de puissance pour traiter ces formats.
Rappelons que le RAW génère réduit à néant les pertes dues à la compression, et permet de retoucher les images avec une plus grande latitude en post-production. Reste à savoir si les vrais photographes vont réellement utiliser ces fonctions, plutôt que d'utiliser un boitier classique, dont le capteur et l'optique seront toujours d'un meilleur niveau. Mais sur un petit tournage ou si l'on n'a pas son gros boitier avec soi, ça peut dépanner !
Lorsqu'Apple s'est mise à tourner ses keynotes à l'iPhone, beaucoup (dont votre serviteur) se sont un peu moqués de cette décision, qui a du compliquer largement le travail des régisseurs et autres professionnels durant le tournage, mais surtout rajouter du boulot en post-production, histoire d'obtenir un niveau de qualité comparable à des caméras professionnelles.
Il faut dire qu'aucun grand réalisateur ne choisira des iPhone pour tourner un film, un clip ou autre, sauf dans des conditions très particulières -peu de budget, challenge personnel, lieux confinés... A moyens équivalents, un boitier fera souvent mieux et nécessitera moins d'artifices lumineux et de retouches.
En revanche, pour de petites productions, comme sur le web ou de la télévision broadcast par exemple, l'iPhone est tout simplement génial : il offre une qualité et une dynamique inédite pour un encombrement réduit et une facilité d'usage tout simplement démentielle -sans parler de la connectivité intégrée. J'irais même jusqu'à dire que certains plans que l'on a pu tourner avec l'appareil sont impossibles à réaliser avec notre gros boitier Canon, même en filmant en RAW, tant le HDR de l'iPhone est performant dans des conditions lumineuses compliquées -comme à l'intérieur d'une voiture ou sur un contre-jour d'un coucher de soleil, pour vous donner quelques exemples pratiques.
Plus amusant encore, tous les petits copains d'Apple (iJustine, MKBHD, SuperSaf...) qui vantent continuellement les capacités de l'iPhone en vidéo, tournent 100% de leurs production avec des boitiers Sony, Canon ou même RED ! La plupart des YouTubers (même en France) ne filment que très rarement à l'iPhone, sauf pour poser rapidement une story sur un réseau social.
De notre côté, nous filmons des essais complets de véhicules électriques avec des iPhone, et la vidéo du test de l'iPhone 16 Pro a également été tournée à 100% avec des iPhone 16 Pro. Dingue, n'est-ce pas ? Et pourtant, nous utilisons encore que très peu de LOG d'Apple, dont le niveau de qualité ne cesse de nous impressionner (malgré les 4Go/mn nécessaires sur un SSD externe pour tourner en 4K60)
Désormais, vous l'avez vu à l'image, Apple grimpe en 4K120FPS en HDR10 ! A titre de comparaison, le Pixel n'accepte que 30FPS avec ce niveau de qualité, soit quatre fois moins de pixels traités à la seconde ! A noter que certaines séquences étaient tout de même saccadées sur l'iPhone (une fois ralenties), sans que je ne comprenne bien pourquoi -peut-être un bug.
On peut donc créer de superbes ralentis, je vous encourage vraiment à regarder les exemples que l'on a pu tourner avec cet iPhone 16 Pro et l'on ne se privera pas de cette fonction pour nos futurs plans de coupe !
Enfin, je me répète, mais Apple excelle dans l'homogénéité entre les différents capteurs, aussi bien en terme de colorimétrie que de stabilisation. A ce petit jeu, le Pixel n'était pas au niveau, sauf lorsque je me suis mis à courir avec l'iPhone en main : le Pixel gommait totalement les saccades de ma course, mais pas l'iPhone ! Malgré son avance, Apple a donc encore quelques progrès à faire...
Voilà encore une nouveauté qui nous intéresse beaucoup, ainsi que tous ceux qui filment avec l'iPhone : Apple a retravaillé la captation et le traitement du son !
Avec les 4 micros présents sur l'appareil, il est donc possible d'enregistrer du son spatial (comparable à du Dolby Atmos), et de multiplier les canaux sonores -jusque là, on pourrait uniquement enregistrement en mono ou en stéréro.
Avec un peu d'IA, Apple s'est donc amusée à proposer un
En outre, Apple a largement amélioré la réduction de bruit et notamment du vent. En extérieur ou même en voiture, la différence est tout simplement bluffante, comme on avait pu le voir dès les premiers jours :
Nous avons toutefois rencontré quelques bugs, sûrement liés à la réduction de bruit, donc méfiance avec ce réglage, qu'il faudrait peut-être désactiver lorsqu'on est en intérieur ou dans une voiture.
Autre atout, si vous filmez en LOG, vous aurez accès aux 4 canaux du son spatial, et vous pourrez donc choisir de couper certains micros ! Malheureusement, ce réglages n'est pas disponible hors-log, alors qu'Apple permet pourtant l'isolation du son sur l'iPhone directement. Peut-être un futur réglage dans Final Cut Pro ?
Avant de conclure, dressons un petit bilan critique de cet appareil, qui n'est pas sans défaut.
Déjà, sur la partie caméra, il manque la possibilité de faire du monitoring : sauf à utiliser des applications tierces, impossible de savoir si un micro est bien branché, Apple ne propose pas non plus de retour sonore en USB et si vous vous filmez à l'iPhone avec le capteur principal, rien n'indique que l'appareil est bien en train d'enregistrer -cela pourrait aussi être utile pour savoir si une personne vous filmer ou non. Bref, ces contraintes nous obligent souvent à vérifier les enregistrements régulièrement, une vraie perte de temps pendant les tournages.
Ensuite, après avoir utilisé un Google Pixel 9 Pro depuis 1 mois, l'iPhone 16 Pro manque cruellement d'intelligence ! Des fonctions basiques, comme de pouvoir effacer des éléments d'une image, s'avèrent fort pratique au quotidien.
La fonction
Autre fonctionnalité totalement dingue : Google vous permet d'améliorer les photos et les vidéos, en les envoyant dans le Cloud. Avec de l'IA, le Pixel peut même créer des vidéos 8K à partir de la 4K ou comme dans notre exemple, donner plus de détails à un écureuil tout pixellisé à cause du zoom numérique :
Une fonction que j'utilise de plus en plus souvent, c'est Google Lens. Parfaitement intégrée au Pixel, elle permet de savoir quelle était cette race de chèvre croisée au zoo, ou encore quelle est la marque de la robe de cette fille croisée dans la rue.
Enfin, Gemini remplace l'assistant vocal en français, et il peut répondre à des questions complexes, façon ChatGPT. Demandez lui un poème sur Apple et Android, il vous générera un texte original et inédit, avec même beaucoup d'humour !
Bref, tout ceci existe donc déjà chez Google, là, maintenant, en 2024, et en français, alors qu'Apple semble très en regard sur le sujet. Apple Intelligence est toujours officiellement prévue pour fin 2024 aux USA avec quelques fonctions basiques (résumés de texte, retouche d'image), mais le vrai Siri intelligent, l'intégration de ChatGPT et les fonctionnalités avancées d'IA génératives risquent de prendre encore plusieurs années, surtout en Europe où Apple refuse pour l'instant de signer l'IA Act.
Apple a raté le virage de l'IA, mais aussi celui des écrans pliants : il serait en effet temps qu'Apple décline l'iPhone Pro en version Flip/Fold, si pratique en mobilité pour lire et utiliser l'appareil comme une tablette. J'aimerais aussi un iPhone vraiment dédié à la vidéo, avec une grosse batterie, plusieurs ports USB C et de vrais branchements pour casque et micro... Mais je sens bien que ma liste au Père Noël est en train de se transformer en catalogue de la Redoute !
J'attends toujours une grosse semaine de tests avant de parler d'autonomie, car l'iPhone a besoin de plusieurs jours pour indexer son contenu et calibrer sa batterie.
Sur les réseaux sociaux, les témoignages sont assez disparates autour de ces nouveaux iPhone 16 Pro et 16 Pro Max : certains évoquent une autonomie record, d'autres sont plus mitigés. Des tests soit-disant scientifiques évoquent quant-à eux des résultats totalement folkloriques, parfois de plus de 15H, impossibles à atteindre en pratique.
De façon plus empirique, et aidé du graphique d'Apple, je dois vous avouer que j'ai toujours du mal à finir la journée avec l'iPhone 16 Pro, sauf à ne faire que des SMS, un peu de mails et très peu de réseaux sociaux. Pour un usage léger, cet appareil peut donc convenir, mais avez-vous vraiment besoin d'un modèle Pro si ce n'est pour éviter de solliciter la vidéo, la photo et les jeux ?
Avec le Pro Max, et un usage léger, je finis généralement à 30% de batterie à minuit, depuis 9H du matin. A l'inverse, une après-midi de jeux ou de tournage vidéo aura vite fait de faire perdre 50% de batterie en quelques heures seulement. Le gap entre ces différentes utilisatiosn rend le verdict compliqué.
Pour faire simple, le gain par rapport à l'iPhone 15 Pro et Pro Max semble quand-même sensible (sur la fin, je devais recharger pour 15 Pro Max 1 à 2 fois par jour en cours de journée). Mais l'autonomie de l' iPhone reste malgré tout très moyenne, pour peu que vous en ayez réellement un usage
Vous l'avez compris les nouveautés de l'iPhone 16 Pro sont surtout destinés à ceux qui, comme nous, l'utilisent pour faire de la vidéo. Pour les autres, les améliorations sont vraiment à la marge.
Je suis même très déçu que le WiFi 7 soit aussi anémique, que l'Ultra-Grand Angle offre si peu d'améliorations et surtout, que l'IA générative soit totalement absente de ce modèle, alors que Google et Samsung proposent toute une panoplie d'outils bien pratiques au quotidien.
A moins d'être vraiment emballé par le bouton photo (on ne rit pas), peu d'intérêt de changer depuis un iPhone 14 Pro et même depuis un 13 Pro cette année. En dessous, vous gagnez quand-même de la puissance, l'USB C, des fonctions photos et vidéos inédites (zoom x5, 4K120...) et un accès potentiel à la future Apple Intelligence.
L'iPhone 16 Pro est en fait à l'image de l'Apple de Tim Cook aujourd'hui : mature, sans prise de risque et très homogène, mais qui manque cruellement d'originalité, et qui finit par prendre du retard sur la concurrence, faute d'un vrai leadership sur les usages et de prises de décisions rapides quant à adopter de nouvelles technologies disruptives.
Alors soyons clairs, l'iPhone 16 Pro reste à mes yeux le smartphone le plus complet du marché, le plus polyvalent et le plus abouti sur le plan logiciel -si l'on met de côté quelques bugs résiduels sous iOS 18. Et pour autant, l'absence d'IA, l'arrivée de fonctionnalités bancales (bouton photo, UGA, WiFI 7) a de quoi inquiéter sur la capacité d'Apple à simplement suivre le rythme de la concurrence et à rester dans la course à l'innovation. N'oublions pas que sans iPhone, Apple n'a toujours pas trouvé sa porte de sortie.
Voici quelques accessoires que je vous conseille pour votre iPhone 16 :
L'iPhone 16 Pro est disponible au meilleur prix chez ces différents revendeurs :
Pourtant, à y regarder de près, Apple y a intégré plusieurs fonctions intéressantes, comme le bouton Photo, une puce A18 Pro surpuissante, un châssis totalement revu, un écran plus grand, du WiFi 7 et un nouveau capteur ultra-grand angle. Est-ce suffisant à l'heure de l'IA générative et des smartphones pliants ? Réponse dans notre test, où un certain Google Pixel 9 Pro vient jouer la comparaison....
Quand sobriété rime avec tristesse
Depuis quelques années, il devient compliqué de différencier les générations d'iPhone
Pro, une forme de constance qui rappelle un peu le secteur automobile, où les évolutions ne se font plus que par petites touches, notamment chez les allemands.
Cette absence de créativité manifeste a beaucoup inspiré Orion à la sortie de l'iPhone 16 Pro :
De loin -et même de près- difficile de différencier un iPhone 15 Pro d'un iPhone 16 Pro, surtout si vous l'avez affublé d'un coque de protection. Il y a bien ce nouveau coloris
Titane du Désertqui nous rappelle les modèles dorés de ces dernières années, mais malgré cela, cette génération fait presque un peu pâlichonne et triste face à la gamme d'iPhone 16 particulièrement pétillante cette année.
De notre côté, nous avons principalement opté pour des couleurs claires, car nos iPhone 16 Pro seront très utilisés pour filmer et jouer le rôle de caméras. Avec un peu de chance, cela freinera la montée en température, inhérente aux smartphones modernes lorsqu'ils sont très sollicités -il n'ont toujours pas de ventilation active pour se refroidir rapidement.
Posés à plat, les iPhone sont toujours très bancales à cause des optiques saillantes, mais l'ajout d'une coque règle le problème, et il faudrait être fou pour ne pas en mettre, vu le tarif demandé. Cette année, outre les nouvelles collections Beats que j'ai décidé de tester sur mon iPhone 16 Pro Max, on pourra vous conseiller celles de notre sponsor ShopSystem (-10% en suivant ce lien) qui ont surtout le mérite de ne pas dénaturer le produit, grâce à des modèles transparents et particulièrement fins.
En revanche, côté pile, je trouve que les iPhone se raient beaucoup trop vite. Mon iPhone 15 Pro ressemble carrément à une vitre en plexi de télécabine après seulement une année, et je n'aime pas ces films de protection qui brident un peu le luminosité et le contraste, mais qui se révèlent pourtant bien utiles.
Un écran (vraiment) plus grand
C'est sans doute la nouveauté la plus sous-cotée de cette année 2024, l'écran gagne 0,2", passant ainsi de 6,1" à 6,3" sur le Pro et 6,7" à 6,9" sur le Max.
Soyons clairs, vous ne gagnerez pas 10 lignes de texte et cette mise à l'échelle ne justifie pas à elle seule un changement de téléphone. Cela dit, à l'usage, on y prend goût, et on le remarque assez rapidement, notamment lorsqu'on tape au clavier, avec la largeur et l'espacement des touches.
Même si ma vue n'a pas spécialement baissé, il faut reconnaitre qu'on lit de plus en plus sur nos smartphones, et qu'on consulte quasi quotidiennement des photos et des vidéos. Une plus grande surface d'écran est toujours plus confortable pour nos globes oculaires, qui ont tendance à moins se fatiguer pour faire la mise au point. Dommage qu'Apple n'en profite pas pour nous rajouter une ligne de chiffres sur la hauteur du clavier, comme sur Android (une option désactivable à la demande).
Apple est même parvenue à limiter la prise de poids (entre 6 et 12 grammes) à ses appareils, en affinant largement la bordure de l'écran. Evidemment, il y a toujours deux
teams, certains ne supportant pas les grands écrans ou souhaitant pouvoir faire un maximum de choses avec une seule main quand d'autres réclament toujours plus de surface tactile.
Mais la vraie question n'est pas là : désormais, les écrans pliants sont légion sur Android et je dois bien avouer qu'ils me font de l'oeil. Pouvoir lire une BD, rédiger une note tout en lisant un texte, écrire un mail tout en regardant une vidéo... Bref, même si la technologie n'est pas parfaite (la pliure reste visible et les téléphones sont un peu plus épais), les clients de ces tablettes rétractables adorent et il serait temps qu'Apple s'y intéresse. Tim Cook semble toutefois éviter à tout pris que les usages sur chevauchent, préférant une bonne segmentation à l'ancienne, histoire de vous vendre un iPad de plus.
Enfin, on s'étonne qu'Apple ne propose toujours pas de capteur d'empreintes sous l'écran, comme c'est la norme sur Android. Certains de rétorquer que Face ID est bien plus fluide à l'usage, mais il y a pourtant de nombreux cas où la reconnaissance faciale fonctionne mal (en hiver, avec des lunettes, casquettes etc.) ou lorsque le téléphone n'est pas tourné vers vous (en voiture, sur un bureau etc.).
WiFI 7 : la grosse déception
Nous avions déjà publié nos premiers test du WiFi 7 et de l'iPhone 16 et 16 Pro et ce n'était vraiment pas glorieux.
Pourquoi est-ce si important ? Car le WiFi 7, dont la norme a été ratifiée seulement cette année, apporte un véritable bond en terme de débit, dépassant la 5G et l'Ethernet Gigabit. Il s'agit sans doute d'un des progrès les plus fulgurants du WiFi de ces 20 dernières années.
C'est quoi le WiFi 7 ?
Le WiFi 7, c'est la toute dernière version de la norme IEEE 802.11 (802.11be), et qui devrait équiper la totalité des produits WiFi ces prochaines années.
Particularité de cette version, elle utilise toutes les bandes de fréquences disponibles, à savoir 2,4 GHz, 5 GHz et 6 GHz, des modulations que l'on connait bien. On avait d'ailleurs déjà testé les débits sur d'autres produits il y a quelques mois déjà.
Autre nouveauté, la largeur de canal grimpe jusqu'à 320 MHz, ce qui permet de faire passer plus de données sur chaque bande de fréquence, et donc, de gagner en débit. Ainsi, le débit théorique passe d'environ 10Gbps avec le WiFI 6E à 46Gbps avec le WiFi 7 :
Evidemment, ces débits ne sont jamais atteints en pratique, le WiFI 6E culmine par exemple autour de 1,5Gbps sur un iPhone 15 Pro, pour tout un tas de raisons (nombre d'antennes, normes locales, interférences etc.).
Dans le cas du WiFi 7 en Europe, le débit sera souvent limité à 19Gbps sur les bornes, mais là encore, ce nombre va être drastiquement réduit en pratique, notamment à cause des laisions backhaul (échanges entre les bornes) et autres limitations. Sur les téléphones, la plupart des smartphones n'ont que 2 antennes, et seront donc limités à environ 5Gbps théoriques.
Test iPhone 16 Pro et WiFi 7 : quel débit ?
Pour réaliser notre test, il est nécessaire d'avoir un réseau suffisamment rapide pour ne pas avoir de goulot d'étranglement.
Nous avons donc utilisé :
• Une Freebox Ultra à 8Gbps
• Un réseau Full 10G (voir la liste du matériel complet)
• Un routeur Netgear RS700S et les Orbi 970
• Un réseau Full 10G (voir la liste du matériel complet)
• Un routeur Netgear RS700S et les Orbi 970
Premier test avec le Xiaomi T13 Pro, un appareil plutôt milieu de gamme mais qui propose une puce WiFi 7 assez efficace depuis plusieurs mois maintenant. Avec cet appareil, on dépasse éllègrement les 3Gbps, avec un pic obtenu à 3,5Gbps durant nos différentes tentatives (dans un environnement assez chargé en WiFi) :
Second test avec le Google Pixel 9 Pro XL, sorti cet été. Et là, c'est déjà beaucoup moins bien. La plupart du temps, le téléphone affiche 1,7Gbps, avec quelques pointes autour de 2,1Gbps, mais cela reste nettement en dessous du modèle de Xiaomi. C'est une demi-surprise car tous les tests sérieux confirment que l'appareil souffre effectivement d'un assez mauvais WiFi 7.
Place à l'iPhone 16 et l'iPhone 16 Pro Max, qui embarquent tous les deux exactement le même contrôleur et le même nombre d'antennes (2). Et là, c'est un peu la douche froide : quelque soit le modèle utilisé, aucun ne dépasse les débits du Pixel, et les débits sont environ deux fois inférieurs à ceux du Xiaomi, autour de 1,5Gbps, voire 1,6Gbps dans le meilleur des cas.
On ne gagne donc rien face au WiFi 6E qui équipe les iPhone depuis quelques années. Cela reste néanmoins suffisant si vous avez une ligne xDSL ou fibre ne dépassant pas 2Gbps, mais c'est un peu frustrant lorsqu'on a souscrit à abonnement à 8Gbps, comme le proposent maintenant plusieurs opérateurs en Europe. Par ailleurs, d'ici quelques années, les débits vont continuer à augmenter, et l'on sera content de pouvoir en profiter grâce au WiFi 7.
Pour tout vous dire, nous étions assez surpris de ne voir aucune mesure des débits du WiFi 7 émerger sur les premiers tests des iPhone 16 et 16 Pro, ce qui n'est sans doute pas un hasard.
L'équipe de TheVerge n'a pas jugé utile de tester le WiFi 7
Simple oubli ?
Simple oubli ?
Même des sites comme TheVerge, Tom's Guide ou TechRadar, qui ont tous bénéficier des largesses d'Apple avec une mise à disposition des appareils une bonne semaine avant tout le monde, n'ont fait aucun test du WiFi. Est-ce une demande d'Apple ? Ont-ils remarqué des soucis en terme de débit ? Sans doute un
oublide leur part, tout comme ils avaient oublié de mentionner que l'iPhone 15 Pro chauffait anormalement l'an dernier.
Evidemment, beaucoup rétorqueront laconiquement que
ce n'est pas si grave, que
personne n'a besoin de tels débits, mais ce n'est pas la question. Les débits promis ne sont clairement pas visibles, et il ne suffit pas d'afficher
WiFi 7sur la boite pour que la promesse soit respectée. Par ailleurs, sur un modèle professionnel, on utilise très souvent ces appareils en AirDrop ou avec des services d'envoi de fichier, pour s'envoyer des vidéos 4K ou des contenus en log... Avec un débit doublé, les temps de téléchargement ou de transfert sont en effet divisés par deux !
La question est également de savoir si les premiers Mac à prendre en charge le WiFi 7, sans doute fin octobre avec le Mac mini M4, souffriront des mêmes problèmes. Ce fut le cas avec le WiFi 6E à ses débuts sur iPad, sur Mac et sur iPhone, ce que l'on n'avait pas manqué de relever à l'époque.
Gageons qu'Apple mettra à jour le firmware de ses appareils ces prochaines semaines et permettra enfin d'offrir des débits dignes de la concurrence. Mais historiquement, ce genre de mise à jour se fait plutôt rare et l'on évite généralement de miser sur des updates possibles avant achat.
Où est la charge rapide ?
Après des rumeurs de charge plus rapide (on a parlé d'un bloc de 45W), tout comme pour l'iPhone 16, il n'en est rien !
En réalité, les iPhone 16 Pro et 16 Pro max n'acceptent que 30W en pic, et plutôt 20 à 22W en moyenne sur la charge. C'est long, très long, et il faut environ :
• 32-35mn pour 50% en filaire
• 32-35mn pour 50% avec le nouvel galet d'Apple
• 42mn pour 50%en Qi2
• 32-35mn pour 50% avec le nouvel galet d'Apple
• 42mn pour 50%en Qi2
Pour charger 80% de l'appareil, comptez plus d'une heure en moyenne, et plutôt 1H30 pour une charge complète. Cela reste très élevé comparé à de nombreux smartphones Android : à la rédac, nous avons un RealMe qui charge en 15mn à 100% (et 50% en 5mn) et la batterie est toujours au top deux ans plus tard... Apple pourrait peut-être trouver un juste milieu.
A18 Pro : la nouvelle référence d'Apple
Après l'A17 Pro l'an dernier, TSMC revoit son procédé à 3mn et permet à Apple de caser toujours plus de transistors dans son SoC A18 Pro, qui se veut bien plus efficient.
L'architecture évolue peu, avec toujours 6 coeurs CPU et 6 coeurs GPU, des fréquences autour de 4Ghz et 8Go de RAM. Notre iPhone 16 Pro fait partie des smartphones les plus puissants du marché, même si le Snapdragon 8 Gen 3 de Qualcomm fait des merveille sur le Galaxy S24 -bien qu'il ne soit pas proposé en Europe avec cette puce.
La montée en puissance est très nette cette année avec un saut de performances qui concerne à la fois l'iPhone 16 et le 16 Pro, +2000 points sur GeekBench (CPU MC) et + 5000 points sur le test GPU/Metal, soit environ 26% sur le CPU et +20% sur le GPU, même si ces comparatifs sont toujours à prendre avec des pincettes.
Dans 3D Mark Wilewife extreme, qui reflète assez bien les performances dans les jeux vidéo, le gain est d'environ 26% (CPU + GPU). Si le test est plutôt flatteur pour l'iPhone, il l'est beaucoup moins pour le Google Pixel 9 Pro XL, qui est moins puissant qu'un... iPhone 15 Pro. Ça peut faire sourire, car au quotidien, le Pixel n'est pas spécialement lent à l'usage, mais lorsque vous prenez une photo par exemple, il y a quelques secondes (oui, des secondes !) avant de pouvoir visualiser l'image.
Même si l'IA générative est encore peu présente chez Apple, la firme intègre de l'IA plus classique depuis très longtemps, grâce au Neural Engine, ce moteur de réseau neuronal très efficace et qui gagne encore en performances cette année (+20% sur GeekBench AI).
Surchauffe ou pas surchauffe ?
Depuis un an, les iPhone 15 Pro et Pro Max déferlent la chronique, notamment car ils manquent de dissipation thermique. Ecran qui s'assombrit rapidement, voire qui s'éteint totalement en charge, une coque qui devient brûlante... N'oublions pas que la chaleur extrême est aussi un gage de perte d'énergie et donc, d'autonomie réduite.
A l'origine, Apple avait évoqué un bug qui permettait à la coque de dépasser les 50 degrés, un
problèmecorrigé quelques semaines plus tard, mais en partie seulement, comme on l'avait démontré dans notre test.
D'ailleurs, pour la petite histoire, ces soucis de surchauffe ont étonnamment été mis sous le tapis par la plupart des YouTubers et médias acoquinés avec Apple (notamment TheVerge), comme c'est d'ailleurs le cas avec le WiFI 7 aujourd'hui. Volontaire ou pas, cette façon de ne jamais évoquer les réels défauts des produits Apple devient une habitude très pénalisante pour le consommateur, qui découvrent souvent les soucis une fois le produit acheté. Malheureusement, le service de presse d'Apple France refuse toujours de nous envoyer les appareils en avance, maintenant vous savez pourquoi.
Bref, cette année, Apple a totalement revu son châssis, en déplaçant légèrement la puce et en augmentant la surface de refroidissement au dos de l'appareil. En pratique, c'est très efficace : en cas de fortes sollicitations, on voit bien la chaleur se répartir sur une plus grande surface cette année, permettant de réduire de quelques degrés la température maximale.
On l'avait vu, l'appareil qui chauffe le plus vite, c'est finalement l'iPhone 16 ! Et devant le 15 Pro ! Manifestement, ce modèle n'a pas bénéficié des mêmes traitements que le 16 Pro, alors qu'il embarque quasiment la même puce. Là encore, vous pouvez retourner lire les premiers tests de ce modèle, aucun média ou YouTuber ayant reçu les appareils en avance n'évoque ce
problèmequi pourrait devenir gênant l'été ou si vous l'utilisez beaucoup pour jouer et pour filmer.
Mais revenons à nos moutons et justement : si le 16 Pro Max se montre plus lent à monter en température que le 15 Pro Max, l'iPhone 16 Pro classique accuse, lui, quelques degrés supplémentaire, car forcément, il a une coque plus compacte et moins de surface de dissipation que le 16 Pro Max. Voilà qui explique sans doute pourquoi Apple a surtout fourni des Pro Max à la presse et aux YouTubers dans une premier temps !
Plus intéressant encore, si vous faites durer le test (1H de jeux vidéo par exemple), alors là, c'est l'iPhone 16 Pro Max qui finit par reprendre le dessus, avec des températures en crête autour de 47 degrés, les iPhone 16 Pro et 15 Pro Max ne sont pas loin derrière.
Finalement, Apple a effectivement limité la montée en température rapide, mais sur la durée, c'est assez kiffe-kiffe avec la génération précédente. Voilà qui explique pourquoi en plein soleil, ou lorsque vous jouez longtemps, l'écran finit assez rapidement par s'obscurcir, ce qui est vraiment casse-pied l'été.
Histoire de confirmer nos découvertes, on notera que la courbe de stabilité de 3DMark est assez explicite : les iPhone 15 Pro et 16 Pro vont réduire leur fréquences assez rapidement et offrir une bonne stabilité des performances, tandis que l'iPhone 16 n'arrêtera pas de chauffer, et sera obligé de réduire ses fréquences tour après tour... Apple ne veut pas de cela sur ses modèles Pro...
Un bouton photo très discuté
Mon avis sur le bouton photo n'a pas tant évolué depuis mon test de l'iPhone 16 : je reste très partagé.
Soyons clairs, c'est toujours une bonne idée, sur un appareil à vocation d'être utilisé comme caméra ou appareil photo, d'avoir un vrai bouton physique, accessible rapidement, et qui permet de déclencher sans devoir jouer avec l'écran. Cela fonctionne avec les mains mouillées, les gants, les coques de protection.... Bref, j'adore.
Lorsqu'elle intègre une fonction déjà
connue, on attend toujours d'Apple qu'elle propose une ergonomie exemplaire et surtout, des petites nouveautés qu'aucun constructeur n'a imaginées jusque là. Et c'est vrai que durant la keynote, on était tous assez emballés de pouvoir gérer le zoom, l'ouverture ou l'exposition en glissant simplement le doigt sur la surface tactile.
Mais à l'usage, cette zone est un peu ratée. Oui, ça marche, mais pas très bien : c'est lent, ça se déclenche par erreur et la double-tape pour naviguer dans les menus est une aberration totale, on se demande comment les premiers testeurs, surtout en interne, on pu laisser passer cela.
Heureusement, on peut désactiver la fonction dans les réglages, mais c'est dommage d'avoir mis autant d'intelligence dans un bouton, pour finalement revenir à l'écran tactile au bout de quelques jours seulement.
Seule contrainte sur un appareil professionnel : il devient quasi impossible d'accrocher un iPhone 16 ou un iPhone 16 Pro sur une pince (dans la voiture ou sur un pied de caméra). Seuls les modèles Plus et Max offrent assez de surface pour pouvoir pincer l'appareil à deux emplacements opposés sur la coque -un comble pour un smartphone dit
professionnel!
Ultra grand-angle : où sont les 48MP ?
Cette année, la photo est un peu la parent pauvre de l'iPhone 16 Pro, qui n'offre que deux petites nouveautés.
Déjà, le capteur Ultra grand-angle passe de 12 à 48MP (13 mm, ouverture ƒ/2,2 et champ de vision de 120°). On pourra toujours targuer que ce ne sont pas de
vrais48MP car Apple utilise une technique de sous-pixels pour récupérer de la donée supplémentaire, mais force est de constater que ça fonctionne plutôt bien sur le capteur principal.
Ici, peu de différences, y compris de jour : j'ai même tendance à préférer l'image du 15 Pro, quand vous regardez les reflets dans l'eau par exemple.
Sur ce second cliché, les inscriptions sont légèrement plus nettes sur le 16 Pro, mais à la marge.
Alors, ils sont où ces 48 MP ?! De nuit non plus, ce n'est pas folichon, à tel point que je trouve la photo prise avec le 15 Pro légèrement meilleure, au mieux, similaire. Il faut dire qu'avec peu de luminosité, Apple redescend à 12MP sur le 16 Pro, comme c'est aussi le cas sur le capteur principal.
Google, malgré ses 50MP sur l'UGA, ne fait pas beaucoup mieux sur le Pixel 9 Pro XL :
C'est même encore pire en vidéo, alors que le Pixel était plutôt réputé en basse lumière, la séquence est ici quasiment inexploitable, Google aurait au moins pu lisser un peu l'image, beaucoup trop bruitée :
Bizarrement, entre le 16 et le 16 Pro, on ne voit pratiquement aucune différence de nuit, ici en vidéo :
Photo : Pixel Pro ou iPhone 16 Pro ?
En photo classique, c'est à dire, en utilisant le capteur principal, je pensais que Google reprendrait le dessus.
En réalité, les capteurs et les objectifs utilisés sont assez voisins, avec 48MP des deux côtés, 48 Mpx : 24 mm, ouverture ƒ/1,78 chez Apple, ƒ/1,68 chez Google. Sur le pixel, le capteur mesure 1/1,31 pouce tandis que l'iPhone 16 Pro reprend le capteur 1/1.28" de l'iPhone 15 Pro, soit légèrement plus grand que le Pixel, mais à peine.
Déjà, l'iPhone 15 Pro et l'iPhone 16 Pro offrent exactement la même image, même si les couleurs sont plus ou moins chaudes suivant les clichés.
Si l'on rajoute le Pixel, c'est à nouveau très proche, je n'ai pas distingué d'appareil vraiment meilleur sur l'ensemble des clichés que j'ai pu prendre ici et là.
L'iPhone semble à son avantage pour le détourage du mode portrait, qui simule un faux-flou d'arrière plan. Ici, Apple récupère quelques cheveux volants, alors que le Pixel a coupé la chevelure de Sylwia et flouté le détourage des oreilles :
De nuit, le pixel se montrait jusque là plutôt bon face à l'iPhone, mais ce n'est plus vraiment le cas ces dernières années. Sur l'exemple, je dirais que le Pixel est devant, mais de peu (on le voit sur la chaise longue bleue) :
Par contre, le lissage est plus violent chez Google (ici sur l'eau ou la palissade).
Un zoom X5 pour tout le monde
Cette année, tous les iPhone 16 Pro et Pro Max héritent d'un zoom x5 identique, exit le x3 des 15 Pro !
Face au pixel, l'iPhone est moins bon en journée, il faut dire que Google est passé à 50MP, contre 12 sur celui d'Apple. Forcément, on gagne en détails, les photos sont plus nettes, même si l'on ne peut pas parler de
quatre fois la résolutioncomme on l'avait vu dans notre comparatif face au Samsung Galaxy S23 l'an dernier.
En revanche, cet objectif qui n'ouvre qu' ƒ/2,8, sur le Pixel comme sur l'iPhone, se montre beaucoup moins bon de nuit. C'est encore plus vache pour Google, qui reperd l'avantage ici, avec une véritable bouillie de pixels, sans jeux de mot.
Si j'apprécie de pouvoir zoomer, surtout en journée, sur des paysages ou des visages, cet objectif x5 est un peu mal fichu. Déjà, entre le x2 et le x5, (ou x1 et x5 de nuit), il s'agit de zoom numérique, donc à proscrire absolument ! Le x3 permettait d'obtenir une meilleure plage de zoom, et les photographes le préféraient au x2 du mode portrait.
Enfin, la distance minimale pour obtenir une image nette est énorme, autour d'1m environ. Si vous faites un zoom x5 dans une pièce, vous avez toutes les chances d'être en x1 avec un zoom numérique la plupart du temps !
Le paradoxe des instagrameuses
L'iPhone 16 Pro est sans conteste le smparthone préféré des instagrameuses, mais il y a un problème : le capteur frontal !
Ce dernier est en 12MP, mais surtout, il est d'assez mauvaise facture, offrant une dynamique très moyenne, des contrastes forcés et il est peu doué en basse lumière, sans parler de l'angle encore un peu trop fermé. A ce petit jeu, Google a eu raison de passer à 50MP, regardez ici les détails sur les cheveux ou la boucle d'oreille :
Le Pixel offre aussi un angle plus large, un meilleur piqué et il n'est pas obligé d'appliquer un lissage et de forcer les contrastes comme sur l'iPhone, qui peut parfois vous vieillir de 10 ans ! Ironie du sort, les fameuses intagrameuse ont généralement tendance à... retourner leur téléphone pour faire des selfies.
L'apparition des styles photographiques directement dans l'application est une bonne chose pour qui voudra changer les tons (plus froids, plus chauds) ou jouer sur des ambiances, comme le fait de reboucher les ombres trop débouchées par le HDR.
Reste que pour les Pro, on préférera shooter en RAW et profiter des nouveaux formats ProRAW JPG XL et Lossless, inédits de ce modèle. Etonnant d'ailleurs qu'Apple ne les proposent pas sur les 14/15 Pro, car ils ont certainement assez de puissance pour traiter ces formats.
Rappelons que le RAW génère réduit à néant les pertes dues à la compression, et permet de retoucher les images avec une plus grande latitude en post-production. Reste à savoir si les vrais photographes vont réellement utiliser ces fonctions, plutôt que d'utiliser un boitier classique, dont le capteur et l'optique seront toujours d'un meilleur niveau. Mais sur un petit tournage ou si l'on n'a pas son gros boitier avec soi, ça peut dépanner !
Vidéo : c'est bluffant !
Lorsqu'Apple s'est mise à tourner ses keynotes à l'iPhone, beaucoup (dont votre serviteur) se sont un peu moqués de cette décision, qui a du compliquer largement le travail des régisseurs et autres professionnels durant le tournage, mais surtout rajouter du boulot en post-production, histoire d'obtenir un niveau de qualité comparable à des caméras professionnelles.
Il faut dire qu'aucun grand réalisateur ne choisira des iPhone pour tourner un film, un clip ou autre, sauf dans des conditions très particulières -peu de budget, challenge personnel, lieux confinés... A moyens équivalents, un boitier fera souvent mieux et nécessitera moins d'artifices lumineux et de retouches.
En revanche, pour de petites productions, comme sur le web ou de la télévision broadcast par exemple, l'iPhone est tout simplement génial : il offre une qualité et une dynamique inédite pour un encombrement réduit et une facilité d'usage tout simplement démentielle -sans parler de la connectivité intégrée. J'irais même jusqu'à dire que certains plans que l'on a pu tourner avec l'appareil sont impossibles à réaliser avec notre gros boitier Canon, même en filmant en RAW, tant le HDR de l'iPhone est performant dans des conditions lumineuses compliquées -comme à l'intérieur d'une voiture ou sur un contre-jour d'un coucher de soleil, pour vous donner quelques exemples pratiques.
Plus amusant encore, tous les petits copains d'Apple (iJustine, MKBHD, SuperSaf...) qui vantent continuellement les capacités de l'iPhone en vidéo, tournent 100% de leurs production avec des boitiers Sony, Canon ou même RED ! La plupart des YouTubers (même en France) ne filment que très rarement à l'iPhone, sauf pour poser rapidement une story sur un réseau social.
De notre côté, nous filmons des essais complets de véhicules électriques avec des iPhone, et la vidéo du test de l'iPhone 16 Pro a également été tournée à 100% avec des iPhone 16 Pro. Dingue, n'est-ce pas ? Et pourtant, nous utilisons encore que très peu de LOG d'Apple, dont le niveau de qualité ne cesse de nous impressionner (malgré les 4Go/mn nécessaires sur un SSD externe pour tourner en 4K60)
Désormais, vous l'avez vu à l'image, Apple grimpe en 4K120FPS en HDR10 ! A titre de comparaison, le Pixel n'accepte que 30FPS avec ce niveau de qualité, soit quatre fois moins de pixels traités à la seconde ! A noter que certaines séquences étaient tout de même saccadées sur l'iPhone (une fois ralenties), sans que je ne comprenne bien pourquoi -peut-être un bug.
On peut donc créer de superbes ralentis, je vous encourage vraiment à regarder les exemples que l'on a pu tourner avec cet iPhone 16 Pro et l'on ne se privera pas de cette fonction pour nos futurs plans de coupe !
Enfin, je me répète, mais Apple excelle dans l'homogénéité entre les différents capteurs, aussi bien en terme de colorimétrie que de stabilisation. A ce petit jeu, le Pixel n'était pas au niveau, sauf lorsque je me suis mis à courir avec l'iPhone en main : le Pixel gommait totalement les saccades de ma course, mais pas l'iPhone ! Malgré son avance, Apple a donc encore quelques progrès à faire...
Réduction de bruit, du vent et cadrage sonore
Voilà encore une nouveauté qui nous intéresse beaucoup, ainsi que tous ceux qui filment avec l'iPhone : Apple a retravaillé la captation et le traitement du son !
Avec les 4 micros présents sur l'appareil, il est donc possible d'enregistrer du son spatial (comparable à du Dolby Atmos), et de multiplier les canaux sonores -jusque là, on pourrait uniquement enregistrement en mono ou en stéréro.
Avec un peu d'IA, Apple s'est donc amusée à proposer un
Mix Audio, un réglage en post-production qui permet de conserver le son présent uniquement dans le cadre. Comme vous l'avez vu, cela fonctionne assez bien, même s'il faut (pour l'instant) passer par l'iPhone pour réaliser les réglages.
En outre, Apple a largement amélioré la réduction de bruit et notamment du vent. En extérieur ou même en voiture, la différence est tout simplement bluffante, comme on avait pu le voir dès les premiers jours :
Nous avons toutefois rencontré quelques bugs, sûrement liés à la réduction de bruit, donc méfiance avec ce réglage, qu'il faudrait peut-être désactiver lorsqu'on est en intérieur ou dans une voiture.
Autre atout, si vous filmez en LOG, vous aurez accès aux 4 canaux du son spatial, et vous pourrez donc choisir de couper certains micros ! Malheureusement, ce réglages n'est pas disponible hors-log, alors qu'Apple permet pourtant l'isolation du son sur l'iPhone directement. Peut-être un futur réglage dans Final Cut Pro ?
Quelques critiques
Avant de conclure, dressons un petit bilan critique de cet appareil, qui n'est pas sans défaut.
Déjà, sur la partie caméra, il manque la possibilité de faire du monitoring : sauf à utiliser des applications tierces, impossible de savoir si un micro est bien branché, Apple ne propose pas non plus de retour sonore en USB et si vous vous filmez à l'iPhone avec le capteur principal, rien n'indique que l'appareil est bien en train d'enregistrer -cela pourrait aussi être utile pour savoir si une personne vous filmer ou non. Bref, ces contraintes nous obligent souvent à vérifier les enregistrements régulièrement, une vraie perte de temps pendant les tournages.
Ensuite, après avoir utilisé un Google Pixel 9 Pro depuis 1 mois, l'iPhone 16 Pro manque cruellement d'intelligence ! Des fonctions basiques, comme de pouvoir effacer des éléments d'une image, s'avèrent fort pratique au quotidien.
La fonction
M'ajouterpermet par exemple de fusionner deux photos, pour ajouter une personne à un cliché existant : si vous êtes seul avec votre conjoint(e) au milieu du désert, vous pouvez ainsi être présent sur la même photo, prise à tour de rôle !
Autre fonctionnalité totalement dingue : Google vous permet d'améliorer les photos et les vidéos, en les envoyant dans le Cloud. Avec de l'IA, le Pixel peut même créer des vidéos 8K à partir de la 4K ou comme dans notre exemple, donner plus de détails à un écureuil tout pixellisé à cause du zoom numérique :
Une fonction que j'utilise de plus en plus souvent, c'est Google Lens. Parfaitement intégrée au Pixel, elle permet de savoir quelle était cette race de chèvre croisée au zoo, ou encore quelle est la marque de la robe de cette fille croisée dans la rue.
Enfin, Gemini remplace l'assistant vocal en français, et il peut répondre à des questions complexes, façon ChatGPT. Demandez lui un poème sur Apple et Android, il vous générera un texte original et inédit, avec même beaucoup d'humour !
Bref, tout ceci existe donc déjà chez Google, là, maintenant, en 2024, et en français, alors qu'Apple semble très en regard sur le sujet. Apple Intelligence est toujours officiellement prévue pour fin 2024 aux USA avec quelques fonctions basiques (résumés de texte, retouche d'image), mais le vrai Siri intelligent, l'intégration de ChatGPT et les fonctionnalités avancées d'IA génératives risquent de prendre encore plusieurs années, surtout en Europe où Apple refuse pour l'instant de signer l'IA Act.
Apple a raté le virage de l'IA, mais aussi celui des écrans pliants : il serait en effet temps qu'Apple décline l'iPhone Pro en version Flip/Fold, si pratique en mobilité pour lire et utiliser l'appareil comme une tablette. J'aimerais aussi un iPhone vraiment dédié à la vidéo, avec une grosse batterie, plusieurs ports USB C et de vrais branchements pour casque et micro... Mais je sens bien que ma liste au Père Noël est en train de se transformer en catalogue de la Redoute !
Quelle autonomie ?
J'attends toujours une grosse semaine de tests avant de parler d'autonomie, car l'iPhone a besoin de plusieurs jours pour indexer son contenu et calibrer sa batterie.
Sur les réseaux sociaux, les témoignages sont assez disparates autour de ces nouveaux iPhone 16 Pro et 16 Pro Max : certains évoquent une autonomie record, d'autres sont plus mitigés. Des tests soit-disant scientifiques évoquent quant-à eux des résultats totalement folkloriques, parfois de plus de 15H, impossibles à atteindre en pratique.
De façon plus empirique, et aidé du graphique d'Apple, je dois vous avouer que j'ai toujours du mal à finir la journée avec l'iPhone 16 Pro, sauf à ne faire que des SMS, un peu de mails et très peu de réseaux sociaux. Pour un usage léger, cet appareil peut donc convenir, mais avez-vous vraiment besoin d'un modèle Pro si ce n'est pour éviter de solliciter la vidéo, la photo et les jeux ?
Avec le Pro Max, et un usage léger, je finis généralement à 30% de batterie à minuit, depuis 9H du matin. A l'inverse, une après-midi de jeux ou de tournage vidéo aura vite fait de faire perdre 50% de batterie en quelques heures seulement. Le gap entre ces différentes utilisatiosn rend le verdict compliqué.
Pour faire simple, le gain par rapport à l'iPhone 15 Pro et Pro Max semble quand-même sensible (sur la fin, je devais recharger pour 15 Pro Max 1 à 2 fois par jour en cours de journée). Mais l'autonomie de l' iPhone reste malgré tout très moyenne, pour peu que vous en ayez réellement un usage
Pro. Le compromis entre finesse et utilisation avancée semble compliqué à gérer pour Apple.
Faut-il acheter l'iPhone 16 Pro ?
Vous l'avez compris les nouveautés de l'iPhone 16 Pro sont surtout destinés à ceux qui, comme nous, l'utilisent pour faire de la vidéo. Pour les autres, les améliorations sont vraiment à la marge.
Je suis même très déçu que le WiFi 7 soit aussi anémique, que l'Ultra-Grand Angle offre si peu d'améliorations et surtout, que l'IA générative soit totalement absente de ce modèle, alors que Google et Samsung proposent toute une panoplie d'outils bien pratiques au quotidien.
A moins d'être vraiment emballé par le bouton photo (on ne rit pas), peu d'intérêt de changer depuis un iPhone 14 Pro et même depuis un 13 Pro cette année. En dessous, vous gagnez quand-même de la puissance, l'USB C, des fonctions photos et vidéos inédites (zoom x5, 4K120...) et un accès potentiel à la future Apple Intelligence.
L'iPhone 16 Pro est en fait à l'image de l'Apple de Tim Cook aujourd'hui : mature, sans prise de risque et très homogène, mais qui manque cruellement d'originalité, et qui finit par prendre du retard sur la concurrence, faute d'un vrai leadership sur les usages et de prises de décisions rapides quant à adopter de nouvelles technologies disruptives.
Alors soyons clairs, l'iPhone 16 Pro reste à mes yeux le smartphone le plus complet du marché, le plus polyvalent et le plus abouti sur le plan logiciel -si l'on met de côté quelques bugs résiduels sous iOS 18. Et pour autant, l'absence d'IA, l'arrivée de fonctionnalités bancales (bouton photo, UGA, WiFI 7) a de quoi inquiéter sur la capacité d'Apple à simplement suivre le rythme de la concurrence et à rester dans la course à l'innovation. N'oublions pas que sans iPhone, Apple n'a toujours pas trouvé sa porte de sortie.
Prix et accessoires
Voici quelques accessoires que je vous conseille pour votre iPhone 16 :
L'iPhone 16 Pro est disponible au meilleur prix chez ces différents revendeurs :
Difficile d'être vraiment enthousiaste face à un iPhone 16 Pro sans IA générative, avec un WiFi 7 anémique, un bouton photo mal pensé et un ultra-grand angle finalement décevant. Malgré cela, l'appareil offre beaucoup de puissance, une autonomie en hausse, un écran plus grand, des capacités vidéo et audio inédites, et s'adresse surtout au public de créateurs. Suffisant pour craquer ? Rien n'est moins sûr cette année !