The New York Times révèle aujourd'hui -dans un très long article- le résultat d'une longue investigation au sein de la plus importante usine Foxconn à Zhengzhou en Chine. Installée dans une des villes les plus pauvres du pays, celle-ci produit plus de la moitié des iPhone commercialisés dans le monde ce qui lui vaut d'être surnommée par ses habitants iPhone City.
Les chiffres sont assez édifiants : l'usine a compté au pic de son activité jusqu'à 350 000 salariés (?!) capables d'assembler, tester et emballer 350 appareils par minute. Elle peut sortir 500 000 iPhone en une journée.
En effet, le journal dénonce les conditions de travail des ouvriers (horaires, cadences, multifonctions) mais également un important réseau de primes non déclarées, d'impôts impayés, de subventions ou de négociations locales derrière les opérations de la firme taïwanaise. Bien que les documents internes soient confidentiels, il évoque le chiffre de 1,4 milliards d'euros d'aides de l'état, destinés à la construction d'infrastructures (routes, gares et aéroport), aux logements et aux dépenses énergétiques des ouvriers.
Il rappelle enfin que l'essor de Foxconn a commencé au début des années 2000, lorsqu'Apple a lancé le tout premier iPod. Le succès retentissant du lecteur mp3 avait alors nécessité des capacités hors normes que seule Foxconn a pu garantir à Steve Jobs.
L'arrivé de l'iPhone n'a fait qu'accélérer la croissance du site, et en 2014, il comptait 94 lignes de production pour l'iPhone 6 et l'iPhone 5, soit environ 230 millions de smartphones exportés depuis son ouverture. Le gouvernement le considère ouvertement comme l'un des principaux centres d'exportation du pays, avec une force de travail de la taille d'une armée nationale.
De son côté, Tim Cook a toujours précisé ne pas être au courant du fonctionnement interne de l'usine et Foxconn souligne que son organisation n'est pas différente pour les autres sociétés technologiques.
