Test du jeu "Prison Architect" pour Mac

Prison Architect, le Sim City de la prison ?!

Tous les Sims ne sont pas blancs comme neige, une légende raconte même que certains mettent feu à vos bâtiments. Ces petits malotrus méritent d’être punis !

Rien de tel qu’une dizaine de piges à dormir en prison pour réfléchir à son prochain incendie. Introversion Software nous propose de passer un peu de temps avec nos chers taulards dans un jeu de construction de prison (City Builder pour les intimes). Le concept qui peut paraitre étonnant, mais force est de constater que la mayonnaise prend vite.

Ce jeu de gestion vous longe pleinement dans l’univers carcéral, vous devrez gérer la construction, la sécurité, la logistique et tout le reste... Tout cela semble simple, mais rien ne se passe comme prévu dans Prison Architect.

Les jeux indépendants vont-ils réconcilier les derniers joueurs sur Mac ?

Avant même de vous parler de Prison Architect, j’aimerais me pencher sur l’univers vidéoludique qui est le nôtre (sur Mac, donc). Je ne parlerais pas ici d’iOS qui est un cas à part.

Historiquement, le jeu sur Mac était aussi rare qu’une jolie fille sur IRC. On se souviendra des éternels Starcraft et Quake 3 qui ont bercé nos soirées et nos (Mac)LANs, un petit Medal of Honor, Age of Empire 2... Que de souvenirs ! Cette faible quantité de titres disponible n'était pas le fruit du hasard : qui avait réellement envie de développer un jeu pour une machine possédant une carte graphique d’un autre temps et des pilotes aussi bien optimisés que Windows Vista ?

Depuis, nos chères machines pommées sont passées aux architectures Intel. Un tournant dans l'écosystème du gaming Mac. Cette transition nous apporta quantité de portages de jeux PC. Loin de moi l’idée de critiquer le travail effectué par ces boites, Feral a par exemple réalisé des efforts colossaux pour rendre des jeux jusque-là inaccessible sur OS X.

Seulement voilà, payer plein pot en 2014 pour un jeu sorti il y’a 3 ans sur PC et pas forcément très bien optimisé, c'est toujours un peu frustrant.

Si les vrais gamers sont donc depuis longtemps passés sur PC, il reste encore sur Mac une dernière catégorie qui a traversé les âges : les jeux indépendants. Vous savez, ces titres produits par de petits studios, pleins d’idées innovantes et de réalisations surprenantes.

On pense immédiatement à des jeux comme Don’t Starve, FTL : Faster Than Light, Endless Space, Limbo, FEZ, etc. La bonne nouvelle est que ces talentueux développeurs s’intéressent toujours au Mac, et dans la plupart des cas, proposent une version Mac de leurs bébés. Un vrai bol d’air frais pour nous Mac users dans l'âme !

Alpha, Beta, Gamma…

Qui dit jeux indépendants, dis souvent accès anticipté. Il s’agit de titres en cours de développement qui sont mis en vente (à un prix réduit) et qui donnent la possibilité aux joueurs le désirant, de mettre leurs grosses paluches sur la bête avant la date de sortie prévue. Les joueurs participent ainsi au développement du titre en donnant leurs retours au rythme des patchs correctifs.

Prison Architect ne fait pas exception et je vous parlerais aujourd’hui de la version Alpha à laquelle j’ai pu jouer quelques heures déjà.

Le jeu est tout à fait jouable malgré son appellation Alpha. Je n’ai détecté aucun problème de stabilité sur mon MacBook Pro. Cette version anticipée n’est donc pas un frein pour profiter pleinement du jeu.

En revanche, on regrettera certains détails de finition manquants comme :

- La prise en charge du clavier AZERTY
- L'absence de raccourcis clavier
- Le réglage de la sensibilité du schrolling (trop lent à mon goût)
- La gestion du volume audio

Back in time

Tout commence sur un terrain vague où quelques arbres profitent du soleil, un décompte nous annonce l’arrivée de la première vague de prisonniers dans une vingtaine d’heures. Il est temps de bâtir notre premier pénitencier.

Malgré un tutoriel d'introduction, Prison Architect avec une longue courbe d'apprentissage, une carence qui pourra être facilement être corrigé via l’ajout de bulle d’aide par exemple in-game. Une fois le système de fondation intégré et l’interface perfectible assimilée (on espère une grosse amélioration d’ici la sortie), on profitera d’un jeu de gestions plaisant.

Le titre propose un système que je définirais de micro construction. L’idée n’est pas de vous proposer de réaliser de grandes prisons automatiquement et facilement à l’image d’un Simcity 5. On vous demandera à l’inverse de penser à l’agencement de chaque cellule ou couloir. L’emplacement de chaque lit ou toilette est important pour le confort de vos hôtes et leurs sécurités.

On se rend vite compte à quel point l’emplacement de chaque pièce est primordial : vous ne voulez pas que votre cuistot traverse les cellules pour se rendre au réfectoire ! Dans Prison Architect chaque bout de pièce ou de couloir compte !

Confort spartiate

Libre à vous de meubler chaque pièce comme vous le souhaitez, néanmoins, certains espaces demandent certains prérequis pour fonctionner.

Par exemple une cellule doit comprendre un lit, un WC et être au minimum d’une surface de 2x3m. Ajoutez à cela une porte à barreau et le tour est joué.

Allez-vous ajouter une fenêtre à chacun de ces valeureux gentils hommes ? J’y réfléchirais si j’étais vous...

I’ve got the power

Une fois votre travail d’architecte terminé, vous devez relier à votre installation électricité et eau.
Dans Prison Architect, rien de plus simple ! Une fois un générateur électrique et une pompe à eau placée sur le terrain, il vous suffit de tirer câble et tuyau vers les points stratégiques.

Attention, de gros tuyaux peuvent servir de moyen pour s’échapper. Garder donc votre gros tube loin de tout danger et privilégiez plutôt les liaisons d’appoint.

Baby when the lights go out

Votre prison est en ordre de marche, mais pour surveiller tous ces bad boys, vous devez éclairer vos murs. Le jeu intègre un brouillard de guerre intéressant : tout ce qui n’est pas en face d’un garde ou près d’une lumière n’est pas visible. Attention donc aux petits coins sombres...

Baby-sitters

Notre installation est fin prêtre pour accueillir nos prisonniers. Il ne vous reste plus qu’à recruter une équipe pour vous occuper des lieux. En plus des quelques gardes nécessaires au bon ordre de l’établissement, vous devrez recruter un cuisinier et un directeur.

Un médecin, des hommes de ménage ou un chef de la sécurité vous seront également d'une bonne aide.

Dans Prison Architect, chaque garde peut être assigné à une zone de la prison. Il est d'ailleurs recommandé de définir le niveau de sécurité de chacune de vos ailes.

Buy it, use it, break it, fix it

Le jeu propose un groupe de technologies à débloquer via un système d'arbre (un classique). Il vous sera nécessaire d'y passer pour obtenir votre médecin, contrôler la contrebande et plein d'autres joyeusetés.

Les recherches technologiques se font via votre directeur de prison (qu'il faudra recruter en amont). Une mise de départ vous est demandée, il faudra ensuite compter plusieurs heures (temps de jeu) pour en profiter.

One more thing

Le minimum vital est en place. Vous pouvez toutefois améliorer le confort de vos habitants : ajoutez une bibliothèque, une salle de repos avec TV, une salle de sport... Les possibilités sont nombreuses. Des prisonniers heureux sont forcément plus dociles... le confort de ces messieurs est donc un élément primordial.

Pour conclure

J’ai pris énormément de plaisir à réaliser des prisons de plus en plus optimisées. Les constructions s'enchainent et se distinguent, chaque partie prends un tournure différente.

Un plan sans accro n'est jamais vraiment sans accro dans Prison Architect ! Vous allez devoir improviser :-)

Le jeu procure un réel sentiment de progression ! Un sentiment insoupçonné sur ce type de jeu.

Les constructions grossissent au rythme des vagues d’arrivée de nouveaux détenus. Maintenir l’existant est un vrai chalenge.

Une excellente surprise donc ! Je le conseille aux amateurs de city builders, mais pas que.

Si vous hésitez encore, n'hésitez pas à surveiller les promotions régulières sur le jeu.

La note !