Revente de jeux vidéo d'occasion : Fleur Pellerin rassure les joueurs
Par Didier Pulicani - Publié le
Pour remettre les choses dans le contexte, l'histoire commence en 2013, lorsque le député Alain Rodet alertait la ministre de la Culture sur les
difficultés occasionnées par la généralisation, dans le secteur vidéoludique, de la mise en place de droits de gestion numérique extrêmement contraignants.. En clair, l'arrivée massive des DRM empêche certains programmes d'être revendus facilement. C'est le cas de tous les titres dont la licence est liée à votre compte utilisateur, comme les jeux Blizzard par exemple, qui doivent être cédés avec le fameux compte-lié.
si une telle règle était appliquée au secteur automobile, il serait désormais impossible au propriétaire d'un véhicule d'en modifier le certificat d'immatriculation en vue de sa reventeprécise le député.
Deux ans plus tard, le cabinet de Fleur Pellerin n'y va pas par quatre chemins en répondant à l'intéressé que
dans le cadre de la lutte contre le piratage, et considérant que l'activité de revente de jeux physiques et du pluri-téléchargement des jeux en ligne est préjudiciable au développement de l'industrie et contrevient aux droits des éditeurs, les pouvoirs publics soutiennent ces initiatives. Ainsi, un jeu physique acheté dans le commerce doit être enregistré sur une plate-forme éditeur pour éviter qu'il ne soit revenduEn clair, le gouvernement soutient les DRM et toutes les contraintes associées, y compris la revente de jeux vidéos. Ces pratiques feraient passer un mal pour un bien, en limitant (avec un certain succès) le piratage tout en pénalisant au passages les utilisateurs honnêtes (impossibilité de revente, liaison internet obligatoire, création de comptes...).
Nos camarades de NextINpact, qui ont déniché le texte et analysé avec soin ses conséquences sur le marché, rappelaient hier que, selon la législation européenne,
à partir du moment où l'on acquiert un logiciel et sa licence, son vendeur perd certains droits, dont celui de s'opposer à la revente de la licence et ce peu importe le support choisi pour le logiciel, physique ou dématérialisé.
Dans un (trop) court message publié sur Twitter, la ministre tient donc ce soir à rassurer les internautes, en précisant qu'il n'a
jamais été question d'interdire la revente de jeux vidéo d'occasion, telle qu'elle se pratique aujourd'hui:
On aimerait néanmoins en savoir un peu plus sur la position exacte du gouvernent sur le sujet. En effet, à l'heure actuelle, la liaison d'un jeu physique avec un compte numérique (que l'on ne peut théoriquement pas céder) aboutit pourtant à une forme de blocage des éditeurs, en total désaccord avec les règles européennes. Et ces pratiques touchent aussi bien les produits physiques que les jeux acheté sur des plateformes en ligne.
Et sinon, ma chère Fleur, Jeux Vidéo s'écrit sans "S" :-)