Des panneaux solaires sur les rails : la SNCF veut plus de jus
Par Vincent Lautier - Publié le
Une solution pratique et réversible
Solveig ne se contente pas d’être un projet classique de panneaux solaires. Ici, la SNCF mise sur un dispositif réversible, capable d’être retiré facilement si besoin. Les panneaux photovoltaïques, montés sur des cadres et des petits chariots (appelés
lorries), glissent sur les rails et se fixent sans travaux définitifs. Cette flexibilité est au cœur du projet : pas question d’immobiliser une voie de façon permanente.
Le système complet tient dans un conteneur ISO standard. Ce conteneur transporte les panneaux par rail jusqu’au site d’installation et contient toute l’électronique nécessaire pour gérer la production d’électricité. L’objectif ? Fournir de l’énergie renouvelable pour des besoins ponctuels, comme alimenter un chantier de maintenance ou d’autres installations temporaires.
Pourquoi la SNCF mise sur le solaire ?
La SNCF est tout sauf un petit consommateur d’énergie : elle utilise à elle seule 10 % de l’électricité produite en France, ce qui en fait le premier client industriel du pays. Avec la flambée des prix de l’énergie et les enjeux environnementaux, le groupe cherche des alternatives.
En 2023, la création de la filiale
SNCF Renouvelablesmarquait le début d’une stratégie ambitieuse : installer 1 000 MW de capacité photovoltaïque d’ici 2030. Cela passe par des projets comme Solveig, mais aussi par des ombrières en gare, des panneaux sur les toits des bâtiments ferroviaires ou encore le long des voies inutilisées. À terme, l’objectif est de couvrir 15 à 20 % de ses besoins actuels en électricité grâce au solaire.
Et après ?
Si le test d’Achères est concluant, Solveig pourrait être déployé à grande échelle sur les 7 000 kilomètres de voies non circulées du réseau français. Le groupe envisage même, à plus long terme, de couvrir 10 000 hectares avec des panneaux solaires, espérant devenir un jour autosuffisant en énergie. Mais bon, on n’y est pas quand même. Investir dans le solaire coûte cher, c’est tout le problème, et les finances de la SNCF ne suffisent déjà pas à entretenir correctement toutes les lignes, donc investir sur l’énergie est un pari, pas si simple à décider.