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Le chevalier Adblock Plus aurait (encore) vendu son âme au diable pour quelques millions

Par Didier Pulicani - Publié le

Après une ascension fulgurante, l'éditeur allemand d'AdBlock Plus pourrait bien passer du statut de fossoyeur de la publicité sur internet, à celui de profiteur et pas des moindres !

Le Financial Time révèle en effet que la société Eyeo -créatrice du fameux plug-in- aurait passé des contrats juteux avec plusieurs grands groupes publicitaires pour leur laisser afficher leurs publicités contre de jolis billets verts. Si l'on savait déjà que Google payait AdBlock pour laisser apparaitre en liste blanche, le journal nous apprend que d'autres grands acteurs auraient également signé, le nom de Taboola apparait notamment dans la liste. Ce sigle ne vous dit surement rien, et pourtant, les contenus de l'agence agissent sur une très grande partie des sites internet (dont Mac4Ever). Plus gênant, Taboola ne semble pas répondre aux critères auto-imposés pour apparaitre sur cette fameuse liste-blanche, exigeant notamment que la pub se distingue très clairement de l'éditorial ou encore que le contenu soit irréprochable. Faites ce que je dis, pas ce que je fais, comme dirait ma grand-mère, toujours le coeur sur la main.

Le chevalier Adblock Plus aurait (encore) vendu son âme au diable pour quelques millions


Plus étonnant encore, nos confrères révèlent qu'un grand nom du secteur aurait été exempté de reverser plus de 30% des revenus publicitaires générés par cette mise sur liste blanche, une somme qui pourrait permettre à Eyeo de confortables bénéfices. En revanche, à force de voir toutes les publicités se réactiver, et ces différents scandales relayés dans la presse, la réputation du plug-in pourrait être sérieusement écornée.

Du côté des éditeurs, la presse est en panique depuis quelques années, les sites web affichant des taux désormais situés entre 15% (en moyenne) et plus de 60/70% sur les sites technophiles. Si en Allemagne, le procès des éditeurs contre AdBlock est scruté de près à l'international, en France, le GESTE (qui regroupe un grand nombre de publishers de l'hexagone) envisagerait lui aussi une procédure vis à vis des bloqueurs de publicité. Cette adoption massive commence à devenir problématique pour l'ensemble de l'écosystème gratuit qui animait le web jusque là. Dans une réunion récente, le GESTE conseille d'ailleurs aux sites de proposer des abonnements Premium (comme avec notre système VIP) permettant de supprimer les bannières. L'association pointe également l'arrivée de solution anti-adblock, permettant de bloquer les utilisateurs des plug-in. Pour d'autres, la solution pourrait s'avérer simplement technique, des sociétés développant des régies capables de passer outre le blocage, tant que la souris arrivera à échapper au chat.

Si le sujet de la publicité sur internet vous intéresse, je vous invite également à lire notre petit dossier qui vous explique comment fonctionne notre modèle économique, assez proche de la plupart des sites que vous lisez tous les jours gratuitement grâce à cette publicité jugée pourtant si gênante.