Un film "geek" à voir absolument cette semaine : Imitation Game ou la vie d'Alan Turing
Par Didier Pulicani - Publié le
L'histoire d'Alan Turing et celle d'Apple ont souvent été mêlées à tort, une légende urbaine tenace prétendant que Steve Jobs ait choisi une Pomme croquée comme logo, en référence au suicide du jeune anglais, qui aurait ingéré un tel fruit imbibé de cyanure. Malgré cela, aucune de ces assertions n'est exacte et malgré les démentis récurrents, beaucoup y voient là tout un symbole ! Pourtant, l'histoire de Turing est bien loin de se limiter à cette fable sans intérêt, et c'est ce que propose cette semaine Morten Tyldum dans son superbe long métrage.
Depuis hier est sorti dans les salles
Certes, les plus férus d'exactitudes historiques ne tarderont pas à souligner quelques approximations inhérentes au genre, comme le nom donné à la machine -Christopher, en référence à son amour d'enfant (alors qu'en fait, elle s'appelait
Beaucoup n'hésitent pas à parler d'Alan Turing comme l'un des pionniers de l'informatique moderne, même si les moyens techniques de l'époque ont forcément limité la portée applicative de son génie. Il fait dire que les
Des analystes estiment que son invention (et l'aide indispensable de son équipe) aurait permis aux alliés de sauver plusieurs millions de vies humaines pendant la guerre mais aussi de la raccourcir de presque deux ans. L'homme est également symbole d'une époque où il était compliqué d'être à la fois un savant reconnu et homosexuel. Pour éviter d'aller en prison, il choisira ainsi la castration chimique, ce qui le conduit à se suicider dans la foulée. Vous vous en souvenez peut-être, la reine Élisabeth II le graciera à titre posthume en 2013, c'est dire si le sujet est resté sensible jusque là.
Même si
Depuis hier est sorti dans les salles
Imitation Game, un film aux allures de biopic et retraçant donc la vie incroyable de ce mathématicien anglais. En pleine seconde guerre mondiale, le jeune Alan est vite repéré par les services secrets de sa Majesté pour, non pas jouer les James Bond, mais bien pour
casser du code, allemand de préférence. Pour cela, il mettra au point une machine extrêmement perfectionnée, capable de lire en clair les messages ennemis, comme le font les super-calculateurs modernes. Les allemands utilisaient alors
Enigma, une machine permettant de chiffrer les messages, reprogrammée toute les 24H, et permettant aux armées de communiquer sans se faire repérer.
Certes, les plus férus d'exactitudes historiques ne tarderont pas à souligner quelques approximations inhérentes au genre, comme le nom donné à la machine -Christopher, en référence à son amour d'enfant (alors qu'en fait, elle s'appelait
La Bombe)- ou à l'histoire exacte de la machine Enigma qui date en fait des années 20 et que les français et les polonais avaient déjà commencé à
craquer. Le film met aussi beaucoup l'accent sur les traits de caractères et ses relations difficiles avec ses collaborateurs, avec des passages qu'il sera bien difficile d'authentifier.
Beaucoup n'hésitent pas à parler d'Alan Turing comme l'un des pionniers de l'informatique moderne, même si les moyens techniques de l'époque ont forcément limité la portée applicative de son génie. Il fait dire que les
ordinateursdes années 30/40 étaient plus proches des machines à écrire et des bouliers que des systèmes montés sur micro-processeurs modernes. Pour autant, les bases de la logique, de la programmation et de l'électronique étaient déjà posées, Turing ayant également fait avancer de nombreux domaines liés à la cryptographie ou encore des concepts d'algorithme et de calculabilité.
Des analystes estiment que son invention (et l'aide indispensable de son équipe) aurait permis aux alliés de sauver plusieurs millions de vies humaines pendant la guerre mais aussi de la raccourcir de presque deux ans. L'homme est également symbole d'une époque où il était compliqué d'être à la fois un savant reconnu et homosexuel. Pour éviter d'aller en prison, il choisira ainsi la castration chimique, ce qui le conduit à se suicider dans la foulée. Vous vous en souvenez peut-être, la reine Élisabeth II le graciera à titre posthume en 2013, c'est dire si le sujet est resté sensible jusque là.
Même si
Imitation Gamese focalise essentiellement sur la période
Enigma, le film aborde un pan important de la vie et de la personnalité du mathématicien, pas toujours bien connu (et reconnu) de l'histoire de la seconde guerre mondiale. Rajoutons à cela la sublime performance de Keira Knightley dans le rôle de Joan Clarke (collaboratrice et proche de Turing) ainsi que de très bons acteurs britanniques; vous obtenez ainsi un long métrage historique aussi instructif que passionnant, pour toute personne chez qui l'histoire de l'informatique suscite un réel intérêt.