Pendant que Netflix prépare une invasion, Aurélie Filippetti tente de faire barrage
Par Laura Tibourcio de la Corre - Publié le
loi anti-Amazon, Aurélie Filippetti compte maintenant s'attaquer à Netflix (de façon détournée) pour protéger les acteurs français.
A l'heure qu'il est, Netflix, c'est 50 millions de clients dans le monde et 1,34 milliard de dollars de chiffre d'affaires au deuxième trimestre 2014. Le mastodonte prépare une arrivée en grande pompe en France avec une bande passante gigantesque : un terabit par seconde, c'est moins que Youtube, mais plus que Dailymotion. De quoi faire les gros bras avant le débarquement attendu en septembre prochain, attirer de futurs abonnés et effrayer les acteurs déjà présents sur le marché français.
Pour faire face, la contre-offensive s'organise : Orange prépare sa clé OrangeCast, Canal+ consolide son offre CanalPlay et il se murmure que Patrick Drahi souhaiterait lancer un service de séries en streaming. Pour leur donner un coup de pouce, Aurélie Filippetti, ministre de la culture, a annoncé qu'elle souhaitait faire bouger la chronologie des médias : elle souhaite proposer l'avancement
de deux mois la disponibilité des films à la télévision, et, pour la vidéo à la demande par abonnement, de ramener le délai après la sortie en salle à vingt-quatre mois, contre trente-six actuellement.
En revanche, cet aménagement ne concernera pas tous les acteurs du marché, il sera réservé aux
services qui participent au financement et à l'exposition des œuvres françaises et européennes. Selon la ministre, qui s'est engagée avec Arnaud Montebourg, ministre de l'Economie,
dans une stratégie de souveraineté culturelle et numérique de la France,
il faut promouvoir et développer l'excellence des acteurs hexagonaux dans le domaine de la vidéo à la demande. Reste à savoir si Netflix, qui prépare une série tournée à Marseille pour conquérir le coeur des français, remplira les critères pour satisfaire la ministre.