Adoption de la "loi anti-Amazon" : la France pourrait être condamnée
Par Laura Tibourcio de la Corre - Publié le
loi anti-Amazon, dont nous vous parlions en janvier dernier, a donc fini par être adoptée définitivement par la Sénat, afin de
défendre le réseau des librairies indépendantes.
Désormais, les vendeurs de livres en ligne comme Amazon ou Fnac.com ne pourront plus cumuler un rabais de 5% sur le prix éditeur avec la gratuité des frais de port. En revanche, une ristourne allant jusqu'à 5% du prix du livre pourra être appliquée aux frais de livraison.
Concrètement, si un livre est affiché à 20€ prix éditeur, il pouvait jusque là être vendu 19€ sur Amazon sans frais de port. Désormais, si le site facture 5€ pour la livraison à domicile de l'ouvrage (elle reste gratuite en boutique Fnac), il faudra s'acquitter de 24€ pour recevoir son livre.
C'est là que les choses deviennent
compliquéescar la loi interdit la gratuité des frais de port mais elle n'oblige en aucun cas à répercuter strictement la valeur réelle de la livraison. Le site pourrait donc choisir de mettre des frais de port à 50 centimes, par exemple.
De ce fait, Bruxelles voit d'un mauvais oeil l'application de cette loi qu'elle juge disproportionnée, d'autant qu'aucune étude n'a été menée au préalable sur l'impact de cette mesure sur le comportement des consommateurs. L'Europe aurait préféré que le gouvernement décrète l'interdiction du cumul du rabais de 5 % et de la livraison offerte, ce qui pourrait valoir une condamnation à la France.
En attendant, nous vous avons demandé votre avis en janvier dernier et 43% d'entre vous nous ont affirmé qu'ils continueraient à acheter leurs livres sur Amazon, malgré la mesure (14% des participants nous avaient alors confié qu'ils ne savaient pas lire), est-ce toujours le cas ?
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