Mac mini : un Mac qui se cherche
Par Didier Pulicani - Publié le
Qualifié de Mac d'entrée de gamme, puis condamnée à la mort, le Mac mini se cherche depuis quelques années. Apple a beaucoup de mal à le positionner : trop cher, mal équipé... Pourtant, il continue de trouver son public. Mais pourquoi ?
Durant ses premiers mois d'existence, le Mac mini a été lancé à un prix jamais vu dans le monde Mac, à savoir sous la barre des 500$. Livré sans clavier ni souris, il fallait également se payer un moniteur externe pour pouvoir profiter de la machine. Apple s'est basée pour cela sur une théorie intéressante : toute personne venant du monde PC et souhaitant passer au Mac possédait certainement déjà tous ces périphériques, qu'il était donc inutile de racheter. Par contre, la machine se révèle rapidement moins intéressante si l'on doit y rajouter chaque composant externe nécessaire à son fonctionnement. Mais dans ce cas, les acheteurs se tournent rapidement vers l'iMac, bien plus rentable. Les deux gammes sont donc plutôt bien distinguées.
Le moins que l'on puisse dire, c'est que cela a marché. Le Mac mini a trouvé sa clientèle, souvent modeste, n'étant pas prête à investir dans un bel iMac et sachant se contenter des performances de la machine. On a notamment pu observer des entreprises s'équiper de ces machines, leur permettant de garder leurs claviers/souris/écran et de n'acheter que le strict minimum tout en gardant un Mac sous le capot.
Une autre utilisation à ne pas négliger est celle du Media Center. Souvent logé sous la télévision, le Mac mini se révèle vite comme un lecteur de DVD, films numériques et de photos. Front Row a d'ailleurs permis à ces Media Center de fortune, de se transformer en AppleTV, accédant alors en un coup de télécommande à tout le réseau iTunes et iPhoto de la maison.
Plusieurs programmes ont d'ailleurs suivi, optimisant la télécommande à d'autres applications, ou permettant d'accéder à l'ensemble de son disque via une interface simplifiée.
Pour 500 Euros, l'AppleTV était donc sorti avant l'heure, bien malgré Apple, même si cette utilisation peut paraitre réservée à un public averti. (Lire notre lettre ouverte sur l'AppleTV)
Que s'est-il passé ensuite ? Quelle mouche a bien pu piquer le Pomme pour discriminer ce petit Mac ? Depuis fin 2006, le Mac mini a en effet été totalement boudé par Steve Jobs, et ce, sans explications. Evolution tous les 12 mois, mise à niveau très limitée, disparition de la carte graphique dédiée… La Pomme se contente du strict minimum à tel point que les sites de rumeurs le pronostiquaient déjà comme mort.
Pourtant, s'il est toujours au catalogue, c'est que les ventes suivent. Mais là est peut-être le problème !
Cannibalisation des ventes d'iMac ? De Mac Pro ? La marge du mini n'est pas du tout la même si l'on monte un peu en gamme. Et compte tenu de sa puissance de calcul actuelle, avec un peu de RAM et un gros disque, il peut aisément remplacer des Mac Pro sur du traitement lourd comme de l'image ou de la vidéo !
Autre accusation possible, celle de l'AppleTV (voir ci-dessus). On imagine tout à fait Steve " iPapy " Jobs regarder les chiffres de ventes exécrables de son dernier né, alors que le Mac mini garde la tête hors de l'eau. Par vengeance (!), il laisserait alors le mini agoniser avec plaisir, hypothèse commercialement bancale.
Le Mac mini est au final très révélateur d'un manque cruel dans la gamme Apple : une tour sans prétention, mais à laquelle on puisse rajouter des éléments, tels que des disques durs internes ou une carte graphique plus puissante. En clair, à part le Mac Pro, il n'existe aujourd'hui aucun Mac configurable et extensible, à un prix raisonnable et à base de processeur " Core ". De nombreux domaines n'ont pas besoin de Xeon à 8 cœurs et se contentent très bien d'un Core2Duo. En musique, par exemple, ProTools fonctionne parfaitement sur un Mac mini, mais impossible de lui adjoindre des cartes d'acquisition internes ! On est obligé de passer par du FireWire ou de l'USB2.
Le positionnement du Mac mini est donc discutable et Cupertino l'a bien compris. Trop cher pour faire vraiment de l'entrée de gamme et pas assez évolutif pour vraiment en faire une machine professionnelle : il parait donc bien utopique qu'Apple ne réagisse pas à une position aussi bancale.
On peut donc imaginer plusieurs scénarii : soit il est effectivement abandonné car la marge trop faible ne compense pas la cannibalisation des ventes. Soit Apple le garde au catalogue, mais en repensant vraiment son positionnement. Dernière possibilité : le Mac mini pourrait être décliné en plusieurs versions, allant d'un modèle ultra-cheap, avec le strict minimum (qui pourrait notamment fusionner avec l'AppleTV, rêvons un peu) jusqu'à une version plus chère, mais plus extensible.
Apple : Mac mini
Un Mac à pas cher… au début
Durant ses premiers mois d'existence, le Mac mini a été lancé à un prix jamais vu dans le monde Mac, à savoir sous la barre des 500$. Livré sans clavier ni souris, il fallait également se payer un moniteur externe pour pouvoir profiter de la machine. Apple s'est basée pour cela sur une théorie intéressante : toute personne venant du monde PC et souhaitant passer au Mac possédait certainement déjà tous ces périphériques, qu'il était donc inutile de racheter. Par contre, la machine se révèle rapidement moins intéressante si l'on doit y rajouter chaque composant externe nécessaire à son fonctionnement. Mais dans ce cas, les acheteurs se tournent rapidement vers l'iMac, bien plus rentable. Les deux gammes sont donc plutôt bien distinguées.
Le moins que l'on puisse dire, c'est que cela a marché. Le Mac mini a trouvé sa clientèle, souvent modeste, n'étant pas prête à investir dans un bel iMac et sachant se contenter des performances de la machine. On a notamment pu observer des entreprises s'équiper de ces machines, leur permettant de garder leurs claviers/souris/écran et de n'acheter que le strict minimum tout en gardant un Mac sous le capot.
Un Media Center improvisé
Une autre utilisation à ne pas négliger est celle du Media Center. Souvent logé sous la télévision, le Mac mini se révèle vite comme un lecteur de DVD, films numériques et de photos. Front Row a d'ailleurs permis à ces Media Center de fortune, de se transformer en AppleTV, accédant alors en un coup de télécommande à tout le réseau iTunes et iPhoto de la maison.
Plusieurs programmes ont d'ailleurs suivi, optimisant la télécommande à d'autres applications, ou permettant d'accéder à l'ensemble de son disque via une interface simplifiée.
Pour 500 Euros, l'AppleTV était donc sorti avant l'heure, bien malgré Apple, même si cette utilisation peut paraitre réservée à un public averti. (Lire notre lettre ouverte sur l'AppleTV)
Une évolution difficile
Que s'est-il passé ensuite ? Quelle mouche a bien pu piquer le Pomme pour discriminer ce petit Mac ? Depuis fin 2006, le Mac mini a en effet été totalement boudé par Steve Jobs, et ce, sans explications. Evolution tous les 12 mois, mise à niveau très limitée, disparition de la carte graphique dédiée… La Pomme se contente du strict minimum à tel point que les sites de rumeurs le pronostiquaient déjà comme mort.
Pourtant, s'il est toujours au catalogue, c'est que les ventes suivent. Mais là est peut-être le problème !
Cannibalisation des ventes d'iMac ? De Mac Pro ? La marge du mini n'est pas du tout la même si l'on monte un peu en gamme. Et compte tenu de sa puissance de calcul actuelle, avec un peu de RAM et un gros disque, il peut aisément remplacer des Mac Pro sur du traitement lourd comme de l'image ou de la vidéo !
Autre accusation possible, celle de l'AppleTV (voir ci-dessus). On imagine tout à fait Steve " iPapy " Jobs regarder les chiffres de ventes exécrables de son dernier né, alors que le Mac mini garde la tête hors de l'eau. Par vengeance (!), il laisserait alors le mini agoniser avec plaisir, hypothèse commercialement bancale.
Un manque dans la gamme
Le Mac mini est au final très révélateur d'un manque cruel dans la gamme Apple : une tour sans prétention, mais à laquelle on puisse rajouter des éléments, tels que des disques durs internes ou une carte graphique plus puissante. En clair, à part le Mac Pro, il n'existe aujourd'hui aucun Mac configurable et extensible, à un prix raisonnable et à base de processeur " Core ". De nombreux domaines n'ont pas besoin de Xeon à 8 cœurs et se contentent très bien d'un Core2Duo. En musique, par exemple, ProTools fonctionne parfaitement sur un Mac mini, mais impossible de lui adjoindre des cartes d'acquisition internes ! On est obligé de passer par du FireWire ou de l'USB2.
Conclusion
Le positionnement du Mac mini est donc discutable et Cupertino l'a bien compris. Trop cher pour faire vraiment de l'entrée de gamme et pas assez évolutif pour vraiment en faire une machine professionnelle : il parait donc bien utopique qu'Apple ne réagisse pas à une position aussi bancale.
On peut donc imaginer plusieurs scénarii : soit il est effectivement abandonné car la marge trop faible ne compense pas la cannibalisation des ventes. Soit Apple le garde au catalogue, mais en repensant vraiment son positionnement. Dernière possibilité : le Mac mini pourrait être décliné en plusieurs versions, allant d'un modèle ultra-cheap, avec le strict minimum (qui pourrait notamment fusionner avec l'AppleTV, rêvons un peu) jusqu'à une version plus chère, mais plus extensible.
Liens
Apple : Mac mini