LaCie : "désolé pour le drapeau, mais notre cœur reste français"
Par Arnaud Morel - Publié le
L'annonce du rachat surprise de LaCie par Seagate pose de nombreuses questions. Nous avons pu interviewer Philippe Spruch, le PDG et co-fondateur de D2, devenu LaCie qui a accepté de répondre à nos questions sans trop de langue de bois.
Je suis très malheureux, LaCie, c'est mon bébé depuis 22 ans. Mais j'avais de nombreuses de raisons de faire ce deal, à fois sur un plan humain, sur un plan financier et au regard de nos gammes de produits. Les deux entreprises sont très complémentaires : LaCie est bien implanté en Europe, célèbre dans le monde Mac, Seagate est plus connu pour ses gammes grand public USB et PC. Et le fabricant américain est également très intéressé par nos savoir faire en matière de design, ou de NAS et Thunderbolt.
À titre personnel, je gagne pas mal d'argent dans l'opération (NDR :en vendant 4,05 € son portefeuilles d'actions, qui représente 64,05 % du total) et je deviens le responsable de la nouvelle entité, que je dirigerai aux USA.
Il n'y aura pas le bain de sang que d'aucuns peuvent craindre. Évidemment, je ne peux pas promettre qu'il n'y aura pas d'ajustements et de restrictions, mais à l'heure où je vous parle, nous conservons tous nos salariés (NDR : un peu plus de 400 personnes).
Il faut bien comprendre que LaCie réalise 80 % de son activité en vendant des disques USB - l'essentiel de notre personnel y est affecté - alors que c'est un marché très concurrentiel, très tendu, où il devient quasi impossible de gagner de l'argent.
À l'inverse, notre R&D, qui emploie 80 personnes sur deux sites, porte nos projets en matière de Thunderbolt et de NAS, créneaux porteurs. Et ces domaines intéressent tout particulièrement Seagate.
Nous avions, au regard de cet état de fait, deux possibilités : soit nous repartions, façon startup, le sabre au clair, autour du Thunderbolt et des NAS, soit nous nous adossions à un groupe plus gros, susceptible de nous apporter. C'est pour ce choix que nous avons opté, en nous rapprochant de Seagate, qui fait plus de 4 fois notre taille.
Le design, c'est notre passion. Pas seulement la mienne, celle de toute l'entreprise. Seagate sera intéressé par celui-ci, pour ses propres produits. Cependant, les deux marques, Seagate et LaCie, vont continuer d'exister concurremment, avec leurs réseaux de distribution propres.
La sauvegarde industrielle en France ne figure pas à mon agenda, je ne suis pas un politique. L'abandon de souveraineté, pardonnez-moi, mais je m'en fiche. Ce qui compte c'est que nous maintenions les emplois pour le moment, même si je ne eux pas garantir que ça va continuer.
En résumé, je dirais, tant pis pour le drapeau, mais notre cœur reste français.
Non, elle est terminé. Aujourd'hui, il y a trois acteurs dans le domaine du stockage matériel : Seagate, Western Digital et Toshiba. Les autres acteurs sont très mineurs.
Nous avons l'intention de beaucoup miser sur notre service de stockage dans les nuages, Wuala, qui intéresse Seagate. Avec l'aide de Seagate, nous devrions pouvoir devenir les premiers acteurs européens en matière de stockage dans les nuages assez rapidement. C'est en tout cas un beau défi.
Quel est votre sentiment à l'heure du rachat de LaCie ?
Je suis très malheureux, LaCie, c'est mon bébé depuis 22 ans. Mais j'avais de nombreuses de raisons de faire ce deal, à fois sur un plan humain, sur un plan financier et au regard de nos gammes de produits. Les deux entreprises sont très complémentaires : LaCie est bien implanté en Europe, célèbre dans le monde Mac, Seagate est plus connu pour ses gammes grand public USB et PC. Et le fabricant américain est également très intéressé par nos savoir faire en matière de design, ou de NAS et Thunderbolt.
À titre personnel, je gagne pas mal d'argent dans l'opération (NDR :en vendant 4,05 € son portefeuilles d'actions, qui représente 64,05 % du total) et je deviens le responsable de la nouvelle entité, que je dirigerai aux USA.
Quelles seront les conséquences au niveau humain de ce rachat ?
Il n'y aura pas le bain de sang que d'aucuns peuvent craindre. Évidemment, je ne peux pas promettre qu'il n'y aura pas d'ajustements et de restrictions, mais à l'heure où je vous parle, nous conservons tous nos salariés (NDR : un peu plus de 400 personnes).
Il faut bien comprendre que LaCie réalise 80 % de son activité en vendant des disques USB - l'essentiel de notre personnel y est affecté - alors que c'est un marché très concurrentiel, très tendu, où il devient quasi impossible de gagner de l'argent.
À l'inverse, notre R&D, qui emploie 80 personnes sur deux sites, porte nos projets en matière de Thunderbolt et de NAS, créneaux porteurs. Et ces domaines intéressent tout particulièrement Seagate.
Nous avions, au regard de cet état de fait, deux possibilités : soit nous repartions, façon startup, le sabre au clair, autour du Thunderbolt et des NAS, soit nous nous adossions à un groupe plus gros, susceptible de nous apporter. C'est pour ce choix que nous avons opté, en nous rapprochant de Seagate, qui fait plus de 4 fois notre taille.
Seagate portera-t-il autant d'attention au design que LaCie ?
Le design, c'est notre passion. Pas seulement la mienne, celle de toute l'entreprise. Seagate sera intéressé par celui-ci, pour ses propres produits. Cependant, les deux marques, Seagate et LaCie, vont continuer d'exister concurremment, avec leurs réseaux de distribution propres.
Avec LaCie, c'est encore un acteur industriel français qui disparait...
La sauvegarde industrielle en France ne figure pas à mon agenda, je ne suis pas un politique. L'abandon de souveraineté, pardonnez-moi, mais je m'en fiche. Ce qui compte c'est que nous maintenions les emplois pour le moment, même si je ne eux pas garantir que ça va continuer.
En résumé, je dirais, tant pis pour le drapeau, mais notre cœur reste français.
La concentration dans le secteur va-t-elle se poursuivre ?
Non, elle est terminé. Aujourd'hui, il y a trois acteurs dans le domaine du stockage matériel : Seagate, Western Digital et Toshiba. Les autres acteurs sont très mineurs.
Des perspectives en vue ?
Nous avons l'intention de beaucoup miser sur notre service de stockage dans les nuages, Wuala, qui intéresse Seagate. Avec l'aide de Seagate, nous devrions pouvoir devenir les premiers acteurs européens en matière de stockage dans les nuages assez rapidement. C'est en tout cas un beau défi.