Cuisant échec : Razer rembourse désormais ses faux casques anti-covid
Par Laurence - Publié le
Des pratiques commerciales trompeuses
Souvenez-vous, pendant la pandémie (bientôt cinq ans...), Razer -le célèbre fabricant d’accessoires gaming- avait lancé le Zephyr, un masque facial haute technologie avec éclairage RVB intégré et un système de filtration d'air actif avec joint en silicone. Il était supposé revêtir la norme N95 et donc être efficace à 99 % pour stopper les bactéries.
Sur le moment, beaucoup cherchaient des solutions pour ne pas respirer de virus et forcément ce marché était très porteur. Le masque, vendu à 100 dollars, s’appuyait sur des filtres remplaçables et promettait une efficacité supérieure aux masques jetables ou en tissu standard. Cependant, des tests effectués par un sous-traitant ont révélé une efficacité de filtration de seulement 86,3 %, insuffisante pour obtenir la certification N95.
Un remboursement automatique
Présenté au CES 2021, puis commercialisé entre mi-2021 et début 2022, malgré la connaissance de ces résultats, le casque avait été retiré de la vente lorsque des enquêtes ont commencé. Mais la firme n’avait pas immédiatement proposé de remboursements. En effet, le produit s’était avéré non conforme à ses promesses et, pire, n’avait jamais été homologué par la Food and Drug Administration (FDA).
Aussi, en avril 2024, Razer avait été condamnée à une amende de 100 000 dollars par la Federal Trade Commission pour ses pratiques commerciales trompeuses.
Sous la pression de la FTC, Razer vient donc de mettre en place une campagne de remboursement automatique pour les 6 764 acheteurs concernés. Ces derniers recevront un remboursement par chèque (encaissable sous 90 jours) ou via PayPal (utilisable sous 30 jours) sans avoir à effectuer de démarche ni à renvoyer le produit.
Un coup dur pour l’image de Razer
Dans sa première décision, la FTC avait condamné Razer à verser la somme de 1 071 254,33 dollars, récoltés en commercialisant le masque Zéphyr, qui seront utilisés pour rembourser les clients que l'organisme estime floués (aux US), auxquels s'était ajoutée une amende de 100 000 dollars et l'interdiction de
vendre des produits réduisant le risque d'être infecté ou de transmettre le virus COVID-19 sans l'approbation de la FDA, de
revendiquer les bienfaits de ses produits pour la santé sans preuves scientifiques à l'appui, ainsi que de
prétendre à tort qu'un produit répond aux normes établies par le gouvernement alors que ce n'est pas le cas.
Ce scandale soulève des questions sur l’éthique et les responsabilités des entreprises dans le secteur technologique, notamment lors de crises sanitaires où la confiance des consommateurs est primordiale. Razer, habituée à briller dans le domaine du gaming, devra redoubler d’efforts pour regagner la confiance de son public.