Même si le dispositif est limité à quelques pays (ce qui n'empêche certains de nos lecteurs d'y avoir accès), l'Apple Card compte plus de 12 millions d'utilisateurs aux États-Unis. Mais ce dispositif florissant à ses débuts pourrait connaitre une année 2025 moins bonne que prévu avec la rupture prochaine entre Apple et Goldman Sachs, ou encore la décision du US Consumer Financial Protection Bureau d'appliquer des règles bancaires concernant ce service.
Une succès story qui tourne mal
Le compte d’épargne associé à l’Apple Card, conçu en partenariat avec Goldman Sachs, a vu son taux annuel en pourcentage (APY) descendre à 3,9 %, marquant la quatrième réduction cette année. Ce taux, autrefois attractif, a subi plusieurs fluctuations en raison de l’évolution des taux d’intérêt définis par la Réserve fédérale.
Lancée en avril 2023, la carte affichait un taux de rendement de 4,15 %, qui est passé la première année à 4,25 %, 4,35 %, puis 4,5 %. En 2024, la situation s’est tassée et la tendance s’est inversée progressivement, chutant en avril à 4,4 %, en septembre à 4,25 %, en octobre à 4,1 % puis en décembre à 3,9 %. Il est désormais plus bas que son taux de départ !
Rappel : Réservé aux détenteurs d’Apple Card aux États-Unis, âgés de 18 ans et plus, le système n’est soumis à aucune exigence de dépôt ou de solde minimum. Il bénéficie d’une gestion simplifiée via l’application Wallet et d’une intégration fluide avec l’écosystème Apple. Son solde maximum récemment relevé de 250 000 à 1 000 000 dollars. Des intérêts sont générés sur le cashback Daily Cash. Enfin il est possible de transférer des fonds depuis des comptes bancaires ou Apple Cash.
Une année 2024 décevante. Un tournant en 2025 ?
Cette année, Apple a du faire face à des séries d'évènements imprévus. Le premier est la fin programmée de son partenariat avec Goldman Sachs. La banque d'affaires a en effet exprimé son intention de se retirer de son partenariat de prêt à la consommation avec Apple. Bien que les répercussions de cette décision restent incertaines, JPMorgan Chase pourrait prendre la relève en tant que partenaire financier.
Le second est une récente décision du Bureau de protection des consommateurs en matière financière. Celui-ci a retenu une condamnation de presque 90 millions de dollars, répartis entre Apple et Goldman Sachs. Suite à de nombreuses plaintes, le Bureau (en vo Consumer Financial Protection Bureau ou CFPB) a donc ouvert une enquête sur les pratiques de gestion des comptes de carte de crédit de Goldman Sachs, notamment en matière de traitement des fraudes, des retards, des erreurs de facturation ou des remboursements. A priori, il se serait particulièrement penché sur le partenariat avec Cupertino.
Enfin le dernier découle du précédent : désormais Apple est une banque comme les autres aux Etats-Unis et sera soumis à la législation adéquate ! Des questions restent toutefois en suspend : qui prendra la suite de Goldman Sachs dans la succession de l'Apple Card, et, si Apple maintiendra cette dernière au vu de la condamnation (tout du moins sous cette forme). Dans ces conditions, on peut s'interroger sur la viabilité et le futur de l'Apple Card, qui n'avait pas vraiment sa place à Cupertino...
