Actualité

Divers

Stop au pourrissement cérébral ! Quel est ce curieux phénomène appelé "Brain Rot" ?

Par Laurence - Publié le

Chaque année, le dictionnaire Oxford sélectionne un terme ou une expression qui reflète les préoccupations de la société. Pour 2024, l'heureux élu est Brain Rot, ce qui peut être traduit par pourrissement cérébral. Cette expression illustre un phénomène bien connu de nombreux internautes, victimes d’une surconsommation de contenus numériques de faible qualité.

Brain Rot


un nouveau mal-être



L’expression a été choisie dans le cadre d’un vote public : plus de 37 000 personnes ont du étudier et se prononcer sur une liste de six mots, pré-sélectionnés par les linguistes du dictionnaire Oxford : brain bot, demure, dynamic pricing, lore, romantasy et slop. Ces six mots reflétaient déjà les tendances ayant façonné l’année comme on peut le constater.

D’après les éminents linguistes du fameux dictionnaire, la pourriture cérébrale peut être définie comme la détérioration supposée de l’état mental ou intellectuel d’une personne, notamment considérée comme le résultat d’une surconsommation de matériel (maintenant particulièrement de contenu en ligne) considéré comme trivial ou peu stimulant. Également : quelque chose caractérisé comme susceptible de conduire à une telle détérioration.

Globalement l’expression peut désigner une dégradation mentale ou intellectuelle due à des facteurs tels que :
• Une surcharge d’informations inutiles (par exemple, à cause des réseaux sociaux).
• L’ennui profond ou l’absence de stimulation intellectuelle.
• Une exposition prolongée à des contenus de faible qualité.


Stop au pourrissement cérébral ! Quel est ce curieux phénomène appelé "Brain Rot" ?


Qui est principalement concerné ?



Les réseaux sociaux (notamment sur TikTok au sein des communautés de la génération Z et de la génération Alpha) sont ainsi visés, exprimant ainsi les inquiétudes concernant l’impact de la consommation excessive de contenu en ligne de mauvaise qualité. Si on peut s’étonner de son arrivée juste cette année (les réseaux sociaux étaient donc plus intelligents en 2023 ?), il est surtout indiqué que la fréquence d’utilisation du terme a augmenté de 230 % entre 2023 et 2024, soit une réelle montée de l’inquiétude sur le devenir de nos cerveaux.

Oxford University propose même un petit historique du terme qui est apparu en 1854 -sans doute dans un esprit plus médical. Un certain Henry David Thoreau critiquait alors -déjà- la tendance de la société à dévaloriser les idées complexes, ou celles qui peuvent être interprétées de multiples façons, en faveur des idées simples, et voit cela comme le signe d’un déclin général de l’effort mental et intellectuel.

Cette année, le terme a été particulièrement utilisé dans la presse dans un contexte de préoccupations sociétales concernant l’impact négatif de la surconsommation de contenu en ligne. Mais un tel phénomène semble générer également des réactions de la part de certaines autorités. Ainsi, aux États-Unis, un centre de santé mentale a même publié des conseils en ligne sur la façon de reconnaître et d’éviter la pourriture cérébrale, notamment chez les enfants et les jeunes grands consommateurs de réseaux sociaux et de vidéos au mieux stupides.