Coup de tonnerre : l’État va racheter les supercalculateurs d’Atos
Par Vincent Lautier - Publié le
L’État français entame des négociations exclusives avec Atos pour racheter sa branche stratégique
Le groupe Atos, acteur majeur de l’informatique en pleine restructuration, a annoncé l’ouverture de discussions exclusives avec l’État pour la vente de sa division
La division
Depuis plusieurs années, Atos fait face à une situation financière particulièrement difficile. Un plan de sauvegarde validé récemment par le tribunal de commerce prévoit une réduction de sa dette de 3 milliards d’euros et une augmentation de capital avant janvier 2025. La vente de
En plus des supercalculateurs, les activités liées à la cybersécurité et aux systèmes critiques, qui ont réalisé un chiffre d’affaires de 340 millions d’euros en 2023, seront proposées à des acquéreurs privés, mais sous supervision de l’État. Des entreprises comme Thales ou Dassault pourraient être intéressées par ces actifs, qui sont considérés comme essentiels à la défense nationale, notamment les systèmes de communication sécurisés ou les outils de navigation militaire. Ces transactions permettront à Atos de récupérer les liquidités nécessaires à sa restructuration, tout en permettant à l’État de conserver la gestion des actifs les plus sensibles.
Advanced Computing, spécialisée dans les supercalculateurs, pour un montant compris entre 500 et 625 millions d’euros. Mais pour quoi faire ?
Un accord stratégique en cours de négociation
Le groupe Atos, acteur majeur de l’informatique en pleine restructuration, a annoncé l’ouverture de discussions exclusives avec l’État pour la vente de sa division
Advanced Computing. Cette branche, qui emploie 2 500 salariés et a généré un chiffre d’affaires de 570 millions d’euros en 2023, inclut notamment des supercalculateurs utilisés pour la dissuasion nucléaire et des applications d’intelligence artificielle. L’accord, estimé entre 500 et 625 millions d’euros en valeur d’entreprise, devrait être finalisé au plus tard le 31 mai 2025, selon le ministère de l’Économie.
Un enjeu de souveraineté technologique
La division
Advanced Computingd’Atos joue un rôle central dans les secteurs civils et militaires. Elle produit des supercalculateurs comme ceux utilisés par le Commissariat à l’énergie atomique pour des simulations nucléaires. L’État considère cette acquisition comme un enjeu stratégique pour préserver la souveraineté technologique française. Selon Antoine Armand, ministre de l’Économie, ce rachat a pour but de sécuriser une activité industrielle essentielle. L’usine d’Angers, où ces équipements sont assemblés, est d’ailleurs en pleine expansion.
La restructuration financière d’Atos
Depuis plusieurs années, Atos fait face à une situation financière particulièrement difficile. Un plan de sauvegarde validé récemment par le tribunal de commerce prévoit une réduction de sa dette de 3 milliards d’euros et une augmentation de capital avant janvier 2025. La vente de
Advanced Computings’inscrit donc dans ce plan de redressement. Si le rachat est validé, Atos recevra un premier versement de 150 millions d’euros dès la signature de l’accord. La société entamera ensuite un processus de cession distinct pour ses activités de cybersécurité et de systèmes critiques.
En plus des supercalculateurs, les activités liées à la cybersécurité et aux systèmes critiques, qui ont réalisé un chiffre d’affaires de 340 millions d’euros en 2023, seront proposées à des acquéreurs privés, mais sous supervision de l’État. Des entreprises comme Thales ou Dassault pourraient être intéressées par ces actifs, qui sont considérés comme essentiels à la défense nationale, notamment les systèmes de communication sécurisés ou les outils de navigation militaire. Ces transactions permettront à Atos de récupérer les liquidités nécessaires à sa restructuration, tout en permettant à l’État de conserver la gestion des actifs les plus sensibles.