400 000 photos et l’aide de Microsoft pour créer la Basilique Saint-Pierre en 3D : magnifique
Par Vincent Lautier - Publié le
Une prouesse sans précédent
Ce modèle numérique a été élaboré à partir de données collectées par drones, caméras et lasers pendant quatre semaines, période où la basilique était fermée au public. Ces techniques ont permis de produire 400 000 images, soit un total de 22 pétaoctets de données, l’équivalent de près de 5 millions de DVD, même si la comparaison est un peu tirée par les cheveux. Ces données ont ensuite été traitées avec des algorithmes avancés pour créer une réplique ultra-détaillée du bâtiment. Le modèle, accessible gratuitement en ligne, propose une exploration immersive, y compris de zones difficilement accessibles, comme les tombes souterraines ou les mosaïques de la coupole.
Préserver et gérer un patrimoine mondial
Au-delà de sa dimension éducative, ce projet répond à des enjeux de conservation et de gestion des visiteurs. Les images capturées ont révélé des fissures, des mosaïques manquantes et bien d’autres signes de détérioration, invisibles à l’œil nu. Ces découvertes, rendues possibles grâce à la précision des outils utilisés, permettent d’anticiper des restaurations nécessaires pour protéger ce monument historique. Avec l’arrivée prévue de 30 millions de pèlerins pour le Jubilé de 2025, cette réplique numérique contribue également à améliorer la gestion des flux de visiteurs dans un lieu qui accueille déjà 50 000 personnes par jour en temps normal.
Une plongée dans l’histoire du site
La visite virtuelle offre également un aperçu des différentes étapes historiques de la basilique. Elle permet de retracer l’évolution du site depuis l’époque romaine, avec la construction d’un monument funéraire sur la tombe de Saint Pierre, jusqu’à l’édification de la basilique constantinienne au IVe siècle. Les utilisateurs peuvent explorer ces versions antérieures, notamment le
Trophée de Gaïuset les mosaïques de l’époque. Le modèle permet aussi de voir les transformations majeures survenues au XVIe siècle, sous la direction d’artistes d’un certain Michel-Ange par exemple (mais si vous le connaissez, cowabunga, tout ça), jusqu’à la consécration de la basilique actuelle, prévue pour célébrer ses 400 ans en 2026.
Une avancée technologique et culturelle
Ce double numérique est un bel exemple de l’utilisation des technologies modernes pour documenter, préserver et partager le patrimoine. En offrant un accès virtuel à la basilique, il permet de rendre ce site emblématique accessible à un public encore plus large, y compris à ceux qui ne peuvent s’y rendre. Pour le Vatican, ce projet s’inscrit aussi dans une réflexion éthique sur l’utilisation de l’intelligence artificielle, en harmonie avec l’objectif de conservation du lieu. Le pape François a d’ailleurs déclaré que de type de technologies doivent être utilisées de manière responsable, par exemple pour valoriser le patrimoine, tout en le protégeant.
Vous pouvez consulter le résultat de cette prouesse en cliquant sur ce lien, c’est gratuit et sans inscription.