Fake news : Reporters sans frontières attaque X en justice
Par Vincent Lautier - Publié le
Quand la modération ne joue pas son rôle, les tribunaux s’en mêlent. Reporters sans frontières accuse le réseau social X (anciennement Twitter) d’avoir laissé circuler une vidéo mensongère usurpant son identité. Retour sur cette affaire qui fait grand bruit et pourrait servir d’exemple pour d’autres victimes de désinformation.
Fin août, RSF tombe sur une vidéo qui pose un sérieux problème. Présentée comme un reportage de la BBC, elle utilise le logo et la charte graphique de l’organisation pour affirmer que RSF aurait découvert des
Derrière cette opération, selon RSF, se cacherait l’État russe, habitué aux campagnes de désinformation bien rodées. C’est un classique du genre, et pour RSF, cette vidéo dépasse les limites, d’autant qu’elle reprend des codes familiers de la propagande russe, comme le projet
Face à cette diffusion massive, RSF tente de réagir. Dix signalements sont envoyés à X via les outils prévus par le règlement européen sur les services numériques (DSA). Résultat ? Rien. Selon l’organisation, les réponses reçues ressemblent à des messages automatiques, et aucun contenu incriminé n’a été retiré. Pourtant, RSF dispose d’un compte premium sur la plateforme, censé garantir un accès prioritaire à la modération. Visiblement, cela n’a rien changé.
Pour l’ONG, X fait donc preuve d’une inaction flagrante et, pire, se rend complice de cette désinformation. Une accusation grave qui a poussé RSF à déposer plainte en France pour diffamation, usurpation d’identité et diffusion de fausses nouvelles.
Pendant que la justice française se saisit de l’affaire, la Commission européenne s’en mêle également. Déjà sous le radar de Bruxelles pour des manquements en matière de modération, X pourrait se retrouver dans une position délicate. RSF espère qu’un verdict exemplaire imposera enfin des règles claires à des plateformes souvent perçues comme intouchables.
Cette affaire n’est pas qu’une simple dispute entre RSF et X. Elle pose une question de fond : les réseaux sociaux doivent-ils enfin rendre des comptes pour leur rôle dans la propagation de fausses informations ? Elon Musk, adepte d’une liberté d’expression radicale, voit sa plateforme transformée en un outil privilégié pour la désinformation.
Mais cette fois, l’impunité pourrait bien avoir des limites. Entre les poursuites en France et l’enquête européenne, X prend quelques risques. Après sa récente mésentente avec le Brésil, on sait qu’Elon Musk n’aime pas vraiment se brouiller avec des marchés qui lui rapportent beaucoup d’argent. Affaire à suivre.
Une fausse étude, un vrai problème
Fin août, RSF tombe sur une vidéo qui pose un sérieux problème. Présentée comme un reportage de la BBC, elle utilise le logo et la charte graphique de l’organisation pour affirmer que RSF aurait découvert des
néonazisdans l’armée ukrainienne. Évidemment, tout est faux : ni la BBC ni RSF n’ont produit une telle enquête. Pourtant, la vidéo cartonne sur X et Telegram, avec près d’un demi-million de vues.
Derrière cette opération, selon RSF, se cacherait l’État russe, habitué aux campagnes de désinformation bien rodées. C’est un classique du genre, et pour RSF, cette vidéo dépasse les limites, d’autant qu’elle reprend des codes familiers de la propagande russe, comme le projet
Doppelgänger, connu pour manipuler des logos et identités visuelles de grands médias.
X dans le viseur : signalements ignorés
Face à cette diffusion massive, RSF tente de réagir. Dix signalements sont envoyés à X via les outils prévus par le règlement européen sur les services numériques (DSA). Résultat ? Rien. Selon l’organisation, les réponses reçues ressemblent à des messages automatiques, et aucun contenu incriminé n’a été retiré. Pourtant, RSF dispose d’un compte premium sur la plateforme, censé garantir un accès prioritaire à la modération. Visiblement, cela n’a rien changé.
Pour l’ONG, X fait donc preuve d’une inaction flagrante et, pire, se rend complice de cette désinformation. Une accusation grave qui a poussé RSF à déposer plainte en France pour diffamation, usurpation d’identité et diffusion de fausses nouvelles.
Pendant que la justice française se saisit de l’affaire, la Commission européenne s’en mêle également. Déjà sous le radar de Bruxelles pour des manquements en matière de modération, X pourrait se retrouver dans une position délicate. RSF espère qu’un verdict exemplaire imposera enfin des règles claires à des plateformes souvent perçues comme intouchables.
Un signal pour Musk et les autres
Cette affaire n’est pas qu’une simple dispute entre RSF et X. Elle pose une question de fond : les réseaux sociaux doivent-ils enfin rendre des comptes pour leur rôle dans la propagation de fausses informations ? Elon Musk, adepte d’une liberté d’expression radicale, voit sa plateforme transformée en un outil privilégié pour la désinformation.
Mais cette fois, l’impunité pourrait bien avoir des limites. Entre les poursuites en France et l’enquête européenne, X prend quelques risques. Après sa récente mésentente avec le Brésil, on sait qu’Elon Musk n’aime pas vraiment se brouiller avec des marchés qui lui rapportent beaucoup d’argent. Affaire à suivre.