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Sindalah : l’île de luxe hallucinante du projet Neom est ouverte

Par Vincent Lautier - Publié le

L’Arabie saoudite a inauguré l’île de Sindalah, première réalisation concrète du mégaprojet Neom, conçu dans le cadre du programme Vision 2030. Ce projet a pour objectif de diversifier l’économie de l’Arabie saoudite en misant sur le tourisme de luxe, afin de réduire sa dépendance aux revenus pétroliers. Une nécessité pour faire face à l’essor des véhicules électriques à travers le monde.

Sindalah : l’île de luxe hallucinante du projet Neom est ouverte


Une infrastructure dédiée au yachting et au tourisme haut de gamme



Située à cinq kilomètres des côtes de Neom, dans la mer Rouge, Sindalah s’étend sur 840 000 m². L’île dispose d’une marina de 86 postes d’amarrage, conçue pour accueillir des yachts jusqu’à 50 mètres (je ne sais pas vous, mais pour mon yacht, ça va être limite), et d’un yacht-club haut de gamme imaginé par le designer Stefano Ricci. Sa position stratégique, à 17 heures de navigation des principales destinations méditerranéennes, vise à attirer une clientèle aisée habituée aux rivages européens. L’objectif affiché est d’accueillir jusqu’à 2 400 visiteurs quotidiens d’ici 2028. Cela peut sembler peu, mais rappelons qu’ici on vise une clientèle de luxe.

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Un engagement écologique affiché



Sindalah met en avant une démarche écologique en soulignant la richesse de sa biodiversité marine. Les eaux environnantes abritent environ 1 100 espèces de poissons, dont 45 endémiques à la région de Neom, ainsi que plus de 300 espèces de coraux. La préservation de cet écosystème est présentée comme une priorité, avec des expériences de plongée et d’observation marine offertes aux visiteurs dans un cadre préservé. On peut néanmoins émettre quelques doutes sur la véritable volonté écologique d’un tel projet, les yachts n’étant pas réputés pour leurs faibles émissions de carbone.

Cette île est toute proche du projet Neom
Cette île est toute proche du projet Neom


Comme mentionné, l’île de Sindalah s’inscrit dans la stratégie Vision 2030 du prince héritier Mohammed ben Salmane, qui cherche à diversifier l’économie saoudienne en développant le secteur touristique. Le royaume prévoit de tripler son trafic aérien pour atteindre 330 millions de passagers annuels d’ici la fin de la décennie, en créant des milliers d’emplois dans l’hôtellerie et le tourisme. On constate donc que l’idée ici n’est pas, là non plus, à la décroissance et à la réduction de l’empreinte carbone.

Sindalah : l’île de luxe hallucinante du projet Neom est ouverte


Un projet qui fait polémique



Le projet Neom, et Sindalah en particulier, font face à d’autres critiques. Des organisations de défense des droits humains ont dénoncé des expropriations forcées de communautés locales, notamment de la tribu Huwaitat, pour faire place au développement de Neom. En 2022, l’organisation ALQST a, par exemple, rapporté la condamnation à mort de trois membres de cette tribu, critiques à l’égard des expulsions associées au projet.

Dans tous les cas, des doutes subsistent quant à la viabilité économique et environnementale de Neom. Des experts s’interrogent sur la capacité du royaume à attirer une clientèle internationale dans un contexte régional politiquement très sensible (doux euphémisme) et sur l’impact écologique réel de ces développements massifs.

Et donc, une question se pose : si vous en aviez les moyens, seriez-vous tenté de séjourner dans une destination telle que Sindalah ? Ou bien se dit-on que la Creuse, c’est bien aussi ?