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États-Unis : un candidat crée un chatbot IA pour remplacer un opposant refusant un débat

Par Vincent Lautier - Publié le

Face au refus de participer à un débat, un candidat indépendant en Virginie, Bentley Hensel, a pris une décision inédite : il a créé un chatbot IA, DonBot, pour représenter son adversaire, Don Beyer. Cette initiative improbable soulève des questions sur l’utilisation de l’intelligence artificielle dans les élections et son rôle dans la transparence politique.

États-Unis : un candidat crée un chatbot IA pour remplacer un opposant refusant un débat


Un chatbot IA pour pallier un débat refusé



Le challenger indépendant Bentley Hensel, frustré par l’absence de Don Beyer, député démocrate de Virginie, lors des débats électoraux, a donc décidé de prendre les choses en main. À l’aide de l’IA, il a créé DonBot, un chatbot capable de simuler les réponses de Beyer, basé sur les déclarations publiques et les informations disponibles sur ses politiques. Cette idée est une tentative, quelque peu audacieuse, d’assurer la transparence du débat, à défaut de la participation réelle de l’opposant. Hensel espère, par cette astuce, offrir aux électeurs une alternative, malgré le refus de Beyer de se confronter directement à lui. On ne va pas se mentir, l’idée est aussi de faire parler, et ça fonctionne.

Cette photo n'est pas générée par IA, et pourtant c'est bien l'IA qui va répondre à la place de Don Beyer
Cette photo n'est pas générée par IA, et pourtant c'est bien l'IA qui va répondre à la place de Don Beyer


Une initiative controversée



Si le concept de DonBot est innovant, il suscite forcément des débats sur l’éthique de l’utilisation de l’IA dans les élections. L’équipe de campagne de Beyer a exprimé des réserves quant à l’usage de cette technologie, tout en insistant sur son rôle au Congrès pour réglementer l’intelligence artificielle et éviter les dérives, en particulier en matière de désinformation. Bien que Hensel affirme que le bot ne vise pas à tromper le public, les experts soulignent qu’il est essentiel de bien informer les électeurs que l’IA ne représente pas Beyer directement, mais seulement une version de ses opinions basées sur ses déclarations publiques. Pas tout à fait la même chose.

Un débat organisé malgré les absences



Le débat, prévu pour le 17 octobre, se tiendra en ligne et verra Hensel débattre aux côtés d’un autre candidat indépendant, David Kennedy. Si Beyer ne se présente pas, Hensel prévoit que DonBot prendra sa place, générant des réponses basées sur les données publiques. Ce débat pourrait devenir un exemple étonnant (et un peu amusant) de l’usage de l’IA dans la sphère politique, une première dans l’histoire des élections américaines.

(Le seul vrai Donbot, j'espère que vous avez la rèf)
(Le seul vrai Donbot, j'espère que vous avez la rèf)


Encore plus d’IA en politique ?



L’utilisation de DonBot montre les possibilités croissantes de l’IA dans le domaine politique, dans ce cas-là, en matière de transparence. Mais attention, la frontière entre innovation et manipulation est fine. Si cet outil permet de pallier les absences lors des débats, il soulève également des questions sur la manière dont l’IA pourrait influencer les perceptions des électeurs, voire même fausser le processus électoral. Hensel, en revanche, y voit une opportunité d’innover et de moderniser la politique, en incitant les électeurs à exiger davantage de transparence de la part des candidats établis.