La situation n'est pas au beau fixe pour Samsung. Avec la dégradation des résultats de certaines de ses activités et le durcissement des tensions géopolitiques, le groupe resserre les vis sur ses salariés, non pas en terme de licenciements, mais d'heures de travail.
Des résultats financiers décevants
Les chiffres ne sont pas bons. Les résultats financiers du 4e trimestre 2023 révèlent une baisse de 14 % du chiffre d’affaires annuel, par rapport à 2022, ainsi qu’une chute de 96 %, au cours du premier trimestre 2024, de son bénéfice d’exploitation, par rapport au premier trimestre 2023.
De même, Samsung Electronics enregistre par exemple une perte d'exploitation de 11 milliards de dollars pour sa division des semi-conducteurs, qui constitue son activité principale. Et même si la firme mène les ventes mondiales au niveau des smartphones, ses chiffres stagnent voire diminuent : elle aurait vendu 400 000 smarpthones de moins.
La semaine de 6 jours !
Alors que l'Europe travaille sur la semaine de quatre jours, la situation est totalement inversée pour le conglomérat sud-coréen. Ainsi les cadres de Samsung Electronics, de Samsung SDI, de Samsung Display et de Samsung Heavy Industries devront travailler le samedi ou le dimanche. Les employés de Samsung E&A ou encore de Samsung C&T sont déjà soumis à cette organisation depuis le début de l'année.
Notons que ces heures supplémentaires ne donneront lieu à aucune compensation financière, en application de leurs contrats. Le conglomérat est d'ailleurs connu pour cela. En 2019, le président, Lee Sang-hoon, et le vice-président, Kang Kyung-hoon, avaient par ailleurs été condamnés à dix-huit mois de prison pour répression antisyndicale.
Il s'agit de diffuser un sentiment de crise et de faire appel aux employés pour accomplir tous les efforts possible pour la surmonter. Pour le moment, cette mesure n'a pas été officialisée mais des responsables du groupe l'ont confirmé à plusieurs médias locaux. De même elle pourrait être applicable dès cette semaine !
Par cette mesure, la direction espère redresser la situation financière du groupe, grevé depuis plusieurs mois par une dégradation des chiffres. A cela s'ajoute une situation politique et économique défavorables entre la dépréciation du won coréen, les mesures commerciales restrictives des États-Unis et la hausse du prix du pétrole.
Mais cette décision risque d'avoir l'effet inverse. Au fur et à mesure que les dirigeants établiront la feuille de route de chaque division, les fonctionnaires non exécutifs seront soumis à davantage de pression pour travailler plus dur encore, ce que de nombreux jeunes employés considèrent comme un management dépassé. Il est douteux que la semaine de travail de six jours des dirigeants contribue à améliorer la productivité de toutes les entreprises
