Films, musique, jeux vidéos, livres : êtes-vous plutôt physique ou numérique ? [sondage]
Par Laurence - Mis à jour le
Dans le cadre de sa campagne de sensibilisation sur le numérique responsable, lancée par le Ministère de la Transition Ecologique et de la Cohésion des Territoires et l’ADEME, cette dernière a dévoilé son étude intitulée
évaluation de l’impact environnemental de la digitalisation des services culturels.
quatre services culturels passés au crible
Tout d'abord, l'Agence rappelle la vitesse à laquelle évoluent les différents supports (ce qui ne nous rajeunit point) :
en l’espace d’une génération, les services culturels se sont largement digitalisés, passant de supports physiques comme le CD, le DVD ou le livre, à des versions numériques.
Pour autant, une question demeure : quel impact environnemental peut réellement avoir la perte du support physique ? En effet, cette étude tente d'analyser quatre services culturels - lire un livre, écouter de la musique, regarder un film, et jouer à un jeu vidéo- en comparant leurs versions physiques et numériques. Pour les besoins de l'étude, l'agence a d'ailleurs restreint son analyse à certains supports, comme par exemple regarder un film en DVD ou en streaming, excluant la version plus traditionnelle : allez au cinéma !
Pour cela, l’ADEME s'est penchée sur toutes les étapes d'un cycle (fabrication, utilisation, fin de vie) afin d'évaluer les impacts sur différents critères environnementaux (émission de GES, mobilisation de ressources, pollution de l’air…). Mais elle tient également compte d'autres facteurs comme le nombre d’heures d’utilisation ou le type d’équipements utilisés…
Et finalement, il n'y a pas de réponse blanche ou noire, l’impact environnemental d’un service culturel -digital ou physique- dépend en partie de l’intensité de son utilisation.
livre papier ou liseuse ?
Ainsi, l'ADEME prend ici l'exemple d’un roman de 300 pages. Le format papier
a, de prime abord, l’impact environnemental le plus faible sur l’ensemble des indicateurs pris en compte (ressources, émissions de CO2…).
Mais, si on lit plus de 10 livres par an (livres neufs), utiliser une liseuse numérique a des impacts sur le changement climatique plus faibles que le format classique (production du papier, encre ; prépresse, impression, reliure, emballage, expédition). Tout dépendrait de la fréquence de lecture.
Jeu en ligne ou téléchargé ?
Les choses se compliquent du côté des jeux. Jouer en streaming est de loin la pratique la plus consommatrice. L’impact du cloud gaming sur le changement climatique croît en effet entre 44% et 211% par rapport aux autres scénarios étudiés.
Mais l'ADEME tend à nuancer la situation, en s'appuyant sur le point de bascule : le seuil en deçà duquel le cloud consommerait moins qu'un jeu téléchargé sur son smartphone. En effet,
pour un jeu avec une taille importante (77Go), le cloud gaming peut s’avérer potentiellement moins impactant par heure de jeu qu’un jeu téléchargé, si le jeu n’est joué que quelques heures (moins de 6h). Pour un jeu plus léger (6 Go), le point de bascule se situe cette fois-ci à 1,5h de temps de jeu total.
En fait, les impacts environnementaux du cloud gaming dépendent principalement de deux facteurs, que sont les équipements et la consommation de données. Finalement
c’est le scénario de jeu téléchargé sur ordinateur portable qui a l’impact environnemental le plus faible.
Le mot de la fin ?
Finalement, la digitalisation des services multiplie les équipements nécessaires pour leur utilisation. Ces derniers nécessitent autant de composants dont la production a son propre impact venant alourdir ou pas la facture énergétique.
En conclusion, l'ADEME donne quelques conseils pour réduire ces impacts, comme télécharger les contenus durant les heures creuses, éviter l’usage de vidéo en ligne, adapter la résolution de la vidéo visionnée à l’équipement pour limiter le poids de la vidéo qui est visionnée ou encore de privilégier l’usage du wifi aux réseaux mobiles.