Pour ceux qui le souhaitent, l'audience antitrust devant le Congrès américain, avec Tim Cook, Jeff Bezos (Amazon), Mark Zuckerberg (Facebook) et Sundar Pichai (Alphabet/Google) est actuellement diffusée en direct sur la chaîne YouTube de la Chambre du Congrès ou les comptes Twitter de nombreux médias comme Bloomberg. Avec le décalage horaire, elle devrait d'ailleurs durer une bonne partie de la nuit !
Rappelons que l’enquête vise les pratiques commerciales des quatre géants, à savoir déterminer s’ils abusent de leur taille et de leur position sur le marché par rapport à de plus petites structures et s'ils agissent d'une manière contraire aux meilleurs intérêts des consommateurs. Dans le cas d'Apple, la plupart des préoccupations concernent les règles de l'App Store, notamment des abonnements et des achats intégrés.
Mise à jour : 23.30
Depuis plusieurs heures, l’audition se poursuit, sans pour l'instant, vraiment générer de surprise. En effet, se déroulant à distance via WebEx (coronavirus oblige), les quatre CEO ont tous disposé de cinq minutes pour une petite présentation orale (celle de Tim Cook avait fuité depuis la veille) avant de passer à la question. Dans cet exercice, seul Mark Zuckerberg s’est distingué de ses homologues : il a tenté de minimiser la domination de Facebook sur le marché, en listant les domaines dans lesquels le réseau se trouverait très loin derrière ses concurrents.
Dans de nombreux domaines, nous sommes derrière nos concurrents. Le service de messagerie le plus populaire aux États-Unis est iMessage. L'application à la croissance la plus rapide est TikTok. L'application vidéo la plus populaire est YouTube. La plate-forme publicitaire à la croissance la plus forte est Amazon. La plus grande plate-forme publicitaire est Google.
A l’entendre, Facebook serait vraiment à la ramasse -certains y verront même de bonnes attaques contre Apple. Il faut dire que le CEO a quelque peu essayé de détourner les débats sur ses concurrents ou tout du moins de sous entendre que la popularité d’iMessage pourrait faire l’objet d’une enquête. En effet, les applications d’Apple ne sont pas au centre des investigations antitrust, qui concernent plutôt la gestion de l’App Store, comme les 30%, les guidelines de l'App Store ou le libre choix des consommateurs.
Pour l’instant, Tim Cook est resté égal à lui même, continuant d’afficher la même ligne de défense et affirmant que la société n'a pas abusé de son pouvoir ou de sa position au fil des ans.
Depuis le lancement de l'App Store il y a plus de 10 ans, nous n'avons jamais augmenté notre commission, ni n'en avons ajouté une autre. En fait, nous les avons réduites pour les abonnements et exempté d'autres catégories d'applications. L'App Store évolue avec le temps, et chaque changement que nous avons apporté a été dans le sens de fournir une meilleure expérience pour nos utilisateurs et une opportunité commerciale attrayante pour les développeurs.
Le représentant Johnson a notamment interrogé Tim Cook sur ce que représentait l'App Store (une fonctionnalité de l'iPhone, tout comme l'appareil photo, a répondu le CEO) ou sur l’égalité de traitement entre les apps et les développeurs.
• Rep. Johnson : "Apple traite-t-elle chaque application et chaque développeur de la même manière ?" - Tim Cook: "Nous traitons chaque développeur de la même manière. Nous avons des règles claires. C’est un processus rigoureux. Parce que nous nous soucions de la confidentialité et de la qualité, nous examinons chaque application avant qu'elle ne soit validée. Nous appliquons ces règles de la même manière pour tout le monde".
• Rep. Johnson interroge ensuite Tim Cook sur l'accord d'Amazon avec Apple. "Ce programme est-il disponible pour n'importe quel développeur ?" - Tim Cook : "Il est disponible pour toute personne remplissant les conditions."
• Rep. Johnson demande ensuite si Apple exerce des représailles contre les développeurs qui dénoncent les préoccupations de l'App Store : - Tim Cook : "Nous ne ripostons pas et ne harcelons pas les gens. C'est fortement contraire à notre culture d'entreprise."
• Rep Johnson : "qu'est-ce qui peut empêcher Apple d'augmenter les commissions de l'App Store à 50% ?" - Tim Cook : "Nous n’avons jamais augmenté nos commissions et il existe une réelle compétition pour les développeurs. Ils peuvent écrire leurs applications pour Android, Windows, Xbox, Playstation. C’est comme un combat de rue pour des parts de marché."
