Une usine Apple made in USA n’est-elle pas « complètement » utopique ?
Par Laurence - Publié le
On remonte ainsi aux années 80, avec l’usine de Fremont, en Californie. À l’époque, le site était sous la surveillance de Steve Jobs et avait pour vocation de fabriquer les premiers Macintosh. Mais l’aventure prendra fin huit ans après. Selon Randy Battat, un ingénieur de cette époque,
Steve était profondément convaincu par les processus de fabrication japonais. Ces derniers étaient présentés comme des vrais magiciens de la production. L'idée était de créer une usine avec une production à flux tendu et une livraison de pièces avec zéro défaut.
Peu après, Steve Jobs a essayé de fabriquer du matériel NeXT dans la Silicon Valley, obtenant des résultats peu concluants. À son retour chez Apple, il engage un certain Tim Cook au poste de vice-président pour les opérations internationales, dont la généralisation des sites de production à l’étranger. C’est de manière plus légère que Tony Fadell décrit lui aussi l’évolution du processus:
Quand j'ai commencé ma carrière, tous mes vols étaient pour le Japon. Ensuite, je suis allé en Corée, puis à Taiwan, puis en Chine.
Toujours est-il que pour bon nombre de spécialistes, une usine de fabrication aux USA relève plus de l’utopie que d’une gestion raisonnée. Selon les professionnels de l’industrie, si Apple a construit une chaîne d'approvisionnement très sophistiquée en Chine (avec un éventuel déplacement vers le Vietnam et l’Indonésie), c’est parce que cela correspond à une réalité pratique et économique. Il s'agit d’un endroit où sont situés à la fois des fournisseurs de composants mais aussi une masse très importante d'ouvriers qualifiés.
Or, les USA ne disposent pas de ces critères. En outre la main d’œuvre est chère et peu formée. Aussi, une fabrication en local impacterait trop fortement les marges et le coût de production, et l’économie réalisée sur les taxes diverses ou les restrictions entre la Chine et les USA serait presque insignifiante.
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