Test express Philips Momentum 43" : un moniteur géant 2160p, certifié HDR1000
Par June Cantillon - Publié le
platde 19 pouces attisait la jalousie de vos amis/collègues de bureau, et suffisait à faire de vous un véritable nabab, vivant l'informatique dans l'opulence la plus ostentatoire.
Une histoire de taille
L'avènement des moniteurs 4K -ou plus exactement UHD en 3840x2160 pour la majorité des dalles du marché- a permis de reprendre de plus belle la guerre des diagonales. Les écrans modernes peuvent ainsi afficher des dimensions auparavant réservées aux téléviseurs (et au recul qui va avec) tout en conservant un confort d'utilisation satisfaisant. Il est donc possible de sacrifier un peu de densité de pixels (en pixel per inch, pixel par pouce ou PPI) pour disposer d'une surface nettement plus importante que les 27, ou 32 pouces désormais traditionnels.
Le Philips Momentum 43 pouces -répondant plus précisément au patronyme à haute valeur marketing de 436M6VBPAB- propose tout simplement l'équivalent en taille, comme en densité de pixels, de 4 écrans 21,5 pouces FullHD rassemblés, sans les bordures qui viendraient briser la magie, et rendraient le centre de l'écran ainsi formé inutilisable.
Petite précision fort importante, avec ce produit Philips cherche autant, si ce n'est plus, à répondre aux exigences des joueurs sur console de salon, qu'à séduire les possesseurs d'ordinateurs. Si certains modèles 43 pouces de chez LG, ViewSonic ou Acer sont tournés vers un usage principalement informatique, le Momentum tente de proposer un compromis pour satisfaire au mieux les deux parties.
Présentation et ergonomie
Les bords épais du cadre (15, 18 et 24 mm) rapprochent d'ailleurs plus le Momentum d'un écran de télévision (de nombreux téléviseurs modernes en proposent même de bien plus fins) que d'un moniteur, mais le design est plutôt agréable dans l'ensemble. Le pieds est extra large (83,5 cm) et demandera un bureau en adéquation, pour une stabilité qui s'avère à toute épreuve.
Le plateau devra également être profond (80 cm minimum) pour permettre un recul satisfaisant. La largeur totale atteint le chiffre respectable de 97,5 cm. L'écran s'incline légèrement mais ne propose aucun réglage supplémentaire.
L''appareil est livré avec une télécommande qui a la particularité de ne fonctionner que si le signal est réfléchi, si vous pointez le dispositif sur l'écran, le signal ne passera pas. Une habitude à prendre. Un joystick derrière le côté droit permet d'entrer dans les menus. Pour ceux qui désireraient suspendre les 14,7 kg de l'engin au bout d'un bras (c'est envisageable avec l' Arctic Z1 Pro), une fixation VESA 200x200 mm est prévue (pensez aux adaptateurs).
Du côté des entrées vidéos, le Philips dispose d'un port HDMI, un DisplayPort, un miniDisplayPort et un USB-C. Il est également doté de deux ports USB, à activer dans le menu afin de disposer de la norme 3.0 1,5A, et d'en empêcher la mise en veille. La présence d'un unique connecteur HDMI peut sembler un peu chiche pour un écran visant les fans de consoles. Le Port USB-C PD ne délivre que 15W, ce qui sera insuffisant pour alimenter un MacBook/MacBook Pro.
Philips dote son Momentum de l'
Ambiglow, soit une rangée de LED sous l'écran illuminant le bureau. Malheureusement, et contrairement aux TV Ambilight de la marque, l'effet est vraiment gadget, la couleur ne pouvant être différentes pour chaque LED, mais seulement pour une moitié (gauche ou droite) de l'écran. L'immersion n'est pas au rendez-vous, et l'option est heureusement désactivable. Le véritable Ambilight sur 3 côtés aurait été autrement plus convaincant.
Des caractéristiques techniques alléchantes
Après avoir asséné l'argument choc d'une dalle 43 pouces 2160p, le Momentum enchaine en proposant pour la première fois la plus haute certification VESA HDR1000 (les paliers VESA comprennent aussi HDR400 et HDR600) ainsi que le label
Ultra HD Premiumde l'UHD Alliance. La dalle MVA 8 bits FRC, compatible 10 bits, affiche plus de 97% de l'espace DCI-P3, et profite de la technologie Quantum Dot, apportant
des couleurs vives, s'approchant des éclats naturels.
Niveau réactivité, Philips annonce 4 ms de gris à gris, et à l'usage nous n'avons rencontré absolument aucun souci, y compris en jeu. La luminosité native maximum est de 720 cd/m², avec la possibilité de monter à 1000 cd/m² pendant un bref instant. Le système sonore embarqué de 2X7W est compatible DTS Sound, et sera suffisant pour les utilisateurs n'accordant pas une importance cruciale à l'audio.
Pour les joueurs sur Console, ou PC équipés en GPU AMD, Philips ajoute le Freesync, sur la plage réduite de 48 à 60 Hz. La fluidité sera donc au rendez-vous, et le tearing aux abonnés absents, si toutefois votre machine est capable d'atteindre ces cadences en 2160p. Les consoles sont plutôt à 30 ips, lorsque le jeu est réellement en 2160p, et pas upscalé. Pour les cartes PC, il faudra taper dans la gamme Vega pour espérer approcher ces performances dans les jeux les plus gourmands.
En utilisation réelle
Dès les premières secondes le gigantisme saute littéralement aux yeux. Les bords extérieurs semblent lointains, et il faut adapter la distance à laquelle on se tient de l'écran. Mais passé ce moment, il faut bien avouer qu'on prend vite ses marques. Il faut bien entendu accepter que vous n'aurez pas la même finesse d'affichage que sur un écran 2160p d'une diagonale réduite de 15 pouces, mais si l'idée ne vous effraie pas, c'est tout à fait utilisable, et même fort confortable.
Pour qui affiche de nombreuses fenêtres, ces diagonales sont une bénédiction. il sera possible de multiplier les programmes tout en conservant des fenêtres ouvertes en permanence, le tout sans encombrer l'intégralité de la surface d'affichage. Pour parler franchement, une fois habitué, un écran de 27 pouces semble bien petit. Il faut adapter également sa manière de travailler, en se servant par exemple de la partie centrale haute pour écrire, lire ou travailler sur une application, tout en disposant sur la périphérie les informations indispensables. Les options PIP permettent d'afficher plusieurs appareils simultanément, et de modifier la place et la taille de chaque fenêtre.
Côté doléances, la dalle MVA brillante ne fait pas de miracle, et les couleurs des extrémités peuvent paraitre légèrement délavées si l'on se trouve trop proche de l'écran. Le rétro-éclairage divise la dalle en 12 parties seulement, ce qui fait que si vous faites bouger un objet clair (comme le curseur de la souris) sur un fond noir, vous verrez un halo provenant de la case illuminée, dont les noirs profonds tireront alors légèrement sur le gris. L'effet est léger et les conditions pour le discerner sont finalement assez rarement réunies en utilisation courante (quelques utilisateurs malchanceux évoquent un effet prononcé, ou des bandes lumineuses visibles, nous n'avons pas constaté de problème avec notre exemplaire de test). Il disparait complètement dès lors que l'écran affiche autre chose que du noir. En fonction de ratio choisi dans les préférences systèmes, certaines polices deviennent également légèrement moins nettes sur macOS.
Sur Mac, la fonction HDR sera plus ou moins inopérante, car non gérée nativement par macOS, mais le moniteur est largement assez lumineux sans activer l'option. Sur Windows 10 (seulement depuis la toute dernière mise à jour), après activation de la
Plage dynamique étendue et gamme de couleurs étendue, dans les paramètres de l'onglet
Affichageet grâce aux jeux compatibles (Assassin's Creed Odyssey et le dernier Hitman par exemple) l'effet est vraiment flagrant, et regarder l'entrée ensoleillée d'une grotte depuis ses tréfonds vous éblouira à coup sûr. C'est même tellement violent que le mode normal (Normal, VESA HDR1000, ou UHDA) est tout à fait suffisant dans la plupart des cas. Les réglages de l'image deviennent inaccessibles une fois le mode HDR activé.
L'utilisation d'une dalle brillante divisera, et demandera de faire attention aux sources de lumières. Les couleurs sont vives (si l'on est à bonne distance) et les réglages permettent d'adapter le rendu à son goût. Un mode anti-lumière bleue est activable, mais ce dernier est difficilement utilisable. Du côté des points agaçants au quotidien, l'écran peine parfois à sortir de veille, et le bouton
Power, blanc et imposant, doit lui aussi être certifié HDR1000 tant son éclairage est puissant. A l'inverse, le hub USB 3.0 est fonctionnel et nous n'avons pas eu de déconnexions, habituelles sur d'autres modèles.
Un moniteur brillant
Ce moniteur Philips XXL sera un bon compagnon pour les aficionados d'écrans géants extrêmement lumineux, qui désirent en sus du Mac, utiliser le Momentum pour jouer en HDR sur PC/Consoles. Quelques bémols viendront ternir le tableau, particulièrement si vous ne pouvez pas physiquement placer le mastodonte à la distance adéquate. Bien entendu, ces écrans ne sont pas prévus pour les professionnels de l'image, pour qui des modèles dédiés aux tarifs bien plus salés sont disponibles. Le 436M6VBPAB se déniche actuellement sur le net à 699,99 euros. Les concurrents proposent des dalles IPS -que nous essaierons rapidement- dépourvues de toute certification HDR (et de l'inutile Ambiglow) pour 100/150 euros de moins. Aux futurs acquéreurs de choisir judicieusement, en connaissance de cause.
• Le moniteur Philips 43" Momentum 436M6VBPAB à 699,99 euros