On apprenait lundi dernier, que Disney était le dernier en lice pour le rachat de la Fox. Ainsi, Walt Disney Co. vient d'annoncer l'acquisition partielle de la 21st Century Fox pour 52,4 milliards de dollars en capitaux propres (soit une valeur transactionnelle totale d'environ 66,1 milliards de dollars).
Cet accord est le plus grand jamais réalisé pour la firme aux petites oreilles et constitue une étape importante dans la longue carrière de Rupert Murdoch, magnat des médias australien. En effet, Mickey paierait ainsi entre 28 et 29 $ par action dans le cadre d'un échange d'actions pour toutes les entités du groupe, comprenant le catalogue de films, les chaînes câblées et les actifs internationaux - ce qui valoriserait les avoirs restants à 11-12 $ par action.
Selon Bloomberg, ainsi la valeur approximative des biens achetés -y compris la dette- s'élèverait à 66,1 milliards de dollars (ndlr : la fameuse valeur transactionnelle). Rupert Murdoch (et ses ayants droits) contrôlera environ 5% de Disney après l'accord. Dans le détail, il faut comprendre que la vente comprend l'activité cinématographique (20th Century Fox), mais pas les biens immobiliers tels que les studios. Elle inclura également les réseaux sportifs régionaux de la Fox -comme YES, la chaîne des New York Yankees- ainsi qu'une participation de 39% de la Fox dans le fournisseur de télévision européen Sky.
Avec l'acquisition de 30% du service de streaming américain Hulu de la Fox, Disney devient ainsi majoritaire. Les actionnaires de Fox récupèrent Fox News, Fox Business et Fox Sports 1 - essentiellement les actifs de programmation en direct - ainsi que le réseau de diffusion Fox. Enfin, le directeur de la Fox, James Murdoch, pourrait éventuellement se voir offrir un poste de cadre supérieur chez la petite souris.
Parmi les questions restant encore floues à ce stade, il reste à savoir si la dette nette de 12,9 milliards de dollars de la Fox est conservée par cette dernière ou reprise par l'acquéreur. Si le Renard obtiendrait environ 25% des actions de la Souris, la redistribution aux actionnaires demeure également une inconnue.
Ensuite, il se pose d'autres interrogation, comme le sort des fameux studios. La société fusionnée adoptera-t-elle la stratégie cinématographique de Disney, ce qui signifie beaucoup moins d'œuvres d'art, comme le film 12 Years a Slave, lauréat d'un Oscar en 2014, et d'autres superproductions comme Avatar ? Comment les ligues sportives, les fans et les régulateurs réagiront-ils maintenant que ce groupe contrôlera ESPN qui détient énormément de droits de diffusion de sports en direct à la télévision ? Comment va réagir Netflix, principal concurrent ?
Les répercussions semblent ainsi réellement impressionnantes et déstabiliseraient fortement les forces en présence, et également le secteur du streaming. Disney est désormais maître du catalogue complet de la Fox, notamment des deux premières trilogies de Star Wars auxquelles pourraient enfin être rattachés les deux derniers volets, Rogue One et Le Réveil de la Force. Par ailleurs, le groupe a annoncé le lancement de sa propre plateforme de streaming en 2018, ce qui ne manquerait pas de bousculer quelque peu Netflix...
