Margarethe Vestager, la redoutable commissaire à la concurrence, regarde très attentivement l'éventuel adblocker de Google. Elle a en effet tweeté ce commentaire en réponse aux nombreuses questions des journalistes : Oui. Nous suivrons étroitement cette nouvelle fonctionnalité et ses effets.
En effet, The Wall Street Journal a annoncé hier que Google plancherait sur son propre bloqueur de pubs, intégré à Chrome (pour mobiles et ordinateurs). Ce dernier s'activerait par défaut et pourrait empêcher certains messages publicitaires.
La société américaine est le plus grand acteur de la publicité numérique, avec 41% du marché (eMarketer) et Chrome détient environ 60% du marché des navigateurs de bureau (NetMarketShare). L'annonce pourrait étonner dans un premier temps. Toutefois, selon Bruxelles, un tel outil pourrait également servir à filtrer les messages promotionnels de ses concurrents et engendrer encore plus de revenus publicitaires des rivaux. A ce niveau, il s'agirait alors d'une pratique anticoncurrentielle, cheval de bataille bien connu de la Commission qui a déjà ouvert trois enquêtes contre le géant américain.
Dans un communiqué, Google a répondu : Nous ne commenterons pas la rumeur ou la spéculation. Nous avons travaillé en étroite collaboration avec la "Coalition for Better Ads" et des sociétés de l'industrie pour étudier les nombreuses manières, dont Google et d'autres membres de la Coalition pourraient respecter les normes "better ads" .
