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Luca Maestri : "moins d'impôts, pas d'iPhone Made in America (pour l'instant)"

Par Laurence - Publié le

Lors de son interview auprès de Goldman Sachs, Luca Maestri est également intervenu sur des sujets plus pointus de fiscalité, ayant un rapport direct sur la situation d'Apple (et son petit problème fiscal en Europe).

Le CFO d'Apple donne, tout d'abord, son avis concernant le projet de taxe sur la frontière américaine. En financier, il estime que cette dernière nuirait gravement à l'économie mondiale en multipliant les coûts pour les consommateurs et en se fermant à la concurrence étrangère. Elle augmenterait ainsi un dollar américain, déjà trop fort, ce qui aurait pour conséquence d'affaiblir la compétitivité du pays -la critique de la réforme Trump, ça c'est fait.

Mais il se prononce aussi sur les éventuelles réformes fiscales, qui présentent des effets pervers pour Apple. En effet, Donald Trump a promis de réduire le taux d'imposition des sociétés à 20% et de taxer les sociétés américaines sur leurs revenus et importations, tout en exemptant leurs exportations et leurs revenus étrangers. Cette proposition, évidemment plus favorable aux entreprises majoritairement exportatrices, ne serait pas vraiment avantageuse pour Cupertino (décidément, il n'est pas daccord).

Luca Maestri : "moins d'impôts, pas d'iPhone Made in America (pour l'instant)"


En effet, selon le dicton gravé au dos de l'iPhone -designed in California assembled in China-, Apple achète la plupart de ses composants à l'extérieur des États-Unis et fait assembler en grande partie ses appareils à l'étranger. La nouvelle politique fiscale n'est donc pas favorable à la structure actuelle de Cupertino, sauf à délocaliser ses chaînes de production et d'assemblage sur place.

Il reste à savoir si cela en vaut vraiment le coût -au sens propre. Et justement, Luca Maestri répond à la question en déclarant que la firme a beaucoup contribué à l'économie américaine au cours de la dernière décennie avant de conclure : La chaîne d'approvisionnement pour l'industrie de la technologie n'est pas aux États-Unis. Autrement dit la structure actuelle est trop importante à modifier -même pour Apple.

Malgré tout, le CFO compte sur une réduction des taux d'imposition des sociétés et un encouragement à rapatrier les revenus vers les États-Unis. Pour cela, il semble attendre beaucoup d'une autre proposition présidentielle qui prévoit de ramener les capitaux détenus à l'étranger, moyennant un prélèvement unique de 10%.

Cette disposition est loin d'être neutre car elle permettrait d'échapper à la traque de la Commission Européenne concernant les mécanismes d'optimisation fiscale, qui ont tout de même valu à Apple, une condamnation à 13 milliards d'euros.

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