Tim Cook se confie au Figaro : impôt, réalité virtuelle et iPhone !
Par Laurence - Publié le
Sur la délicate affaire irlandaise, Tim Cook est sans appel. Il considère qu’Apple ne fait pas d’évasion fiscale et s'acquitte de ses impôts à l'endroit où l'entreprise créé sa valeur -à savoir aux États-Unis. Il maintient avoir agi dans le respect des lois en vigueur. Cette position n'est évidemment pas partagée par la Commission Européenne qui estime que les avantages fiscaux octroyés par l'Irlande -d'un montant de 13 milliards d'euros- représentent des aides d'état illégales devant être restituées.
Je ne comprends vraiment pas pourquoi il y a un si grand intérêt sur cette question. En tant qu'entreprise, nous ne pensons pas que notre rôle soit simplement de gagner de l'argent. Nous voulons laisser le monde dans un meilleur état que celui dans lequel nous l'avons trouvé. Ainsi, notre société repose à 100 % sur de l'énergie renouvelable en Europe. Nous défendons aussi les droits de l'homme, l'éducation. De ce fait, nous avons toujours voulu payer un impôt juste. C'est évidemment quelque chose de difficile à définir, mais nous payons plus d'impôt que n'importe quelle entreprise au monde. Nous ne faisons pas d'évasion fiscale. D'après nous, la loi est claire. Nous devons payer des impôts là où nous créons de la valeur. Or, nous faisons la majorité de notre recherche et développement aux États-Unis et y payons nos impôts. En revanche, si nous décidions de rapatrier nos réserves de cash aux États-Unis, nous serions taxés à hauteur de 40 %. Nous espérons qu'à un moment donné, une réforme permettra de le faire à un taux plus réduit.
De plus, il est un aspect de l'actualité que Tim Cook a refusé d'aborder directement : la question politique. Néanmoins, il y apporte des réponses implicites. Ainsi, il écarte le débat sur la localisation des usines -que ce soit aux USA ou en Europe- estimant qu'il y avait là une trop grande tendance à se focaliser uniquement sur le lieu où est assemblé le produit, plus que sur les services liés. Il a d'ailleurs la même réaction lorsque lui est posée la question d'un éventuel Apple Store sur les Champs Élysées. Il rappelle avoir déjà dépensé 11 milliards d’euros en Europe et a priori
contribué à la création de 180.000 emplois en France.
Sur les dernières rumeurs (notamment celle du Président Américain prévoyant la fin de l'âge d'or), le CEO de Cupertino maintient sa confiance envers le smartphone à la Pomme. En effet, fort des derniers résultats, l'iPhone demeure un poids lourd d'Apple avec 78,3 millions d'unité vendues en 2016 et 70% du chiffre d'affaires. Il reste confiant sur un avenir des plus prometteurs, encouragé par les technologies de réalité augmentée. Ces dernières, pense-t-il, vont trouver de plus en plus rapidement leur place au quotidien, se fondant sur le succès de Pokémon GO mais également sur l'addiction moderne au smartphone.
L'intelligence artificielle rend l'iPhone encore meilleur. Je crois que vous aurez toujours besoin d'un appareil, et le plus évident à utiliser est le smartphone. Je ne vois rien qui puisse le supplanter. Souvenez-vous de votre vie avant l'iPhone, et remarquez comment il s'intègre maintenant dans tout ce que vous faites. Vous l'utilisez pour suivre votre santé, garder le contact avec vos amis et votre famille, pour payer. Il est devenu impossible de vivre sans.
Concernant la France, Tim Cook n'est pas avare de louanges et n'hésite pas à mettre en avant les créatifs et autres artistes dégageant une belle énergie dans laquelle Apple puise son inspiration.
La France a toujours eu une place à part pour Apple. C'est le meilleur endroit pour découvrir et discuter avec tous les musiciens, les graphistes, les designers ou les photographes qui utilisent nos produits [...] Je suis venu ici pour rencontrer nos partenaires, ainsi que de nombreux créateurs. Notre mission est de concevoir des outils pour eux et de nous inspirer de leur travail. Aussi, la France a toujours eu une place à part pour Apple. C'est le meilleur endroit pour découvrir et discuter avec tous les musiciens, les graphistes, les designers ou les photographes qui utilisent nos produits. Il y a une telle énergie créatrice.
Et, pour conclure cet échange, Tim Cook ne pense pas que le meilleur produit de Cupertino soit sa culture d'entreprise, mais quelque chose de plus large. Pour lui, c'est un tout. Le meilleur produit d'Apple, c'est Apple.
Selon moi, la plus importante création de Steve Jobs n'était en effet pas un produit, mais c'était Apple, ainsi que sa famille. Cela se diffuse dans tout ce que nous faisons aujourd'hui, de la même manière que la culture française est une richesse pour votre pays.
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