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Quand la validation de l'iBooks Store décourage un enseignant français (plein de bonne volonté)

Par Didier Pulicani - Publié le

L'histoire de Yann Houry ne date pas d'hier, mon camarade Guillaume Champeau lui avait déjà consacré tout un article fin 2012 lorsque cet enseignant avait essuyé les premiers revers de la validation de l'iBooks Store.

Imaginez un peu, ce professeur de collège passe ses soirs & week-ends à créer des manuels scolaires libres et gratuits, deux mots placés sur la couverture qu'Apple lui demande explicitement de retirer, sous peine d'exclusion de la boutique. Se pliant à la consigne et 32 000 téléchargements plus tard, voilà que la firme de Cupertino revient à la charge, toujours sur les mêmes bouquins, mais avec des motifs un peu différents.

Sommé de dégommer tout terme évoquant un concurrent (comme Kobo), les lutins n'ont eu de cesse de refuser certaines publications, pour des raisons parfois difficiles à comprendre. Et il y en a eu d’autres encore ! À propos du petit recueil que j’avais fait des fables de La Fontaine, j’avais dit que je m’appelais Yann Houry ! Grossière erreur ! Hop, on ne publie pas le livre !

Autre exemple, assez comique, où il est inscrit spelling and grammar must be correct dans la langue de Shakespeare. Si le bouquin a été lu par une personne francophone, la moindre des choses serait en effet de préciser quels sont les termes concernés, et les motifs exacts... en français.

Quand la validation de l'iBooks Store décourage un enseignant français (plein de bonne volonté)


Sur son blog, Yann Houry se plaint surtout de voir son livre constamment publié et dépublié au moindre petit élément dérangeant, y compris s'il manque une entrée dans la tablette des matières. Imagine-t-on un éditeur publier puis retirer puis republier puis retirer à nouveau un livre de la vente ? C’est pourtant ce que tu viens de faire avec mon manuel de grammaire. C’est complètement insensé !

Ces derniers mois, quantité de développeurs d'apps et de créateurs de livres nous rapportent avoir noté un certain durcissement dans la politique de validation. Excès de zèle de certains lutins ou réel changement de politique ? Difficile à dire. Reste que le personnel en bout de chaine craint souvent que le moindre soubresaut ne remonte à sa direction, ce qui entraine certains comportements excessifs avec les clients, les éditeurs et les partenaires. Voilà pourquoi nous espérons que publier ce genre d'article peut sans doute aider à faire bouger un peu les choses, d'autant qu'il y a aussi quantité de personnes de bonne volonté chez Apple !