On a assisté à l'avant-première de Steve Jobs : un micro-trottoir en vidéo et quelques avis
Par Laura Tibourcio de la Corre - Publié le
Alors que le biopic n'est pour le moment distribué qu'aux États-Unis, une avant-première était organisée le 5 novembre 2015, à Lausanne, dans le cadre du Ciné-Festival, et ce, bien avant la sortie officielle du film prévue pour février 2016.
Nous avons donc eu l'immense privilège d'assister à cet événement en compagnie de quelques lecteurs. Pour cette soirée
Cette première partie ne vous spoilera pas plus qu'une bande-annonce, c'est promis !
Avec 30 millions de dollars de budget, contre 12 millions pour Jobs, l'équipe de Steve Jobs avait à priori de quoi faire les choses en grand. Avec Aaron Sorkin, scénariste oscarisé, et Danny Boyle, Oscar du meilleur réalisateur pour Slumdog Millionaire, aux commandes, on ne prend pas beaucoup de risques en se rendant au cinéma.
Lorsque le casting du biopic a été dévoilé, certains se sont étonnés du peu de ressemblance physique entre Michael Fassbender et Steve Jobs. Il est vrai que l'acteur pourrait difficilement se faire passer pour un sosie du fondateur d'Apple, mais les spectateurs que nous avons interrogés se sont pour la plupart dits conquis par sa prestation :
À partir d'ici, nous allons évoquer plus spécifiquement le film. Si vous préférez garder la surprise, revenez nous lire dans quelques mois, une fois que vous aurez découvert Steve Jobs dans une salle obscure.
Le long métrage étant construit sur trois scène principales, le
Il est vrai que ce biopic se concentre sur des lancements de produits, sans pour autant s'attarder sur la genèse et les caractéristiques précises de ces machines. Avoir une bonne connaissance de l'histoire d'Apple permettra de comprendre toute la subtilité des dialogues, mais ignorer quelques références n'altérera en rien la compréhension du film. À titre de comparaison, ce serait un peu comme ne pas comprendre toutes les références littéraires et artistiques de Minuit à Paris de Woody Allen.
Reste que sans aucune notion sur Apple et Steve Jobs, le spectateur pourra rapidement se sentir perdu tant les dialogues et les références s'enchaînent. Alors que certains se sont plaints de longueurs à la sortie de la séance, d'autres auraient aimé plus de détails. Camille estime d'ailleurs que les deux heures du film auraient pu être utilisées
Chacun se rendra au cinéma avec ses propres attentes, ce qui entraine forcément quelques déceptions à la sortie. Dès la genèse du projet, on a su rapidement que Steve Jobs se concentrerait sur trois lancements de produits. Certains espéraient donc voir du spectacle, des Mac, et peut être même, revivre l'excitation des keynotes de Steve Jobs. Mais il n'en est rien, Danny Boyle fait monter la pression jusqu'à l'arrivée du fondateur sur scène mais coupe court à la présentation, créant une énorme frustration.
Comme nous le décrit le synopsis, le film se concentre en effet sur les quelques minutes qui précèdent ces lancements, en coulisse, pour peindre
Il est vrai que l'image de Steve Jobs est intimement liée à celle d'Apple, mais
Comme prévu, la relation entre Steve Jobs et sa fille Lisa est longuement évoquée dans ce film, ce qui permettra aux non initiés d'apprécier le scénario comme une histoire humaine, plutôt que comme un biopic.
Alors que Steve Jobs se focalise sur l'entourage du co-fondateur d'Apple, aucune mention n'est faite à Laurene Powell et à ses autres enfants. Tant et si bien que certains spectateurs pourraient même croire que Steve Jobs n'avait qu'une fille !
Colérique, machiavélique, rigoureux, et visionnaire, le film le dépeint comme une personne particulièrement désagréable. On se demande d'ailleurs si l'homme était réellement aussi odieux à plein temps.
Finalement, ceux qui étaient venus pour revivre l'ambiance d'une keynote, plonger dans l'univers d'Apple et voir l'impact historique des produits de la marque sur le marché de l'informatique sont plutôt restés sur leur faim. On pourra d'ailleurs revoir Les Pirates de la Silicon Valley et Jobs avant de se rendre au cinéma, sans avoir l'impression d'avoir revu le même film.
Quant à nous, nous irons probablement le revoir en février prochain, lorsqu'il sortira officiellement dans les salles obscures françaises, pour l'apprécier une nouvelle fois, probablement sous un autre angle.
Nous avons donc eu l'immense privilège d'assister à cet événement en compagnie de quelques lecteurs. Pour cette soirée
spéciale, une partie du cinéma avait été mise aux couleurs d'Apple et l'équipe du musée Bolo, que nous avons interviewée le mois dernier, est venue faire une démonstration de son Apple I. Rares sont d'ailleurs les personnes à avoir pu apprécier ses performances sur grand écran jusque-là. Après cette présentation, les lumières se sont éteintes et la projection a commencé.
Du grand cinéma
Cette première partie ne vous spoilera pas plus qu'une bande-annonce, c'est promis !
Avec 30 millions de dollars de budget, contre 12 millions pour Jobs, l'équipe de Steve Jobs avait à priori de quoi faire les choses en grand. Avec Aaron Sorkin, scénariste oscarisé, et Danny Boyle, Oscar du meilleur réalisateur pour Slumdog Millionaire, aux commandes, on ne prend pas beaucoup de risques en se rendant au cinéma.
La mise en scène et la musique vont de pair avec des acteurs au topnous confie Sébastien à la sortie de la séance. Il est vrai que les dialogues sont extrêmement bien écrits, les scènes magnifiquement bien filmées et le tout retranscrit à merveille l'ambiance de chaque époque. Les accessoires, vêtements et coiffures rendent les scènes très réalistes et Danny Boyle a même été jusqu'à filmer chaque scène de façon différente pour que même le grain de l'image tombe juste.
C'est un long métrage prenant, intense, triste, dramatique et drôlecommente Aurore, qui conseille d'ailleurs d'appréhender ce long métrage avec du recul car après tout,
c'est une production Hollywoodienne. Il a d'ailleurs réussi à arracher quelques larmes aux âmes les plus sensibles présentes dans la salle.
Lorsque le casting du biopic a été dévoilé, certains se sont étonnés du peu de ressemblance physique entre Michael Fassbender et Steve Jobs. Il est vrai que l'acteur pourrait difficilement se faire passer pour un sosie du fondateur d'Apple, mais les spectateurs que nous avons interrogés se sont pour la plupart dits conquis par sa prestation :
Michael Fassbender incarne un Steve Jobs électrisant de réalisme, même si la ressemblance physique n'est pas flagranteexplique Sébastien. D'un autre côté, Camille, qui a préféré le film Jobs, sorti en 2013, estime que le jeu d'Ashton Kutcher, qui avait d'ailleurs beaucoup travaillé sur les gestes, les mimiques, la démarche et la diction, se rapprochait plus du fondateur d'Apple.
À partir d'ici, nous allons évoquer plus spécifiquement le film. Si vous préférez garder la surprise, revenez nous lire dans quelques mois, une fois que vous aurez découvert Steve Jobs dans une salle obscure.
Un film pour les initiés ?
Le long métrage étant construit sur trois scène principales, le
spoiler accidentelsera donc vite arrivé. C'est notamment le cas pour l'extrait mettant en scène Steve Jobs et Steve Wozniak, juste avant le lancement du Cube de NeXT, apparu le jour de la sortie américaine du film.
Danny Boyle prend vraiment le parti de se concentrer sur 3 moments précis ayant la même construction et qui révèlent l'évolution mentale du personnage de Jobs à travers le tempsexplique Jean-Thomas.
Malheureusement cette construction rend le film frustrant pour les fans d'Apple car elle laisse de côté les machines de la marque pour se concentrer sur les affaires familiales et les blessures de l'enfance de Steve.
Il est vrai que ce biopic se concentre sur des lancements de produits, sans pour autant s'attarder sur la genèse et les caractéristiques précises de ces machines. Avoir une bonne connaissance de l'histoire d'Apple permettra de comprendre toute la subtilité des dialogues, mais ignorer quelques références n'altérera en rien la compréhension du film. À titre de comparaison, ce serait un peu comme ne pas comprendre toutes les références littéraires et artistiques de Minuit à Paris de Woody Allen.
Reste que sans aucune notion sur Apple et Steve Jobs, le spectateur pourra rapidement se sentir perdu tant les dialogues et les références s'enchaînent. Alors que certains se sont plaints de longueurs à la sortie de la séance, d'autres auraient aimé plus de détails. Camille estime d'ailleurs que les deux heures du film auraient pu être utilisées
à meilleur escient. Résumer une dizaine d'années sur 120 minutes reste un exercice difficile et Jobs avait également suscité ce type de réactions.
Dans l'intimité de Steve Jobs
Situé dans les coulisses de trois lancements de produits emblématiques et se terminant en 1998 avec le dévoilement de l'iMac, Steve Jobs nous entraine dans les coulisses de la révolution numérique pour peindre un portrait intime de l'homme brillant à son épicentre.Relire ce synopsis après avoir vu le film est intéressant, car tous les mots prennent alors leur sens.
Chacun se rendra au cinéma avec ses propres attentes, ce qui entraine forcément quelques déceptions à la sortie. Dès la genèse du projet, on a su rapidement que Steve Jobs se concentrerait sur trois lancements de produits. Certains espéraient donc voir du spectacle, des Mac, et peut être même, revivre l'excitation des keynotes de Steve Jobs. Mais il n'en est rien, Danny Boyle fait monter la pression jusqu'à l'arrivée du fondateur sur scène mais coupe court à la présentation, créant une énorme frustration.
Comme nous le décrit le synopsis, le film se concentre en effet sur les quelques minutes qui précèdent ces lancements, en coulisse, pour peindre
un portait intime de l'homme brillant à son épicentre. Gabriel, qui a davantage apprécié ce biopic que le précédent, l'a en effet trouvé
moins superficiel, plus intimiste et réaliste, ils essaient vraiment de retranscrire toute la complexité et on va dire l'ambiguïté de la personnalité de Jobs. Reste qu'il aurait aimé se pencher davantage sur les innovations d'Apple, et leur impact sur la société.
Il est vrai que l'image de Steve Jobs est intimement liée à celle d'Apple, mais
le film Steve Jobs, prépare-toi, c’est sur Steve, pas sur Apple, pas sur les produits. C’est vraiment un film sur lui et sa relation avec quelques personnes clés. Et tout ça dans le décor des salles de trois keynotes historiques. C'est assez étonnant mais vraiment bien filméprévient Géraud.
Comme prévu, la relation entre Steve Jobs et sa fille Lisa est longuement évoquée dans ce film, ce qui permettra aux non initiés d'apprécier le scénario comme une histoire humaine, plutôt que comme un biopic.
Steve Jobs et Apple ne sont finalement qu’un prétexte pour soutenir le scénario, et c'est finalement très bien ainsiexplique Nicolas. On comprend mieux le commentaire de Tim Cook, qui avait qualifié ce film d'opportuniste. Le scénario aurait en effet pu se concentrer sur les relations père-fille d'un dirigeant tout à fait fictif.
Alors que Steve Jobs se focalise sur l'entourage du co-fondateur d'Apple, aucune mention n'est faite à Laurene Powell et à ses autres enfants. Tant et si bien que certains spectateurs pourraient même croire que Steve Jobs n'avait qu'une fille !
Colérique, machiavélique, rigoureux, et visionnaire, le film le dépeint comme une personne particulièrement désagréable. On se demande d'ailleurs si l'homme était réellement aussi odieux à plein temps.
Ce film donne envie de le détester au début, pour finalement nous pousser à l’admirer pour son parcours plutôt chaotique, mais couronné par de grands succèsexplique Laura. Il est vrai que les produits lancés par Steve Jobs n'ont pas toujours cartonné, ce que le film rappelle habilement.
Finalement, ceux qui étaient venus pour revivre l'ambiance d'une keynote, plonger dans l'univers d'Apple et voir l'impact historique des produits de la marque sur le marché de l'informatique sont plutôt restés sur leur faim. On pourra d'ailleurs revoir Les Pirates de la Silicon Valley et Jobs avant de se rendre au cinéma, sans avoir l'impression d'avoir revu le même film.
J'ai apprécié le fait que le scénario du film soit différent des autres biopics consacrés à la vie de Steve Jobs. Par contre j'ai trouvé dommage que l'histoire ne se base que sur ses relations privées et professionnelles, au détriment de tout ce qu'il a pu accomplir au cours de sa carrièreconclut Anne-Solène.
Quant à nous, nous irons probablement le revoir en février prochain, lorsqu'il sortira officiellement dans les salles obscures françaises, pour l'apprécier une nouvelle fois, probablement sous un autre angle.
Un grand merci au Ciné-Festival pour cette superbe soirée, ainsi qu'à tous les participants de notre micro-trottoir !